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Konrad Wolff (en) (à partir de ) |
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Musée des beaux-arts du Canada Bibliothèque et archives (d) |
Ilse Bing (née le à Francfort-sur-le-Main et morte le à New York) est une photographe allemande. Elle a vécu et travaillé en Allemagne, puis à Paris et à New York.
Ilse Bing nait à Francfort le dans une famille bourgeoise d'origine juive. La jeune fille reçoit une éducation artistique et intellectuelle poussée. Alors âgée de 14 ans, elle réalise son premier autoportrait avec une boîte Kodak. Elle commence par étudier les mathématiques et la physique à l'université de Francfort avant de se tourner vers l'histoire de l'art, son choix oscillant entre les deux matières. Elle prépare finalement un doctorat en histoire de l'art, consacré à Friedrich Gilly, et choisit de photographier elle-même les œuvres choisies en illustration, avec un Voigtländer[1],[2].
Lorsqu'elle termine ses études à l'été 1929 et abandonne sa thèse, elle se tourne entièrement vers la photographie. Elle achète aussi en 1929 son premier Leica. Cet appareil 24x36mm commercialisé par Leitz est à l'époque révolutionnaire en tous points : 36 vues d'affilée, dimension réduite, maniement aisé, éléments de contrôle situés sur le dessus du viseur, profondeur du champ, film bon marché. Cet appareil renforce son intérêt pour la photographie.. Durant 20 ans, il devient son unique outil d'expression photographique. Louis-Victor Emmanuel Sougez désignera Ilse Bing sous l'intitulé : «La Reine du Leica»[3].
Elle commence à gagner sa vie comme portraitiste et photojournaliste[3]. Ses premiers reportages photo pour journaux illustrés datent de cette époque. Sa fréquentation de l'avant-garde de Francfort la pousse vers des thèmes proches de la Nouvelle Vision des années 1920 et de la photographie humaniste. En 1930, elle s'installe à Paris[1],[3]. L'année suivante elle y travaille comme photo-reporter. Avec son Leica, elle enregistre ce qu'elle appelle «l'abstrait de la vie», dans les choses sans importance: les flaques d'eau, les feuilles mortes, les chaises des jardins publics, un mouvement, etc. Elle est restée fascinée par les éléments et structures architecturaux ainsi que par l'agitation urbaine. Elle dit se situer «à l'extrême périphérie du Bauhaus», mais réalise des images à la géométrie rigoureuse[4],[5], et n'hésite pas à recadrer ses négatifs[1]. Elle aime également expérimenter, par exemple sur les angles de vues : plongées, contre-plongées, vues très rapprochées, etc[1].
Elle épouse en 1937 le pianiste Konrad Wolff (en) et, après un bref internement au camp de Gurs, émigre aux États-Unis avec lui en 1941[1].
Elle photographie en couleurs à partir de 1957. Elle s'arrête de travailler en 1993 à la suite d'un accident de voiture, et se consacre dès lors à la poésie, au dessin et au collage[1]. Elle meurt cinq ans plus tard, en 1998, à New York[3],[6].
Ilse Bing a publié dans plusieurs journaux français et à l'étranger tels Vogue, Harper's Bazaar, L'Illustration, Vu, Le monde illustré, Urbanisme, Mode à Paris, Arts et métiers graphiques, Adam...
Le 16 novembre 2009, une prestigieuse vente aux enchères monographique et cataloguée à Drouot-Montaigne a permis aux collectionneurs, amateurs et institutions de découvrir encore plus largement son œuvre photographique en ayant la possibilité d'acquérir des tirages d'époque. Plus de 500 épreuves furent présentées par l'expert Christophe Goeury avec l'étude Millon/Cornette de Saint Cyr[7] au cours d'une soirée où les enchères s'envolèrent, asseyant ainsi la reconnaissance et par là même la cote de la photographe sur le marché de l'art.
Bing est présente ou a exposé dans les musées les plus prestigieux comme le MOMA ou le Victoria and Albert Museum[8].
Expositions de Ilse Bing[9]