Charles-Henri Francis Jean-Marie Le Goffic est le fils de Marie-Aimée Alexandrine Le Tulle, dite Manon, et d'un libraire-imprimeur de Lannion, Jean-François Le Goffic[2], qui mourut l'année suivant sa naissance[3].
Alors que sa mère ne tire que peu de ressources de l'entreprise, le petit Charles passe ses étés avec sa nourrice, soit à Ploumanac'h, soit à Trégastel.
Charles Le Goffic fit ses études au collège de Lannion, puis au lycée de Nantes (où il eut comme condisciple Aristide Briand), puis fréquenta la faculté des Lettres de Caen[4].
En octobre 1888, il épouse Julie Fleury (1870-1944). À la faveur d’une adjudication, il achète peu après une petite ferme à Rûn-Rouz en Trégastel. Son roman Morgane, la sirène a pour cadre cette ferme de Rûn-Rouz.
Agrégé de littérature en 1887[5], il est enseignant successivement à Gap, Évreux, Nevers et au Havre. En 1886, il fonde avec Maurice Barrès et Raymond de La Tailhède la revue littéraire Les Chroniques. En 1891, il publie son premier roman : Le Crucifié de Kéraliès. En 1896, il décide d'abandonner l'enseignement pour vivre de sa plume, vivant à Paris l'hiver et Trégastel l'été. Il publie dès lors abondamment, essentiellement des romans, des récits historiques et, sous le titre de L'âme bretonne, de nombreux récits concernant la Bretagne et les autres pays celtiques[4].
Bien que républicain convaincu, son régionalisme militant et ses idéaux traditionalistes lui font appuyer le projet maurrassien de restauration monarchique comme en témoigne sa lettre publiée dans L'Enquête sur la monarchie (1900) du chef de file de l'Action française.
Il prend la vice-présidence de l'Union régionaliste bretonne, créée en 1898, et lui sert de relais parisien en suscitant la parution d'articles dans la presse. Parlant parfaitement le breton, il ne voulait pas l'utiliser à l'écrit de peur « de se montrer inférieur à sa réputation »[6].
Il est membre d'honneur de la société historique et archéologique de l'arrondissement de Saint-Malo[7].
Il est barde d'honneur de la Gorsedd de Bretagne sous le nom d'Eostik ar Garante (le Rossignol de l'Amour).
Charles Le Goffic, en habit d’académicien. Agence Rol (1931)
Le Goffic est élu membre de l'Académie française en 1930 au 12efauteuil (O.-L. Aubert, directeur de la revue Bretagne, rend compte de la séance de réception dans le no 98 - Juillet-août 1931 de la revue)[8].
Tombe de Charles Le Goffic près de l'église du bourg de Trégastel.Jean Boucher, Monument à Charles Le Goffic à Lannion (détail).Portrait de Charles Le Goffic, eau-forte de Malo-Renault (vers 1910)
Victime d'une mauvaise chute à la gare Montparnasse lors de son retour après une tournée de conférences en Belgique et aux Pays-Bas, il meurt à Lannion le . Il est inhumé dans l'enclos de l'église du bourg de Trégastel avec sa femme Julie et sa fille Hervine-Marie, morte à l’âge de 17 ans des suites d’un accident de battage survenu à Trégastel.
Un monument surmonté de son buste en bronze par Jean Boucher a été érigé par souscription nationale à Lannion.
En 1934, un médaillon à son effigie a été apposé sur la Roche des Poètes (Roche des Martyrs) à La Clarté[9].
À l'occasion du 150e anniversaire de sa naissance, un médaillon, œuvre du sculpteur Michel Sprogis, est posé sur un rocher près de la chapelle Sainte-Anne[Où ?].
↑L. G., « RÉCEPTION DE M. CHARLES LE GOFFIC A L'ACADÉMIE FRANCAISE », Revue des Deux Mondes (1829-1971), vol. 3, no 4, , p. 946–948 (ISSN0035-1962, lire en ligne, consulté le )