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Le film d'opéra est un genre de cinéma qui regroupe les œuvres cinématographiques qui portent à l'écran des œuvres lyriques : opéras, opéras bouffe, opéras comiques. Les films d'opéra sont des œuvres cinématographiques à part entière et doivent être distingués radicalement des représentations d'opéra filmées dans un théâtre.
L'opéra et ses personnages intéressa déjà les grands réalisateurs du cinéma muet[1] : Cecil B. DeMille, en 1915, puis Ernst Lubitsch, en 1918, réalisèrent chacun une Carmen qui reprenait, comme l'opéra de Bizet, la seule troisième partie de la nouvelle de Mérimée. Dès les débuts du cinéma parlant, de grands cinéastes s'intéressèrent au film d'opéra. Sorti en 1931, L'Opéra de quat'sous de Pabst (texte de Bertolt Brecht et musique de Kurt Weill) est plutôt une pièce de théâtre en chansons qu'un opéra. Le premier film d'opéra est donc La Fiancée vendue de 1932, réalisé par Max Ophüls d'après l'opéra de Smetana[2]. Ce film très audacieux, qui contient déjà toutes les caractéristiques du cinéma d'Ophüls, traite très librement l'opéra original en mélangeant les parties chantées avec des parties improvisées par le fameux acteur bavarois Karl Valentin[3]. On continua ensuite dans l'Allemagne d'avant-guerre à réaliser des films d'opéra, en privilégiant le répertoire léger.
Après-guerre, avec les progrès techniques de l'enregistrement sonore, des films d'opéra sont réalisés un peu partout en Europe. En France, en Angleterre, en Italie ou en Suède, grâce aux possibilités offertes par les studios de télévision, on effectue plusieurs expériences intéressantes de réalisation. En Union soviétique sont produits des films de prestige illustrant les chefs-d'œuvre de l'opéra national : Vera Stroeva réalise des fresques puissantes sur les opéras de Moussorgski, tandis que Roman Tikhomirov opte, comme pour Aïda de Clemente Fracassi en Italie, pour des comédiens doublant les chanteurs. Après avoir réalisé un Fidelio à Vienne, Walter Felsenstein tourne dans les studios de la DEFA à Berlin-Est des adaptations de ses mises en scène de la Komische Oper[4].
↑Voir :, Opéra-film-art : 1er Festival d'opéra cinématographique, Paris, Cinéma Le Balzac, , 5 p. (lire en ligne), « Max Ophüls, l’inventeur du film-opéra », p. 2
↑Sur ce film, voir Max Ophüls par Max Ophüls, Robert Laffont, 1963, 238 p., réédité en 2002 sous le titre : Max Ophüls Souvenirs (Petite Bibliothèque des Cahiers du cinéma/ Cinémathèque française)
↑Sur Felsenstein, on se reportera particulièrement au livre (en allemand), "Theater muss immer etwas Totales sein" : Briefe, Reden, Aufzeichnungen, Interviews (Henschelverlag, 1986). Les films d'opéra réalisés par Felsenstein sont disponibles en DVD.
↑Voir le livre de Jacques Aumont : Ingmar Bergman : « Mes films sont l'explication de mes images », Cahiers du cinéma, Paris, 2003
↑Pour "Don Giovann"i de Joseph Losey, on se reportera au livre de Pierre-Jean Remy : Don Giovanni. Mozart-Losey, Albin Michel, Paris, 1979
↑Francesco Rosi a expliqué en détail sa manière de concevoir le film d'opéra - à l'occasion de la sortie de sa "Carmen" - dans un entretien accordé à la revue "Positif" (no 278, avril 1984])