Citroën Mehari | ||||||||
Marque | Citroën | |||||||
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Années de production | 1968–1987 | |||||||
Production | 144 953 exemplaire(s) | |||||||
Classe | Populaire | |||||||
Usine(s) d’assemblage | Villejuif Bezons Paris (Avenue d'Ivry) Levallois-Perret Rennes-La Janais Vigo Mangualde Forest |
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Moteur et transmission | ||||||||
Énergie | essence | |||||||
Moteur(s) | Citroën bicylindre à plat refroidi par air | |||||||
Position du moteur | Longitudinale avant | |||||||
Cylindrée | 602 cm3 | |||||||
Puissance maximale | à 5 750 tr/min : 29 ch DIN (21,6 kW) | |||||||
Transmission | Traction | |||||||
Boîte de vitesses | Manuelle à 4 rapports | |||||||
Masse et performances | ||||||||
Masse à vide | 570 kg / 4 × 4 : 715 kg | |||||||
Vitesse maximale | 105 km/h | |||||||
Accélération | 0 à 100 km/h en 37 s | |||||||
Châssis - Carrosserie | ||||||||
Carrosserie(s) | Pick-up avec pare-brise rabattable | |||||||
Dimensions | ||||||||
Longueur | 3 520 mm | |||||||
Largeur | 1 530 mm | |||||||
Hauteur | 1 640 mm | |||||||
Empattement | 2 370 mm | |||||||
Chronologie des modèles | ||||||||
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La Citroën Méhari est une voiture de plein air à deux places avant (quatre places en option) produite par Citroën entre 1968 et 1987. Sa carrosserie démontable conçue par Roland de La Poype est en plastique ABS.
Ses concurrentes principales sont la Renault Rodéo (1970–1986), la Mini Moke (1964–1993) et la Mega Club (1992–1998).
En 2020, la voiture demeure encore assez présente en France et fabriquée par des entreprises spécialisées, toutes les pièces (châssis et éléments de carrosserie) étant disponibles en neuf[1].
La Citroën 2 CV, qui historiquement sert de base mécanique à la Méhari avait été conçue dans les années 1940 pour les agriculteurs circulant sur de mauvais chemins et a fait preuve dès l'origine de certaines capacités en tout-terrain : le cahier des charges prévoyait de pouvoir traverser un champ labouré avec un panier d'œufs posé sur la banquette AR, sans les casser, un petit exploit rendu possible par des suspensions spéciales à grand débattement. Seule la puissance était un peu limitée pour le franchissement d'obstacles.
Une 2 CV Sahara à quatre roues motrices avait été étudiée et commercialisée à la demande des ingénieurs de CFP Total. L'adaptation était pour le moins inhabituelle (mais très efficace) : une 2 CV bimoteur avec le second moteur prenant place dans le coffre arrière.
Un premier prototype de « jeep » 2 CV, utilisant des panneaux nervurés (comme le Citroën Type H et l'avion Junkers 52), avait été réalisé à la fin des années 1950 à Abidjan par un restaurateur français, Maurice Delignon.
Cela avait donné l'idée à deux industriels français (Messieurs Letoquin et Lechanteur) expatriés en Côte d'Ivoire de fabriquer dès 1963 une « jeep » légère sur base de 2 CV Citroën dotée une carrosserie rustique facilement réalisable avec une simple plieuse à tôle. Baptisée « Baby-Brousse »[2], ce prototype Méhari sera fabriqué à plus de 30 000 exemplaires par les Forges et Ateliers de l'Ebrié à Abidjan. Son aspect extérieur évoquait déjà nettement la Méhari. Des milliers d'autres Baby-Brousse seront fabriquées au Viêt Nam, en Iran, au Chili (baptisée « Yagan » du nom des indigènes de la Terre de Feu) et en Grèce.
Citroën reprendra l'idée à son compte en lançant une version améliorée (cabine tôlée) de la Baby-Brousse : la FAF (facile à financer, facile à fabriquer), destinée aux pays en voie de développement ou émergents. Le succès sera toutefois moindre que celui de la Baby-Brousse originale.
Voiture utilitaire avant tout, parfois surnommée « l'Adéquate » par les expatriés français d'Afrique, la Baby-Brousse se prêtait aussi à l'usage récréatif comme voiture de plage, un marché de niche défriché par les buggies venus des États-Unis.
C'est ce qui inspira au marquis Roland de la Poype, ancien as de l'escadrille Normandie-Niemen et industriel spécialisé dans les matières plastiques, l'idée de réaliser une voiture récréative avec une carrosserie en pièces thermoformable teintées dans la masse, l'ABS.
La Méhari est une voiture pour les loisirs, le plein-air et les balades en famille. En rabattant la banquette arrière (optionnelle), elle se transforme en une deux-places pour un usage utilitaire. Le modèle quatre-places coûtait environ 5 à 10 % de plus, comme les versions avec l'installation électrique en 24 volts ou quatre roues motrices (4 × 4) proposées plus tard. La Méhari à deux places se plaçait en concurrente de certaines petites fourgonnettes.
Le « méhari » est un dromadaire saharien (mahari en arabe), c'est le dromadaire des Touaregs, des Chaâmbas et des « méharistes » de l’armée française. Il est plus grand que le dromadaire de bât.
La Citroën Méhari est basée sur le châssis plate-forme de la Dyane et est équipée du moteur Citroën de 602 cm3 type AK2, une variante qui équipait à sa sortie la Dyane 6 et la 2cv fourgonnette AKB [2]. Les pièces composant la voiture, à part la carrosserie et la bâche, proviennent pour l'essentiel d'autres modèles de la marque : volant de 2 CV, roues, phares, essuie-glace, frein à main de Dyane, feux arrière de fourgon Type H. La suspension est à ressorts longitudinaux sous caisse logés dans un pot, amortisseurs à friction et batteurs à inertie les premières années, puis avec amortisseurs télescopiques ensuite.
La carrosserie en pièces ABS (acrylonitrile butadiène styrène, aussi appelé Cycolac ou Kralastic), emboutie à chaud et teintée dans la masse, peut reprendre sa forme initiale après un léger choc et les rayures superficielles restent discrètes. Elle est soutenue et vissée sur deux cadres métalliques en treillis tubulaires boulonnés à la plate-forme, un pour la partie avant et un second pour la partie arrière.
Le lancement de la Méhari le 11 mai 1968 en grande pompe avec hôtesses sur le golf de Deauville passa inaperçu en raison des événements de Mai 68[2]. La première année de fabrication (1968), la voiture sera assemblée en petite série (62 ex) par la Société d'Etudes et d'Applications des Brevets (SEAB) à Villejuif puis 2.500 ex par la société d'Exploitation Nouvelle d'Automobile et de Carrosserie (ENAC) à Bezons (Val-d'Oise) qui assemblait déjà des 2cv fourgonnettes. Les pièces mécaniques provenant des différentes usines du groupe ; puis avec l'augmentation des commandes, à Levallois (1.659 ex), l'usine d'Ivry ex-Panhard (1.763 ex) et Rennes-la-Janais (7.846 ex). La Méhari sera cependant principalement construite en Belgique à Forest (91.788 ex), mais aussi en Espagne à Vigo (12.480 ex) et à Mangualde au Portugal (17.500 ex). Enfin 9.355 seront assemblées ou exportées en pièces détachées, (d'après le livre la méhari de mon père), portant le total à 144.953 exemplaires.
La Méhari a souvent été vue avec un hardtop en plastique conçu et commercialisé par la société ENAC. Celle-ci proposait aussi une option capote repliable et un pick-up.
La première série 1968–1969 ne sera fabriquée qu'une seule année seulement. En effet, pour les modèles 1970, la carrosserie sera légèrement modifiée. Les clignoteurs arrière latéraux type 2 CV protégés par deux bossages sur la partie haute, seront supprimés et remplacés par des feux Type H reportés sur la face arrière de chaque cotés.
Pour 1979, un combiné à deux cadrans issu de la Citroën LN prendra place sur la planche de bord et la puissance du moteur passera de 26 ch DIN à 29 ch DIN grâce à un carburateur double-corps. En 1979, apparaît la Méhari 4 × 4 qui, à l'origine, est produite pour l'armée française, laquelle va d'ailleurs en acquérir une centaine d'exemplaires au départ.
Pour 1986, la gamme incorpore la Méhari Azur avec une carrosserie blanche et bleue.
La production de Méhari s'arrêtera en 1987.
Le 23 mai 1979[4], Citroën lance la « Méhari 4x4 ». La carrosserie se distingue par sa roue de secours posée sur le capot en option, ses pare-chocs supplémentaires tubulaires à l'avant et à l'arrière, ses passages de roue élargis en 1982, ses gros pneus tout-terrain en option en 1982 et ses blocs feux arrière d'Acadiane. La version 4 × 4 dispose d'une boîte de vitesses avec réducteur (quatre vitesses normales et trois vitesses avec réducteur) lui permettant de franchir des pentes jusqu'à 60 %. À l'époque, la Méhari 4 × 4 est l'un des rares 4 × 4 à quatre roues indépendantes. Les freins arrière sont à disques.
La production de Méhari 4 × 4 est arrêtée fin juin 1983.
Avec seulement environ 1 213 véhicules produits, elle est aujourd'hui très recherchée et les pièces de la transmission sont quasiment introuvables.
Pour assurer la transition entre la Jeep Hotchkiss et la Peugeot P4, la Méhari à deux roues motrices a été commandée à partir de 1972 par l'armée française à 7 064 exemplaires dont 691 versions auto-école[5]. Les modèles achetés par l'armée disposent d'un circuit électrique en 24 V (12 V pour la gendarmerie) pour l'alimentation de la radio. Les deux batteries de 12 V sont montées en série avec un coupe-circuit interposé. La deuxième batterie se situant à la place de la boîte à gants. De ce fait, la voiture dispose d'organes électriques spécifiques, en particulier la bobine, l'alternateur, le démarreur et l'ensemble des lampes. Seule la bobine n'est pas empruntée aux équipements destinés aux camions, ce qui en fait une pièce rare.
La carrosserie étant fabriquée par la SEAP — qui était un sous-traitant de Citroën à l'époque et qui a aussi effectué le montage de la voiture la première année —, il fut pendant longtemps difficile de se procurer des pièces de la carrosserie. La couleur étant intégrée au matériau et le véhicule ayant une vocation utilitaire, le nuancier est assez limité. Seul le vert Montana est resté au catalogue pendant les dix-huit ans de production. Excepté le bleu, les noms officiels des couleurs font tous référence à des régions désertiques.
Les restaurations ont imposé longtemps une mise en peinture sur les éléments apprêtés et fournis dans la couleur blanche. Puis, des revendeurs de pièces détachées spécialisés dans les 2 CV et Méhari ont refabriqué avec les moules d'origine, tous les éléments de carrosserie teintés dans la masse, dans les coloris d'époque ou même transparents.
couleur | 1968–1969 | 1969–1975 | 1976–1977 | 1978–1979 | 1980–1982 | 1983–1987 |
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Rouge Hopi | ||||||
Vert Tibesti | ||||||
Vert Montana | ||||||
Orange Kirghiz | ||||||
Beige Kalahari | ||||||
Beige Hoggar | ||||||
Jaune Atacama | ||||||
Blanc et bleu (Azur) |
La Méhari n'était pas homologuée en Allemagne en raison de sa carrosserie plastique inflammable, mais la société Fiberfab lance en un pick-up avec pare-brise rabattable, nommé « Sherpa » sur la base de la Citroën Dyane. La Sherpa sera produite jusqu'en 1982.
En 1970, la Méhari a été vendue aux États-Unis. La face avant était modifiée pour recevoir des projecteurs de grandes dimensions selon la réglementation américaine. Aux États-Unis, la voiture était classée en tant que camionnette.
Les normes de sécurité camions de la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) étant beaucoup plus clémentes que celles des voitures particulières aux États-Unis, la Méhari américaine n'avait donc pas de ceintures de sécurité.
Seulement 214 ex de Méhari y ont été vendues en 1970.
Année | Version | Quantité |
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1968 | 4 × 2 | 837 |
1969 | 4 × 2 | 12 624 |
1970 | 4 × 2 | 11 246 |
1971 | 4 × 2 | 10 175 |
1972 | 4 × 2 | 11 742 |
1973 | 4 × 2 | 12 567 |
1974 | 4 × 2 | 13 910 |
1975 | 4 × 2 | 8 920 |
1976 | 4 × 2 | 9 569 |
1977 | 4 × 2 | 9 645 |
1978 | 4 × 2 | 8 467 |
1979 | 4 × 2 | 8 814 |
4 × 4 | 181 | |
1980 | 4 × 2 | 7 548 |
4 × 4 | 703 | |
1981 | 4 × 2 | 4 736 |
4 × 4 | 97 | |
1982 | 4 × 2 | 3 905 |
4 × 4 | 232 | |
1983 | 4 × 2 | 3 349 |
4 × 4 | 0 | |
1984 | 4 × 2 | 2 654 |
1985 | 4 × 2 | 1 882 |
1986 | 4 × 2 | 669 |
1987 | 4 × 2 | 381 |
Total | 144 953 |
La Citroën Méhari a été produite dans huit usines différentes :
Soit un total de huit sites officiels et 144 953 exemplaires fabriqués[6].
C'est l'usine belge de Forest qui a produit le plus de Méhari : 91 788 exemplaires, soit 63 % du total.
Il s'agit essentiellement de véhicules utilitaires rustiques conçus pour les pays émergents avec une carrosserie en tôle pliée et non de véhicules récréatifs type voiture de plage. La plupart ont été créés avant le véritable modèle de Méhari (voir ci-dessus : la Méhari avant la Méhari).
Plusieurs versions à carrosserie métallique de la Méhari ont existé notamment en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie. La carrosserie en tôle emboutie remplaçait celle en ABS du modèle européen. La « Baby-Brousse » (1970 à 1979) était fabriquée en Côte d'Ivoire, en Iran et au Chili (Yagan de 1973 à 1974)[7], la « FAF » (pour « facile à fabriquer ») au Sénégal, (le Guelhem à partir de mai 1980), en Guinée-Bissau (N'Haye de juillet 1979 à 1984[7]), en République centrafricaine (à partir de février 1979), la « Dalat » (1970 à 1975[7]) au Viêt Nam du Sud[8] et la « Namco Pony » (1978 à 1985) en Grèce. Leur aspect extérieur diffère sensiblement.
La SAIPA, société qui appartenait à 75 % à l'État impérial d'Iran et qui a produit la Jyane (Dyane iranienne) de 1968 à 1997, proposait à partir de 1970 et jusqu'à la révolution iranienne en 1979 la « Baby-Brousse »[7]. La carrosserie à l'aspect rudimentaire était un assemblage de tôles pliées.
La Méhari vendue en Argentine possèdait une carrosserie en polyester et non en ABS. La voiture était fabriquée en Uruguay de 1971 à 1979[7]. Après le retrait de Citroën d'Argentine, la production de la Méhari, est devenue la « Méhari Ranger » avec des passages de roue élargis et des gros pneus, a continué encore quelque temps. Nordex en Uruguay a produit 14 000 unités[9].
Pendant l'automne-hiver 1973/1974, soixante-trois Méhari furent incendiées dans Paris par un pyromane ; la dernière, ayant brûlé dans la nuit du 8 au , a entraîné un mort par intoxication[12],[13].