Nom de naissance | Jacques José Mardoché Attali |
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Alias |
Simon Ther |
Naissance |
Alger (Algérie française) |
Nationalité | Française |
Pays de résidence | France |
Diplôme | |
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Activité principale | |
Autres activités | |
Formation | |
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Famille |
Langue d’écriture | Français |
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Mouvement | Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique |
Genres |
Œuvres principales
C'était François Mitterrand (2005), La Confrérie des Éveillés (2004), Analyse économique de la vie politique (1972)
Jacques Attali, né le à Alger, est un économiste, homme politique, ancien haut fonctionnaire français, chef d'entreprise, écrivain et chef d'orchestre.
Polytechnicien et énarque, il a été conseiller d’État et professeur dans de nombreuses universités et grandes écoles. Entre 1981 et 1991, il est le conseiller spécial du président français François Mitterrand. En 1991, il devient le président de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD).
Il dirige en 1997 la commission de réforme de l'enseignement supérieur puis en 2008 la commission pour la libération de la croissance française.
Il est l'auteur de plus de quatre-vingts ouvrages, dont des essais, des biographies, des pièces de théâtre et des romans. Il écrit pour L'Express pendant vingt ans ainsi qu'au Journal des arts avant de devenir éditorialiste du quotidien Les Échos en et de Nikkei en 2020.
Fondateur de l'organisation humanitaire Action contre la Faim et de Eureka, Jacques Attali dirige le cabinet Attali & Associés ainsi que l'ONG Positiv.
Il est très actif sur les réseaux sociaux comme X, Instagram et YouTube et publie régulièrement des vidéos pédagogiques et informatives sur sa vision des enjeux du monde contemporain.
Jacques Attali et son jumeau Bernard Attali naissent le à Alger, dans une famille juive séfarade d'Algérie[N 1]. Son père, Simon Attali[1], se lance avec succès dans le commerce de parfumerie à Alger, où il s'est marié le avec Fernande Abécassis[2]. Sa sœur Fabienne naît en 1954.
En 1956, deux ans après le début de la guerre d'Algérie, son père s'installe avec sa famille à Paris[N 2], rue de la Pompe, et y développe la distribution de parfums.
Jacques Attali effectue ses études secondaires au lycée Janson-de-Sailly. Il obtient le baccalauréat avec la mention « bien ». Il entre en classes préparatoires scientifiques dans ce même établissement, et se classe en juillet 1963 43e ex æquo au concours d'entrée de l'École polytechnique, perdant des points sur l'épreuve de gymnastique[3]. Il sort major de promotion de l’École polytechnique en 1965 avec un total de points qui n'a jamais été dépassé depuis lors et jusqu'au moins 2009[3].
Son classement lui permet de devenir ingénieur du Corps des mines (1965-1968)[4],[5]. Parallèlement, souhaitant intégrer le Conseil d'État, il s'inscrit à l'Institut d'études politiques de Paris que lui a recommandé son frère. Il suit les cours de Raymond Barre, qui supervise son mémoire de master sur la modélisation mathématique de la croissance[6]. Il sort diplômé de l'Institut en 1967 (section service public)[7].
Il prépare l'ENA[N 3] et a comme répétiteur Jean-Pierre Chevènement, qui l'aide à préparer l'épreuve de culture générale[3]. Il y est admis et il sort 3e de la promotion Robespierre (major Philippe Lagayette)[8]. En 1970, à sa sortie de l'ENA, il devient auditeur au Conseil d’État.
Il soutient en 1972 un doctorat d'État en sciences économiques de l'université Paris-Dauphine. Sa thèse s'intitule La Théorie de l'ordre par le bruit dans la théorie économique, est supervisée par Alain Cotta. Elle paraît en 1979[9].
Il devient maître de conférences en sciences économiques à Polytechnique en 1968, jusqu'en 1985[10].
Il enseigne ensuite les sciences économiques à l'université Paris-Dauphine, à l'École des ponts et chaussées et à l'École du génie rural.
Il adhère au Parti socialiste en 1973[11]. Il commence à travailler étroitement avec François Mitterrand en . Il dirige son équipe de campagne à l'élection présidentielle d', utilisant d'abord le pseudonyme de « Simon Ther »[12],[13].
Il est ensuite son directeur de cabinet dans l'opposition. Il refuse d'être candidat aux élections municipales et il cède le siège qui lui est proposé à son assistant, Laurent Fabius. Il est ensuite aidé par ses assistants Ségolène Royal et François Hollande. En 1981, il quitte le Parti socialiste quand François Mitterrand, élu président de la République, le nomme conseiller spécial. Le président lui confie également le rôle de « sherpa » (représentant personnel d'un chef d'État) pour les sommets du G7 et européens.
Il organise le sommet du G7 de Versailles en juin 1982 et celui de l'Arche en 1989. Il assiste à tous les conseils de ministres, conseils de défense, et accompagne le président dans tous ses voyages à l'étranger.
Il quitte l’Élysée en 1991 pour présider la BERD, dont il avait eu l’idée et dont il avait présidé la conférence des parties.
En 1997, à la demande de Claude Allègre, ministre de l’Éducation nationale et des universités du gouvernement Jospin, il préside une commission de réforme qui propose une réforme de l'enseignement supérieur (le LMD) qui sera ensuite intégrée dans le droit européen, unifiant tous les niveaux de diplômes des universités européennes.
Il préside une commission bipartisane de réforme de l'économie en 2008, à la demande du président Sarkozy. Il choisit Emmanuel Macron comme un des deux rapporteurs généraux.
Il développe pour le président Hollande, le concept d'économie positive en 2012.
En 2015, il écrit un programme pour l'élection présidentielle qu'il publie dans un livre, France 2022, précisant ne pas vouloir se présenter lui-même. Le 8 mars 2017, après le retrait de François Hollande, il annonce son soutien au candidat d'En marche, Emmanuel Macron.
Il suggère également à Emmanuel Macron, en mars 2017, de choisir Édouard Philippe comme Premier ministre, et il organise leur rencontre.
Il fait partie de la délégation française lors de la visite d'Emmanuel Macron en Algérie en août 2022.
En 1979, il est l'initiateur, avec l'aide ultérieure d'autres intellectuels parmi lesquels Françoise Giroud, Bernard-Henri Lévy, Marek Halter, Alfred Kastler (Prix Nobel de physique), Guy Sorman, Jean-Christophe Victor, de l'ONG internationale Action internationale contre la faim, aujourd'hui connue sous le nom d'Action contre la faim (ACF)[14].
Il est l'initiateur du programme européen EUREKA de « développement de nouvelles technologies » qui est lancé en 1985.
En , à la suite de très meurtrières inondations au Bangladesh, il propose à François Mitterrand de lancer un projet de construction de digues dans ce pays. Il parle d'y construire « les cathédrales du XXe siècle » et d'un « projet qui soit l'équivalent de Suez et de Panama ». Ce projet n'aboutira pas[15].
En , lors du second septennat de François Mitterrand, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) est créée pour aider les anciens pays du bloc de l'Europe de l'Est. Jacques Attali préside la conférence de négociation à Paris et en devient le premier président à Londres. Sous son impulsion, la BERD lance des investissements destinés à la protection des centrales nucléaires, à la protection de l'environnement et, plus généralement, au développement des infrastructures, de la privatisation, et de la transition vers la démocratie.
En 1991, Jacques Attali invite Mikhaïl Gorbatchev au siège de la BERD à Londres, contre l'avis du Premier ministre britannique John Major[16]. Il oblige ainsi les chefs d'État d'un G7 se déroulant dans la ville au même moment à recevoir le chef d'État soviétique[17]. Au lendemain d'un entretien téléphonique houleux entre Jacques Attali et John Major, la presse britannique multiplie les critiques à l'égard du président de la BERD, diffusant notamment des critiques sur la gestion de l'institution et révélant, en , que la BERD avait dépensé pour elle-même deux fois plus d'argent qu'elle n'en avait déboursé pour ses activités à l'Est[18] (ce qui était normal puisque les opérations n'avaient pas commencé - Il est notamment visé pour avoir fait remplacer le marbre du siège de la BERD[19]) — critiques qui seront ensuite relayées par la presse française[18],[20],[21]. Jacques Attali explique sa position dans le chapitre « Verbatim et la BERD » du livre C'était François Mitterrand[22] ainsi que dans le livre Europe(s) : « les travaux en question avaient été réalisés sous la responsabilité d'un groupe de travail international dont je ne faisais pas partie ». De fait, à son départ de la BERD en juin 1993, Jacques Attali a reçu pour sa gestion le quitus du conseil des gouverneurs[réf. souhaitée][N 4].
En novembre 1998, il fonde Positive Planet, une organisation aujourd'hui reprise par le groupe SOS qui fut présente dans 40 pays qui conseilla et forma plusieurs centaines d'institutions de microfinance[23] et des millions de microentreprises[24]. Elle employa plus de 200 salariés et poursuit des activités de conseil, et de plaidoyer pour le développement de micro-entreprises positives, et de l’économie positive. Il crée ensuite Positive Planet France, devenue aujourd'hui Positiv qui travaille dans les banlieues françaises. Jacques Attali crée aussi MicroCred, filiale bancaire de Positive Planet, et préside le Conseil d'administration de la Fondation Positive Planet. Il lance le forum de l'économie positive en 2011 au Havre, dont le maire est Édouard Philippe. En 2019, il fonde l'Institut de l'économie positive, filiale de la Fondation Positive Planet. Microcred est devenue Baobab. La Fondation et l'Institut de l'Économie Positive ont disparu.
En 1994, Jacques Attali crée Attali et Associés[25], cabinet de conseil international spécialisé dans le conseil stratégique, l'ingénierie financière et les fusions-acquisitions. Il le dirige toujours.
Jacques Attali est administrateur du broker français Kepler Cheuvreux[26], a présidé le conseil de surveillance de Slate.fr et préside l'International Advisory Board de C3.ai, que préside Tom Siebel en Californie.
Passionné de musique, il pratique le piano depuis l'enfance (on l'a entendu jouer à France 2 pour les Restos du Cœur) et a écrit une chanson pour Barbara intitulée Coline[27]. Il publie en 1977 Bruits, essai sur l'économie musicale et sur l'importance de la musique dans l'évolution des sociétés, traduit dans de nombreuses langues.
En 1978, il joue son propre rôle dans le film Pauline et l'ordinateur de Francis Fehr[28].
Depuis 2003, il dirige l'Orchestre universitaire de Grenoble, ouvert aux étudiants et musiciens amateurs, sous la direction de Patrick Souillot[29],[30],[31] dans des pièces diverses : une symphonie de Benda, des concertos pour violon de Bach, une messe de Mozart, l'Adagio pour cordes de Samuel Barber, le double concerto pour violon et piano de Mendelssohn, des lieds de Richard Strauss. Il a dirigé en 2012 l'orchestre Musiques en Seine dans l'ouverture de l’opéra Le Barbier de Séville, et l'Orchestre Lamoureux lors d'une soirée de gala à Paris pour le Technion, partageant le pupitre avec son ami, le généticien Daniel Cohen. Il a aussi dirigé la Sinfonietta de Lausanne en [32] et le concerto en sol de Maurice Ravel avec l'Orchestre symphonique de Jérusalem en [33], puis à Paris, puis avec l'Orchestre symphonique de Shanghai fin 2013, puis d'autres orchestres à Bondy, Marseille, Londres, Astana, Montréal, Bruxelles, Tirana, etc[34].
Avec Patrick Souillot, il crée en 2012 une structure nationale sur le modèle de La Fabrique Opéra Grenoble, dans de nombreuses villes de France[35], qui permet de coordonner la production d'opéras coopératifs en y associant les élèves des lycées techniques. Il a mis en scène La Bohème en 2017 et la La Traviata en 2019.
Le , Jacques Attali est chargé par Nicolas Sarkozy de présider une commission bipartisane chargée d'étudier « les freins à la croissance »[36] après le renoncement de Philippe Séguin. Cette commission est composée de quarante-deux membres, choisis librement par lui, essentiellement issus du courant libéral et social-démocrate. Il choisit comme rapporteurs généraux Josseline de Clausade et Emmanuel Macron. Son rapport est remis au président de la République le . Il contient des recommandations pour transformer en profondeur l’économie et la société françaises afin de « libérer la croissance » et relever différents défis écologiques, financiers, institutionnels et macro-économiques.
En 2012, François Hollande a commandé à Jacques Attali un rapport sur la situation de l'« économie positive », c'est-à-dire au service des nouvelles générations. L'objectif de ce rapport, dont Angélique Delorme est rapporteure, est de mettre fin au « court-termisme », de passer d'une « économie individualiste » fondée sur le court terme à une économie fondée sur « l'intérêt général et l'intérêt des générations futures », d'organiser la transition d'un « modèle ancien fondé sur l'économie de la richesse » à un modèle dans lequel « les agents économiques auront d'autres obligations que la maximisation du profit »[37]. Ce rapport, rédigé par une vaste commission, propose 44 réformes.
Il rend en 2014 au président Hollande un rapport portant sur l'avenir de la Francophonie économique, avec comme rapporteurs : Angélique Delorme et Adrienne Brottons.
En 2021[38], Jacques Attali fonde le think tank transpartisan France Positive, qui propose des mesures afin de "faire réussir la France" en s'appuyant sur l'économie positive. Ce think tank publie l'essai éponyme[39] au moment des élections présidentielles françaises de 2022.
Jacques Attali s'est opposé à la mise en place des conventions éducation prioritaire de l'Institut d'études politiques de Paris, considérant qu'il « fait des élèves des ZEP des étrangers sur le sol français »[40].
En 2015, il participe à Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour la liberté d'expression. Paris : Le Livre de poche n° 33861, janvier 2015, p. 11-13. (ISBN 978-2-253-08733-5) avec Réveillez-vous !, un texte publié dans l'Express le 14 janvier 2015.
L’œuvre littéraire de Jacques Attali couvre de nombreux champs de la littérature : mathématiques, histoire du judaïsme, géopolitique internationale, théorie économique, essais, romans, biographie de Karl Marx ou Gandhi, mémoires, contes pour enfants, théâtre. Il est sans doute difficile d’y trouver un fil conducteur unique.
Ses biographies se sont attachées à raconter la vie de personnages qui ont bouleversé l’histoire du monde par la seule force de leurs idées : Warburg, Pascal, Karl Marx, Gandhi, Diderot, et tous ceux dont il a donné une brève biographie dans Phares, tels Averroès, Aristote, Maïmonide, Thomas d’Aquin, Giordano Bruno, Charles Darwin, Hildegarde de Bingen.
En 2005, dans sa biographie de Karl Marx, il estime que Raoul Villain, l'assassin de Jean Jaurès, est « anarchiste », alors qu'il était proche des ultra-nationalistes et des monarchistes. Il affirme que Staline « a été promu au secrétariat général du Parti à la mort de Lénine », alors qu'il a été nommé secrétaire général du comité central en 1922, lors d'une réunion à laquelle Lénine participait. Contrairement à ce qu'affirme Jacques Attali, August Thalheimer et Heinrich Brandler n'ont jamais été rapatriés en URSS et n'ont jamais été éliminés[41],[42].
Ses romans, pour l’essentiel placés sous le signe du fantastique ou au moins d’une légère dystopie, abordent les mêmes thèmes. Ils tournent tous autour des risques que court l’humanité, avec des personnages soucieux de se cacher, de disparaître (Nouvelles, Les Portes du ciel, Le Premier Jour après moi, Il viendra, Notre vie disent-ils).
Plus récemment, il a choisi de mêler le roman policier avec la dystopie, en imaginant un personnage de commissaire récurrent, et en situant l’action dans un avenir proche.
Il a, dans plusieurs livres de souvenirs, raconté quelques-uns des évènements majeurs auxquels il a été mêlé : d’abord, dans Verbatim 1, 2 et 3, il a tenu, à la demande de François Mitterrand, le journal quotidien des années de cette présidence. Il a ensuite raconté ses souvenirs de la création de la BERD dans Europe(s) et tracé un portrait de François Mitterrand dans C’était François Mitterrand, à partir des vingt ans passés à ses côtés.
Il est également l'auteur de nombreux rapports rédigés et demandés par les pouvoirs publics pour éclairer l'action gouvernementale de gouvernants d'orientation politique différente.
Dans les années 1980, la diffusion d'extraits d'un entretien d'Attali avec Michel Salomon[44] crée un malaise dans l’opinion ; on peut y lire : « […] du point de vue de la société, il est bien préférable que la machine humaine s’arrête brutalement plutôt qu’elle se détériore progressivement », et envisage que « l’euthanasie sera un instrument essentiel de nos sociétés futures »[45]. Affirmant que « la liberté fondamentale, c’est le suicide », il prévoit : « Dans une société capitaliste, des machines à tuer, des prothèses qui permettront d’éliminer la vie lorsqu’elle sera trop insupportable, ou économiquement trop coûteuse, verront le jour et seront de pratique courante. Je pense donc que l’euthanasie, qu’elle soit une valeur de liberté ou une marchandise, sera une des règles de la société future. »
Ces propos, pour lesquels il a intenté et gagné plusieurs procès en diffamation à ceux qui lui reprochaient de faire l'apologie de l'euthanasie, lui sont toujours reprochés[46].
Dans son ouvrage À tort et à raison[47] Jacques Attali répond à cette accusation[48] : « […] on m'impute des idées que je n'ai jamais eues. Par exemple, je serais ou j'aurais été, l’apologue de […] l'euthanasie des retraités. Je défie quiconque de trouver dans un seul de mes textes ces idées, à condition de ne pas extraire une phrase de son contexte, pour lui faire dire le contraire de ce qu'elle dit. Et de ne pas confondre ce que je perçois comme une menace avec ce que je pourrais souhaiter. »
En , il est mis en examen dans le cadre de l'affaire des ventes d'armes à l'Angola. Il est ensuite relaxé[réf. nécessaire][49].
En 2012, il est l'une des personnes prises comme exemple[50],[51], en qualité de prescripteur d’opinion[52], par le film documentaire français sorti en : Les Nouveaux Chiens de garde, qui explore les collusions entre les médias français et le pouvoir politique français.
Sa médiatisation est critiquée par l'association Acrimed (Action critique Médias), qui publie un article intitulé « Ces économistes qui monopolisent (toujours) les débats » en [53] critiquant la présence d'Attali à la télévision publique française, de treize apparitions en une année.
En 2022, Attali critique le battage médiatique autour d'un béluga alors que la faim dans le monde serait un problème délaissé. Il est critiqué par ceux qui considèrent qu'il ne faudrait pas opposer ces deux problèmes[54].
Il a été accusé et convaincu de plagiat[55] pour son ouvrage Histoires du temps en 1981 (notamment par Franz-Olivier Giesbert[56] et Daniel Rondeau) — où des passages sont directement empruntés à Jean-Pierre Vernant, Ernst Jünger, et Jacques Le Goff[57] ou bien décalqués de leurs livres. Attali s'est défendu en invoquant des guillemets qui auraient sauté à la relecture[3].
En 1993, Jacques Attali gagne un procès en diffamation alors qu'on l'accuse d'avoir reproduit dans son livre Verbatim, sans l'autorisation de François Mitterrand, des phrases de ce dernier, des archives secrètes et quelques phrases du chef d'État français, qui auraient été destinées à un autre livre projeté avec Elie Wiesel[58]. Le journal Herald Tribune publie même, sur quatre colonnes à la une, un article affirmant à tort que le président Mitterrand avait demandé le retrait du livre des librairies. François Mitterrand confirme au cours d'une longue interview, publiée dans la biographie de Jacques Attali par Guy Sitbon[59] lui avoir explicitement demandé d'écrire ce livre et reconnait l'avoir relu lui-même la plume à la main[60].
Deux ans après la création de la BERD, de nombreuses critiques viennent sanctionner les dépenses somptuaires de la banque pour son propre compte, en lieu et place du financement des pays de l'est européen. La gestion de Jacques Attali, président fondateur, est particulièrement pointée du doigt[61].