Madlib, de son vrai nom Otis Jackson Jr., né le à Oxnard en Californie, est un artiste et créateur américain de hip-hop très largement influencé par le jazz et notamment par Sun Ra. Ses parents étaient également musiciens. Il vit actuellement à Los Angeles. Madlib se décrit comme un « DJ d'abord, un producteur ensuite, et un MC ensuite[2]. »
Madlib est né à Oxnard, en Californie, de parents musiciens Otis Jackson, Sr. et Dora Sinesca Jackson[3]. Son petit frère Michael est rappeur et musicien sous le pseudonyme de Oh No(en)[4]. Son oncle est le trompettiste Jon Faddis. Il possède quatre tonnes de disques, stockés dans quatre pièces[5].
Madlib fait ses premiers pas dans la musique à la fin des années 1990, période durant laquelle il forme un petit collectif local avec qui il travaille dans son studio Crate Diggas Palace à Oxnard[6]. Ce collectif se compose principalement d'amis et sera connu sous le nom de CDP. La première apparition commerciale de Madlib s'effectue aux côtés du groupe Tha Alkaholiks en 1993 sur leur album 21 and Over[1]. Il enregistrera ensuite seul aux côtés de son groupe Lootpack avec Wildchild(en) et DJ Romes. Ils produisent également le deuxième album du groupe Tha Alkaholiks, Coast II Coast en 1995.
Le premier EP de Lootpack, Psyche Move, est publié en 1996 sur le label Crate Digger's Palace, fondé par le père de Madlib. Cet opus attire l'attention du producteur et disc jockeyPeanut Butter Wolf, fondateur du label Stones Throw Records. La signature du groupe sur ce label se concrétise par la sortie en 1999 de Soundpieces: Da Antidote.
En 2000, Madlib publie son premier album solo, The Unseen, sous le pseudonyme de Quasimoto, au label Stones Throw. Pour cet album, Madlib/Quasimoto enregistre sa voix sur des rythmes au ralenti, le tout est accéléré par la suite pour rendre la voix haut-perchée caractéristique de Quasimoto. L'album est bien accueilli par la presse spécialisée, et nommé par le magazine Spin comme l'un des meilleurs albums de l'année 2000[7].
En 2001, Madlib se lance dans le jazz sous son nom officiel, Otis Jackson Jr., au sein du groupe Yesterdays Universe[8]. Il publie plusieurs albums dont un hommage à Stevie Wonder en 2002. Ce groupe de jazz est en réalité fictif, puisqu'il joue tous les instruments, sous divers alias avec lesquels il sortira des EPs comme Ahmad Miller et l'EP Say Ah!. Le style est très mystérieux : du free jazz basé sur des percussions et sur du Fender Rhodes. Toujours autour du jazz, il publie un album de remixes, Shades of Blue, sur le célèbre label Blue Note Records le [9]. L'album mêle remixes de standards du label et réinterprétations personnelles d'autres classiques comme Song for My Father, en hommage à son père. Shades of Blue se classe 8e du classement Billboard Top Contemporary Jazz et 9e des Top Contemporary Jazz Albums[10]. Le , il publie un nouvel album solo, Blunted in the Bomb Shelter Mix[11]. Peu après, il collabore avec deux MCs et producteurs, J Dilla[1] et MF DOOM, et publie deux albums, Champion Sound en collaboration avec J Dilla en 2003 (ré-édité en 2007 en double album) et Madvillainy en 2004. Madvillainy est particulièrement bien accueilli par la presse spécialisée[12].
Quasimoto publie ensuite un nouvel album, The Further Adventures of Lord Quas, le [13], classé 174e du Billboard 200[14], et également acclamé par la presse spécialisée[15]. Fin 2006, il collabore avec le rappeur Talib Kweli. Il en résulte un maxi de neuf titres, intitulé Liberation, publié le [16], sur lequel Talib Kweli rappe et Madlib compose les morceaux. L'album est mis en téléchargement, dès le , sur le site Internet de Stones Throw Records avant d'être édité en vinyle et CD.
En artiste à la créativité infinie[Interprétation personnelle ?], Madlib publie régulièrement des volumes venant compléter la désormais très riche collection des Beat Konducta dont les volumes 3 et 4 : Beat Konducta in India, où le trublion de l’écurie Stones Throw réinvente, rafraîchît des bandes sons venues de Bollywood[17] pour livrer une excursion musicale au groove très oriental. Madlib s’associe en 2008 à Ivan Conti (ex-membre du groupe de jazz brésilien Azymuth). Cette fusion donne naissance à Jackson Conti et le projet est Sujinho. Sa férocité musicale se potentialise donc au contact de la pléthorique collection de sonorités qu’offre le Brésil. Le Beat Konducta est un globetrotteur, c’est en 2010 qu’il nous livre un Medicine Show très lusitanien (Medicine Show vol.2 : Flight to Brazil). Décidément, ce pays lui réussit et un second opus de la collection nommé Beat Konducta in Africa, où l’enfant d’Oxnard opère un pèlerinage musical sur la terre d’Afrique, berceau de rythmes et de sonorités dont ce beatmaker a su redorer le blason.
Il termine en mars 2012 la série des Medicine Show, comprenant finalement treize albums (au lieu des douze prévus initialement) ; en réalité, la série compte quatorze titres si l'on[Qui ?] compte le #12/13, vinyl qui a été pressé pour la tournée et qui regroupe des morceaux du #12 et du #13. Ce travail titanesque regroupe, une année durant, les divers styles de Madlib : du pur hip-hop (Medicine Show 1), un Beat Konducta (Medicine Show 3), du mix (Medicine Show 2, 10...), du jazz dans le style du Yesterdays New Quintet (Medicine Show 7: High Jazz) et des remixes (Medicine Show 13: Black Tape). Au fil de ces albums apparaissent les grandes figures de la discographie de Madlib : son ami défunt Jay Dee, MF DOOM, M.E.D, les grands jazzmen auxquels il rend hommage (Miles Davis, John Coltrane, Herbie Hancock), son poète préféré, Sun Ra, son frère Oh No, et bien d'autres. C'est pourquoi il est possible de considérer les Medicine Show comme une encyclopédie du talent et de la créativité de Madlib.