Les myrtilles sont les fruits produits par diverses espèces du genre Vaccinium (famille des Ericaceae). Ce sont de petites baies de couleur bleu-violacé à la saveur douce et légèrement sucrée. La niche écologique et l'aire de répartition de Vaccinium myrtillus et de Vaccinium vitis-idaea sont amenées à se contracter dans le monde en raison du réchauffement climatique, et ce déclin « affectera les services écosystémiques forestiers en Europe »[1].
À l'origine du nom et principalement, il s'agit de Vaccinium myrtillus, la myrtille commune, mais l'appellation peut également se rapporter à Vaccinium uliginosum, la myrtille des marais et à plusieurs espèces américaines dont certaines sont cultivées (Vaccinium caespitosum, Vaccinium corymbosum[2], Vaccinium angustifolium, Vaccinium deliciosum, Vaccinium membranaceum, Vaccinium ovalifolium, Vaccinium myrtilloides, etc.).
Au sens botanique, les myrtilles appartiennent au groupe des airelles, terme utilisé alors pour l'ensemble des espèces du genre Vaccinium.
Au sens culinaire, on fait la distinction entre les myrtilles (bleues et plutôt sucrées) et les airelles (rouges et plutôt acidulées).
Les myrtilles portent selon les régions divers noms vernaculaires : « brimbelles »[3] dans l'est de la France et en particulier dans les Vosges, « abrétier », « embrunes » en Maurienne. Le nom de l'arbrisseau varie aussi selon les régions : tandis que les myrtilles poussent sur le « myrtillier », les embrunes poussent sur « l'embrunier » et la brimbelle sur le « brimbellier ». Au Québec, on utilise généralement le terme de « bleuet » à la fois pour les fruits des Vaccinium angustifolium et Vaccinium myrtilloides, espèces sauvages exclusivement américaines, et pour ceux du Vaccinium corymbosum cultivé.
Production en tonnes, chiffres 2014 Données de Food and Agriculture Organization Corporate Statistical Database (FAOSTAT) | |||||
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États-Unis | 139 220,695 | 30,6 % | |||
Canada | 82 301,102 | 17,3 % | |||
France | 13 816,65 | 9,1 % | |||
Pologne | 11 467,23 | 8,0 % | |||
Allemagne | 8 477 | 5,5 % | |||
Lituanie | 4 639 | 4,5 % | |||
Pays-Bas | 4 233 | 4,0 % | |||
Mexique | 4 182 | 3,9 % | |||
Australie | 2 570 | 2,1 % | |||
Roumanie | 2 487 | 2 % | |||
Russie | 2 426 | 1,5 % | |||
Ukraine | 2 062 | 1,0 % | |||
Espagne | 1 124 | 0,5 % | |||
Italie | 1 524 | 0,5 % | |||
Portugal | 1 405 | 0,3 % | |||
Pérou | 1 358 | 0,2 % | |||
Ouzbékistan | 564 | 0,2 % | |||
Lettonie | 358 | 0,1 % | |||
Maroc | 106 | 0,1 % | |||
Danemark | 100 | 0,1 % | |||
Autres pays | 74 344 | 10,0 % | |||
Total | 100 % |
Myrtille, surgelée, crue | |
Valeur nutritionnelle moyenne pour 100 g |
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Apport énergétique | |
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Joules | kJ |
(Calories) | ( kcal) |
Principaux composants | |
Glucides | 8,9 g |
– Amidon | ? g |
– Sucres | ? g |
Fibres alimentaires | ? g |
Protéines | 0,68 g |
Lipides | 0,43 g |
– Saturés | 0,032 g |
Eau | 84,3 g |
Minéraux et oligo-éléments | |
Calcium | 10 mg |
Cuivre | 0,035 mg |
Fer | 0,39 mg |
Magnésium | 4,25 mg |
Manganèse | 0,18 mg |
Phosphore | 10 mg |
Potassium | 55,5 mg |
Sodium | 1 mg |
Zinc | 0,07 mg |
Vitamines | |
Provitamine A | 0,029 mg |
Vitamine B1 | 0,03 mg |
Vitamine B2 | 0,04 mg |
Vitamine B3 (ou PP) | 0,45 mg |
Vitamine B5 | 0,13 mg |
Vitamine B6 | 0,06 mg |
Vitamine B9 | 0,06 mg |
Vitamine E | 0,5 mg |
Acides aminés | |
Acides gras | |
Source : Ciqual, anses, Myrtille, surgelée crue[4] | |
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C'est une des baies les plus légères en sucres et en calories, sa richesse en fibres et en antioxydant lui confère des vertus coupe-faim[5], et elle est très diurétique.
Riche en vitamines hydrosolubles, acides citrique et malique, alcaloïdes indoliques, anthocyanosides (glucosides du delphininol, du cyanidol, du malvidol et du pétunidol), bases quinolizidiniques et tanins, elle possède des propriétés antiseptiques, antidiarrhéiques, antihémorragiques et antihéméralopiques.
C'est un des fruits les plus riches en antioxydants, quelle que soit la méthode de mesure utilisée. Sur trente-huit fruits et légumes analysés, la myrtille est :
Myrtille (composition pour 100 g de baies crues) | |||
Eau : 84 g | Cendres totales : 0,2 g | Valeur énergétique : 57 kcal | Fibres : 2,4 à 7 g |
Glucides : 15 g | Sucres simples : 10 g | Protéines : 0,7 g | Lipides : 0,3 g |
Sels minéraux et Oligo-éléments | |||
Potassium : 77 mg | Phosphore : 12 mg | Calcium : 6 mg | Magnésium : 6 mg |
Sodium : 1 mg | Fer : 280 µg | Zinc : 160 µg | Cuivre : 57 µg |
Vitamines | |||
Vitamine C : 9700 µg | Vitamine B3 : 420 µg | Vitamine B5 : 120 µg | Vitamine B6 : 52 µg |
Vitamine B2 : 41 µg | Vitamine B1 : 37 µg | Vitamine K : 19,3 µg | Vitamine A : 16 µg |
Vitamine E : 0,57 µg | |||
Acides gras | |||
Poly-insaturés : 150 µg | Mono-insaturés : 47 µg | Saturés : 28 µg |
Une propriété remarquable du jus de myrtilles est sa capacité à restaurer la mémoire des rats âgés : démontré par J.A.Joseph à Boston, cet effet a été confirmé depuis par d'autres équipes. On ignore encore si ce bénéfice pour la mémoire est reproductible chez l'humain[8]. Les chercheurs étudient des solutions thérapeutiques dans d'autres domaines (prévention des cancers ou maladies dégénératives).
En mangeant crus, des fruits ou feuilles contaminés par les déjections de renards ou de chiens, on peut contracter une échinococcose alvéolaire[8]. Ce risque concerne les myrtilles, mais également tout autre fruit ou feuille sauvage ou cultivé récolté au niveau du sol et souillé par des déjections de canidés, et la parasitose peut également être transmise par contact direct avec un chien domestique. Cette parasitose très grave est due à Echinococcus multilocularis, un ver dont l'adulte parasite l'intestin grêle du renard et du chien et dont la forme larvaire peut contaminer l'homme. Très rare (15 cas par an en France), cette maladie est due au lent développement du parasite dans le foie. Elle conduisait autrefois à la mort, mais le traitement par l'albendazole en « stabilise » l'évolution. En France, les cas se concentrent dans l'Est et le Massif Central ; on ne connaît presque aucun cas dans les Pyrénées. La cuisson tue immédiatement le parasite (confiture, tartes), mais aucun autre traitement, comme le lavage ou la congélation, n'est sûr.
La cueillette des myrtilles est réglementée en France, notamment dans les réserves naturelles. Les règlements, différents d'un lieu à l'autre, évoluent également d'une année à l'autre. Ainsi, dans le parc naturel régional des Ballons des Vosges, la cueillette est autorisée du au pour une consommation familiale (2 kg par jour par personne). L'utilisation du peigne est tolérée dans la partie de la réserve située sur les départements du Territoire de Belfort, des Vosges. Il est interdit en Haute-Saône. Dans les Hautes-Vosges, ce peigne est appelé communément riffle ou riflette [9].
La myrtille est la seule plante ayant besoin d’un sol riche en aluminium[10].
Les niches écologiques de Vaccinium myrtillus et de Vaccinium vitis-idaea sont toutes deux amenées à se contracter dans le monde en raison du réchauffement climatique, quels que soient les scénarios du GIEC. La myrtille étant une source d'alimentation importante pour de nombreuses espèces, et localement d'intérêt économique pour l'Homme, ce déclin « affectera les services écosystémiques forestiers en Europe »[1].
Les papillons de nuit (hétérocères) suivants se nourrissent de myrtille :
Les chenilles de Endotricha flammealis (Pyralidae) se nourrissent aussi de myrtille.
Les baies peuvent être consommées fraîches ou être utilisées en pâtisserie pour confectionner des tartes et divers autres gâteaux. La tarte aux myrtilles est un dessert de saison traditionnel dans les régions montagneuses d'Europe centrale particulièrement. Le muffin aux myrtilles, ou le plus souvent plutôt aux bleuets, est un classique de la pâtisserie américaine.
Les myrtilles peuvent également être utilisées pour faire des confitures, des sirops, des sorbets, des tisanes, des eaux-de-vie, des liqueurs ou des vins.