Titre québécois | Radio-Pirate |
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Titre original | The Boat That Rocked |
Réalisation | Richard Curtis |
Scénario | Richard Curtis |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Working Title Films Medienproduktion Prometheus Filmgesellschaft Studiocanal |
Pays de production |
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Genre | Comédie |
Durée | 135 minutes |
Sortie | 2009 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Good Morning England ou Radio-Pirate au Québec (The Boat That Rocked) est un film germano-franco-britannique écrit et réalisé par Richard Curtis, sorti en 2009.
Largement basé sur l'histoire de Radio Caroline, Good Morning England raconte celle, en 1966, d'une radio pirate fictive et de son équipage de disc-jockeys éclectiques, qui diffusent du rock 'n' roll et de la musique pop au Royaume-Uni à partir d'un navire ancré dans la Mer du Nord, tandis qu'ils sont confrontés aux efforts du gouvernement britannique afin de les stopper. Il est produit par Working Title Films pour Universal Pictures et a été filmé sur l'île de Portland et aux Studios de Shepperton, au Royaume-Uni.
Sorti en salles le , Good Morning England a rencontré un échec commercial au box-office britannique, avec seulement 6,1 millions de £ de recettes en douze semaines, soit moins d'un quart de son coût de production, plus de 30 millions de £.
En 1966, le rock explose dans le monde, et notamment au Royaume-Uni. Pourtant, la BBC diffuse moins de 45 minutes quotidiennes de ce nouveau son. Radio Rock, une radio pirate, diffuse ses programmes depuis un bateau naviguant dans les eaux internationales de la mer du Nord, au large de la côte anglaise. Le gouvernement britannique est bien décidé à réduire ces voix dissidentes au silence, mais ces incroyables disc jockeys ne comptent pas se laisser faire. Quand ils occupent l'antenne avec de la drogue et du rock'n'roll, près d'un Anglais sur deux est à l'écoute.
Durant cette période, le patron de Radio Rock accueille son neveu Carl à bord du bateau, lui faisant découvrir son univers dans la bonne humeur tout en lui fournissant des réponses aux grandes questions de l'existence. Plusieurs fois, la radio réplique face aux sanctions mises en place par le gouvernement en demandant à l'animateur Gavin de revenir (ce qui provoquera une petite guerre entre ce dernier et l'autre animateur en poste qui ne dure pas très longtemps) et de refuser d'arrêter la diffusion de la radio lors du nouvel an 1967. Les autorités lancent ainsi la traque de la radio désormais illégale, mais le bateau se met à couler dans la fuite et l'équipage est sauvé par ses auditeurs venus à la rescousse.
Afin d'écrire le scénario de Good Morning England, Richard Curtis a puisé dans ses souvenirs d'enfance, lorsque à la fin des années 1960, jeune garçon, il écoutait très tard le soir des radios pirates émettant depuis des bateaux et plates-formes maritimes ancrées au-delà des eaux territoriales du Royaume-Uni[4]. À l'époque, ces radios qui diffusaient du rock 'n' roll et de la musique pop 24 heures sur 24 rencontraient un large public, alors que les radios traditionnelles, tels que la BBC, n'en diffusaient que deux heures par semaine et de nuit, en raison de la réputation que ces genres musicaux avaient à une époque encore puritaine[5]. Toutefois, le gouvernement britannique de l'époque voulait interdire l'émission de ces radios pirates[4]. Curtis s'est également inspiré des comédies M.A.S.H de Robert Altman et American College de John Landis par la simplicité et l'absence de formalisme dans sa structure pour le premier et avec ses plaisanteries et ses répliques insolentes pour le second pour créer l'esprit de camaraderie masculine et de situations comiques qu’il imaginait sur ces bateaux évoluant au large[4].
En partant des questions qu'il se posait au moment de l'écriture et de ses souvenirs, Curtis écrit une histoire de passage à l'âge adulte centrée sur Carl, jeune homme de dix-huit ans encore puceau parti vivre avec son parrain dans un de ses bateaux hors-la-loi après avoir été viré de son lycée et des réponses aux grandes et aux petites questions de la vie[4].
Une fois le scénario achevé, Curtis le propose à ses fidèles collaborateurs, les producteurs Tim Bevan et Eric Fellner, qui furent intéressés car selon Fellner, « la musique, l’époque, l’histoire et tout ce qu’il y avait dans ce scénario nous intéressaient au plus haut point », ajoutant que Bevan et lui, « tout le monde chez Working Title », ont « l’immense chance de partager avec Richard une relation de travail qui dure depuis quinze ans », trouvant que c'est « toujours très excitant de faire un film avec lui » car « c'est quelqu’un de très charismatique et d’incroyablement créatif »[4]. La productrice Hilary Bevan Jones, ayant aussi travaillé avec le réalisateur et scénariste, est également tombée sous le charme du script[4]. L'équipe obtient le feu vert et Good Morning England sera produit par Universal Pictures et Working Title Films, en association avec la société française StudioCanal, ainsi que trois autres sociétés de production, deux britanniques et une allemande[6].
Pour le rôle central de Carl, plus de 60 comédiens furent auditionnés, avant que le jeune acteur londonien Tom Sturridge soit choisi, en raison de « la nonchalance » et « cette familiarité détendue » que cherchait Curtis[4]. Le personnage du Comte, DJ américain inspiré par President Rosko[7],[8],[9] est incarné par l'acteur Philip Seymour Hoffman, qui a été impressionné par la manière dont l'auteur a fait de son rôle un symbole de rébellion de l'époque, ajoutant que le Comte « est de ces hommes qui considèrent comme leur foyer l’endroit où ils sont libres de faire ce qu’ils veulent » et que « pour lui, tout ce qui compte, c’est d’être DJ ». Il ajoute qu'« il pourrait l’être n’importe où ailleurs que sur ce bateau », qu'il « permet à des millions de personnes d’écouter les chansons qui le font vibrer » et qu'« il est celui par qui la musique passe pour atteindre les gens, et il considère le rock comme un véritable remède »[4]. Bill Nighy, qui a travaillé avec Curtis, accepta le rôle de Quentin, patron du bateau pirate Radio Rock, avant même d'avoir lu le scénario, en raison de son admiration pour le travail de Curtis[4]. Afin d'incarner Gavin Kavanagh, DJ rival du Comte, la production choisit Rhys Ifans car il fallait un « acteur capable de rivaliser avec le Comte », selon Emma Bevan Jones, qui ajoute qu'Ifans « était parfait pour le rôle » et qu'il a « du magnétisme à revendre »[4]. Compère de Simon Pegg, Nick Frost est choisi pour le rôle de Dave, un DJ charismatique[4]. Parmi les autres disc-jockey qui figurent dans le long-métrage, les acteurs choisis sont entre autres Chris O'Dowd, vu dans The IT Crowd, qui tient le rôle de Simon, un garçon gentil et naïf, Ralph Brown et Rhys Darby[4].
Pour le rôle du ministre Dormandy, principal antagoniste de l'histoire, le choix s'est porté sur Kenneth Branagh. Branagh et Curtis se sont plusieurs fois croisés par le passé, sans avoir jamais tourné ensemble[4]. Branagh est séduit par l'aspect comédie chorale et la qualité du scénario, notant qu'« on ressent fortement les puissances du mal dans l’histoire, et il y a là une satire sociale discrète mais pertinente sur un tournant crucial de l’évolution de notre société » et ajoute que Curtis « a l’art d’observer cela de façon amusante et divertissante à travers l’impact d’une radio pirate » et qu'« il a su transcrire l’esprit d’une anarchie délicieusement drôle dans son film ». Selon Branagh, « cela sautait aux yeux » à la lecture[4].
Parmi les seconds rôles, on retrouve notamment Katherine Parkinson, vue dans The IT Crowd, qui tient le rôle de la cuisinière lesbienne du bateau, ainsi que l'actrice américaine January Jones – qui avait déjà tourné sous la direction de Curtis dans Love Actually et connue pour son rôle dans la série Mad Men – qui joue Elenore, la petite amie de Simon, Talulah Riley, vue dans Orgueil et Préjugés, incarne Marianne, la nièce de Quentin dont Carl est amoureux. On retrouve aussi Jack Davenport, vu dans le rôle de Norrington dans Pirates des Caraïbes, prêtant ses traits au sbire zélé de Dormandy[4].
Le tournage de Good Morning England s'est déroulé du 3 mars au [10] sur l'ancien navire-hôpital néerlandais Timor Challenger, anciennement appelé De Hoop, amarré dans le port de Portland. Les scènes du North Sea ont été tournées au large de la côte de Dunbar, situé à East Lothian, tandis que les plans de l'intérieur du bateau ont été filmés à l'intérieur d'un entrepôt à Osprey Quay, sur l'île de Portland et aux studios de Shepperton[11],[12]. Le tournage s'est également déroulé à Squerryes Court pour les scènes de la maison du ministre Dormandy[13]. Le coût de production du long-métrage a dépassé les 30 millions de £[14].
La musique du film reprend de nombreux standards du rock. Bien que se déroulant en 1966, les chansons présentes dans le film sont souvent anachroniques, étant sorties en 1967, 1968 ou ultérieurement.
Dès sa sortie en salles dans les pays anglophones, Good Morning England a rencontré un accueil critique mitigé de la part des professionnels : 61 % des 157 commentaires collectés sur le site Rotten Tomatoes sont positives, pour une moyenne de 5,6⁄10[15]. Le site Metacritic lui attribue un score de 58⁄100, sur 31 commentaires collectés[16]. Toutefois, en France, l'accueil critique de Good Morning England est positif, puisque le site AlloCiné, lui attribue une moyenne de 3,7⁄5, pour 18 commentaires collectés[17].
Sorti le au Royaume-Uni dans 462 salles, Good Morning England n'est parvenu à engranger au cours des douze semaines de présence à l'affiche, qu'un total de 10 125 727 $[18] (6,1 millions de £), soit moins d'un quart de son coût de production[14].
Sorti en France le dans 291 salles, Good Morning England démarre en sixième position du box-office pour sa première semaine avec 182 517 entrées[19], soit près de 108 000 entrées de moins que la précédente réalisation de Richard Curtis, Love Actually, qui, lors de sa première semaine en salle, cinq ans auparavant, se classait à la troisième place du box-office en ayant totalisé 290 429 entrées, pour une combinaison de 344 salles[20]. En seconde semaine, le long-métrage perd une place, tout en ayant enregistré 161 035 entrées, portant le cumul à 343 552 entrées[19]. Il atteint le demi-million d'entrées en quatrième semaine, bien que perdant peu à peu des salles[19]. Resté à l'affiche sur la durée (soit 33 semaines[21]), Good Morning England a totalisé 868 531 entrées[19].
Lors de sa distribution aux États-Unis dans 882 salles le (la combinaison de salles passera à 883 salles la semaine suivante), Good Morning England a enregistré un total de 2 904 380 $ de recettes, ce qui lui permet d'être classé à la onzième position du box-office le week-end de sa sortie, pour une moyenne de 3,293 $ par salles[18]. Il subit une descente de 49,7 % de ses recettes le week-end suivant avec 1 460 592 $, portant le total à 5 184 068 $ totalisés au cours de son exploitation durant le week-end[18]. Finalement, le long-métrage finit avec 8 017 917 $ de recettes après huit semaines de présence en salles[18].
Après l'échec commercial du film au box-office britannique, Focus Features a commandé une version rééditée pour sa sortie nord-américaine le [22],[23]. Rebaptisé Pirate Radio, cette version supprime une vingtaine de minutes du montage original après les plaintes de certains critiques en raison de la durée initiale de 135 minutes, jugée excessive[24]. La critique Manohla Dargis du New York Times écrit après la sortie du long-métrage aux États-Unis, que « bourré d'acteurs, de personnages espiègles et recouvert de mélodies invasives, le film est construit pour une visualisation et une écoute plus facile, même si M. Curtis, qui l'a écrit et réalisé, n'a vraiment rien à dire sur ces rebelles pour qui le rock'n'roll était à la fois la poésie et la raison de vivre[n 1] »[25].
Good Morning England est nommé dans cinq catégories au Sannio FilmFest : meilleur film, meilleur acteur pour Philip Seymour Hoffman, meilleur réalisateur pour Richard Curtis, meilleurs décors pour Mark Tildesley et meilleurs costumes pour Joanna Johnston. Il a remporté le prix du meilleur film[26].