Justin de Selves | |
Portrait de Justin de Selves. | |
Fonctions | |
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Président du Sénat français | |
– (2 ans, 6 mois et 26 jours) |
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Élection | |
Réélection | |
Prédécesseur | Gaston Doumergue |
Successeur | Paul Doumer |
Ministre de l'Intérieur | |
– (2 mois et 16 jours) |
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Président | Alexandre Millerand |
Président du Conseil | Raymond Poincaré Frédéric François-Marsal |
Gouvernement | Poincaré III François-Marsal |
Prédécesseur | Maurice Maunoury |
Successeur | Camille Chautemps |
Ministre des Affaires étrangères | |
– (6 mois et 18 jours) |
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Président | Armand Fallières |
Président du Conseil | Joseph Caillaux |
Gouvernement | Caillaux |
Prédécesseur | Jean Cruppi |
Successeur | Raymond Poincaré |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Toulouse (France) |
Date de décès | (à 85 ans) |
Lieu de décès | Paris 7e (France) |
Religion | Protestantisme |
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Justin Germain Casimir de Selves, né le à Toulouse (Haute-Garonne) et mort le dans le 7e arrondissement de Paris (Seine), est un homme d'État français. Il est notamment ministre des Affaires étrangères de 1911 à 1912, ministre de l'Intérieur en 1924 et président du Sénat de 1924 à 1927.
Justin Germain Casimir de Selves est le fils de Jacques Joseph Gustave de Selves, entreposeur à la Manufacture des tabacs au magasin de Damazan (Lot-et-Garonne), et de Marie Élisa Zoé de Saulces de Freycinet, sœur de Charles Louis de Saulces de Freycinet (1828-1923).
Il fait ses études à Montauban et à Agen et devient docteur en droit. Il termine ses études d'avocat lorsqu'éclate la Guerre franco-prussienne de 1870. Le , il est lieutenant dans la deuxième armée de la Loire au 21e corps d'armée commandée par le général Jaurès, dans la 3e division d'infanterie du général de Villeneuve et du général Guillon, à la 1re brigade du lieutenant-colonel Stephani, comme lieutenant au 1er bataillon du 78e régiment de gardes mobiles du Lot-et-Garonne[1].
Le , il est nommé capitaine, après les combats de Chartres du [1].
Il est ensuite le secrétaire de son oncle maternel et frère de sa mère Charles Louis de Saulces de Freycinet (1828-1923), sénateur de la Seine 1876-1920, président du Conseil en 1880, 1882, 1886, 1890[2], 1891, membre de l'Académie française, il joua un rôle important dans la carrière de Justin Germain Casimir de Selves qui était délégué du Gouvernement de la Défense nationale envoyée à Tours pour coordonner l'action en province sous les ordres d'Adolphe Crémieux, ministre de la Justice, accompagné par Alexandre Glais-Bizoin et l'amiral Fourichon. Il était appelé à la direction des services administratifs au ministère de la Guerre, où son oncle Charles de Freycinet était délégué, à Tours.
En , devant l'avance des armées allemandes, il suit le Gouvernement de la Défense nationale qui se replie à Bordeaux et est chargé, dans cette ville, de la direction de la sous-intendance, comprenant Toulouse, Montauban et Aurillac (1870-1871).
Après la Guerre franco-prussienne de 1870, Justin de Selves, qui est docteur en droit à la faculté de Toulouse, s'inscrit au barreau de Montauban de 1871 à 1880. Il occupa bientôt, dans ce chef-lieu, une des premières places et devient bâtonnier de l’ordre des avocats (1878-1880).
Il est conseiller municipal de Montauban de 1878 à 1880. Préfet de Tarn-et-Garonne du [3],[4] à 1882 en remplacement de M. Mercadier, préfet de l'Oise du [5],[4] au , préfet de Meurthe-et-Moselle par décret du [6],[4], installé le , préfet de la Gironde par décret du au en remplacement d'Eugène Schnerb, nommé préfet de Meurthe-et-Moselle. Installé le [4].
Il est remplacé à la préfecture de la Gironde par suite de sa nomination, le , aux fonctions de directeur général des Postes et Télégraphes[7],[8]. « Je vous quitte, non sans un réel chagrin, profondément affectionné à votre département, aux grands intérêts qu'il représente, à sa population toujours bienveillante à mon égard.
Il est nommé directeur général des Postes & Télégraphes le [4] à 1896. En cette qualité, Justin de Selves, peu de temps après son installation, préside la Conférence internationale qui se tient à Paris du 1er mai au . En 1891, il représente la France au congrès postal universel de Vienne, où il préside la commission des colis postaux, valeurs déclarées, livrets d’identité etc.
Préfet du département de la Seine, nommé par le cabinet Jules Méline, par décret du [4], jusqu'en en remplacement d'Eugène Poubelle, il est nommé préfet honoraire et admis à la retraite par décret du .
En 1897, il fonde la Commission du Vieux Paris, instituée par arrêté du , dont il fut président, et créa les collections du Petit Palais.
Le , il inaugure le Monument à Rouget de L'Isle à Choisy-le-Roi, qui avait été commandé par souscription nationale le 23 juillet 1882.
Il inaugure le Monument à Victor Hugo, place Victor-Hugo à Paris 16e en 1903.
Il est président d'honneur de la Confrérie artistique des écoliers de Paris en 1903, et président du jury du Concours musical de la Ville de Paris en 1904.
Il inaugure l'École horticole de Plessis-Piquet et la route reliant le Plessis à Robinson, le [9]. De 1910 à 1920, il devint membre de l'Institut de France où en tant qu'académicien libre, il siégea à l'Académie des beaux-arts, section de musique, au fauteuil no 9 et eu pour successeur René Baschet (1860-1949).
Sénateur de Tarn-et-Garonne du à 1927, pendant lequel il fit le rapport pour la probation de la convention de Madrid sur le Maroc en 1913, il représente le canton de Verdun-sur-Garonne au conseil général de 1912 à 1924 ; réélu le jusqu’à 1927. Fin de mandat le , battu aux élections sénatoriales du .
Il occupa ensuite plusieurs fonctions au sein du gouvernement de la République sous la présidence d'Armand Fallières : ministre des Affaires étrangères, 130 rue de l'Université (Paris) dans le cabinet de Joseph Caillaux (à ce poste : successeur de Jean Cruppi et prédécesseur de Raymond Poincaré), du au , date de sa démission. Lors du coup d'Agadir (), il se montra favorable à un raidissement face à l'Allemagne mais son président du Conseil, attaché au contraire à la détente des rapports franco-allemands, négocia par-dessus la tête du ministre avec le conseiller de l'ambassade d'Allemagne à Paris et confident de Guillaume II d'Allemagne. Mi-juillet, Joseph Caillaux avait interdit aux chefs d'état-major de se rendre aux convocations du ministre des Affaires étrangères[10]. Son gouvernement démissionna après l'affaire du chemin de fer Cameroun-Congo.[Passage problématique]
Le il conclut et signe avec le baron Kurino un nouveau traité de commerce et de navigation avec le Japon[11].
Il est conseiller général du Tarn-et-Garonne, Canton de Verdun-sur-Garonne du à 1924 et membre des commissions de l'armée à la Chambre des députés et au Sénat en 1913, secrétaire de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts du département de Tarn-et-Garonne en 1914[12], membre d'honneur du Saint-Hubert-Club de France, no 21 rue de Clichy à Paris, de 1914 à 1927.
Président de la Commission des affaires étrangères du Sénat (de 1917 au ), il invite la Haute assemblée, le , à ratifier le traité de Versailles, qui « constituait l'affirmation d'une morale internationale nouvelle et permettait toutes les espérances pour l'avenir, à condition de faire preuve de vigilance » (Bibliothèque du Sénat ).
Membre du comité de patronage de la Société des amis des missions, fondée le , il est président du comité national d'initiative pour le rapatriement des Arméniens dans le territoire de la République arménienne en 1924. Le bureau de ce comité est composé comme suit : président, M. Justin Germain Casimir de Selves ; vice-présidents, M. Georges Leygues et Mgr Baudrillard ; secrétaires, MM. Maurice Ordinaire et Soulier ; trésorier, M. Charpentier.
Nommé ministre de l'intérieur dans le deuxième cabinet Raymond Poincaré ( - ) et dans le cabinet Frédéric François-Marsal (9-), il succède à Maurice Maunoury et précède Camille Chautemps.
Élu trois fois président du Sénat, sous la Troisième République, du au , en 1927 réélu président du Sénat par 167 voix contre 116 et M. Jean Bienvenu-Martin, il fait aboutir le projet du métropolitain de Paris.
Élu membre de l'Union républicaine en 1927, administrateur du Crédit foncier de France de 1928 à 1931, membre du conseil de l'Ordre de la Légion d'Honneur au , vice-président, en 1932-1933 de L'idée française à l'étranger (siège : 3 rue de Marivaux, Paris) dont le but est de faire de la propagande française dans les pays étrangers, mais en se servant de la langue du pays.
Il est élu par l'Institut de France au collège des conservateurs du domaine de Chantilly, dont le musée Condé entre 1933 et 1934 où il fut remplacé en par le général Édouard de Castelnau.
Marié le à Montauban (Tarn-et-Garonne) avec Gabrielle Félicie Camille Garrisson, fille du sénateur du Tarn-et-Garonne Gustave Garrisson (née le à Montauban et morte avant lui), d'où deux enfants nés également à Montauban, Gustave Lucien Gaston de Selves le et Jean Louis Elie de Selves le .
Il est le neveu de Charles Louis de Saulces de Freycinet, ministre de la guerre et homme politique français.
Par testament du chez maître Yvon Ferré à Montauban, après la mort de son petit-fils, il légua son domaine de Loubéjac à Sarlat-la-Canéda à l'hôpital avec usufruit à son seul fils Gustave Fulcran Germain de Selves.
Il possédait trois résidences : à Paris au 105 quai d’Orsay, à Montauban au 96 rue Lacapelle, et le château de Loubejac à Sarlat-la-Canéda (Dordogne).
Il figure sur un portrait assis de trois-quarts (1926) conservé au musée de l’Histoire de France à Versailles, huile sur toile de 120 x 126 cm, peint par Ferdinand Humbert (1842-1936). Don de son fils André Humbert, en 1934, (n° d'inventaire MV 6173, bibliographie : Constans 1980, no 2514)
Il est inhumé à Montauban (cimetière communal, impasse Maurice Bayrou), Tarn-et-Garonne.
La seconde plus petite avenue de Paris, l’avenue de Selves dans le 8e arrondissement, porte son nom. D'une longueur de 110 mètres, l'avenue donne sur les Champs-Élysées.
La rue Justin de Selves à Montauban porte son nom.
et dignitaire de plusieurs ordres étrangers dont :