Sa pratique du métier d’architecte débute par un stage à Warmbronn[2], dans l’atelier de l’architecte et ingénieur allemand Frei Otto[3][source insuffisante]. Après une mission scientifique en ethno-architecture pour le CNRS et l’UNESCO au Népal, il rédige son doctorat en urbanisme, en 1977, sur la formation de la ville royale newar de Panauti. Il ouvre sa première agence d’architecture en 1974. Ses premières réalisations parisiennes de logements concrétisent ses réflexions théoriques sur la figure architecturale[4],[5],[6],[7]; l'immeuble du 53, rue Quincampoix (Paris 3e) est emblématique de cette période. Il est également l’auteur de la reconversion du Palace pour Fabrice Emaer qui lui confie, à la suite, plusieurs études pour des lieux de jour ou des salles de spectacle qui ne seront pas réalisés[8],[9].
Dans les années 1980, il poursuit ses recherches sur l'architecture comme signe construit, son caractère et ses effets dans l'espace public ou dans des sites naturels. Trois concours contribuent à sa notoriété, il réalise le Parc André-Citroën[10] et la transformation du viaduc de la Bastille qui devient le Viaduc des arts à Paris ainsi que l’École nationale supérieure d'architecture de Bretagne, où il repose, via les matériaux, l'origine et les fondamentaux du langage architectural[11].
C'est aussi pendant cette période qu'il mène une étude sur la réhabilitation du secteur romantique du cimetière du Père-Lachaise[12],[13].À l'occasion du bicentenaire de la Révolution française, il réalise un monument commémoratif dédié à Jean-Lambert Tallien. Il livre aussi deux monuments funéraires adossés à un mur de soutènement.
Son projet pour un monument de la communication au Japon est lauréat du concours de 1989. Les travaux débutent en 1994. Le monument en granite, bronze et verre repose sur l'idée d'un échange entre la Bretagne et l'île d'Awaji situées aux deux extrémités du continent euro-asiatique. Pour l'ouverture du chantier, un bloc de granite de 2 700 m3 est extrait à Roscoff et transporté et installé sur le site. Le projet est suspendu depuis le tremblement de terre du qui a affecté la baie d'Osaka-Tokyo[14],[15].
Les années 1990 sont celles d'une diversité recherchée dans les programmes avec la réalisation, entre autres, du centre socio-culturel Auguste Dobel, rue des Maraîchers à Paris[16], de l’Hôtel d’agglomération de Rennes Métropole[17], d'une manufacture pour Hermès International dans les Ardennes[18] et de la maternité Port-Royal requalifiant le site de l'Hôpital Cochin[19]. Les projets pour le Musée du Moyen Âge à Chartres ou pour le Centre Ulug Beg de Samarcande se confrontent directement à des monuments historiques alors que La réalisation, en 1999, du siège de l’UEFA à Nyon en Suisse, « signe pur »[20], explore l'idée de retournement dans la notion de monumentalité[21] : le bâtiment tout en s'effaçant libère un point de vue inédit sur le Léman et le mont Blanc, souligné par la terrasse-parvis[22],[23],[24].
Il inaugure en 1994, à Nishiwaki (Japon), au croisement exact du 35° latitude nord et 135° longitude est, le Monument du centre géographique de Japon[25].
Il dirige plusieurs études d’urbanisme comme le projet de reconfiguration de l’agglomération parisienne pour la candidature de Paris aux Jeux Olympiques 2008[29]. Il est expert scientifique entre 2007 et 2009 pour le projet du Grand Paris[30].
Lauréat en du concours international pour le « carreau des Halles »[34], au cœur de Paris, puis de la consultation, avec Jacques Anziutti, pour la restructuration de la gare souterraine Châtelet-Les Halles située en dessous, Patrick Berger conçoit une porte du Grand Paris emblématique pour le nouveau rôle métropolitain de ce site. Il la dessine comme une canopée dont la forme est déduite de la complexité du site et expérimente, à cet effet, une méthode de conception inspirée des morphogenèses dans la nature[35].
Parallèlement aux activités de l'agence, Patrick Berger se consacre à l’enseignement, dès 1978 (jusqu'en 2013), et à la recherche, notamment à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne, à partir de 1993, où ses travaux portent sur l'émergence de la forme et les représentations dynamiques des villes contemporaines[36]. Il expérimente dans ce cadre un prototype de modélisation de la dynamique de l'auto-organisation dans l'étalement urbain à l'aide de systèmes multi-agent[37]. Il a présenté ses travaux en 2012 dans le cadre du séminaire « Dynamiques urbaines et morphogenèse » organisé par le Collège d'études mondiales de la FSMH, le PUCA, l’EHESS et l'ENSAD[38]. Il explore dans ses derniers travaux les liens entre nature et culture et présente dans Animal? et l'exposition éponyme des planches comparatives entre les architectures humaines premières et des architectures animales.
Il est l'auteur de plusieurs livres et essais sur l'architecture et la ville. Ses dessins et maquettes font partie, entre autres, des collections du Centre Georges-Pompidou à Paris, de l'Institut français d'architecture (IFA) et du Musée allemand d’architecture (DAM) de Francfort-sur-le-Main[46].
« Panauti, une ville royale au Népal » Patrick Berger - Vincent Barré - Laurence Feveile- Gérard Toffin, éditions Berger-Levrault, collection ethno-architecture, Paris, 1981
« La Figure architecturale, un enjeu esthétique » Patrick Berger avec Christian Eychène, École d’architecture de Saint-Étienne; rapport de recherche au bureau de la recherche architecturale - 1988
« Questions d'architecture» Leçon inaugurale du Pr. Patrick Berger, EPFL, Suisse, 1995
« Œuvres et Projets de Patrick Berger» Musée d’Art de Mendrisio, Suisse 1997
« Formes cachées, la ville - Patrick Berger/Jean-Pierre Nouhaud » aux Presses Polytechniques et Universitaires Romandes, EPFL - 2004
« Leçon inaugurale de l’École de Chaillot, Patrick Berger », in Conférences inaugurales. Catalogue Cité de l'Architecture et du patrimoine, Paris, 2006 (ISBN2-916183-07-8)
« Milieux » Institut Français d’Architecture, Paris France (catalogue) 2005
« Lux Sonus » Patrick Berger, Les leçons du Thoronet 2010, ed. MAV PACA, 2010 (ISBN978-2-95349481-5)
« Animal ? » Patrick Berger co-édition Les Presses du réel (ISBN978-2-84066-697-4) et les Presses polytechniques et universitaires romandes (ISBN978-288915-051-9) 2014
Expositions et catalogues
1987 « Three French Architects » 9 H Gallery, Londres Grande-Bretagne (catalogue)
1988 « Emerging European Architects » Gund Hall Gallery, Université d’Harvard, États-Unis (catalogue)
1997 « Œuvres et Projets de Patrick Berger» Musée d’Art de Mendrisio, Suisse (catalogue)
1998 « Premises », Guggenheim Museum, New-York États-Unis
2002 « Patrick Berger » Galerie d’Architecture, rue des Blancs-Manteaux, Paris France
2005 « Milieux » Institut Français d’Architecture, Paris France (catalogue)
2010 « Les Halles, le nouveau cœur de Paris » Pavillon de l’Arsenal, Paris France
2010 « Lux-Sonus » Les leçons du Thoronet 2010, Abbaye du Thoronet France
2015 «Orienter les morphogenèses urbaines. Essai de modélisation » in «Morphogenèse et dynamiques urbaines - Les ateliers de morphologie EHESS-EnsAD» Ouvrages du PUCA (ISBN978-2-11-138150-6)
↑Encyclopædia Universalis, « PATRICK BERGER », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
↑(de) Winfried Nerdinger, Frei Otto. Das Gesamtwerk: Leicht bauen – natürlich gestalten, Birkhäuser Verlag GmbH, (ISBN9783764372989), Page 86; Das atelier Warmbronn; mention de la collaboration du jeune architecte Patrick Berger dans l'atelier de frei Otto à Warmbronn
↑(en) Mentionné dans « Frei otto complete works lightweight construction natural design » edited by Winfried Nerdinger Architekturmuseum der Technischen Universitat München.
↑(it + en) Marc Bédarida, « Parc André Citroën - Tradizione francese e paradigma ecologico », Lotus int., no 87, , p. 6-31 (ISBN88-289-0777-0, ISSN1124-9064).
↑(fr + it) Patrick Berger, Jacques Lucan et Jean Pierre Nouhaud, Œuvres Projets, Mendrisio, Académie d'architecture université de la Suisse italienne Mendrisio, , 110 p., Article « Retrouver l'évènement des sensations premières » de Jacques Lucan, page 7§, « Syntaxe et signifiant brut », page 11.
↑« BRETAGNE ROSCOFF ET LE RÊVE DU SOLEIL-LEVANT Le port du Haut-Léon tente de tirer profit de ses affinités avec les Japonais », Le Monde, (lire en ligne)
↑(de) « Der Architekt Patrick Berger in Lausanne - Von der Geometrie zur organischen Form », NZZ, (lire en ligne).
↑(fr + it) Patrick Berger et Jacques Lucan, Œuvres / Projets : Retrouver l'évènement des sensations premières, Mendrisio, Académie d'architecture Mendrisio / Skira, , 110 p., p.11- pp 100-103.
↑(it + fr) Patrick Berger Opere e progetti / Œuvres et Projets [« I Cataloghi dell'Accademia di architettura Mendrisio volume nr.1 a cura di
G.Cappellato L.Bellinelli »], SKIRA, 112 p., pages 70, 71, 72, 73
↑Serge Cantat, « L'infini à Saint Denis », Image des mathématiques, (lire en ligne).
↑Tristan Cuisinier, « Patrick Berger et Jacques Anziutti signent d'un grand « huit » la nouvelle église de Saint-Denis », Cyberarchi, (lire en ligne).
↑Patrick Berger, Animal ? : Une église à Saint-Denis, Dijon / Lausanne, Les presses du réel et PPUR, , 148 p. (ISBN978-2-84066-697-4 et 978-2-88915-051-9), p.54-56.
↑Patrick Berger / Jean Pierre Nouhaud, Formes cachées la ville, PPUR, , 221 p. (ISBN2-88074-536-5, lire en ligne), pp. 175-205
↑Docteur Corinne Plazanet, Morphogenese de la métropole, Lausanne, EPFL/Chaire Pr. Patrick BERGER /Laboratoire UTA/Institut INTER/Faculté ENAC, , 159 p.