Au début des années 1990, cinq bureaux d'études russes ont soumis des projets d'avion biplace capable d'effectuer aussi bien des missions de chasse légère, d'appui feu, de reconnaissance que d'entraînement. Parmi ces projets, deux sortent du lot le MiG-AT de Mikoyan-Gourevitch et le Yak-130 de Yakovlev, initialement nommé Yak-UTS. Celui-ci fut présenté à la presse le . Cependant, il n'effectua son premier vol que le sur la base de Joukovski. Il rejoignit ensuite l'Italie à l'été 1997, il était prévu que l'avion soit assemblé par Aermacchi sous la désignation Yak/AEM-130.
Trois prototypes furent construits pour la qualification de l'appareil. La qualification préliminaire permettant son utilisation par l'armée de l'air russe en tant qu'avion d'entraînement avancé fut attribuée en novembre 2007 par le centre d'essai en vol Glitz, à Akhtubinsk. La qualification pour l'entraînement au combat n'est pas attendue avant 2009. La phase d'homologation a en fait pris six mois de retard à cause du crash du troisième prototype le .
Cette première qualification permet le lancement de la production des douze premiers exemplaires de série. Le , le premier des douze appareils destinés aux forces aériennes russes a effectué son premier vol. Il devrait entrer en service en juin[1]. À terme, ils devraient être affectés à la base d'entraînement de Kachinskoye.
Le prototype était propulsé par des Klimov RD-35M mais les avions de série sont équipés d'AI-222, conçus par le bureau d'étude ukrainien Ivtchenko-Progress mais fabriqués en Russie par FGUP Salut[2].
En 1998, les espoirs visaient la fabrication de 1 300 appareils d'entraînement et de 770 pour l'appui-feu.
Il possède deux écrans multifonctions (3 à l'export), un système GLONASS (l'équivalent russe du GPS) et son système permet de simuler toutes les armes en service en Russie. Il est capable de simuler les caractéristiques de chasseurs modernes, y compris de 5e génération. La cellule peut encaisser entre +8G et -3G. L'appareil peut opérer à partir de terrains mal ou peu préparés, et voler à un angle d'incidence supérieur à 42°.
Le Yak-130 dispose de 9 points d'emport, dont 3 sous chaque aile, pour une charge de 3 000 kg. Il possède un radar Osa développé par Zhukovsky, capable de suivre 8 cibles et d'en prendre à partie 4. Il peut être équipé du radar Kopyo à la place. Il emporte des leurres, un détecteur d'alerte radar et un brouilleur. Un pod de guidage Platan peut être monté, et il peut employer des missiles air-air Vikhr, R-73, AIM-9L, Magic 2, ou air-sol Kh-25ML, AGM-65 ; des bombes de 50, 250 kg ou à sous-munitions ; des roquettes B-8M ou B-18 ; une nacelle canon GsH-23 ou un canon GsH-301.
Bangladesh : 14 exemplaires ont été commandés à la fin de l'année avec une option sur 10 appareils supplémentaires[4],[5]. Les six premiers appareils ont été livrés en [6],[7]. Un lot de 5 exemplaires a ensuite été délivré en puis un dernier lot de 5 appareils au début de l'année 2016[8]. Le contrat de 800 millions de dollars est financé grâce à un crédit du Kremlin sur la base de garanties souveraines pour un montant total d'un milliard de dollars[4],[7]. Ils remplacent les avions écoles Aero L-39 Albatros.
Biélorussie : Un premier contrat d'acquisition de 4 appareils (no 71 à 74) est signé en [9] pour une livraison en [10]. Un second lot de 4 avions (no 75 à 78), commandé en [11] a été réceptionné en [12]. Un troisième lot de quatre appareils a été livré en portant le nombre total à 12 exemplaires[13]. Ils remplacent les avions école Aero L-39C Albatros mais seraient aussi utilisés pour les frappes de précision en l'absence d'alternatives dans la Force aérienne et de défense aérienne de la République de Biélorussie[12].
Birmanie : 12 exemplaires commandés en dont 3 livrés en (no 1801 à 1803)[14], complété par un second lot en [15],[16] (no 1804 à 1806) et un troisième à la fin de l'année 2018 (no 1807 et 1808)[17]. Une commande supplémentaire de six appareils est livrée en [18]. Bien que destinés initialement aux entraînements, les appareils seraient destinés à des missions d'attaques au sol en remplacement des Nanchang Q-5 et des Shenyang J-6 impliqués dans le conflit dans l'État d'Arakan[18].
Laos : 10 exemplaires seraient commandés[21]. Les 4 premiers exemplaires (no 44 à 46 et un 4e numéro)[17] ont été réceptionnés à la fin de 2018 par la Force aérienne de l'Armée de libération populaire du Laos à la suite d'un contrat signé en 2017[22]. Ils sont stationnés sur l’aérodrome militaire de Vientiane et sont destinés à l’entraînement des pilotes. Un second lot d'au moins 2 exemplaires a été livré en [21].
Russie : En , 62 appareils ont été commandés (sans compter les 3 prototypes) mais le besoin exprimé est de l'ordre de 300 appareils[23], 30 nouveaux avions ont été commandés en 2016 pour une livraison annoncée la fin de l'année 2018[24]. Par ailleurs, 12 appareils sont utilisés par une nouvelle patrouille acrobatique russe, dénommée Krylia Tavridy (Ailes de la Tauride) en l'honneur de la Crimée[25]. Les appareils sont stationnés au centre de formation des pilotes Tchkalov de Borissoglebsk (oblast de Voronej)[26],[27],[28]. Cependant les appareils souffrent d'une faible disponibilité puisque seulement 40 % sont aptes aux vols. Les mécaniciens ne seraient pas suffisamment formés pour les entretenir[29].
Syrie : 36 exemplaires ont été commandés pour un montant de 550 millions de dollars en [30]. À la suite de la réception d'un premier acompte de 100 millions de dollars en , 9 exemplaires devraient être livrés d'ici la fin 2014, puis 12 en 2015 et 15 en 2016[31].
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Le Yak-130 souffrirait d'une mauvaise réputation au sein de l'Armée de l'air russe en raison de plusieurs crashs ayant entraîné un arrêt temporaire des livraisons d’appareils[36].
Le , deux Yak-130 de l'Armée de l'air du Bangladesh s'écrasent après une collision dans le district de Cox's Bazar lors d'une mission d’entraînement[40]. La collision (18h30) a eu lieu peu après leur décollage (17h55) de la base aérienne de Zahurul Haque. Les quatre aviateurs ont pu s'éjecter avant la collision et ne souffrent que de blessures légères[8].
Le , un Yak-130 de l'Armée de l'air russe s'écrase vers 9h40 près de la ville de Borissoglebsk dans l'oblast de Voronej[38]. L’appareil a connu des problèmes de motorisation obligeant les deux pilotes à s'éjecter[36].
Le , un Yak-130 de l'Armée de l'air du Bangladesh percute la piste pendant une séance de voltige avant de reprendre son vol, son réacteur prend feu et il s'écrase dans le fleuve Borgang au sud de la ville de Chittagong. Les pilotes se sont éjectés[42]. Un est mort de ses blessures[43].