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De même, la résistance locale a été troublée par les antagonismes constants entre les maquis Armée secrète (AS) et Francs-tireurs et partisans (FTP) quant aux modes d'actions (notamment à Tulle et à Guéret), à la répartition des pouvoirs à la Libération fin ainsi qu'à l'ampleur de l'épuration.
Léon Lanot, principal chef FTPF de Haute-Corrèze. Sous le nom de guerre de « Louis », il a commandé huit bataillons soit près de quatre mille maquisards[1].
Auguste Tourtaud, chef d'état major départemental des Francs-tireurs et partisans français (FTPF) en 1944 avec le grade de commandant. Il fait partie du Comité départemental de libération de la Creuse-CDL.
Bernard Le Lay, résistant FTPF. colonel FFI. Ce maquis prit très vite le nom de son chef charismatique (Maquis Bernard). Fort de plus de deux mille hommes, les maquisards participèrent aux combats les plus sanglants (Chabanais, Exideuil, Oradour-sur-Vayres, Aixe-sur-Vienne...), ainsi qu’à la libération de Limoges et d’Angoulême[2].
Roger Cerclier, chef des Mouvements unis de la Résistance pour la Creuse.
Robert Caulet, dit Laurent, dirigeant du Front national de Corrèze à partir de 1942, président du CDL de Corrèze à partir de , préfet du maquis en juillet-août 1944, puis préfet de transition à la Libération ().
Auteur du premier acte de résistance connu en France, Edmond Michelet fait circuler dès le à Brive le premier tract refusant la défaite.
L'autre figure dominante de la Résistance est Georges Guingouin[3] qui, en Haute-Vienne, est révoqué de sa fonction d'instituteur en du fait de son engagement communiste et choisit de se cacher dans le hameau de Vergnas près de Vicq-sur-Breuilh qui est la première « planque » de Guingouin : en - au village de Soulières, commune de Sussac.
Le , Henri Queuille, est révoqué de sa fonction de maire de Neuvic par le régime de Vichy. Lors d'une visite à Neuvic, Claude Hettier de Boislambert, l'informe que le général Charles de Gaulle attache une grande importance à son ralliement.
Début 1942, l'idée de Résistance commence à prendre des formes concrètes en Corrèze avec les premiers actes de sabotage. Toujours début 1942, se constituent les Francs-tireurs et partisans français (FTPF mais appelé plus fréquemment FTP]).
En avril le mouvement Combat est créé à Ussel, sous l'impulsion du capitaine Faro, par Louis Le Moigne et les docteurs André Belcour et Jean Sirieix[4],[note 3].
En Corrèze, le premier acte de sabotage est le dynamitage de la centrale électrique de l'usine Montupet à Ussel, les 19-. Cette fonderie appartenait au groupe Gnome et Rhône dont le directeur général, alors le plus important fabricant français de moteurs d'avions, s'était déclaré prêt en à coopérer avec les Allemands. Cet évènement a un effet considérable car il visait la production militaire.
La visite du chef de l'État de Vichy, le maréchal Pétain, les 7 et à Ussel, Tulle et Brive est diversement accueillie par la population. Le maire socialiste d'Ussel, François Var, salue le chef de l'État en s'exclamant :
« Ici, on vous aime, Monsieur le Maréchal, et cela depuis longtemps déjà ! »
Durant l'été 1942, se montent les premiers camps de résistance, appelés maquis à :
la Tourette (Faïta) sur la commune d'Ussel, créé par les FTP ;
Dans la seconde moitié de 1942, à Tulle, une section armée de l'Armée Secrète se constitue sous la direction de Martial Brigouleix. Ils se donnent comme principale mission de préparer des terrains de parachutage d'armes ; l'organisation responsable des parachutage s'appelait le COPA (Comité d'organisation des parachutages et atterrissages). Le premier parachutage d'armes a lieu à la mi-novembre à Salon-la-Tour (échec) et Espartignac (succès)[5].
19- : dynamitage de la centrale électrique de l'usine Montupet à Ussel.
, jour de l'Armistice de 1918 : les Allemands envahissent la zone libre ; ils arrivent à Brive au cours d'une cérémonie de commémoration de la victoire de 1918. Après l'opération Anton, ayant pour conséquence la démobilisation de l'armée française d'armistice, l'introduction du STO et la réquisition des produits agricoles, les Limousins confortent chacun à sa façon la Résistance.
La consigne « Rien pour les boches » se répand. Le fourrage, le foin, les presses à foin, les batteuses, les botteleuses, etc. sont sabotées et mise hors d'usage. Régulièrement les transports de bovins sont attaqués au profit de l'approvisionnement du Maquis.
Le premier résistant limousin arrêté est Henri Bergeal, originaire de Tulle, le par les douaniers allemands à la frontière espagnole. Il voulait rejoindre l'Afrique du Nord en tant que pilote et est déporté au camp de concentration d'Oranienbourg-Sachsenhausen.
Le mouvement Combat fusionne en janvier 1943 avec le mouvement Libération et le mouvement Franc-Tireur pour devenir les MUR.
La mise en place en du STO pour les jeunes nés entre 1920 et 1922 est un facteur décisif pour la formation et le développement des maquis. Les réfractaires, c'est-à-dire ceux qui refusent d'aller travailler en Allemagne, constituent des camps dans des fermes isolées et en forêt. Le nombre de personnes prenant le maquis est extrêmement important. Il faut l'organiser.
Georges Leblanc commande l’Armée secrète pour Limoges et est le créateur du Corps franc.
Dirigé depuis la région de Brive-la-Gaillarde puis de Limoges, ce maquis se scinde en plusieurs secteurs principaux :
Il convient également de noter l'activité considérable déployée par les corps-francs en basse Corrèze et les agents de renseignement sur l'ensemble de la région, notamment André Girard (du réseau Alliance).
: destruction d'une pile et deux arches du Viaduc de Bussy-Varache, par le commando Georges Guingouin.
Fin mars : les hommes de 18 à 65 ans sont requis pour garder, la nuit, les voies ferrées… sans armes.
: les maquisards de Blanchefort, situé à Lagraulière, sont encerclés et envoyés en déportation.
: cinq maquisards de Puy-Lagarde, à Condat-sur-Ganaveix, sont capturés et envoyés en déportation.
: les résistants de Garabœuf, à Saint-Ybard, sont dispersés après avoir subi des pertes.
Les maquisards d'Espartignac, pourchassés, se replient vers Estivaux avant de se disséminer. En réponse, les groupes de résistance s'en prennent de plus en plus aux collaborateurs. La lutte entre les deux partis devient sans merci.
, quarante-huit otages sont fusillés au Mont-Valérien. Parmi eux se trouvent six résistants du Limousin : Armand Dutreix, du mouvement « Libération-Sud », arrêté le 17 avril 1943, François Perrin qui avait participé à la création de « l’Armée secrète » dans la région, Maurice Schmitt, du mouvement « Francs-Tireurs », arrêté en juin 1943, Georges Leblanc commandant « l’Armée secrète » pour Limoges, créateur du « Corps Franc », André Boissière, Martial Brigouleix originaire de Tulle, arrêté le .
, l'agent Gerry Morel, est arrêté à Limoges par la brigade de la Surveillance du Territoire, sur l’indication de la police spéciale locale.
Le , les quarante-deux membres du camp de l'Armée Secrète de La Besse défilent à Sainte-Féréole. Quatre jours plus tard, ils sont dénoncés et leur camp était encerclé par des troupes allemandes. Dix-huit maquisards sont tués et huit déportés. les seize autres réussissent à se sauver. Laval envoie 4 000 GMR supplémentaires pour aider les troupes et policiers allemands à ratisser la région.
En automne 1943, le chef FTP Georges Logothétis rencontre Harry Peulevé, le représentant britannique du SOE en Corrèze.
Le , trente-neuf habitants de Bort-les-Orgues sont déportés par les Allemands avec la complicité de miliciens français et de Bortois à la suite de dénonciations par lettres anonymes ou de fausses accusations. Ils sont rassemblés sur la place de la mairie, trente-cinq hommes et quatre femmes, arrêtés à leur domicile familial ou sur leur lieu de travail, sont déportés à Fresnes pour être internés administratifs ou internés politiques, d'autres sont déportés dans les camps de concentration, à Dachau ou à Buchenwald[7].
: entre Turenne et Brive les maquisards lancent une locomotive contre un convoi, qui détruit trois wagons[8].
: attaque d'un groupe d'Allemand à la gare de Corrèze, les maquisards s'emparent de matériels et d'armes.
: les FTP font dérailler un convoi de vingt-six wagons transportant du matériel de la Wehrmacht dans le tunnel de Planchetorte à la sortie de Brive[9],[10],[8].
: deux compagnies allemandes encerclent le moulin du pont Lasveyras, situé à la limite de la Corrèze et de la Dordogne, entre Beyssenac et Payzac où un groupe de résistants ont trouvé refuge. Trente-quatre maquisards sont sommairement exécutés sur place. Douze autres sont déportés dont cinq ne revinrent pas des camps de concentration. Deux résistants échappent au massacre en sautant dans la rivière et en se cachant, tandis qu’un troisième, bien que mitraillé, survit à ses blessures[11],[12].
: au viaduc des Farges, près de Meymac, les FTP font sauter la voie au passage d'un train, remorqué par la locomotive 141 TA 412, qui transporte des armes et du matériel de l'armée allemande en provenance de Limoges. Le convoi est précipité dans le vide d'une hauteur de trente-cinq mètres. Il n'y a aucune victime. Le même jour deux locomotives sautent à Ussel.
:
déraillement d'une locomotive et de ses treize wagons près d'Égletons.
: afin de se procurer des armes, la gendarmerie de Masseret est attaquée[5].
Mars-avril : un maquis rattaché à l'Armée Secrète est constituée à Prats sur la commune de Salon-la-Tour afin de récupérer les parachutages exécutés toutes les pleines lunes.
en gare de Cornil une locomotive lancée à pleine vitesse heurte le convoi d'un train de marchandise à destination de Brive provoquant le déraillement de trois wagons[14].
le deux agents de la Gestapo, dont le capitaine Schmitt, sont abattus par trois FTP.
le au soir, après la réception sur la BBC du signal « La girafe a un long cou », suivi du second « Nous roulerons sur le gazon » les mouvements de résistance commencent l'intensification de la guérilla et du sabotage des voies de communications. Les sédentaires quittent leur domicile et rejoignent les unités de combat.
A bord de sa petite Volkswagen décapotable, Helmut Kämpfe, officier de la Waffen SS, double la colonne de blindés et part en reconnaissance, seul. Tout à coup, il tombe nez à nez avec une camionnette de maquisards. Il est capturé par les résistants de Georges Guingouin et embarqué à bord de leur véhicule, qui disparaît. Une stèle, un monolithe en granite, rappelle cette capture[19],[note 5].
Après négociations, la garnison allemande d'Ussel accepte de déposer les armes sous la protection d'une compagnie du premier régiment de France. Cette libération échoue après qu'une compagnie de FTP a pénétré dans le cantonnement pour s'emparer des armes[20].
La division SS Das Reich fait mouvement à travers la France. Elle doit gagner au plus vite la Normandie pour colmater la poche qui ne cesse de s'élargir. « Le Mur de l'Atlantique ne doit pas céder », a demandé Rommel. Les colonnes de chars remontent la nationale 20, protégeant leur avance, dans ce Limousin infesté de maquisards, par des flancs-gardes lancés en parallèle de la division. Çà et là, des accrochages témoignent que cette précaution n'est pas inutile et les pendus qui se balancent encore, accrochés au balcons de Tulle, prouvent le désarroi des Allemands qui brûlent les fermes, fusillent des otages. C'est bientôt Limoges. Des éléments de couverture font la pause à Saint-Hilaire-Bonneval, à Salon-la-Tour.
Le général Lammerding, à Montauban, reçoit l'ordre de l'O.B. West 3e et 2e B.3638/44 enjoignant à la 2e Division blindée SS de se mettre en marche immédiatement vers la région Tulle-Limoges. À son arrivée, elle recevra de nouveaux ordres de l'état-major du 66e Corps de réserve. L'ordre radio divisionnaire prévoit le départ pour le à 8 heures.
Jacques Dufour « Anastasie » met l’équipe en relation avec le maquis FTP Limousin de Georges Guingouin. Guingouin, premier maquisard de France, à la tête du maquis de Sussac, est un chef particulièrement rigoureux, craint dans l'ensemble du Limousin. Le SOE ayant du mal à travailler avec lui, le major Staunton commandant la mission Salesman II veut entrer en contact avec un autre maquisard, plus coopératif, issu des maquis de Corrèze ou de Dordogne. Il envoie Violette Szabo établir le contact avec eux. Jacques Dufour « Anastasie », chef de section des maquis de Sussac, se porte volontaire pour la conduire à son rendez-vous avec Jacques Poirier à Pompadour, à environ cinquante kilomètres au sud.
La tête de la colonne du 4e Régiment blindé grenadier Der Führer atteint Limoges à deux heures du matin. Cette unité, partie de Caussade, compte tenu de la vitesse maximum des blindés de quarante km/h, des pauses nécessaires et de quelques accrochages, a marché remarquablement bien.
Du côté des forces de la Résistance, le colonel Guingouin, commandant la 1re Brigade de marche, n'a accepté fin mai ni d'attaquer la garnison allemande de Limoges, ni de constituer un réduit sur le plateau de Millevaches.
En réponse à l'appel du général de Gaulle, le à 18 heures : « La Bataille suprême est engagée. Pour les fils de France où qu'ils soient, quels qu'ils soient, le devoir simple et sacré est de combattre par tous les moyens dont ils disposent », en soldat, il est disposé à faire tout son devoir, les ponts routiers comme celui de Masléon sont détruits. une automitrailleuse de la division das Reich est enlevée à Sainte-Anne-Saint-Priest.
Violette et « Anastasie » décident d’établir un contact avec Jacques Poirier à Pompadour (Corrèze). Ce matin-là, le ciel était gris.
Le voyage ne doit pas excéder une heure et la voiture suivait une route sinueuse qui coupait la route nationale de Toulouse.
Jacques Dufour s'arrête à La Croisille-sur-Briance, où Jean Bariaud les rejoint. Il s'installe à l'arrière de la voiture et baisse la vitre pour tenir, plaquée contre la carrosserie, la bicyclette qu'il avait emmenée avec lui pour le retour de Pompadour.
Un train chargé de matériel de guerre, très long, avec ses armes antiaériennes montées sur les plateformes de tête et de queue passe sur la ligne Paris-Toulouse.
Sur la petite route qui rejoint Salon-la-Tour, près de la gare, Jacques Dufour conduit la traction à faible allure. À ses côtés, Violette Szabo a déposé une mitraillette sur ses genoux. Elle explique le fonctionnement d’une bombe au plastic d’un type tout nouveau, qui traîne à ses pieds, sur le tapis de la voiture.
À Salon-la-Tour, le commandant SS de la colonne de flanc-garde a établi son PC. Des éléments de couverture surveillent soigneusement les entrées du bourg. Sur la place de l'église, les véhicules blindés sont alignés. « Ce sont des Allemands ! »
Au volant de sa traction, Jacques sursaute. À la sortie d'une large courbe, alors qu’il découvre l'embranchement de la route de Salon-la-Tour avec celle de la gare. « Regardez-là, dans le champ, souffle-t-il à Violette, quelque chose bouge derrière la haie ». Violette a vu elle aussi : « Ce sont des Allemands, dit-elle, j'aperçois la casquette de l'un d'eux. »
Au milieu de la route, les Allemands ont établi un poste de protection. Depuis deux jours, un ordre de la Kommandantur interdit la circulation de tous les véhicules français. L'agent chargé d'informer « Anastasie » de la présence des troupes SS n'a pas pu accomplir sa mission.
Soudain une fusillade se déclenche, à la sortie du village. Les soldats courent vers leurs armes. Jacques tend sa main par la portière, tout en stoppant la voiture à moins de vingt-cinq mètres des sentinelles. Il descend et prend la Sten de Violette. À l'abri de la portière, avec sang-froid, il arme la mitraillette et se tournant vers ses camarades : « Chacun pour soi ! »
Bariaud lâche le vélo qui tombe avec fracas. Il ouvre la portière et bondit sur la route, qu'il traverse d’un trait. Il détale en zigzagant dans le pré. Jacques n'a pas perdu de temps, se dégageant de la portière, il braque la Sten sur les Allemands stupéfaits et lâche posément une longue rafale qui jette le désarroi et la panique chez les soldats. Sten en main, il se laisse alors glisser dans le petit fossé qui borde la route. Violette quitte la banquette, traverse le chemin pour s'abriter derrière un arbre. Une rafale traverse la haie, Violette réplique aussitôt. « Êtes-vous folle ? rugit « Anastasie ». Venez près de moi, sinon vous n'avez aucune chance de vous en tirer ». Elle jette un œil vers le jeune homme qui s'enfuit mais n'est pas encore hors de portée, envoie une nouvelle rafale, puis rejoint Jacques dans le fossé. « Il faut quitter le chemin », souffle Violette à « Anastasie ». « La seule chance que nous ayons de nous en tirer est de fuir à travers champs ». Violette enlève ses chaussures à talons hauts et fuit à son tour, pieds nus. Alors seulement Jacques détale à son tour, alors que les balles commencent à siffler.
Bariaud saute une balustrade, sous le tir des Allemands. La rafale frappe une vieille femme. Bariaud continue sa course, sain et sauf. Il finit par rencontrer un paysan conduisant une paire de bœufs : « Ne vas pas à la gare, les boches y sont ! » Bariaud traverse carrément la voie ferrée et file vers des bosquets.
La première surprise passée, les Allemands ajustent mieux leur tir. Jacques court toujours, lâchant une rafale de temps en temps pour retarder ses poursuivants. Une fois le chargeur vide, il jette l'arme et rejoint Violette qui est en difficulté. Elle a trébuché et maintenant elle s'est foulé la cheville.
Les soldats encerclent les fuyards. Jacques essaie de porter Violette. Elle ne peut plus avancer. Des Allemands se montrent. C'est fini. Violette lui jette un dernier regard. « Fuyez ! » Jacques repart. Accroupie sous un arbre, elle constitue maintenant une cible facile pour les Allemands. Elle se relève péniblement et, adossée à l'arbre, se met à tirer à son tour. Derrière un boqueteau où il s'est abrité, « Anastasie » comprend qu'il ne peut plus lui être d’aucun secours. Violette, en tenant en respect les Allemands, permet à « Anastasie » de s'échapper, selon les ordres de Staunton[note 6].
Violette légèrement blessée au bras, une entorse à la cheville, sans munitions, et épuisée, est finalement capturée.
Plus de cent soldats répartis dans la campagne, ratissent les haies. Ils fouillent méthodiquement la maison des Montintin près de la voie de chemin de fer le long de laquelle « Anastasie » a pris la fuite. Ne trouvant rien, la chenillette repart. Violette qui ne soupçonne pas Jacques si près d'elle, jette un dernier regard sur le lieu de sa capture.
Pendant ce temps, Jean Bariaud qui a réussi à échapper à ses poursuivants, n'a qu'une hâte : prendre contact avec le major Staunton (Philippe Liewer) qui se trouve à Sussac. Après bien des difficultés, il réussit à le joindre et il l'informe de la triste nouvelle.
Violette est amenée au quartier général de la Gestapo à Limoges et interrogée par le SS major Kowatch[note 7].
Le lendemain, accompagné de Bob Maloubier et d’une équipe de résistants, il se rend à Limoges et surveille la prison pendant plusieurs jours. Violette est conduite deux fois par jour au quartier général de la Gestapo, pour y être interrogée. Ils projettent de l'enlever au cours d'un de ces déplacements. L'opération est prévue pour le . Bob Maloubier et quatre maquisards, fortement armés, doivent bondir d'une voiture et enlever Violette, tandis que le major Charles Staunton (Philippe Liewer) et six autres hommes assurent la couverture. Jacques Dufour qui entre-temps avait rejoint Staunton, doit participer à l'opération. À l'aube du , Violette est transférée de Limoges à Paris, de sorte que l'opération ne peut avoir lieu.
La déroute de l'armée allemande se dessine. Le , les SS qui ont pendu à Tulle, brûlé, tué et capturé Violette à Salon-la-Tour, partent en expédition punitive. Ils perpètrent le massacre d’Oradour-sur-Glane.
12 juin : un groupe de 46 soldats allemands et une française soupçonnée de collaboration auraient été exécutés par un groupement des FTP sur la commune de Meymac d’après le témoignage d’un membre survivant du groupe FTP, Edmond Réveil, âgé de 18 ans à l’époque. Les fouilles entreprises en août 2023 à la suite de ce témoignage n'ont pas permis de retrouver les corps[22].
: une colonne allemande composée de trente-sept camions transportant quatre-cents parachutistes débloque la garnison d'Ussel[23].
De nombreux convois allemands se dirigent par route et chemin de fer vers la zone des combats en Normandie. Une collision volontaire entre deux trains est effectuée à « Vouspillac » (sur la commune de Salon-la-Tour) rendant la ligne impraticable durant six semaines.
Le , devant les accrochages et opérations de guérillas qui se multiplient dans le département de la Corrèze, les nazis, pensant trouver une « division de terroristes », décident de se replier en Auvergne. La totalité des troupes de Jesser, légion Azerbaïdjanaise, les quelques éléments Tatars restant, SS et SIPO-SD quittent Ussel en direction de Clermont-Ferrand.
: bataille du Petit-Confolens (village de La Brousse commune de Droux)[24],[25].
: un commando franco-américain parachuté attaque au pont du Pouget un train blindé venant de Limoges. Après une fusillade, les Allemands parviennent à retourner à Limoges, mais la voie ferrée est impraticable (et le restera jusqu'à leur départ du département).
libération d'Ussel, en fin de journée, qui avait été réoccupée par la brigade Jesser.
l'acte de reddition de la garnison allemande de Tulle est signée au Pont-de-Cornil. La signature a lieu dans l'hôtel, aujourd'hui disparu, qui est situé sur la commune de Chameyrat juste à la limite des deux communes[27],[28].
Septembre : Gilbert Bugeac est nommé vice-président puis président du Comité départemental de libération de la Corrèze, poste qu'il occupe jusqu'en juillet 1946.
: le Comité de Libération de Tulle, se transforme en municipalité provisoire et accueille Jean Montalat parmi ses nouveaux membres.
À la Libération de la France, des comités provisoires d’épuration (non reconnus par la puissance publique) sont mis en place[48] ; ces tribunaux d'exception commettent régulièrement des exécutions extrajudiciaires[48],[49]. En Haute-Vienne, c'est ainsi trois-cent-cinquante personnes ou plus qui sont exécutées. Dans les années 1950, un bilan inférieur de deux-cent-cinquante victimes est établi[50].
Dans une communication au musée de la Résistance et de la Déportation de Limoges, en 2014, l'historien Pascal Plas fait remarquer, à propos de l’épuration « sauvage » économique dans la grande région de Limoges, que les comités provisoires sanctionnèrent plutôt des personnes considérées « comme "mauvais chefs", […] parfois pour des situations remontant à avant la guerre […], comme si une mémoire ouvrière des conditions sociales permettait à cette occasion de "rejouer" des conflits historiques. Selon l’historien, c’est bien ici l’illustration de la "théorie des conflits emboîtés" et la réémergence d’histoire(s) ancienne(s)[48]. »
Les femmes soupçonnées d'avoir eu des relations sexuelles avec l'occupant sont souvent tondues, exhibées nues et parfois aspergées à la lance d'arrosage pour les « nettoyer »[51]. Elles sont ainsi une soixantaine à Limoges.
Un tribunal improvisé, la « cour de justice militaire FFI » est mis en place du au , qui décide, sauf cas d'acquittement, de la mort dans les vingt-quatre heures[52],[53]. Sans avocat, les condamnations sont expéditives : sur une semaine quarante-cinq personnes sont exécutées, une seule acquittée. Les archives ayant été détruites par « Gandhi » (un avoué de Ruffec, ancien de l'Action française nommé Raoux) qui présidait le tribunal[54], on sait peu de choses de son fonctionnement.
Une cour martiale est ensuite en place du au . Une véritable cour de justice est mise en place du au et fait exécuter douze personnes[56]. Au total, quatre-vingt-treize condamnations à mort ont été prononcées et exécutées[56].
Un rond-point à Feytiat, une avenue et un pont de Limoges au-dessus de la Vienne portent le nom de Georges Guingouin.
Depuis le 25 septembre 1998, le collège d'Eymoutiers est devenu le « collège Georges-Guingouin ».
Le peintre limousin Paul Rebeyrolle, lui aussi « exilé » dans l'Aube, puis en Côte-d'Or, a dédié en 1987 à Georges Guingouin une œuvre monumentale intitulée Le Cyclope, installée à Eymoutiers[57].
Une médaille souvenir « R5 - Le Maquis du Limousin » est frappée par la Monnaie de Paris à l'occasion des soixante-dix ans de la libération de la région.
↑ a et bLégende historique de la photographie, rapportée par les Archives fédérales allemandes. Consulter la page de l'image pour le texte en allemand.
↑Il fusionnera en janvier 1943 avec le mouvement Libération et le mouvement Franc-Tireur pour devenir les MUR.
↑ a et bCette stèle est inaugurée en 1986, par Georges Guingouin. Dès le milieu des années 1980, des artistes locaux et renommés tels que Jean-Joseph Sanfourche, Marc Petit et Pierre Digan consacrent leur art au service du devoir de mémoire, à travers la réalisation d’œuvres d'art commémoratives comme la stèle de Moissannes.
↑Des témoins de cet accrochage ont confirmé à Philip Vickers avoir vu des soldats SS tomber à terre.
↑Le major Kowatch qui a présidé la veille aux atrocités de Tulle.
Georges Beau, Léopold Gaubusseau, Les SS en Limousin, Quercy et Périgord, Paris, Presses de la Cité, 1966
Maquis de Corrèze, ouvrage collectif, 5e édition, Naves, Imprimerie du Corrézien, 1995, 797 p.
Pascal Plas (dir.), Genèse et développement de la Résistance en R5, 1940-1943, Actes des colloques de Brive-la-Gaillarde () et de Soudaine-Lavinadière (), Treignac, éditions Les Monédières ; Brive-la-Gaillarde, Centre Edmond Michelet, 2003, 339 p.