Sonia Backès | |
Sonia Backès en 2022. | |
Fonctions | |
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Présidente de l'assemblée de la Province Sud | |
En fonction depuis le (5 ans, 7 mois et 7 jours) |
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Prédécesseur | Philippe Michel |
Présidente des Républicains calédoniens | |
En fonction depuis le (7 ans et 17 jours) |
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Prédécesseur | Fonction créée |
Secrétaire d'État chargée de la Citoyenneté | |
– (1 an, 3 mois et 6 jours) |
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Président | Emmanuel Macron |
Premier ministre | Élisabeth Borne |
Ministre | Gérald Darmanin |
Gouvernement | Borne |
Prédécesseur | Marlène Schiappa (indirectement, ministre) |
Successeur | Sabrina Agresti-Roubache |
Porte-parole et membre du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie[N 1] | |
– (3 ans et 23 jours) |
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Élection | |
Réélection | |
Président | Harold Martin |
Gouvernement | Martin III, IV, V et VI |
Membre du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie[N 2],[N 3] | |
– (1 an et 14 jours) |
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Élection | |
Réélection | |
Président | Cynthia Ligeard Philippe Germain |
Gouvernement | Ligeard Germain I |
– (1 an, 11 mois et 19 jours) |
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Élection | |
Président | Philippe Gomès |
Gouvernement | Gomès |
Biographie | |
Nom de naissance | Sonia Dos Santos |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Nouméa (Nouvelle-Calédonie, France) |
Nationalité | Française |
Parti politique | RPR (1994-2002) RPCR (1994-2004) UMP (2002-2015) R-UMP (2004-2013) MPC (2013-2015) LR-NC (2015-2017) LRC (depuis 2017) LREM/RE (depuis 2022) |
Diplômée de | Université française du Pacifique Université de Pau et des pays de l'Adour Université Joseph-Fourier Institut polytechnique de Grenoble |
Profession | Ingénieur en informatique |
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Sonia Backès, née Dos Santos le à Nouméa (Nouvelle-Calédonie), est une femme politique et syndicaliste française. Membre du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie de 2009 à 2015, elle est par la suite secrétaire d'État chargée de la Citoyenneté à Paris de 2022 à 2023.
Sonia Dos Santos est la petite-fille d’immigrés portugais ayant fui le régime autoritaire de l’Estado Novo dirigé par António de Oliveira Salazar, installés à Nouméa en 1952[1]. Son père est proche des idées de l'anti-indépendantiste néo-calédonien Jacques Lafleur[2].
Lorsqu'elle a cinq ans, ses parents divorcent[3] et elle part vivre avec sa mère, en métropole, à Vincennes (Val-de-Marne). Sa mère est devenue scientologue[4]. Après la fermeture de cette école par l'État[5], Sonia Backès reprend ses cours dans un collège public mais continue de grandir au sein de la scientologie. En proie à des doutes, une amie l'ayant alertée sur le caractère sectaire de la scientologie, elle est envoyée par sa mère en Angleterre, au manoir de Saint Hill, siège de la scientologie, où on lui enjoint de rompre tout lien avec son père. Elle parvient à s'échapper et rejoint son père en Nouvelle-Calédonie dix jours plus tard[2]. Le Monde met toutefois en doute cette version, citant notamment un échange de textos entre Sonia Backès et sa mère au lendemain de sa nomination au gouvernement semblant démontrer que ce récit était destiné à émouvoir la presse[6].
Ayant commencé ses études à l'université française du Pacifique à Nouméa puis titulaire d'une maîtrise en mathématiques de l'université de Pau et des pays de l'Adour en 1997, elle obtient un diplôme de recherche technologique (DRT) en informatique de l'université Joseph-Fourier (Grenoble-I) et est ingénieur informatique de l'Institut polytechnique de Grenoble en 2001[1],[7]. Elle adhère au Rassemblement pour la Calédonie dans la République (RPCR, principal parti de la droite anti-indépendantiste qui domine alors la vie politique locale) à dix-huit ans, en 1994[8],[9]. Elle participe à la campagne des élections provinciales de 2004[3].
De retour en Nouvelle-Calédonie en 2001[3], elle intègre la direction des technologies et services de l'information (DTSI) du gouvernement[10],[11].
Le , Sonia Backès est élue présidente de l'UTCFE-CGC[12].
Le , elle quitte la présidence de l'UTCFE-CGC pour se concentrer en politique auprès du Rassemblement[13].
Après son départ du monde syndical, elle rejoint donc le cabinet du Rassemblement-UMP au Congrès de la Nouvelle-Calédonie[13]. Plus particulièrement, elle devient collaboratrice du président de cette assemblée et du parti, Pierre Frogier. Elle intervient, par exemple, dans le processus législatif d'examen du projet de loi du pays sur la protection de l'emploi local et connaît, à ce sujet, une opposition avec le président du gouvernement Harold Martin[14].
Le , Sonia Backès, est élue au sein du gouvernement Gomès[1],[10]. Elle en est la benjamine, chargée du secteur de l'enseignement[15] et du suivi des questions relatives à l'enseignement supérieur[16]. Au nom de cet exécutif, elle est surtout chargée de gérer une réforme globale des programmes du primaire et la création d'un statut de l'étudiant calédonien à travers une « Maison de l'étudiant »[17]. Elle a également des relations difficiles avec le président du gouvernement Philippe Gomès auquel elle s'oppose régulièrement, comme ses deux collègues du Rassemblement ou les indépendantistes de l'Union calédonienne[18],[19],[20].
Candidate aux élections provinciales du , en 12e position sur la liste du Rassemblement-UMP menée par Pierre Frogier dans le Sud[21], elle y est une des représentantes du mouvement des jeunes de ce parti[22],[23]. Elle obtient alors son premier mandat de conseillère provinciale[24] ainsi que d'élue du Congrès[25]. Elle n'y siège toutefois que peu de temps, étant rapidement élue au sein du gouvernement[10].
Entre mars et , elle est réélue à quatre reprises au sein des exécutifs successifs désignés durant cette période, les gouvernements Martin III[26], IV[27], V[28] et VI[29]. Elle y prend en charge les secteurs du budget, des finances, de la fiscalité, de l'économie numérique et de l'énergie. Elle obtient aussi le suivi des questions relatives à la communication audiovisuelle et au transfert de compétences de l'enseignement ainsi que le poste de porte-parole du gouvernement, tout en conservant la responsabilité de l'enseignement supérieur désormais associé à celui de la recherche[30],[31],[32].
Puis, une fois effectué le transfert des dernières compétences liées à l'enseignement (second degré public, santé scolaire, enseignement privé) à la Nouvelle-Calédonie le , elle abandonne ces secteurs d'animation et de contrôle à Jean-Claude Briault[33].
Chargée de l'économie numérique, le , elle inaugure le premier séminaire de l'Observatoire numérique. Cette institution, parrainée par le gouvernement, est destinée au suivi du développement et des acteurs du numérique[34]. Puis, en tant que porte-parole du gouvernement, elle organise à partir du une permanence mensuelle auprès du public[35]. Au sujet de la fiscalité, elle défend en 2013 un projet de réforme de l'impôt sur le revenu qui prévoit surtout de modifier les seuils des tranches d'imposition et provoque un conflit avec la présidente de la commission de la fiscalité au Congrès, l'indépendantiste Caroline Machoro, ainsi qu'avec Calédonie ensemble[36].
Le , elle est nommée par Pierre Frogier secrétaire générale du Rassemblement-UMP[37]. Avec d'autres personnalités notamment issues de la jeune garde, appelés les « refondateurs » dans les médias locaux, elle incarne alors une ligne radicale critique à l'égard de Pierre Frogier[38].
Le , alors que le Rassemblement-UMP est engagé sur la voie de la scission, son président Pierre Frogier suspend Gaël Yanno, 1er vice-président et porte-parole du parti, et Sonia Backès, secrétaire générale par intérim[39]. La rupture est consommée le , lorsque Gaël Yanno et Sonia Backès annoncent la fondation d'un nouveau parti : le Mouvement populaire calédonien (MPC), avec le soutien sur le plan national de Jean-François Copé. Sonia Backès est l'une des huit porte-paroles du mouvement, jusqu'à son congrès fondateur initialement prévu en juin[40].
Le 31 juillet, Sonia Backès est nommée la secrétaire générale[41].
Sonia Backès est candidate en 6e position sur la liste « Union pour Nouméa » menée par Gaël Yanno aux élections municipales de mars 2014 à Nouméa[42]. Elle est élue conseillère municipale[43].
Surtout, elle est choisie en avril 2014 pour être la tête de liste de l'UCF aux élections provinciales du 11 mai suivant dans le Sud[44]. Sa campagne est menée à la droite du camp non-indépendantiste, ne voulant négocier avec les indépendantistes qu'une seule année afin d'organiser le premier référendum sur l'indépendance prévu par l'accord de Nouméa dès 2015[45]. Ils arrivent en troisième position derrière Calédonie ensemble et le Front pour l'unité (FPU, coalition formée autour du Rassemblement), avec 18,14 % des suffrages et 8 élus[46].
Après le scrutin, elle fait partie des trois négociateurs désignés par l'UCF, avec Gaël Yanno et Isabelle Lafleur, pour arriver à un « contrat de gouvernance » assurant une majorité loyaliste dans les institutions avec leurs anciens adversaires électoraux de Calédonie ensemble et du FPU[47]. Elle prend également la direction du groupe de l'UCF au Congrès[48]. Mais, comme en 2009, étant élue au gouvernement le , elle cesse alors de siéger au sein de cette assemblée[49].
Fin juin 2014, au sein du 13e gouvernement issu de l'accord de Nouméa et présidé par Cynthia Ligeard, Sonia Backès est chargée du contrôle et de l'animation des secteurs de la protection sociale, de la solidarité, du handicap, de l'agriculture, de l'élevage, de la pêche et de la politique de la famille[50],[51]. Elle prend également la présidence de l'Agence pour la prévention et l'indemnisation des calamités agricoles ou naturelles en Nouvelle-Calédonie (APICAN)[52]. Alors que la Nouvelle-Calédonie est confrontée à une importante sécheresse, elle annonce un plan d'aide aux agriculteurs et aux éleveurs[53].
Le , elle est réélue membre du 14e gouvernement, mais elle refuse de trancher entre les candidatures de Cynthia Ligeard et Philippe Germain à la présidence, le nouvel exécutif ne pouvant donc rentrer pleinement en fonction[54]. Ceci étant fait avec l'élection de Philippe Germain en , elle retrouve alors les mêmes secteurs d'animation et de contrôle que précédemment[55]. Elle se positionne dans l'opposition au sein de ce nouveau gouvernement, comme ses deux collègues issus du Rassemblement[56].
Finalement, le , de plus en plus opposée à Philippe Germain et intéressée par la perspective de la formation d'un groupe Les Républicains au Congrès, elle annonce sa démission du gouvernement, effective le lendemain[57],[58].
En , redevenue membre du Congrès, elle prend la présidence d'un groupe de 10 conseillers baptisé « Les Républicains ». Celui-ci réunit l'ancien FPU (et donc surtout Le Rassemblement) à des dissidents de l'UCF, dont Backès[59],[60]. Dans le même temps, elle démissionne de son poste de secrétaire générale du MPC, tout en restant adhérente de ce parti[61].
Le , au premier tour des législatives, elle obtient 17,27 % des suffrages, derrière Philippe Dunoyer et devant Gaël Yanno[62],[63]. Elle est battue au second tour par Philippe Dunoyer qui recueille 59,15 % des voix[62].
En mai 2019, la coalition L'Avenir en confiance, dont Sonia Backès est tête de liste, remporte les élections provinciales, avec vingt élus sur quarante (plus de 40 % des suffrages)[réf. nécessaire]. Le 17 mai, dans l'hémicycle de l'assemblée provinciale, Sonia Backès, affronte au premier tour Rock Wamytan du FLNKS et Milakulo Tukumuli de L'Éveil océanien. Au second tour de scrutin, vingt-troix voix propulsent Sonia Backès présidente de la province Sud[64],[65]
Le , dès l'annonce faite de la mise en place d'un confinement strict pour éviter une propagation de l'épidémie de Covid-19, Sonia Backès invite la population de la province Sud à un « auto-confinement »[66]. Deux jours plus tard, la présidente de la province Sud commande un million de masques chirurgicaux, 50 000 masques FFP2, de l'hydroxychloroquine et de l'azithromycine[67].
Le , à 46 ans, Sonia Backès est nommée secrétaire d’État à la Citoyenneté dans le second gouvernement d’Élisabeth Borne, auprès de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur. Elle entend conserver la présidence de la province Sud de la Nouvelle-Calédonie[68].
En septembre 2022, elle nomme conseiller spécial Brieuc Frogier, un autre élu néo-calédonien, ancien soutien d'Éric Zemmour rallié ensuite à Emmanuel Macron. Après une polémique, il quitte son poste dès le 7 septembre[69],[70].
Candidate aux élections pour un siège de sénatrice en Nouvelle-Calédonie le , elle est battue au second tour par l'indépendantiste Robert Xowie, obtenant 44,3 % des voix exprimées[71]. Après un entretien avec Emmanuel Macron, elle présente sa démission du gouvernement le 27 septembre 2023[72]. Cette démission est officialisée par un décret du 10 octobre 2023, date à laquelle elle est remplacée par Sabrina Agresti-Roubache[73].
En 2024, elle est présidente de l'assemblée provinciale Sud de Nouvelle-Calédonie[74].