A la couleur du ruban de la Légion d'honneur avec olive aux couleurs du ruban de la Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieures (depuis le 12 juillet 2009)
Aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918 avec olive aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1939-1945
Le 1er régiment de chasseurs parachutistes (ou 1er RCP) est reconnu comme le plus ancien des régiments parachutistes français[1]. Il est constitué en 1943 au Maroc. Il se distingue lors des campagnes de libération de la France, d'Indochine et d'Algérie. Il est basé à Pamiers (Ariège) depuis 1999.
Étant l'un des héritiers d'unités parachutistes de l'Armée de l'air, le 1er RCP est le seul régiment parachutiste de l'Armée de terre à conserver les traces de son origine dans l'Armée de l'air ainsi qu'en témoignent les « charognards », symbolisant des éperviers, placés sur les fourreaux d'épaule des uniformes. De même l'insigne de ce régiment provient directement de celui du 601e GIA, Groupement d'infanterie de l'Air, avec une étoile de couleur bleu.
Depuis son départ de Jebsheim (Haut-Rhin), le 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes est basé à
Pamiers dans l'Ariège.
Le , la 1re CIA de l'Armée de l'air produit la 1re Compagnie parachutiste, affectée à l'Armée de terre[3],[4], qui deviendra pour sa part le 2e RCP.
En , la commission d'armistice autorise la formation de la compagnie d'infanterie de l'air no 1 à Oued-Smar, base de Maison-Blanche près d'Alger, à partir d'effectifs des deux GIA dissous (à ne pas confondre avec une autre unité portant un nom voisin, créée en Angleterre sur instruction du général de Gaulle en et placée sous les ordres du capitaine Georges Bergé : la 1re compagnie d'infanterie de l'air).
Le , la CIA no 1 devient le bataillon de chasseurs parachutistes no 1 avec quatre compagnies.
Le , le BCP no 1 devient le 1er RCP qui comprend bientôt dix compagnies réparties en un état-major et deux bataillons.
Le , constitution de son 3e Bataillon à base de FFI volontaires.
Le , l'unité déjà en Indochine depuis janvier 1947, disparaît en tant que régiment. Les trois bataillons formant corps interviennent alors individuellement durant toute la guerre d'Indochine.
Le , le 1er RCP est reformé à Philippeville (Algérie) à partir de son premier bataillon et d'éléments du 1er RHP (Régiment de hussards parachutistes). Il intègre la 10e DP en 1956 puis est transféré, en 1960, à la 25e DP.
En 1939, alors que débute le second conflit mondial, le 601e GIA s'installe à la base aérienne de Pujaut (Gard) et le 602e GIA à Montélimar[8]. Réunis, ils constituent un Groupement d'Infanterie de l'Air qui est placé en réserve générale. En mars 1940, ils forment une compagnie de marche qui effectue des missions de corps franc au profit de la 28e division alpine. Le , le groupement est replié à la Maison Blanche, proche d'Alger. Il est dissous le sans avoir effectué de saut opérationnel.
La compagnie d'infanterie de l'air no 1 est constituée en mars 1941, rassemblant des hommes provenant des 601e et 602e GIA (groupes d'infanterie de l'air) à Oued-Smar près d'Alger. Elle est commandée par le capitaine Sauvagnac.
le , l'adjudant Guilhemjouan (brevet no 131) et le caporal Vullierme (brevet no 270) accompagnent le peloton de démolition du 2/509th Parachute Infantry Regiment, commandé par le lieutenant De Leo, lors du raid sur El Djem, dans la région de Tebessa. L'opération est un fiasco, mais les deux Français font partie des survivants qui en reviennent après de nombreuses péripéties. Ces deux parachutistes sont donc les premiers soldats du futur 1er RCP à avoir effectué un saut opérationnel, suivis le par les seize autres chasseurs parachutistes qui accompagnent le capitaine Boffy ainsi que onze commandos du Bataillon de Choc, pour servir officiellement d'interprètes aux 9 700 aéroportés de la First AirBorne Task Force du général Frederick, Force Rugby du Débarquement de Provence.
En , peu après le débarquement allié en Afrique du Nord, la compagnie no 1 embarque pour Fès au Maroc. Le commandement la transforme en 1er BCP (premier bataillon de chasseurs parachutistes) aux ordres du commandant Sauvagnac.
Le , le 1er régiment de chasseurs parachutistes est créé toujours aux ordres du commandant Sauvagnac. Calqué sur le modèle américain, le 1er RCP est rattaché à la 82e Airborne Division. Il stationne sur le terrain d'Oujda aux côtés du 505th Parachute Infantry Regiment de l'Armée américaine.
: baptême du feu à Ferdrupt dans les Vosges. Intégré à la 1re DB, il parvient sur les lieux de bataille en camions.
: prise du col du Ménil, combats de la cote 1008 (un monument a été élevé au régiment)
Des éléments du 1er RCP sont envoyés en Indochine : deux compagnies en 1946 aux ordres du capitaine Charvet et du capitaine Ducasse, puis deux bataillons (les 1er et 3e de 1947 à 1949) au sein de la demi-brigade de marche parachutiste (DBMP).
En , le 2e bataillon arrive en renfort et reste en Indochine jusqu'en 1950, pour y retourner en 1952. Avec à sa tête le commandant Bréchignac, il est parachuté sur Ðiện Biên Phủ le dans le cadre de l'opération « Castor » pour la prise de la position, puis à nouveau, entre le 1er et le , en renfort de la garnison assiégée. Il combat jusqu'à la chute du camp retranché le , s'illustrant en particulier dans la défense du point d'appui « Eliane 1 », où il est pratiquement anéanti, comme la plupart des autres unités parachutistes engagées dans la bataille[10].
Au total, les différents bataillons du 1er RCP au sein de la DBMP ont effectué 21 opérations aéroportées entre janvier 1947 et juillet 1948.
Il appartient à la 10e DP du au , puis à la 25e DP du au . En avril 1961, le régiment joue un rôle important et très actif dans la tentative de putsch des généraux.
Sanctionné, il rentre en Métropole en . D'abord stationné à Moulins-lès-Metz, il s'installe ensuite au camp d'Idron à Pau (Pyrénées-Atlantiques).
Le régiment se fait remarquer lors des événements tragiques de la "nuit des paras", qui se sont déroulés dans la nuit du 23 au à Montigny-lès-Metz puis à Metz.
À partir de , l'unité participe à la mission Diodon au Liban. Le , 56 parachutistes de la 3e compagnie du capitaine Thomas périssent dans l'attentat du Drakkar à Beyrouth (Liban)[13].
À titre exceptionnel et par décret, le fanion de la 3e Compagnie, présente à Beyrouth et cible de l'attentat du Drakkar, porte la Médaille militaire.
Le , date du 70e anniversaire du régiment, un mémorial dédié à tous les chasseurs parachutistes morts en service commandé ou pour la France depuis la création du régiment est inauguré au sein du régiment dans son quartier de Pamiers.
À cette occasion, le 1er RCP a reçu des mains du CEMAT, le général Ract-Madoux, la fourragère aux couleurs du ruban de la croix de la valeur militaire. Le régiment avait déjà reçu deux citations au titre de l'armée pour ses opérations en Afghanistan en 2007 et 2011. Une troisième palme viendra orner cette décoration après les opérations de "Serval 1" au Mali en 2013.
Le , lors d'une cérémonie à Pamiers, une nouvelle citation est décernée au titre de la brigade avec attribution de la croix de la valeur militaire pour récompenser ses actions dans le cadre de l'"opération Barkhane" au Mali en 2015. Cette décoration a été remise par le général Bertrand Houitte de La Chesnais, major général de l'Armée de terre (MGAT) et ancien commandant d'unité de la 1re compagnie.
Depuis sa création, en 1943, plus de 2 000 hommes du 1er RCP sont morts ou ont été blessés.
Le régiment se compose en 2019 de huit compagnies[15] :
Compagnie de Commandement et de Logistique (CCL) : couleur le jaune, devise "la victoire à la pointe de l'épée"
Compagnie d'éclairage et d'appui : couleur le bleu, devise "ne pas subir". Elle comprend la SAD (Section Appui Direct), la SRRI (Section Renseignement Robotique de l'Infanterie), la STELD (Section de Tireurs d’Elite Longue Distance), ainsi qu'une section du GCP (Groupement de Commandos parachutistes) ; surnom "les bleus"
1re Compagnie de Combat : couleur le vert, devise "du ciel au combat", surnom "les verts"
2e Compagnie de Combat : couleur le rouge, devise "pas moyen, moyen quand même", surnom "les rouges"
3e Compagnie de Combat : couleur le noir, devise "je veux, je peux", surnom les "éléphants"
4e Compagnie de Combat : couleur le gris, devise "in cauda venenum", surnom les "marsups"
5e Compagnie de Combat : couleur le bleu azur, devise "prêt à bondir", surnom les "panthères"
8e Compagnie de Réserve : couleur le rouge et le bleu, devise "ense et aratro"
9e Compagnie de Réserve : couleur le rouge et le jaune, devise "je prends, je garde"
Le 1er RCP reprend l'insigne du 601e GIA créé en 1937 par le capitaineSauvagnac et par le lieutenant Glaizot. La différence réside dans le fait que l'étoile noire du 601e Groupement d'infanterie de l'air est remplacée par une étoile bleue. Son homologation devient effective en 1972 sous le numéro G.2321.
L'insigne symbolise par ses ailes son appartenance d'origine à l'Armée de l'air et par le parachute la spécialité de l'unité. L'étoile est celle des commandos.
Les grades des militaires de l'unité comportent notamment des insignes d'épaules, ou fourreaux. Ces derniers reprennent le fond bleu marine ainsi que l'épervier, symbole des fourreaux de l'Armée de l'air, familièrement appelé "charognard". Les fourreaux du 1er RCP sont portés avec les ailes des éperviers orientées vers l'avant, au contraire de l'usage en vigueur dans l'Armée de l'air, où les ailes de ce symbole sont positionnées vers l'arrière.
Brevet parachutiste de poitrine de l'armée française.
Insigne de bras droit de la 11e brigade parachutiste.
Pour les combats menés lors de la libération du territoire, le régiment fut cité à l'ordre de l'armée et décoré, de la Croix de guerre 1939-1945 avec deux palmes pour son comportement dans les Vosges et à Colmar.
Le , le régiment est décoré une deuxième fois de la Croix de la Valeur militaire avec palme, pour son action en Afghanistan. La décoration est remise par le Chef d'état-major de l'Armée de terre, le général Ract-Madoux, lors des cérémonies marquant le 70e anniversaire de sa création[18].
Le , le régiment est une troisième fois décoré de la Croix de la Valeur militaire avec palme par le général Bosser, pour son action au Mali en 2013 lors de l'opération Serval.
Le , une quatrième Croix de la Valeur militaire avec étoile de bronze est attribuée au régiment pour son action au Mali lors de l'Opération Barkhane en 2015[19].
Le 14 mars 2022, une cinquième Croix de la Valeur militaire avec étoile de vermeil est attribuée au régiment pour son action en République Centrafricaine lors de l'Opération Sangaris entre 2013 et 2016.
Pour les deux citations obtenues lors de la Seconde Guerre mondiale, le régiment a le droit au port de la fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918 avec olive aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1939-1945.
Pour les sept citations à l'ordre de l'armée et une citation au titre du corps d'armée obtenues en Indochine par les différents bataillons, entre 1947 et 1954, le régiment obtient en 2009 le droit au port de la fourragère rouge, à la couleur du ruban de la Légion d'honneur, avec olive aux couleurs du ruban de la Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs (TOE). Celle-ci a été officiellement remise le dimanche dans la cour d'honneur des Invalides par les plus hautes instances de l'armée. Elle a remplacé la fourragère bleue et rouge, aux couleurs de la Croix de guerre des TOE.
Les deux citations obtenues en Afghanistan confèrent au régiment le droit au port d'une troisième fourragère, créée par circulaire du , aux couleurs du ruban de la croix de la Valeur militaire.
Fourragère aux couleurs du ruban de la Légion d'honneur.
Fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918 avec olive aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1939-1945.
Le au soir, le 2e bataillon reçoit pour mission de s'emparer du bois du Moulin de Jebsheim qui sera la base de départ à toute l'action sur Jebsheim. En effet, le village est un ulcère sur l'accès du canal du Rhône au Rhin et sur celui du canal de Colmar (voir Poche de Colmar). En pointe du dispositif allié, le 1er RCP permet une avance importante sur Colmar à l'est de la ville. La résistance ennemie à l'ouest du Rhin est pratiquement annihilée[réf. nécessaire].
Albéric Riveta (1994-2017), premier militaire parachutiste polynésien tombé au Mali.
Guy Teissier (1966/1967), député des Bouches-du-Rhône, Président de la Commission de la Défense Nationale et des Forces Armées de l'Assemblée Nationale.
Créée en par le colonel Allard, l'Amicale du 1er RCP[23] a pour rôle de maintenir les traditions du plus ancien des régiments parachutistes français, de développer les liens d'amitié et de solidarité entre ses membres et les personnes en service au régiment.
En liaison avec le régiment, l'amicale participe au devoir de mémoire lors des cérémonies militaires et plus particulièrement lors de la fête des parachutistes, la Saint Michel, célébrée annuellement au quartier Beaumont à Pamiers. C'est l'occasion pour les anciens qui ont servi dans ce régiment de partager leur expérience lors d'un moment convivial, avec les jeunes parachutistes. Le « Vieux Rapace » est leur bulletin d'information.
Un film indépendant réalisé par David Aboucaya, Winter War, sorti en 2018, rend hommage aux parachutistes du 1er RCP en retraçant un épisode de la libération du village de Jebsheim en janvier 1945.
Tourné avec la participation du régiment, La Neige et le Feu de Claude Pinoteau, retrace l'histoire du réalisateur et de son frère Jacques lors de la bataille d'Alsace ; c'est le premier film français sur l'histoire du 1er RCP.
↑Arrêté relatif à l'attribution de l'inscription AFN 1952-1962 sur les drapeaux et étendards des formations des armées et services, du 19 novembre 2004 (A) NORDEF0 452 926 A Michèle Alliot-Marie.