Course |
51e Tour de France |
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Compétition |
Super Prestige Pernod 1964 (d) |
Étapes |
22 |
Date |
22 juin au |
Distance |
4 504 km |
Pays traversé(s) | |
Lieu de départ | |
Lieu d'arrivée | |
Partants |
132 |
Vitesse moyenne |
35,42 km/h |
Vainqueur | |
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Deuxième | |
Troisième | |
Classement par points | |
Meilleur grimpeur | |
Meilleure équipe |
Le Tour de France 1964 est la 51e édition du Tour de France, course cycliste qui s'est déroulée du 22 juin au sur 22 étapes pour 4 504 km. Le départ du Tour a lieu à Rennes ; l'arrivée se juge à Paris au vélodrome du Parc des Princes. C'est l'une des éditions les plus célèbres de l'histoire de la petite reine[1]. Jacques Anquetil remporte l'épreuve après un duel homérique avec Raymond Poulidor, notamment sur les pentes du Puy de Dôme. Ce dernier finira deuxième à Paris à 55 secondes seulement du Normand, l'Espagnol Federico Bahamontes complétant le podium. Cette rivalité extraordinaire entre les deux Français coupera littéralement la France en deux[2] entre les « pro Anquetil » et les « pro Poulidor ». À l'issue de cette course légendaire, « Maître Jacques » devient le premier coureur à remporter 5 fois le Tour de France, dont quatre d'affilée. Cet ultime succès dans la Grande Boucle lui permet également de réaliser le doublé Tour d'Italie-Tour de France comme Fausto Coppi en 1949 et 1952. Ce Tour est aussi considéré par certains comme le plus dramatique de l'histoire (huit morts parmi les spectateurs)[3].
Au niveau du règlement pour les bonifications : sont prévues pour les deux premiers de chaque étape (sauf le contre-la-montre par équipes), 20 et 10 secondes de bonification pour les contre-la-montre, 40 et 20 secondes pour les demi-étapes, 1 minute et 30 secondes pour toutes les autres étapes[4].
Deux principaux favoris identifiés avant la course sont deux Français. Jacques Anquetil, qui vient de remporter le Tour d'Italie a pour ambition de réaliser le doublé Tour d'Italie-Tour de France, ce qui n'a alors été réalisé que par Fausto Coppi en 1949 puis 1952 [5].
Raymond Poulidor vient lui de remporter le Tour d'Espagne 1964, sa première (et unique) victoire sur un grand tour.
Dès la première étape, Raymond Poulidor concède vingt secondes à la suite d’une cassure occasionnée par la chute de Rik Van Looy[6]. Lors du contre-la-montre par équipes, l'équipe Mercier de Poulidor prend 14 secondes à l'équipe Saint-Raphaël-Gitane-Campagnolo de son rival Jacques Anquetil. Rudi Altig, coéquipier de ce dernier, prend le maillot jaune au terme de l'étape entre Lunéville et Fribourg-en-Brisgau, après une échappée provoquée par Georges Groussard[7]. Poulidor prend ensuite 24 secondes à Anquetil lors d'une étape entre Champagnole et Thonon-les-Bains. Il prend encore 30 secondes le lendemain pour sa deuxième place à Briançon, étape, qui passe par le Télégraphe et le Galibier, remportée par Federico Bahamontes[8]. Georges Groussard, sixième de l'étape, prend la tête du classement général avec 3 min 30 s d'avance sur Bahamontes[7]
Lors de la neuvième étape entre Briançon et Monaco, Poulidor ignore qu’il faut effectuer deux tours de piste et non un et coupe son effort à la fin du premier tour[9]. Jacques Anquetil qui sait qu’il est difficile de doubler sur une piste en cendrée a fait l’effort de rentrer en premier sur la piste aidé par ses coéquipiers. Au passage sur la ligne après un premier tour, Anquetil est encore premier juste devant Poulidor, mais au contraire de Poulidor, il continue sur sa lancée et résiste au retour de Tom Simpson. Poulidor, le temps de se relancer, passe de la deuxième place à la cinquième place. Anquetil récupère la minute de bonification et Simpson la demi-minute dévolue au deuxième de l’étape[10]. Deux jours plus tard, Anquetil s'impose sur le contre-la-montre de 20,8 kilomètres entre Hyères et Toulon, devançant Poulidor de 36 secondes et obtient également 10 secondes de bonification[8].
Anquetil est perturbé durant le début de course par la prédiction d'un mage dans le journal France-Soir qui le voit se tuer avant la sortie des Pyrénées[11],[12]. Pour oublier ses tracas, Anquetil accompagne pendant la journée de repos son directeur sportif Raphaël Géminiani à un méchoui organisé par Radio-Andorre[13]. Anquetil dévore le mouton avec un bel appétit. Le lendemain, pour la sortie des Pyrénées, Poulidor s'échappe avec Federico Bahamontes et Julio Jiménez dès le début de l'étape lors de la première ascension de l'histoire du Port d'Envalira[14]. Anquetil, malgré des poussettes de son coéquipier Louis Rostollan — Anquetil sera finalement pénalisé de 15 secondes par les commissaires — atteint le sommet avec 4 minutes de retard. Auteur d'une belle descente dans un épais brouillard, Anquetil fait la jonction avec le groupe de tête[14]. À 28 kilomètres de l'arrivée, Antonin Magne oblige Poulidor, contre la volonté de ce dernier, à changer de vélo, sa roue arrière étant voilée[14]. Lors de ce changement, Poulidor est victime d'une chute provoquée par son mécano qui voulait le relancer juste avant Toulouse (il avait déjà chuté à Amiens)[13],[15]. Poulidor termine finalement à 2 min 36 s du groupe de tête, et se retrouve ainsi à plus de trois minutes de son rival[14]. Le lendemain, Poulidor s'échappe du groupe des favoris lors de la montée du Portet. Il rejoint les coureurs échappés pour s'imposer à Luchon, reprenant ainsi 1 min 43 s à Anquetil[16].
À la sortie des Pyrénées, Poulidor compte 56 secondes de retard sur Anquetil[17], Georges Groussard occupant alors la première place du classement général. Lors du contre-la-montre entre Peyrehorade et Bayonne, Poulidor parvient à contenir Anquetil dans les mêmes temps. Survient une crevaison de Poulidor où son mécano tombe alors qu'il portait son vélo de remplacement. Ce dernier oublie de relancer son coureur qui perd encore du temps en remettant ses cale-pieds[17]. Anquetil prend encore 43 secondes à son rival et s'empare également du maillot jaune[17].
Le , a eu lieu l'accident le plus mortel de l'histoire du Tour, à Port-de-Couze, sur la commune de Lalinde en Dordogne : un camion-citerne de kérosène conduit par un gendarme entre dans la foule, sur un pont étroit qui franchissait le canal de Lalinde presque en angle droit. Il y a eu neuf morts dont trois enfants, et treize blessés[18]. À une centaine de mètres du lieu, une stèle commémore cet accident.
Arrive la dernière étape de montagne : le puy de Dôme où le duel entre Jacques Anquetil et Raymond Poulidor l'a fait entrer dans les étapes mythiques du Tour. Malgré un mauvais choix de braquet, Poulidor — auparavant au coude à coude avec son rival dans toute l'ascension — le lâche à un kilomètre de l'arrivée. Il parviendra à lui reprendre 42 secondes sur les 56 de retard qu'il accuse.
Plus tard, Poulidor déclare à propos du contre-la-montre arrivant à Bayonne : « J’ai perdu le Tour de France ce jour-là. Si j’avais gagné l’étape, Jacques n’aurait pas eu cet incroyable courage dans le Puy de Dôme ».[réf. nécessaire]
Le Tour se termine par un contre la montre de 27,500 kilomètres entre Versailles et le Parc des Princes. Poulidor, à seulement cinq kilomètres de l'arrivée et avec trois secondes de retard sur Anquetil, a toujours la possibilité de remporter le Tour s'il l'emporte de cinq secondes et avec le gain des vingt secondes de bonification[19]. Anquetil s'impose finalement, devant Rudi Altig et Poulidor, à 21 secondes[19].
Anquetil remporte son cinquième Tour de France, devant Poulidor à 55 secondes et Bahamontes à 4 min 44 s. Les deux champions bouclent leur tour d’honneur ensemble après un Tour de France de légende. la vitesse moyenne de ce tour : 35,42 km/h.
Les coureurs de l'équipe en tête de ce classement portent une casquette jaune (représentée dans les classements par l'icône à côté du nom de l'équipe)[28],[29].
Classement par équipes[25],[30] | |||
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Équipe | Pays | Temps | |
1re | Pelforth-Sauvage-Lejeune | France | en 381 h 33 min 36 s |
2e | Wiel's-Groene Leeuw | Belgique | + 30 min 24 s |
3e | Saint-Raphaël-Gitane-Campagnolo | France | + 30 min 52 s |
4e | Margnat-Paloma-Dunlop | France | + 53 min 9 s |
5e | KAS-Kaskol | Espagne | + 1 h 7 min 34 s |
6e | Salvarani | Italie | + 1 h 50 min 42 s |
7e | Mercier-BP-Hutchinson | France | + 2 h 2 min 53 s |
8e | Ferrys | Espagne | + 2 h 11 min 22 s |
9e | Peugeot-BP-Englebert | France | + 2 h 27 min 35 s |
10e | Flandria-Romeo | Belgique | + 4 h 32 min 17 s |
modifier |
Étape | Vainqueur | Classement général |
Classement par points |
Classement de la montagne | Classement par équipes |
Classement de la combativité |
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1 | Edward Sels | Edward Sels | Edward Sels | Raymond Poulidor | Wiel's-Groene Leeuw | Henry Anglade |
2 | André Darrigade | Jan Janssen | Robert Poulot | Rik Van Looy | ||
3a | Bernard Van de Kerckhove | Bernard Van de Kerckhove | Solo-Superia | Solo-Superia | ||
3b | KAS-Kaskol | KAS-Kaskol | ||||
4 | Rudi Altig | Rudi Altig | Julio Jiménez | Pelforth-Savage-Lejeune | Non décerné | |
5 | Willy Derboven | Rudi Altig | Rudi Altig | Joaquim Galera | ||
6 | Henk Nijdam | Henk Nijdam | ||||
7 | Jan Janssen | Jan Janssen | Julio Jiménez | Guy Epaud | ||
8 | Federico Bahamontes | Georges Groussard | Federico Bahamontes | |||
9 | Jacques Anquetil | Federico Bahamontes | Jacques Anquetil | |||
10a | Jan Janssen | Non décerné | ||||
10b | Jacques Anquetil | |||||
11 | Edward Sels | Non décerné | ||||
12 | Jo de Roo | Saint-Raphaël-Gitane-Campagnolo | ||||
13 | Julio Jiménez | Julio Jiménez | ||||
14 | Edward Sels | Edward Sels | Henry Anglade | |||
15 | Raymond Poulidor | Jan Janssen | Raymond Poulidor | |||
16 | Federico Bahamontes | Federico Bahamontes | ||||
17 | Jacques Anquetil | Jacques Anquetil | Non décerné | |||
18 | André Darrigade | André Darrigade | ||||
19 | Edward Sels | Solo-Superia | ||||
20 | Julio Jiménez | Jacques Anquetil | ||||
21 | Jean Stablinski | Joseph Novales | ||||
22a | Benoni Beheyt | Benoni Beheyt | ||||
22b | Jacques Anquetil | |||||
Classements finals | Jacques Anquetil | Jan Janssen | Federico Bahamontes | Pelforth-Sauvage-Lejeune | Henry Anglade |
Comme chaque année de 1962 à 1971, l'accordéoniste Roland Zaninetti a accompagné la caravane du Tour en tant qu'accordéoniste officiel.