Jean-François Mancel

Jean-François Mancel
Illustration.
Jean-François Mancel en 2003.
Fonctions
Député français

(4 ans, 2 mois et 26 jours)
Élection 24 mars 2013 (partielle)
Circonscription 2e de l’Oise
Législature XIVe (Cinquième République)
Groupe politique UMP (2013-2015)
LR (2015-2017)
Prédécesseur Lui-même
Successeur Agnès Thill

(10 ans, 7 mois et 6 jours)
Élection 16 juin 2002
Réélection 17 juin 2007
17 juin 2012 (annulée)
Circonscription 2e de l’Oise
Législature XIIe et XIIIe (Cinquième République)
Groupe politique UMP
Prédécesseur Béatrice Marre
Successeur Lui-même

(8 ans, 7 mois et 2 jours)
Élection 18 septembre 1988
Réélection 28 mars 1993
Circonscription 2e de l’Oise
Législature IXe et Xe (Cinquième République)
Groupe politique RPR
Prédécesseur Roland Florian
Successeur Béatrice Marre

(2 ans, 1 mois et 12 jours)
Élection 16 mars 1986
Circonscription Oise
Législature VIIIe (Cinquième République)
Groupe politique RPR

(3 ans, 1 mois et 19 jours)
Élection 19 mars 1978
Circonscription 5e de l’Oise
Législature VIe (Cinquième République)
Groupe politique RPR
Prédécesseur Michel Commelin
Successeur Guy Vadepied
Président du conseil général de l'Oise

(18 ans, 11 mois et 30 jours)
Prédécesseur Henri Bonan
Successeur Yves Rome
Député européen

(2 ans, 4 mois et 17 jours)
Circonscription France
Groupe politique RDE
Successeur Charles Baur
Conseiller général de l'Oise

(36 ans et 4 jours)
Circonscription Canton de Noailles
Prédécesseur André Bonal
Successeur Canton supprimé
Président de la communauté de communes Thelloise
En fonction depuis le
(10 ans, 6 mois et 25 jours)
Élection
Prédécesseur Création de l'intercommunalité
Biographie
Date de naissance (76 ans)
Lieu de naissance Beauvais (Oise)
Nationalité Française
Parti politique UDR, RPR, UMP, LR
Diplômé de Sciences Po Paris
ENA
Profession Administrateur civil

Jean-François Mancel, né le à Beauvais (Oise), est un homme politique français. Il est notamment député européen de 1984 à 1986, président du conseil général de l'Oise de 1985 à 2004, secrétaire général du RPR de 1995 à 1997 et député de l'Oise à plusieurs reprises entre 1978 et 2017.

Situation personnelle

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Formation et carrière

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Après avoir obtenu son baccalauréat au lycée Félix-Faure (Beauvais), Jean-François Mancel étudie à la faculté de droit de Paris, où il obtient une licence de droit public, puis un DES de droit privé. Il entre ensuite à Sciences Po Paris, avant d'être reçu à l'ENA (promotion Malraux).

Il devient alors administrateur civil de la fonction publique au ministère de l’Équipement.

Jean-François Mancel est père de six enfants.

Il emploie successivement sa fille et son épouse en tant qu'assistantes parlementaires. Il dénonce le plafond de 4 569 euros mensuels qu'un député peut verser avec son l'enveloppe parlementaire à un collaborateur[1].

Parcours politique

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Militant à l'UD-Ve, parti gaulliste, dont il devient à dix-huit ans secrétaire de circonscription, il adhère à l'Union des démocrates pour la République (UDR) en 1968 et en devient conseiller national en l'année suivante.

Jean-François Mancel fait son entrée au conseil municipal de Beauvais en 1971 et devient adjoint au maire. Il garde ce poste jusqu'en 1977, date à laquelle le socialiste Walter Amsallem est élu à la tête de la ville. Il devient alors secrétaire départemental du RPR. Durant cette période il poursuit ses études, notamment à l'ENA, dont il sort diplômé en 1978.

Il est candidat aux élections législatives de 1978 et est ainsi élu député pour la première fois, à l'âge de 30 ans. L'année suivante, il est élu conseiller général de l'Oise dans le canton de Noailles, où il a été réélu jusqu'à sa disparition en 2015. En 1979, il est chargé de mission pour le commerce et l'artisanat au RPR.

Battu à la législative de 1981, il devient secrétaire national du RPR à l'animation et devient, en 1982, membre de droit du comité central et membre du conseil politique du parti En 1983, il est candidat malheureux à la mairie de Beauvais face à Walter Amsallem, mais devient président du conseil général de l'Oise, fonction qu'il occupe pendant vingt ans, de 1985 à 2004.

En 1984, il fait son entrée au Parlement européen sur la liste « Union de l'opposition pour l'Europe et la défense des libertés », conduite par Simone Veil. Il est vice-président de la commission économique, monétaire et de la politique industrielle de cette institution. Il est député européen jusqu'en 1986, date à laquelle il retrouve son siège de député de l'Oise. Il est réélu en 1988, dans la 2e circonscription de l'Oise. À la suite de l'annulation de son élection par le Conseil constitutionnel, il est réélu lors d'une élection partielle en septembre suivant.

Après avoir été réélu pour la troisième fois consécutive à la présidence du conseil général, en 1994, il est nommé secrétaire général adjoint du RPR avant de devenir, en 1995, le secrétaire général du parti lors de l'élection de Jacques Chirac à la présidence de la République.

En 1997, alors que la gauche remporte la majorité à l'Assemblée nationale, Jean-François Mancel est battu, dans le cadre d'une triangulaire avec le Front national, par la socialiste Béatrice Marre. Il démissionne alors du secrétariat général du RPR.

En 1998, Jean François Mancel souhaite que le Front national devienne un « parti de droite de demain »[2]. Il considère que « le FN a enlevé tout ce qui peut nous hérisser sur le plan des valeurs ». Il encourage des désistements réciproques avec le Front national lors des élections cantonales et régionales (à Beauvais en particulier)[3]. À la suite de ces prises de position, il est exclu du RPR[4]. Cette même année, bien que ne disposant que d’une majorité relative, il préserve son siège de président de conseil général grâce à une coalition au sein de l’assemblée départementale.

Il adhère ensuite à l'UMP, dont il est le candidat aux élections législatives de 2002. Il prend à cette occasion sa revanche sur son adversaire socialiste de 1997 et redevient député.

En 2004, s'il est lui-même réélu conseiller général dans le canton de Noailles, il perd sa présidence de conseil général à la suite d'une défaite de la majorité départementale à une voix près et cède son fauteuil au socialiste Yves Rome.

Engagé dès 2002 au côté de Nicolas Sarkozy, il participe à sa campagne départementale et nationale et est réélu député en 2007, avec 52,77 % des voix face à la conseillère général Sylvie Houssin. Il est réélu conseiller général en 2008, dans le canton de Noailles.

En 2011, il est l'un des rares à voter, au sein de la majorité, en faveur de l'instauration du mariage homosexuel[5]. Il ne votera cependant pas la loi de 2013, s'opposant au droit à l'adoption pour les couples homosexuels[6].

Lors des élections législatives de 2012, il est réélu au second tour lors d'une triangulaire avec 38,97 % des voix, face à une candidate socialiste (38,85 %) et une candidate du Front national (22,18 %)[7]. Le Conseil constitutionnel annule les opérations électorales des 10 et , dans une décision publiée le [8]. Elle pointe notamment le fait que l'équipe de campagne Jean-François Mancel a fait distribuer, la veille du scrutin, un tract mettant en cause, injustement, son adversaire[9]. Au second tour de l’élection partielle de mars 2013, Jean-François Mancel est réélu face à la candidate du Front national, Florence Italiani : il obtient avec 51,4 % des voix, seules quelque 800 voix séparent les deux candidats.

Il soutient Nicolas Sarkozy pour la primaire présidentielle des Républicains de 2016[10]. Engagé auprès de François Fillon pendant la campagne présidentielle, il soutient la théorie d'un « complot politico-médiatique » contre son candidat, mis en cause dans une affaire de détournement de fonds publics. Il propose alors la suppression du secret des sources des journalistes[1]. Il qualifie également sur les réseaux sociaux le journaliste de France Télévisions Karim Rissouli de « barbu », une expression couramment utilisée, en particulier dans les milieux d’extrême droite, pour désigner péjorativement un musulman ou un islamiste. Celui-ci dénonce le « racisme ordinaire » induit par cette phrase[1].

Il ne se représente pas lors des élections législatives de 2017. C'est son fils, Alexis Mancel, qui est désigné comme candidat Les Républicains à sa succession[11]. Il est éliminé dès le premier tour du scrutin. En vue des élections municipales de 2020, il annonce qu'il ne briguera pas un nouveau mandat intercommunal mais ne se prononce pas sur sa participation au scrutin municipal[12].

Liens avec l'Azerbaïdjan

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Président de l'Association des amis de l’Azerbaïdjan[13],[14],[15], il est considéré comme un relais habituel de la dictature azerbaïdjanaise en France[16] et est régulièrement cité dans la liste des personnalités politiques impliquées dans le système de lobbying et corruption appelé diplomatie du caviar[17],[18].

En , il soutient le régime de Bakou et témoigne contre deux journalistes de France Télévisions dans un procès pour diffamation, intenté et perdu devant la justice française par l’État azerbaïdjanais[19].

Affaires judiciaires

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Affaire des Caddies

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En 1997, il fait l'objet d'une information préliminaire dans l’« affaire des Caddies », dans le cadre de laquelle il lui est reproché d’avoir effectué entre 1989 et 1992 des dépenses personnelles par le biais du conseil général de l'Oise. Il effectue un remboursement partiel de celles-ci. En 1998, le procureur de la République de Beauvais classe l'affaire sous condition de remboursement[20],[21].

Condamnation pour prise illégale d'intérêts

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Il lui est également reproché un conflit d'intérêts entre sa fonction de président du conseil général attributeur de marchés à Euro-2C et son statut d'actionnaire de la chaîne de parfumeries « Séduire », dont Euro-2C était également l'un des actionnaires[22]. Après une condamnation en première instance par le tribunal correctionnel de Beauvais, il est relaxé le par la cour d'appel d'Amiens. Cet arrêt est cassé le par la Cour de cassation, qui estime que les éléments réunis par l'instruction de la cour d'appel caractérisaient l'infraction[23]. Le , Jean-François Mancel est condamné par la 9e chambre de la cour d'appel de Paris à 18 mois de prison avec sursis et 30 000 euros d'amende[23]. Saisie par Jean-François Mancel, la Cour européenne des droits de l’homme estime qu'il « existait des raisons objectives de craindre que la Cour de cassation ait fait preuve d'un parti pris », et accorde à ce titre une indemnité de 3 000 euros au plaignant[23].

Détail des mandats

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  • 03/04/1978 - 22/05/1981 : député RPR de la 5e circonscription de l'Oise (VIe législature)
  • 02/04/1986 - 14/05/1988 : député RPR de l'Oise (VIIIe législature)
  • 19/09/1988 - 21/04/1997 : député RPR de la 2e circonscription de l'Oise (IXe et Xe législature ; réélu en à la suite de l'annulation de l'élection de par le Conseil constitutionnel)
  • 19/06/2002 - 25/01/2013 : député UMP de la 2e circonscription de l'Oise (XIIe, XIIIe et XIVe législatures ; l'élection de est annulée par le Conseil constitutionnel.
  •  : réélu député UMP de la 2e circonscription de l'Oise

Député européen

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  • 24/07/1984 - 11/12/1986 : député européen

Conseil municipal de Beauvais (Oise)

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  • 22/03/1971 - 21/03/1977 : adjoint au maire
  • 14/03/1983 - 19/03/1989 : membre du conseil municipal

Conseil municipal de Novillers (Oise)

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  • depuis le 19/06/1995 : membre du conseil municipal puis premier adjoint au maire depuis 2014

Conseil général de l'Oise

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  • 19/03/1979 - 17/03/1985 : membre du conseil général
  • 18/03/1985 - 28/03/2004 : président du conseil général
  • 29/03/2004-29/03/2015 : membre du conseil général (canton de Noailles)

Communauté de communes du pays de Thelle

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Communauté de communes du Pays de Thelle et Ruraloise

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  • Manuel de droit constitutionnel, Paris, ministère de l'Économie et des Finances, 1977
  • Gérer les services publics : concurrence et liberté de choix
  • Association nationale pour la démocratie locale, sous la direction de Jacques Moreau, Dominique Perben, Jean-François Mancel, Liberté de gestion des collectivités territoriales : vérité ou illusion ?, Paris, Economica, 1993 (ISBN 2-7178-2581-9)
  • Proposition de loi rétablissant les compétences de l'État en matière d'incendie et de secours, présentée par Jean-François Mancel, René André, Jean Auclair [et al.], collection Les Documents législatifs de l'Assemblée nationale, 2003 (ISBN 2-11-116837-8)
  • Le financement des collectivités locales

Notes et références

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  1. a b et c Étienne Girard, « Karim Rissouli traité de "barbu" : le CV gratiné de Jean-François Mancel, député LR », sur www.marianne.net,
  2. « Régionales 98. le RPR exclut Mancel trop ami avec le FN. L'ex-numéro 2 gaulliste a négocié un rapprochement avec le Front. », (consulté le )
  3. Législative dans l'Oise : duel UMP-FN au second tour, Jim Jarrassé, lefigaro.fr, 18 mars 2013
  4. Hélène Bekmezian, « Droite : trente ans d'hésitations face au FN », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  5. Ces députés de droite qui ont voté pour le mariage gay, lexpress.fr, 15 juin 2011
  6. « Mariage gay: qui dira "oui" après Apparu ? », sur Europe 1,
  7. « Résultats des élections législatives 2012 », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
  8. Conseil constitutionnel, Décision n°2012-4594 AN du 25 janvier 2013.
  9. Législative partielle les 17 et 24 mars dans l'Oise, Le Figaro, 7 février 2013
  10. « Serge Dassault et Patrick Balkany parmi les parlementaires qui soutiennent Nicolas Sarkozy », lemonde.fr, 9 septembre 2016.
  11. « Oise: le fils Mancel prend la relève de son père », courrier-picard.fr, 9 mai 2017.
  12. Pays de Thelle-Oise : Jean-François Mancel va raccrocher en 2020, l'Observateur de Beauvais, 19 septembre 2019.
  13. « Associations - La France en Azerbaïdjan - Ambassade de France à Bakou »
  14. « Ambassade d'Azerbaïdjan en France », sur www.azambassade.fr (consulté le )
  15. Laura Motet, Opération séduction dans les campagnes de France dans Le Monde du 6 septembre 2017 p. 5
  16. Benoît Vitkine, « A Nanterre, deux journalistes français face à la « dictature » azerbaïdjanaise », sur Le Monde, (consulté le )
  17. « Cash investigation - Mon président est en voyage d'affaires / intégrale - Vidéo Dailymotion », sur Dailymotion, (consulté le )
  18. « « Diplomatie du caviar » : comment l’Azerbaïdjan s’offre l’amitié de responsables politiques européens », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. « L’Azerbaïdjan perd son procès face à deux journalistes de « Cash Investigation » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. Jean-François Mancel renvoyé en correctionnelle Beauvais (Oise), leparisien.fr, 9 juillet 2000
  21. L'Oise cherche des noises à Mancel. Des élus de l'Oise ont porté plainte, hier, pour abus de confiance contre le président RPR du conseil général. Jean-François Mancel se voit reprocher des dépenses indues aux dépens du département., THORAVAL ARMELLE, Libération, 2 décembre 1997
  22. Jean-François Mancel toujours dans l'œil de la justice, humanite.fr, 6 mai 1998
  23. a b et c arrêt du 24 juin 2010 de la CEDH sur l'affaire Mancel et Branquart c. France (Requête n° 22349/06) [1]

Liens externes

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