Jean-François Deniau | |
Jean-François Deniau en 1973 | |
Fonctions | |
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Président du conseil général du Cher | |
– (3 ans, 11 mois et 24 jours) |
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Élection | 27 mars 1994 |
Prédécesseur | Jacques Genton |
Successeur | Serge Vinçon |
Député français | |
– (8 ans, 9 mois et 29 jours) |
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Élection | 12 juin 1988 |
Réélection | 28 mars 1993 |
Circonscription | 1re du Cher |
Législature | IXe et Xe (Cinquième République) |
Groupe politique | UDF (1988-1993) UDFC (1993-1997) |
Prédécesseur | Proportionnelle par département |
Successeur | Yves Fromion |
– (2 ans, 1 mois et 12 jours) |
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Élection | 16 mars 1986 |
Circonscription | Cher |
Législature | VIIIe (Cinquième République) |
Groupe politique | UDF |
– (1 mois et 3 jours) |
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Réélection | 19 mars 1978 |
Circonscription | 1re du Cher |
Législature | VIe (Cinquième République) |
Groupe politique | UDF |
Prédécesseur | Raymond Boisdé |
Successeur | Henri Moulle |
Ministre délégué chargé des Réformes administratives | |
– (5 mois et 3 jours) |
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Président | Valéry Giscard d'Estaing |
Premier ministre | Raymond Barre |
Gouvernement | Barre III |
Prédécesseur | Jean-Jacques Servan-Schreiber (indirectement) |
Successeur | Catherine Lalumière (indirectement, secrétaire d'État) |
Ministre chargé du Commerce extérieur | |
– (2 ans, 5 mois et 29 jours) |
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Président | Valéry Giscard d'Estaing |
Premier ministre | Raymond Barre |
Gouvernement | Barre III |
Prédécesseur | André Rossi |
Successeur | Michel Cointat |
Secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères | |
– (6 mois et 5 jours) |
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Président | Valéry Giscard d'Estaing |
Premier ministre | Raymond Barre |
Gouvernement | Barre II |
Prédécesseur | Pierre-Christian Taittinger |
Successeur | Olivier Stirn |
Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Agriculture | |
– (1 an, 10 mois et 16 jours) |
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Président | Georges Pompidou Alain Poher (intérim) Valéry Giscard d'Estaing |
Premier ministre | Pierre Messmer Jacques Chirac |
Gouvernement | Messmer III Chirac I |
Successeur | Pierre Méhaignerie |
Secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères | |
– (10 mois et 15 jours) |
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Président | Georges Pompidou |
Premier ministre | Pierre Messmer |
Gouvernement | Messmer II |
Prédécesseur | André Bettencourt |
Successeur | Jean de Lipkowski |
Commissaire européen chargé de l’Élargissement et de l'aide au développement | |
– (9 mois et 14 jours) |
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Président | Sicco Mansholt |
Gouvernement | Commission Mansholt |
Prédécesseur | Aucun |
Successeur | Claude Cheysson |
Commissaire européen chargé des Relations extérieures | |
– (1 an, 8 mois et 20 jours) |
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Président | Franco Maria Malfatti |
Gouvernement | Commission Malfatti |
Prédécesseur | Lui-même |
Successeur | Ralf Dahrendorf |
Commissaire européen chargé du Commerce extérieur | |
– (2 ans, 11 mois et 23 jours) |
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Président | Jean Rey |
Gouvernement | Commission Rey |
Prédécesseur | Jean Rey |
Successeur | Ralf Dahrendorf |
Fauteuil 36 de l'Académie française | |
– (14 ans, 9 mois et 15 jours) |
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Prédécesseur | Jacques Soustelle |
Successeur | Philippe Beaussant |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Paris 15e |
Date de décès | (à 78 ans) |
Lieu de décès | Paris 6e |
Nationalité | Française |
Parti politique | FNRI PR UDF |
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Jean-François Deniau, né le à Paris et mort le dans la même ville, est un homme politique et écrivain français. Il a été ambassadeur, ministre, commissaire européen, député, président du conseil général du Cher, essayiste et romancier et membre de l'Académie française. C'était aussi un navigateur émérite.
Jean-François Deniau est issu d’une famille de viticulteurs et de forestiers établie en Sologne depuis plus de quatre siècles. Un de ses trisaïeuls maternels (Georges Crismanovich) était né en 1785 à Dubrovnik (Raguse) et fut l'aide de camp du maréchal Marmont. Son père, Marcel Deniau, polytechnicien et ingénieur des Ponts et Chaussées, meurt alors qu'il a sept ans. Il est élevé par sa mère avec le soutien de la famille Deniau.
Il effectue ses études secondaires au lycée Pasteur à Neuilly-sur-Seine et au lycée Saint-Louis-de-Gonzague, puis au lycée privé Sainte-Geneviève à Versailles. Deux fois lauréat du Concours général, il obtient ensuite une licence ès lettres (ethnologie et sociologie), ainsi qu'un DES d'économie politique. Il est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (section Service public, 1947)[1] et docteur en droit. Il est membre de la Conférence Olivaint durant ses études[2].
En 1949, Jean-François Deniau rejoint son frère aîné Xavier Deniau en Indochine, où il sert dans une unité de partisans montagnards. C'est à Saïgon qu'il passe les épreuves écrites du concours d'entrée à l'ENA, dans des circonstances un peu rocambolesques qu'il raconte avec humour dans ses Mémoires.
Admis à l'ENA en 1950, il effectue une année de stage au Haut Commissariat de France en Allemagne, auprès de l'ambassadeur André François-Poncet. Accueilli à Bonn par Alain Peyrefitte et Claude Cheysson, il noue avec eux des relations d'amitié[3].
À sa sortie de l'ENA, promotion « Jean Giraudoux » (1952), Jean-François Deniau opte pour l'Inspection des Finances, de même que Valéry Giscard d'Estaing.
En 1956, il devient secrétaire général permanent de la délégation française à Bruxelles, dont le président est Maurice Faure. Il est rédacteur du préambule du traité de Rome, signé le , dans lequel il a eu la grande satisfaction de glisser le mot « idéal ». De 1958 à 1963, à la Commission européenne, il est successivement directeur puis directeur général chargé des négociations avec l'Angleterre, et enfin commissaire chargé des négociations avec les pays d'Afrique qui aboutissent aux accords de Lomé.
En 1963, il est nommé ambassadeur de France en Mauritanie par Charles de Gaulle, puis, en 1967, membre de la Commission des communautés européennes chargé des négociations d'adhésion du Royaume-Uni, de l'Irlande et du Danemark, ainsi que de l'aide aux pays dits « en voie de développement ».
En 1973, Jean-François Deniau entre dans le gouvernement de Pierre Messmer en tant que secrétaire d'État, chargé de la Coopération, puis est nommé secrétaire d'État auprès du ministre de l'Agriculture et du développement rural dans le gouvernement que forme Jacques Chirac après l'élection de Valéry Giscard d'Estaing à la présidence de la République en 1974. En 1976, il devient ambassadeur de France à Madrid, à la demande du nouveau roi Juan Carlos, avec lequel il avait noué des relations d'amitié lors de régates nautiques. Jean-François Deniau joue un rôle actif de conseil auprès du roi et du gouvernement durant la transition démocratique qui a suivi le décès du général Franco.
En , Jean-François Deniau est nommé secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères dans le deuxième gouvernement de Raymond Barre, puis ministre du Commerce extérieur (1978), et enfin ministre de la Réforme administrative dans le dernier gouvernement Raymond Barre (1981).
En 1978, il est élu député (UDF) dans la première circonscription du Cher avec 51,95 % des suffrages exprimés contre 48,05 % à Jacques Rimbault, le maire communiste de Bourges). L'année suivante, il se présente avec succès aux élections cantonales dans canton de Bourges-4. Il devient vice-président du conseil général du Cher, puis président en 1981.
En , Jacques Rimbault prend sa revanche aux élections législatives et l'emporte avec 52 % des suffrages. En 1986, Jean-François Deniau est réélu député du Cher, confirmé à chaque élection suivante jusqu'en 1997. Progressivement, et bien qu'il préside encore le conseil général du Cher, il se détache de la vie politique. Il doit en outre subir trois endoprothèses de l'aorte.
En 1997, il choisit de ne pas se représenter aux élections législatives, soutenant la candidature d'Yves Fromion (RPR), après avoir initié l'investiture d'Yves Galland (UDF-Parti radical), qui renonce finalement à se présenter. En , il est distancé au premier tour des élections cantonales par Franck Thomas-Richard, candidat UDF-Démocratie libérale, ce dernier étant battu au second tour par la candidate socialiste. À la suite de ce qu'il dénonce amèrement comme un « lâchage » de sa famille politique, il démissionne de l'UDF, alors en pleine crise interne, à la suite des alliances de cinq présidents de conseils régionaux avec le FN.
Il est député européen de 1979 à 1986.
En 1982, Jean-François Deniau crée à Strasbourg le « prix Sakharov pour la liberté de l'esprit ». Son combat pour les droits de l'homme et pour les peuples victimes de dictature ou d'occupation étrangère le conduisent à mener des missions aux quatre coins du monde : Érythrée, Cambodge, Afghanistan, Kurdistan, Somalie, ex-Yougoslavie, Liban, boat-people en Chine, Afrique du Sud, Espagne, Union soviétique, Inde, Roumanie, Sarajevo, etc.
Journaliste-chroniqueur au Figaro et éditorialiste à l'hebdomadaire L'Express, Jean-François Deniau écrit beaucoup et s'investit toujours autant dans les causes extérieures notamment en Afghanistan où il effectue des missions clandestines, notamment dans la province de Wardak, et s'efforce d'obtenir la reconnaissance de la résistance afghane par la communauté internationale.
En 1988, embarqué sur le porte-hélicoptères Jeanne d'Arc, croisant en mer de Chine, il est invité à passer quelques heures à bord du Mary, cargo généreusement prêté par son armateur à Médecins du monde pour une opération de sauvetage de réfugiés vietnamiens (boat-people) qui a duré trois mois. Durant ce bref passage, il croise l'écrivain et grand reporter Olivier Weber, alors en reportage pour Le Point, puis rencontre quelques réfugiés pour les besoins d'un article à paraître dans Paris Match.
Élu à l'Académie française le au fauteuil 36, occupé auparavant par Jacques Soustelle, il est reçu par son ami Alain Peyrefitte qui, dans la conclusion de son discours, caractérise le parcours du récipiendaire dans les termes suivants : « Rêve et honneur, Monsieur, vous ont toujours habité. Votre itinéraire aura réconcilié plus d'un de nos contemporains avec notre époque »[6].
En 1995, après un triple pontage, âgé de 67 ans, il effectue une traversée de l'Atlantique à la voile accompagné du champion olympique de voile Nicolas Hénard. Ce passionné est élu à l'Académie de marine, en 1999, en remplacement d'Éric Tabarly. En 2003, il fonde l'association « Les Écrivains de marine », ce qui lui vaut le « Grand Prix de la Mer » pour son action et son œuvre littéraire. Il est également membre du comité d'honneur de la Maison internationale des poètes et des écrivains de Saint-Malo[7].
En 2004, il interprète le rôle du président de la République dans le film San-Antonio de Frédéric Auburtin d'après Frédéric Dard.
Fin 2006, il est nommé membre du comité d'honneur du traité de Rome qu'il a contribué à négocier aux côtés de Maurice Faure et de Jean François-Poncet. Il assiste avec ferveur à la première réunion de ce comité.
Jean-François Deniau meurt le à son domicile parisien situé dans le 6e arrondissement de Paris[8].
Jean-François Deniau était marié avec Frédérique Dupuy, avocate et première adjointe au maire de Bourges[9]. Il fut le compagnon de la journaliste Marie Dabadie[10]. Il est le père de deux enfants : Maureen Deniau, artiste-peintre[11] et le journaliste Grégoire Deniau.
En 2015, un patrouilleur des garde-côtes des douanes françaises, le Jean-François Deniau (DF P3), a été nommé en son honneur. Il est fréquemment affecté au service des missions de l'Union européenne en mer Méditerranée pour le compte de Frontex[14],[15].