Mouthiers-sur-Boëme

Mouthiers-sur-Boëme
Mouthiers-sur-Boëme
L'église Saint-Hilaire.
Blason de Mouthiers-sur-Boëme
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Charente
Arrondissement Angoulême
Intercommunalité GrandAngoulême
Maire
Mandat
Michel André Jacques Carteret
2020-2026
Code postal 16440
Code commune 16236
Démographie
Gentilé Monastériens
Population
municipale
2 359 hab. (2021 en évolution de −3,2 % par rapport à 2015)
Densité 68 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 33′ 20″ nord, 0° 07′ 27″ est
Altitude Min. 59 m
Max. 153 m
Superficie 34,71 km2
Type Commune rurale à habitat dispersé
Unité urbaine Hors unité urbaine
Aire d'attraction Angoulême
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Boëme-Échelle
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte topographique de France
Mouthiers-sur-Boëme
Géolocalisation sur la carte : France
Voir sur la carte administrative de France
Mouthiers-sur-Boëme
Géolocalisation sur la carte : Charente
Voir sur la carte topographique de la Charente
Mouthiers-sur-Boëme
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
Voir sur la carte administrative de Nouvelle-Aquitaine
Mouthiers-sur-Boëme
Liens
Site web www.mouthiers-sur-boeme.fr

Mouthiers-sur-Boëme est une commune du Sud-Ouest de la France, située dans le département de la Charente (région Nouvelle-Aquitaine).

Ses habitants sont les Monastériens et les Monastériennes[1].

Géographie

[modifier | modifier le code]

Localisation et accès

[modifier | modifier le code]

Mouthiers-sur-Boëme est située à 11 km au sud d'Angoulême. Elle fait partie de son aire urbaine et elle est devenue depuis les années 1970 une commune résidentielle.

Elle est aussi située à 6 km au sud-est de La Couronne et 12 km au nord-est de Blanzac, le chef-lieu de son canton[2].

À l'écart des grandes routes, Mouthiers est située entre la N 10 entre Angoulême et Bordeaux qui passe à La Couronne et Roullet à 6 km au nord-ouest, et la D 674 d'Angoulême à Libourne qui passe à 4 km à l'est. La D 12, route d'Angoulême à Blanzac traverse la commune et le bourg; cette route bifurque de la D 674 au Petit Giget. D'autres routes départementales la relient aux communes voisines ; la D 42, la D 35, la D 107. La D 22, route de Châteauneuf à Villebois-Lavalette, passe en limite sud de commune et coupe la D 12[3].

Hameaux et lieux-dits

[modifier | modifier le code]

La commune compte quelques hameaux, dont certains se sont développés à la suite de l'urbanisation et de la proximité d'Angoulême : le Rosier au nord-est, le Grand Guillon au nord-ouest du bourg, surplombant la vallée de la Boëme, Gersac au sud-ouest, les Naulets et les Fayards à l'est, le Morinaud, Chez les Rois, Chez Reignier au sud, sans oublier la Rochandry à l'ouest du bourg au pied du château. Les nouveaux quartiers sur la route d'Angoulême au nord du bourg sont la Croix Ronde, les Agriers et les Justices[3].

Communes limitrophes

[modifier | modifier le code]
Communes limitrophes de Mouthiers
Roullet-Saint-Estèphe La Couronne Vœuil-et-Giget
Claix Mouthiers Torsac
Plassac-Rouffiac Voulgézac Fouquebrune

Géologie et relief

[modifier | modifier le code]

La commune est située sur un plateau calcaire datant du Crétacé, qui s'étage du Cénomanien au nord, au Santonien au sud-est.

Ce plateau est entaillé par la vallée de la Boëme, occupée par des alluvions datant du Quaternaire ainsi que par de la tourbe dans sa large partie centrale.

Une cuesta délimitant le Turonien inférieur du Turonien supérieur (Angoumien), qu'on peut suivre du plateau d'Angoulême jusqu'au sud de Châteauneuf pénètre dans la commune et marque un talus sensible entre la partie basse et la partie haute de la commune, visible des deux côtés de la vallée de la Boëme en aval de Rochandry.

La surface du plateau est localement couverte sur ses sommets de sable argileux à galets, décomposition du substrat coniacien, comme la forêt de Gersac[4],[5],[6].

Le relief de la commune est celui d'un plateau d'une altitude moyenne de 130 m, entaillé par la vallée de la Boëme qui va en s'élargissant vers l'ouest. Le vallon de Gersac est aussi une combe assez profonde, ainsi que celles au nord-est de la commune qui délimitent le plateau du Rosier, et l'éperon barré du Fort des Anglais. Le point culminant est à une altitude de 153 m, situé au réservoir du Jars à l'est de la commune. Le point le plus bas est à 59 m, situé le long de la Boëme en limite avec La Couronne. Le bourg s'étage entre 65 m près de la Boëme et 125 m d'altitude dans les nouveaux lotissements[3].

Hydrographie

[modifier | modifier le code]

Réseau hydrographique

[modifier | modifier le code]
Carte en couleur présentant le réseau hydrographique de la commune
Réseaux hydrographique et routier de Mouthiers-sur-Boëme.

La commune est située dans le bassin versant de la Charente au sein du bassin Adour-Garonne[7]. Elle est drainée par la Boëme, la Charreau, le ruisseau de la Fontaine de Quatre Francs, le ruisseau de la Fontaine du Roc et par divers petits cours d'eau, qui constituent un réseau hydrographique de 22 km de longueur totale[8],[Carte 1].

Le bourg de Mouthiers s'est édifié sur les berges de la Boëme qui est un affluent rive gauche de la Charente.

La basse vallée est occupée par de nombreuses tourbières et étangs. On trouve quelques fontaines comme celle des Cassottes près de la Forge et celle des Hunauds près de la Roche à Calvin dans la combe de Gersac. Au nord, le ruisseau de la Fontaine du Roc est un affluent de la Charraud, qui passe en limite nord de commune, ainsi que le ruisseau de la Font de Quatre Francs qui fait la limite nord-est[3].

Gestion des eaux

[modifier | modifier le code]

Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Charente ». Ce document de planification, dont le territoire correspond au bassin de la Charente, d'une superficie de 9 300 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin Charente[9]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [10].

Comme dans les trois quarts sud et ouest du département, le climat est océanique aquitain, et semblable à celui de la ville de Cognac où est située la station météorologique départementale.

Données climatiques
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 2 2,8 3,8 6,2 9,4 12,4 14,4 14 12,1 8,9 4,7 2,6 7,8
Température moyenne (°C) 5,4 6,7 8,5 11,1 14,4 17,8 20,2 19,7 17,6 13,7 8,6 5,9 12,5
Température maximale moyenne (°C) 8,7 10,5 13,1 15,9 19,5 23,1 26,1 25,4 23,1 18,5 12,4 9,2 17,7
Ensoleillement (h) 80 103,9 153,3 184,5 204,9 239,6 276,4 248,3 199,4 159 96,8 78,8 2 024,9
Précipitations (mm) 80,4 67,3 65,9 68,3 71,6 46,6 45,1 50,2 59,2 68,6 79,8 80 783,6
Source : Climatologie mensuelle à la station départementale de Cognac de 1961 à 1990[11].

Au , Mouthiers-sur-Boëme est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[12]. Elle est située hors unité urbaine[13]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Angoulême, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[13]. Cette aire, qui regroupe 94 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[14],[15].

Occupation des sols

[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (60,2 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (60,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (41,3 %), forêts (33,1 %), zones agricoles hétérogènes (11,9 %), prairies (7 %), zones urbanisées (4,9 %), eaux continentales[Note 2] (1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,7 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Risques majeurs

[modifier | modifier le code]

Le territoire de la commune de Mouthiers-sur-Boëme est vulnérable à différents aléas naturels : météorologiques (tempête, orage, neige, grand froid, canicule ou sécheresse), mouvements de terrains et séisme (sismicité faible). Il est également exposé à un risque technologique, le transport de matières dangereuses[17]. Un site publié par le BRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[18].

Risques naturels

[modifier | modifier le code]
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de Mouthiers-sur-Boëme.

Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des affaissements et effondrements liés aux cavités souterraines (hors mines)[19]. Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[20].

Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 68 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,4 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 1 140 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 883 sont en aléa moyen ou fort, soit 77 %, à comparer aux 81 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[21],[Carte 3].

Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[20].

La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 1986, 1988, 1999, 2003 et 2021. Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989, 2003, 2010, 2011 et 2017 et par des mouvements de terrain en 1999[17].

Risques technologiques

[modifier | modifier le code]

Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une ou des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[22].

Les formes anciennes sont de Monasteriis au XIIIe siècle[23],[Note 3].

L'origine du nom de Mouthiers provient du latin monasterium signifiant « monastère » ou « couvent »[24].

La rivière Boëme draine la commune.

Préhistoire

[modifier | modifier le code]
Abri sous roche de la Chaire-à-Calvin

Une frise sculptée de 3 m de long, d'époque magdalénienne donc datant d'entre 18 000 à 18 500 ans, atteste l'ancienneté de l'occupation humaine du lieu.

L'abri sous roche de la Chaire-à-Calvin doit son nom à Jean Calvin, qui serait venu prêcher la réforme du haut d'une chaire taillée dans le rocher. Il n'y a aucune preuve véritable de son passage mais c'est plausible, sinon vraisemblable (Calvin fut reçu par le curé de Claix, commune limitrophe).

Pierre David, qui a découvert la frise en 1926, l'a décrite de gauche à droite : « un bovidé sans tête, puis un équidé à ventre gravide et une scène d'accouplement de chevaux ». C'est la seule œuvre d'art pariétale encore en place en Charente et visible pour le promeneur[25].

Abri des Rois

L' abri des Rois comporte des objets daté de l'Aurignacien ancien et des restes d'Homo sapiens[26].

Fort des Anglais

Un habitat fortifié a été occupé durant le Néolithique et l'âge du bronze, au nord-est de la commune, le Fort des Anglais qui est un retranchement préhistorique (éperon barré).

Une première église aurait été construite au VIe siècle par les saints Cosme et Damien (légende reprise sur un vitrail de l'église). Guillaume de la Roche-Chandry la donne en 1094 à l'abbaye bénédictine de Saint-Martial de Limoges qui y fonde un prieuré ou moustier d'où vient le nom de Mouthiers donné au village qui s'établit autour.

Aux XIIe et XIIIe siècles, Mouthiers se trouvait sur une variante nord-sud de la via Turonensis, itinéraire du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle qui passait par Saint-Amant-de-Boixe, Angoulême, Blanzac et Aubeterre[27].

La fontaine de Saint-Damien, près du logis de Forge que l'on appelle de nos jours source des Cassottes, fut un lieu de passage de ces pèlerins.

L'existence des seigneurs de la Rochandry n'est pas attestée avant mais il est vraisemblable que c'est Chanderic, le seigneur de Saintes en guerre contre le comte d'Angoulême, qui au IXe siècle, aurait édifié la première châtellenie en construisant le château primitif sur le rocher où se trouve le château actuel, d'où le nom de La Roche Chandéric, devenu La Roche-Chandry, puis La Rochandry ou Rochandry, formant ainsi les « quatre Roches de l'Angoumois », avec La Rochefoucauld, La Rochebeaucourt et Rocheraud.

Pendant la guerre de Cent Ans le château fut l'objet de grandes convoitises entre les Anglais et les Français. Il fut pris et repris et en 1387 par Louis de Sancerre, maréchal de France en chasse les Anglais et ordonne sa démolition, mais les Anglais le reprennent, puis en sont à nouveau chassés en 1416 par le seigneur de Barbazan, capitaine de Charles VII qui le fait démolir.

Le château de Rochandry vu de l'ouest.

Jean de La Rochandry le reconstruit au XVe siècle puis il passe aux Saint-Gelais en 1445, aux Tison d'Argence et, vers 1580, aux Forgues de Lavedan qui le rénovent entre 1613 et 1616 en château Renaissance.

La baronnie de La Rochechandry était importante; elle avait de nombreux fiefs sous sa dépendance et possédait le droit de haute, moyenne et basse justice sur son étendue. Elle dépendait de l'évêché d'Angoulême. Entre autres obligations, le seigneur de La Rochechandry devait, le jour de l'intronisation de chaque nouvel évêque, porter le pied avant droit de son trône depuis le monastère de Saint-Ausone jusqu'à la cathédrale[28],[Note 4].

Temps modernes

[modifier | modifier le code]

Le château est vendu en 1681 à Étienne Chérade, comte de Montbron. Sa fille Marguerite épousa en 1721 Jacques Louis Le Musnier, seigneur de Lartige. Leur fils, plus connu sous le nom de M. de Raix, fut lieutenant-général en 1746 et conserva le château jusqu'à la Révolution[28].

En 1766, Marguerite Chérade, dame de Rouffiac, le fait découvrir et fait abattre une partie des murs.

En 1781 le logis de Forge est acheté par Bernard Sazerac, faïencier et maître de forges, qui devient vassal du baron de La Rochandry. Il fonde une papeterie à Forge où, vers 1830, on fabriquait du papier de grande qualité dont celui de certains billets de banque des tsars de Russie.

En 1814, le château de la Rochandry est racheté par Lacourade qui utilise ses pierres pour la construction de la papeterie de la Rochandry en 1845. En 1850 le banquier Servant, d'Angoulême, achète le restant des ruines et fait construire le château actuel. Il se ruine dans cette opération[28].

En 1852 la ligne de chemin de fer Angoulême-Bordeaux est inaugurée. Elle passe par Mouthiers et a nécessité un détournement de la Boëme et la construction du viaduc.

Le premier moulin connu sur la Boëme, date de 1561 à la Rochandry. En 1841 François Fougeret associé à Pierre Laroche fait démolir ce moulin à blé, ainsi que le vieux moulin à papier, et il fait construire en amont une papeterie, bâtiment en pierres de taille de 500 m2 au sol et de 11 m de haut, avec deux niveaux de grandes fenêtres en plein-cintre en façade, qui est mise en route en 1843. Puis les frères Laroche se séparent en 1881 : l'un garde l'usine à papier et l'autre s'installe dans un bâtiment plus récent. L'ancienne papeterie La Roche est maintenant fermée.

Politique et administration

[modifier | modifier le code]

Tendances politiques et résultats

[modifier | modifier le code]

Liste des maires

[modifier | modifier le code]
La mairie.
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
1971 1983 Gilles Ploquin DVG Agriculteur
1983 1994 Bernard Germon DVG Professeur
1994 2014 Cécile Forgeron DVG Ancienne agente d'assurances
Conseillère régionale
2014 En cours Michel Carteret DVG Artisan

Mouthiers-sur-Boëme fait partie du Grand Angoulême.

Politique environnementale

[modifier | modifier le code]

Dans son palmarès 2023, le Conseil national de villes et villages fleuris de France a attribué deux fleurs à la commune[29].

Démographie

[modifier | modifier le code]

Évolution démographique

[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[31].

En 2021, la commune comptait 2 359 habitants[Note 5], en évolution de −3,2 % par rapport à 2015 (Charente : −0,78 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1841 1846 1851 1856
1 2821 4281 1611 4851 4851 3961 6391 5291 608
1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
1 5781 5401 5081 5441 5261 5111 3961 3311 290
1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
1 3041 3661 1641 2591 2491 2971 0961 2381 297
1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010 2015
1 2701 4001 8642 2602 2602 4302 4312 4732 437
2020 2021 - - - - - - -
2 3772 359-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[32] puis Insee à partir de 2006[33].)
Histogramme de l'évolution démographique

Pyramide des âges

[modifier | modifier le code]

La population de la commune est relativement âgée. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 27,6 %, soit en dessous de la moyenne départementale (30,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 33,4 % la même année, alors qu'il est de 32,3 % au niveau départemental.

En 2018, la commune comptait 1 169 hommes pour 1 247 femmes, soit un taux de 51,61 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,59 %).

Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.

Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[34]
HommesClasse d’âgeFemmes
1,0 
90 ou +
3,1 
7,3 
75-89 ans
9,1 
23,3 
60-74 ans
22,9 
24,5 
45-59 ans
22,1 
14,9 
30-44 ans
16,5 
13,3 
15-29 ans
11,3 
15,7 
0-14 ans
15,1 
Pyramide des âges du département de la Charente en 2021 en pourcentage[35]
HommesClasse d’âgeFemmes
90 ou +
2,7 
9,2 
75-89 ans
12 
20,6 
60-74 ans
21,3 
20,7 
45-59 ans
20,3 
16,8 
30-44 ans
16 
15,6 
15-29 ans
13,4 
16,1 
0-14 ans
14,3 

Agriculture

[modifier | modifier le code]

La viticulture occupe une partie de l'activité agricole. La commune est classée dans les Fins Bois, dans la zone d'appellation d'origine contrôlée du cognac[36].

Le principal employeur de la commune est le groupe Lippi la clôture, leader sur le marché de la fabrication de grillage métallique. Certifiée ISO-9001, l'entreprise emploie près de 400 personnes sur six sites en France, et travaille quotidiennement avec des fournisseurs issus d’une vingtaine de pays dans le monde[37].

Les autres employeurs importants sont la boucherie Régis Maurice et l'association locale d'aide à domicile ADMR.

Équipements, services et vie locale

[modifier | modifier le code]

Enseignement

[modifier | modifier le code]

En 2012, Mouthiers possède une école élémentaire publique comprenant six classes, ainsi qu'une école maternelle, les Tilleuls, comprenant quatre classes. Le secteur du collège est La Couronne[38].

Équipements socio-culturels

[modifier | modifier le code]

Il y a la mairie, la poste, une salle polyvalente, une salle multi-sport, une MJC, une médiathèque et un foyer résidence de personnes âgées.

Le centre social, culturel et sportif "Effervescentre" anime aussi la commune[39].

Sont présents un cabinet médical de trois médecins, une pharmacie, deux infirmiers, un ostéopathe et un groupement de kinésithérapeutes[40].

Lieux et monuments

[modifier | modifier le code]

Patrimoine civil

[modifier | modifier le code]

Site préhistorique

[modifier | modifier le code]

Abri sous roche et bas-relief magdalénien de la Chaire-à-Calvin. Il a été classé monument historique le [41].

Fort des Anglais

[modifier | modifier le code]

Le site fortifié du Fort des Anglais est un retranchement préhistorique, habitat fortifié de type éperon barré qui a été occupé durant le Néolithique et l'âge du bronze[42]. Il a été inscrit monument historique en 1930[43].

Château de la Rochandry

[modifier | modifier le code]
Le château de la Rochandry actuel.

Le château de la Rochandry reconstruit au XIXe siècle sur le site du château fort du IXe siècle. Il a longtemps été la possession des Anglais pendant la guerre de Cent Ans.

Sur une lithographie publiée en 1845 par Paul Sazerac de Forge sont encore visibles les restes de la forteresse médiévale sous forme de deux tours rondes au pied du château, les pignons aigus du logis du XVe siècle au centre, une fenêtre à meneaux, deux tourelles à encorbellement et, sur la gauche, des fenêtres à fronton et un parapet crénelé.

Logis de Forge

[modifier | modifier le code]
Le logis de Forge.

Le logis de Forge est attesté en 1233 par la mention d'une donation faite à l'abbaye de La Couronne par Guillaume de la Roche Chandry en présence d'Alain de Forge, seigneur de Mouthiers. Ce manoir du XVIe siècle a été inscrit monument historique le [44]. Son jardin a été classé jardin remarquable, au nombre de quatre en Charente en 2009[45]. Une importante résurgence irrigue les jardins et se jette dans la Boëme par l'intermédiaire d'un étang[46].

Château de la Foy

[modifier | modifier le code]

Le château de la Foy est un château construit au XIVe siècle et remanié au XVIIIe siècle. Les façades et les toitures du bâtiment principal ont été inscrites monument historique le [47].

Autres monuments

[modifier | modifier le code]

Le logis des Gagniers est cité dans un acte du . Il provient d'une donation de Jean de La Rochandry le , à Jean Bottreau. Le logis daterait de la fin du XVIe siècle. La propriété a été coupée en deux par la ligne de chemin de fer Paris - Bordeaux.

On peut aussi citer le logis de Boisblet, le château des Rousselières et le logis du Mainadaud.

Le viaduc des Couteaubières a été construit entre 1840 et 1850 pour le passage de la ligne de chemin de fer Angoulême-Bordeaux. Il mesure 303 mètres, large de 7,4 mètres et haut de 22 mètres et composé de 12 arches et est réputé être le plus long viaduc en courbe de France sur une ligne traditionnelle.

Les lavoirs ont été reconstruits par la compagnie de chemins de fer vers 1867, sur le nouveau cours de la Boëme, car lors de la construction de la voie ferrée, le cours de la rivière a été détournée, en limite du bourg de Mouthiers.

L'entrée de Mouthiers, au lieu-dit le Peuplier Major, sur la route d'Angoulême, comporte depuis 1999 un rond-point avec une reproduction de la frise de la Chaire-à-Calvin, réalisée par Emmanuel Pierre, surmontée d'un groupe de trois chevaux en métal de Michel Vallat, artiste monastérien, à qui l'on doit la conception de l'ensemble du rond-point.

Patrimoine religieux

[modifier | modifier le code]

L'église paroissiale Saint-Hilaire existait au IXe siècle mais aurait été reconstruite après sa donation à l'abbaye et la nef actuelle date du XIIe siècle. Le clocher du XIIIe siècle est ajouré de baies gothiques. Ce clocher octogonal était jadis surmonté d'une flèche qui a été démolie en 1735 après avoir été frappée par la foudre. Au XVe siècle une chapelle funéraire a été construite côté sud (c'est l'actuelle sacristie) et la façade a été refaite en ne conservant qu'une porte en plein cintre primitive. Elle a été classée monument historique en 1862[48].

La croix de carrefour de Gersac a été inscrite monument historique le [49].

Patrimoine environnemental

[modifier | modifier le code]

La vallée de la Boëme est un site Natura 2000.

La forêt de Gersac ainsi que les tourbières forment des sites naturels remarquables.

Le GR 4 qui va de Royan à Grasse traverse la commune.

Personnalités liées à la commune

[modifier | modifier le code]

Héraldique

[modifier | modifier le code]
Blason Blasonnement :
Losangé d’argent et de gueules, chaque losange d’argent chargée de deux fasces d’azur[51].

Notes et références

[modifier | modifier le code]

Notes et cartes

[modifier | modifier le code]
  • Notes
  1. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  2. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
  3. Les formes anciennes sont semblables à celles d'Eymouthiers, près de Montbron.
  4. Le siège de l'évêque était porté par les deux Roches et les deux Monts de l'Angoumois, à savoir les seigneurs de La Rochefoucauld, Montbron, Montmoreau et La Rochechandry.
  5. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  • Cartes
  1. « Réseau hydrographique de Mouthiers-sur-Boëme » sur Géoportail (consulté le 22 juin 2022).
  2. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
  3. « Cartographie interactive de l'exposition des sols au retrait-gonflement des argiles », sur infoterre.brgm.fr (consulté le ).

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Site habitants.fr, « Les gentilés de Charente », (consulté le ).
  2. Distances orthodromiques prises sous ACME Mapper
  3. a b c et d Carte IGN sous Géoportail
  4. Visualisateur Infoterre, site du BRGM
  5. Carte du BRGM sous Géoportail
  6. [PDF] BRGM, « Notice de la feuille d'Angoulême », sur Infoterre, (consulté le ).
  7. « Cartographie du bassin Adour-Garonne. », sur adour-garonne.eaufrance.fr (consulté le ).
  8. « Fiche communale de Mouthiers-sur-Boëme », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines en Poitou-Charente-Limousin (consulté le ).
  9. « SAGE Charente », sur gesteau.fr (consulté le ).
  10. « Caractéristiques du SDAGE Adour-Garonne 2022-2027 », sur occitanie.developpement-durable.gouv.fr (consulté le ).
  11. « Cognac, Charente(16), 30m - [1961-1990] », sur infoclimat.fr (consulté le ).
  12. « La grille communale de densité », sur le site de l’Insee, (consulté le ).
  13. a et b Insee, « Métadonnées de la commune ».
  14. « Liste des communes composant l'aire d'attraction d'Angoulême », sur insee.fr (consulté le ).
  15. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  16. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  17. a et b « Les risques près de chez moi - commune de Mouthiers-sur-Boëme », sur Géorisques (consulté le ).
  18. BRGM, « Évaluez simplement et rapidement les risques de votre bien », sur Géorisques (consulté le ).
  19. « Dossier départemental des risques majeurs de la Charente », sur charente.gouv.fr (consulté le ), chapitre Mouvements de terrain.
  20. a et b « Liste des cavités souterraines localisées sur la commune de Mouthiers-sur-Boëme », sur georisques.gouv.fr (consulté le ).
  21. « Retrait-gonflement des argiles », sur le site de l'observatoire national des risques naturels (consulté le ).
  22. « Dossier départemental des risques majeurs de la Charente », sur charente.gouv.fr (consulté le ), chapitre Risque transport de matières dangereuses.
  23. Jean Nanglard, Livre des fiefs de Guillaume de Blaye, évêque d'Angoulême [« Liber feodorum »], t. 5, Société archéologique et historique de la Charente, (1re éd. 1273), 404 p. (lire en ligne), p. 70,205,211,271,281
  24. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Librairie Guénégaud, (1re éd. 1963), 738 p. (ISBN 2-85023-076-6), p. 462.
  25. J.Lathière, « Présentation de Mouthiers-sur-Boëme » (consulté le ).
  26. André Debénath, Les temps glaciaires dans le bassin de la Charente, le Croît Vif, , 356 p. (ISBN 2-916104-00-3).
  27. Joël Guitton et al., Les chemins de Saint-Jacques en Charente, éditions Sud Ouest, , 254 p. (ISBN 978-2-8177-0053-3, présentation en ligne)
  28. a b et c Jules Martin-Buchey, Géographie historique et communale de la Charente, édité par l'auteur, Châteauneuf, 1914-1917 (réimpr. Bruno Sépulchre, Paris, 1984), 422 p., p. 255-257
  29. Les communes labellisées, Site des villes et villages fleuris, consulté le .
  30. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  31. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  32. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  33. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  34. Insee, « Évolution et structure de la population en 2018 - Commune de Mouthiers-sur-Boëme (16236) », (consulté le ).
  35. Insee, « Évolution et structure de la population en 2021 - Département de la Charente (16) », (consulté le ).
  36. « Décret n° 2009-1146 relatif à l'AOC Cognac », sur legifrance, (consulté le ).
  37. Communication 22 Interactive, « Lippi, clôture, grillage », (consulté le ).
  38. Site de l'inspection académique de la Charente, « Annuaire des écoles » (consulté le ).
  39. « CSCS Charente-Boëme-Charraud », (consulté le ).
  40. Annuaire 2010
  41. « La Chaire à Calvin », notice no PA00104435, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  42. Christian Vernou, La Charente, Maison des Sciences de l'Homme, Paris, coll. « Carte archéologique de la Gaule », , 253 p. (ISBN 2-87754-025-1), p. 73
  43. « Fort des Anglais », notice no PA00104439, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  44. « Logis de Forge », notice no PA16000033, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  45. Liste des jardins portant le label « jardin remarquable », au 31 décembre 2009
  46. Robert Dexant, Châteaux de Charente, Paris, Nouvelles Éditions latines, , 30 p., p. 15
  47. « Logis de la Foy », notice no PA00104436, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  48. « Église Saint-Hilaire », notice no PA00104438, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  49. « Croix de Gersac », notice no PA00104437, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  50. Site web de Petite-Rosselle
  51. Jean-Paul de Gassowski, « OLDJP - La banque du blason 2 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), (consulté le ).

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]