Prince de Moldavie | |
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Prince de Moldavie | |
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Miron Barnovschi Movilă (exécuté le ) est prince de Moldavie de 1626 à 1629 et en 1633. La monarchie était élective dans les principautés roumaines de Moldavie et Valachie, comme en Transylvanie et en Pologne voisines : le prince (voïvode, hospodar ou domnitor selon les époques et les sources) était élu par (et souvent parmi) les boyards : pour être nommé, régner et se maintenir, il s'appuyait sur les partis de boyards et fréquemment sur les puissances voisines, habsbourgeoise, polonaise, russe et surtout ottomane, car jusqu'en 1859 les deux principautés étaient vassales de la « Sublime Porte » ottomane dont elles étaient tributaires[1].
Miron Barnovschi est issu d’une famille de boyards moldaves d'origine polonaise (Barnowski). Son père Dimitrie avait exercé de hautes fonctions à la cour moldave où il était « mare Postelnic » (« Grand Chambellan ») de 1599 à 1606. Son grand-père Thomas Barnovschi avait été un des chefs de la conjuration des boyards qui avait mis fin au règne de Jean le Despote en 1563.
Par sa mère, de la famille de boyards moldaves Movilă, était de plus le petit-neveu des princes Ieremia Movilă et Simion Ier Movilă.
Il assume lui aussi des hautes fonctions auprès des princes de Moldavie : il est « Spătar » ("Connétable") de 1615 à 1618, « Pârcălab » ("Châtelain") de Hotin de 1618 à 1622 et « Hetman » ("Gouverneur militaire") de Suceava de 1622 à 1626.
À la fin de son règne, son beau-père Radu Mihnea, affaibli par la maladie, lui confie un rôle important dans la gestion du pays. C’est pour cette raison qu’à la mort du prince le , les boyards l’élisent comme prince et que sa désignation est confirmée par la « Sublime Porte ».
Selon la généalogie « Europaïsche Stammtafeln », Miron Barnovschi aurait épousé une fille du prince Radu Mihnea[2]. Dans son ouvrage relatif au règne Miron Barnovschi, Aurel Golimaș présente une autre version des faits : en 1614, Barnovschi aurait épousé une roturière, Elena Vartic (morte en 1622). Vers la fin du règne de Radu Mihnea, Miron Barnovschi aurait promis d'épouser la fille de Mihnea, Ecaterina. Il n'aurait toutefois pas respecté son engagement, ce que la princesse Ecaterina ne lui aurait jamais pardonné. En 1626, il aurait par contre contracté une union avec une princesse polonaise[3].
Sur le plan religieux, son règne en Moldavie se caractérise par l’attention qu’il porte à l’édification de monuments religieux. Il fait construire dans son fief familial le Monastère de Barnovschi et fait également fortifier le monastère de Dragomirna qui avait été bâti en 1609 sous l’égide d’Atanasie Crimca, Métropolite de Moldavie de 1608 à 1629. On lui doit également la construction de l’église Saint Jean de Jassy.
Sur le plan laïc en revanche, Miron Barnovschi Movilă a laissé un mauvais souvenir dans la paysannerie moldave, car c’est lui qui a introduit le servage par son décret du , qui fixe les paysans à la terre de leur seigneur en leur interdisant de se déplacer librement[4].
L’année suivante, il refuse d’accepter l’augmentation du tribut que le Grand Vizir voulait imposer à la Moldavie. En août 1629, il doit céder son trône à son jeune beau-frère Alexandre le « petit Monsieur », fils de Radu Mihnea. Il se retire alors en Pologne, ce qui ne manque pas d’éveiller la suspicion des Ottomans.
En avril 1633, après que le prince Alexandru Iliaș ait été chassé par une rébellion des boyards, ces derniers le désignent de nouveau comme prince. Miron décide alors de se rendre personnellement à Constantinople pour obtenir la confirmation de son élection. Il met près de deux mois pour rallier la capitale de l’Empire ottoman car il s’arrête à Bucarest où il rencontre le prince Matthieu Basarab ce qui renforce la méfiance des Ottomans à son égard. Lorsqu’il arrive enfin à Constantinople fin juin, les intrigues menées auprès du Divan par ses adversaires, notamment le futur prince Basile le Loup ont fait leur œuvre : le gouvernement Ottoman refuse de le reconnaître et le condamne à mort.
Miron Barnovschi-Movilă est décapité le en vue du Divan sous les yeux du Sultan. Son corps est abandonné dans la cour jusqu’au soir. Le Grand Vizir libère ensuite le « Postelnic » Iancu Costin (père de l’historien Miron Costin) qui avait été arrêté avec lui, afin qu’il fasse enlever et transporter la dépouille au Patriarcat orthodoxe. De là, le prince Basile le Loup fera plus tard transférer ses restes en Moldavie[5].
Son cousin Musa Movilă, qui avait épousé Ecatarina, une autre fille de Radu Mihnea, est désigné pour lui succéder.