Isabelle Marie Clotilde Autissier, née à Paris, passe sa jeunesse à Saint-Maur-des-Fossés en région parisienne. Elle découvre la voile en Bretagne dès l'âge de 6 ans. Elle a quatre sœurs[2].
En 1980, elle mène pour le compte du CORPECUM une recherche sur les langoustines et les gros crustacés. Cette activité de recherche se prolonge pour le compte de l'IFREMER, à La Rochelle sur les pêcheries du golfe de Gascogne[réf. souhaitée]. De 1984 à 1990, elle enseigne à l'École maritime et aquacole de La Rochelle[2]. Elle y construit son premier bateau, Parole[2].
À 34 ans, Isabelle Autissier arrête sa carrière universitaire pour se consacrer à la navigation[2].
En 1991, elle fonde avec Christophe Auguin, Alain Gautier et Jean-Luc Van Den Heede l'association IMOCA, pour regrouper les skippers des monocoques de 60 pieds[4]. La même année, elle termine 7e au cours du BOC Challenge en réalisant l'exploit d'être la première femme à faire un tour du monde en course en solitaire[2],[4]. C'est cette réussite qui la pousse à abandonner l'enseignement pour se consacrer entièrement à la course au large. En 1994, lors de l'édition suivante, son Ecureuil Poitou-Charentes démâte puis est détruit par une vague au sud de l'Australie[4].
À son retour, sa nouvelle notoriété lui permet d'obtenir le soutien de l'entreprise vendéenne PRB (« Produits de revêtements du bâtiment ») et de lancer la construction d'un nouveau 60 pieds[4]. Elle fait alors appel à l'architecte Jean-Marie Finot et au constructeur Marc Pinta pour mettre au point le premier 60 pieds Open à quille basculante, avec le Geodis d'Auguin. Avec PRB, lancé en , elle participe au Vendée Globe 1996-1997[4],[5], course au cours de laquelle elle est mise hors course à la suite de son arrêt au Cap pour réparer un safran endommagé[6], mais elle repart pour finir ce tour du monde et arriver 4 jours après le vainqueur[7]. Au cours de cette course où les concurrents ont affronté des conditions extrêmement difficiles, elle fait demi-tour en pleine tempête pour essayer de retrouver Gerry Roufs, dont la balise Argos avait cessé d'émettre, mais elle n'arrive malheureusement pas à le repérer et finit par reprendre sa route après avoir lutté contre des conditions extrêmes qui feront se coucher son bateau à plusieurs reprises[7].
En 1999, au cours de la course en solitaire autour du Monde Around Alone (ex-Boc Challenge), elle chavire à 25 nœuds et son bateau reste à l'envers[2],[8]. Le skipper italien Giovanni Soldini viendra la sauver[9]. C'est probablement cet accident qui accéléra la décision d'Isabelle Autissier d'abandonner les courses en solitaire. Elle continue néanmoins quelques courses en équipage[2].
Isabelle Autissier s'est également tournée vers l'écriture[10]. Après plusieurs récits, essais, ainsi qu'un livret d'opéra, Homo Loquax, publiés dès 2006[2], elle publie en 2009 son premier roman, Seule la mer s'en souviendra, l'histoire d'une supercherie en mer inspirée d'un fait réel – l'affaire Crowhurst en 1969[11].
En 2012, elle présente Les récits d'Isabelle Autissier, émission diffusée tous les dimanches sur France Inter. Elle a également présenté In extremis au cours de l'été sur cette même radio. L'émission prend fin en 2016[13],[14], et elle se consacre depuis à ses associations caritatives, dont le WWF.
En 2024, elle postule à l'Académie française[15]. Elle retire néanmoins sa candidature en avril suivant[16].
1991 : termine 7e au cours du BOC Challenge, malgré un démâtage dans la 2e étape. C'est au cours de cette course qu'elle devient la première femme à réaliser un tour du monde en solitaire en compétition en 139 jours et 4 heures.
1994 : elle pulvérise, le , le record à la voile de New York-San Francisco par le Cap Horn en 62 jours 5 heures et 55 minutes avec son équipage (Lionel Lemonchois, Luc Bartissol et Pascal Boimard), en faisant 14 jours de moins que le précédent record[23].
1998 : termine 2e avec son équipage (David Adams, Luc Bartissol, Lionel Lemonchois et Jean Saucet) derrière Yves Parlier dans la course la Route de l'Or[24].
Salut au Grand Sud, avec Erik Orsenna (Stock, 2006)
Versant océan : l'île du bout du monde avec Lionel Daudet (Grasset, 2008)
Seule la mer s'en souviendra, roman (Grasset, 2009)
Prix Amerigo Vespucci, remis lors du 20efestival international de géographie en 2009 Prix Livre et Mer, remis lors du salon du livre maritime de Concarneau de 2010 Prix Vent du large, remis lors du salon du livre de mer de Noirmoutier Prix Marine 2010 de l'Acoram
↑« Les parcours atypiques. Ces marins venus d'ailleurs : Des ingénieurs et des chercheurs prennent le large », Le Monde, 10 mars 1993
↑ abcd et ePatrick Leroux, « Pas à pas, l'aventure au long cours du Vendée Globe dans le sillage d'Isabelle Autissier. », Libération, (lire en ligne).
↑Robert Solé, « Ce matin nous mène en bateau. Isabelle Autissier consacre son premier roman à une supercherie en mer », in Le Monde des Livres, cahier du Monde, 19 juin 2009, p. 4
↑Arrêté du 21 avril 1995 portant désignation d'un membre du conseil consultatif des Terres australes et antarctiques françaises ; arrêté du 23 juin 1998 ; arrêté du
↑Arrêté du 30 mai 2005 portant nomination au conseil d'administration du Parc national de Port-Cros
↑« L'Eldorado d'Isabelle Autissier. La navigatrice française a battu de quatorze jours le record New-York - San Francisco par le cap Horn », Le Monde, 24 avril 1994
↑« La navigatrice française Isabelle Autissier a franchi la ligne d'arrivée de la première Route de l'Or », Le Monde, 24 mars 1998
↑« L'université catholique de Louvain (UCLouvain) a décerné vendredi [2/2/2007] le titre de docteur honoris causa à quatre personnalités choisies en raison de leur engagement pour l'avenir de la planète. Il s'agit de la navigatrice Isabelle Autissier, du climatologue Stephen H. Schneider (université Stanford), du professeur d'économie Partha Dasgupta (université de Cambridge) ainsi que de l'écrivain et académicien français Erik Orsenna. »
Jean-Yves Montagu, Isabelle Autissier à la conquête de l'or, Albin Michel, 1994 (ISBN2226074821)
Bénédicte Mathieu, « Isabelle Autissier, aventurière des mers du Sud », Le Monde,
François Julien-Labruyère et Robert Allary, Dictionnaire biographique des Charentais et de ceux qui ont illustré les Charentes, Croît vif, 2005, p. 83 (ISBN2907967959)