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Comédienne truculente, Jackie Sardou était un des piliers du théâtre de boulevard : en fin de carrière, elle triomphe au théâtre dans Le Clan des veuves (1990-1993) de Ginette Garcin, avec cette dernière et Mony Dalmès.
Jacqueline Labbé naît de père inconnu[2] dans une mansarde du 8, rue de l'Échiquier. Sa mère Andrée Labbé, dite « Bagatelle », est danseuse au Concert Mayol (au n° 10 de la même rue) ainsi qu'au Moulin-Rouge où elle danse le french-cancan.
À 16 ans, elle remplace au pied levé une danseuse dans l'opérette En plein pastis à laquelle participent sa mère et Fernand Sardou dans le rôle du jeune premier[3]. Ils se retrouvent par hasard à Paris le 14 juillet 1939 et ont une aventure d'un soir[4]. Ils se revoient ensuite très brièvement à Genève[5], puis après la Libération en octobre 1944[6] pour ne plus jamais se quitter[7], et se marient à Paris le . Elle donne naissance à son unique enfant, Michel, le . Elle occupe la scène du « Liberty’s » pendant dix ans, sous le nom de Jackie Rollin, du nom de son compagnon d'avant-guerre, un directeur de troupe de music-hall de trente ans son aîné[8], avec lequel elle a eu sa première expérience amoureuse à l'âge de 16 ans[9].
Le , elle ouvre avec son mari à Paris, rue Lepic un cabaret appelé « Chez Fernand Sardou » qu'elle doit fermer en 1965 après avoir fait faillite[11]. Pour payer ses créanciers, elle devient alors, en tant que salariée, tenancière d'un bar à hôtesses à Paris rue Frochot[12], avant d'être engagée par Jean-Michel Rouzière au théâtre du Palais-Royal, ce qui lui permet de revenir au théâtre[13].
Jackie Sardou s'est réellement révélée au grand public lors des vingt dernières années de sa vie, en décidant, après la mort de son mari en 1976, d'abandonner son nom de scène Jackie Rollin pour son nom marital Sardou, beaucoup plus vendeur depuis la notoriété de son fils. Elle paraît souvent à la télévision (dans des jeux comme L'Académie des neuf avec Jean-Pierre Foucault) et à la radio (Les Grosses Têtes de Philippe Bouvard sur RTL et Allô Jackie sur RMC), ainsi que dans des pièces de théâtre populaires et comiques telles que Chéri de Colette avec Michèle Morgan en 1982, N'écoutez pas Mesdames de Sacha Guitry avec Pierre Dux et Micheline Boudet en 1985 ou Le Clan des veuves en 1992.
Avec Michel Sardou elle enregistre, en 1982, un sketch (écrit par Jean-Loup Dabadie), intitulé Maman et plus tard, en 1993, un album de chansons populaires sous le titre Jackie Sardou chante…. En 1987, elle publie chez Plon un livre de souvenirs, Hé, la petite grosse !.
↑Jackie Sardou, Hé ! la p'tite grosse, Plon, 1987, p.10 : "J'ai été déclarée à la mairie sous le nom de Jacqueline Labbé, celui de ma mère, car, naturellement, le monsieur qui m'avait fabriquée avait disparu depuis longtemps."
↑Jackie Sardou, Hé ! la p'tite grosse, Plon, 1987, pp. 32 et 33
↑Jackie Sardou, Hé ! la p'tite grosse, Plon, 1987, p. 63 : "C'était le cœur pas très gai que j'errais sur les boulevards le soir du 14 juillet 1939... Assis à la table voisine, un flâneur regardait passer les filles avec l'attention du chasseur à l'affût. Je lui jetai un bref regard et, brusquement, mon cœur se mit à battre plus vite. Dans mon voisin de table, je venais de reconnaître mon jeune premier de Nice, celui dans les bras duquel j'avais chanté pour la première fois : le beau Fernand Sardou... On s'est retrouvés ainsi devant son hôtel, passage de l'Industrie et je suis restée avec lui. Quelques heures plus tard, Fernand repartait avec sa tournée."
↑Jackie Sardou, Hé ! la p'tite grosse, Plon, 1987, p.69
↑Jackie Sardou, Hé ! la p'tite grosse, Plon, 1987, p.97
↑Jackie Sardou, Hé ! la p'tite grosse, Plon, 1987, p.100 : "Depuis ce jour-là, Fernand et moi, on ne s'est plus jamais quittés.
↑Jackie Sardou, Hé ! la p'tite grosse, Plon, 1987, p.36 : "Comme je n'avais pas de nom d'artiste, Rollin m'a dit : -Tu n'as qu'à prendre le mien. Tu t'appelleras Jackie Rollin."
↑Jackie Sardou, Hé ! la p'tite grosse, Plon, 1987, p.36 : "Le père Rollin qui avait trente ans de plus que moi, pas fou, me cavalait après, ce qui mettait ma mère en fureur. Et, ce qui devait arriver arriva. C'est à Lyon que j'ai perdu ma vertu, comme on dit."
↑Jackie Sardou, Hé ! la p'tite grosse, Plon, 1987, p.207
↑Jackie Sardou, Hé ! la p'tite grosse, Plon, 1987, pp.173-177
↑Jackie Sardou, Hé ! la p'tite grosse, Plon, 1987, p.179-183
↑Jackie Sardou, Hé ! la p'tite grosse, Plon, 1987, p.183