Cet article propose une chronologie des records de vitesse sur rail, sachant que le terme « sur rail » ne sous-entend pas nécessairement « pour un train ». En effet, certaines techniques de guidage (comme celle du JR-Maglev) n'utilisent pas une ligne ferroviaire.
Des plates-formes sur rail propulsées par moteur-fusée sont utilisées par l'armée, pour tester par exemple des composants de missiles ou les effets de l'accélération. Le record de vitesse sans pilote est de 10 430 km/h, date du et a été obtenu à l'Holloman Air Force Base[1]. John Stapp a atteint la vitesse de 1 017 km/h à bord d'une de ces plates-formes le . Ce record de vitesse sur rail en véhicule piloté n'a toujours pas été dépassé en 2011[2].
Le record par un véhicule d'essai dérivé d'un train à vocation commerciale est de 574,8 km/h le par le TGV. Le JR-Maglev a atteint 603 km/h en 2015 mais n'est techniquement pas monté sur rail.
Les records de vitesse de pointe par un véhicule de série (non modifié) ont été obtenus par le Transrapid de Shanghai, à 501 km/h le et, pour un train conventionnel, le par le Zefiro 380 à 486 km/h[3].
Records absolus au fil du temps (homologués et/ou officiels)
Le , la locomotive Crampton no 604 "la Belgique", après modification (ajout d'une seconde chaudière au-dessus de la première, dite chaudière Flaman, et pose d'un abri), a atteint la vitesse de 144 km/h entre Champigny-sur-Yonne et Pont-sur-Yonne[4].
21 juin1931 : un prototype allemand d'autorail thermique propulsé par une hélice, le Schienenzeppelin, bat le record du monde de vitesse avec une moyenne de 230,2 km/h entre Karstädt et Dergenthin, sur la ligne Berlin - Hambourg[5] ;
, Istres, France, 328 km/h, record mondial sur la voie ferrée spéciale de 3 km construite sur l'aérodrome, par l'engin SE 1910 propulsé par un missile V1, construit à Cannes par l'ingénieur Marcellin Laurent, dans l'établissement de Cannes de la SNCASE[6] ;
, SNCF, 331 km/h, par la locomotive électrique BB 9004 (Jeumont-Schneider), sur la même ligne des Landes (la BB 9004 ayant, à la différence de la CC 7107, bénéficié du lever du second pantographe après « fusion » de la semelle du premier, la vitesse « officielle » de 331 km/h a été attribuée aux deux machines pour assurer le même traitement aux deux constructeurs en égard à la différence minime des vitesses atteintes[7]). Les rails sont alors déformés sur plusieurs centaines de mètres. Le film de ce record tourné par la SNCF est reproduit dans une scène du film La Roue de 1957 ;
La CC 7107.
La BB 9004. En réalité, fusion entre BB 9003 et BB 9004[8].
Cabine de la BB 9004. Le pare-brise est équipé d'une grille de protection contre les oiseaux, qui représentent un risque à plus de 200 km/h.
Plaques du constructeur et du record de vitesse de la BB 9004.
, SNCF, 380 km/h, rame TGV Sud-Est n° 16 sur la ligne à grande vitesse Paris-Sud-Est. La tension est augmentée à 29 kV (au lieu de 25 kV), les roues sont d'un plus grand diamètre et les rapports d'engrenages entre les moteurs et les roues augmentés ;
, SNCF408,4 km/h, atteints sur la LGVParis-Lyon par la rame TGV PSE 88 au cours d'essais de la chaîne de traction synchrone des futurs TGV Atlantique (record officieux) ;
: une rame Eurostar établit le record de vitesse ferroviaire en Grande-Bretagne à 334,7 km/h sur le premier tronçon de la ligne nouvelle Tunnel-Londres.
: la rame prototype V150 d'Alstom Transport établit un nouveau record officiel à 574,8 km/h[10] (159,6 m/s) sur la LGV Est européenne. Ce prototype est composé des deux motrices du TGV POS 4402 et de trois voitures de TGV Duplex. La R4 (voiture-bar) a été spécialement conçue pour utiliser deux bogies motorisés de la future automotrice à grande vitesse (AGV). La tension de la caténaire est portée à 31 000 volts. Aujourd'hui, ces deux motrices font partie du parc TGV inOui avec un pelliculage adapté, mentionnant sur ses flancs 574,8 km/h[11].
, Ferrovie dello Stato (Italie), 203 km/h, record du monde en traction électrique (vitesse moyenne sur une longue distance) entre Florence et Milan avec une rame ETR 200. La création des ETR (Elettrotreni) a ouvert la voie vers la grande vitesse avec la conception de rames à composition fixe.
et , SNCF, 331 km/h, par les locomotives électriques CC 7107 (Alsthom) et BB 9004 (Jeumont-Schneider), entre Facture et Morcenx sur la ligne des Landes (1,5 kV, courant continu, mais augmentée de 400 V). La friction sur la caténaire fait fondre le pantographe de la 7107 (la BB 9004 ayant, à la différence de la CC 7107, bénéficié du lever du second pantographe après « fusion » de la semelle du premier, la vitesse « officielle » de 331 km/h a été attribuée aux deux machines pour assurer le même traitement aux deux constructeurs eu égard à la différence minime des vitesses atteintes). Les rails sont alors déformés sur plusieurs centaines de mètres.
, Allemagne, 213 km/h, record du monde en traction électrique, entre Marienfelde et Zossen près de Berlin (ligne expérimentale), par une automotrice électrique Siemens à courant triphasé. Une autre automotrice, construite par AEG, atteignit 210 km/h le .
, France : la chaudière Flaman à double-corps, mise en œuvre par Eugène Flaman, bat le record du monde de vitesse sur rail (144 km/h entre Sens et Montereau).
De nombreux témoignages[Lesquels ?] désignaient la locomotive expérimentale de classe S1 du Pennsylvania Railroad comme étant la plus rapide du monde, indiquant qu'elle aurait fréquemment dépassé les 200 km/h, avec un prétendu record à 251 km/h entre Fort Wayne et Chicago[12]. Aucune source sûre ne témoigne de ces records.
La série T1 du Pennsylvania Railroad est également présumée avoir fréquemment dépassé sa vitesse limite de 161 km/h et les 202,8 km/h du record de la Mallard, atteignant jusqu'à 225 km/h pour “faire l'heure”. Ces marches à vitesses élevées n'ont jamais été homologuées. Aucune des 52 machines de la classe T1 n'a été préservée mais un tender est parvenu jusqu'à nous : une association à but non lucratif a été créée pour sa restauration et s'est lancée en complément dans la reconstruction totale d'une nouvelle locomotive à partir des plans originaux, dans le but affiché de battre officiellement le record de vitesse de la Mallard[13].
, Allemagne, 231 km/h, record mondial de vitesse pour un véhicule terrestre à moteur à piston, équipé du moteur V12 BMW, entre Karstadt et Berlin ; il s'agissait d'un véhicule expérimental à hélice, le « Zeppelin sur rail », conçu par l'ingénieur Franz Kruckenberg.
En 1914, l'automotrice Dauphin de la OMEG atteint 136 km/h sur une voie étroite de 600 mm, record inégalé pour cet écartement.
En décembre 1978, une locomotive électrique de la classe 6E des SAR (South African Railways(en)) atteint 245 km/h sur voie dite métrique anglaise ou écartement du Cap (1067 mm soit 3 pieds 6 pouces), record inégalé pour cet écartement.
1987SNCF203,8 km/h, rame de wagons G13 (wagons couverts équipés d'un nouveau type de bogies), pour homologation et mise en service des trains de fret ME160.
1987SNCF160 km/h, record du monde de vitesse autorisée en service normal pour les trains de fret (trains désignés ME160).
Le SNCF281,8 km/h, record du monde de vitesse sur rail pour un matériel affecté au transport des marchandises sur ligne Calais Lille. Wagon G13 tracté par une rame TGV sur ligne à grande vitesse, pour homologation des wagons G13 à 200 km/h sur LGV.
Les trains S-103 circulant en Espagne et CRH 3 circulant en Chine, tous deux de type Velaro (Siemens), sont avec 350 km/h les trains avec la vitesse d'exploitation la plus élevée[18].
, SNCF, record d'endurance entre Calais et Marseille (1 067,2 km) en 3 h 29 avec la rame TGV Réseau n° 531. Record des 1 000 km en 3 h 9 à la vitesse moyenne de 317,46 km/h. Cette marche d'essais est désignée « opération Sardine ».
, une rame Eurostar affrétée par la production du film Da Vinci Code bat le record de distance sans arrêt entre Londres-Waterloo et Cannes, pour la présentation du film au festival de Cannes, soit 1 421 km, en 7 h 25, à la vitesse moyenne de 191,6 km/h.