Le comte Nicolò Gabrielli di Gubbio, baron de Quércita (né le 21 février 1814 à Naples et mort le 12 juin 1891 à Paris 1er [ 1] ), est un compositeur italien, qui vécut longtemps en France .
« ...cette colonie d'épicuriens qui abandonnent volontiers Rome, Naples, Florence et Parme pour le boulevard des Italiens , et parmi lesquels on compte aujourd'hui quelques illustrations : Palizzi , Fiorentino, Pasini, le comte Gabrielli , le marquis Raymondi, le capitaine Bonfanti, le prince Poniatowski , M. de San Severo, les Tamburini, etc., etc. ; beaucoup d'autres désœuvrés, riches, aimables, amis du plaisir, dont le quartier général se tient au Café Napolitain. »
— Anonyme, Les célébrités de la rue, Paris, 1868
Nicolò Gabrielli di Quercita en 1869 (Bibliothèque nationale de France )
Né à Naples à l'époque où celle-ci était la capitale de l'éphémère Royaume des Deux-Siciles de Joachim Murat , Nicolò Gabrielli étudie la musique et la composition au Conservatoire de sa ville natale où il est notamment l'élève de Gaetano Donizetti , et devient par la suite directeur du Teatro San Carlo .
En 1854 il est invité par Napoléon III à s'établir à Paris, où il débute à l'Opéra (31 mai 1854 ), avec le ballet Gemma , sur un livret de Théophile Gautier et chorégraphie de Fanny Cerrito .
Il est l'auteur de nombreux comédies , opéra-bouffes et barcarolles , en napolitain , en italien et en français , ainsi que de compositions instrumentales telles que ballets , valses , polkas , mazurkas et marches . Cinquante-trois ans séparent sa première pièce, I dotti per fanatismo (1835 ), un mélodrame en napolitain, de sa dernière, une Ave Maria imprimée à Paris par Raimon-Parent en 1888 . Sa fortune au delà de l'Atlantique est témoignée par la marche militaire Simón Bolívar , publiée en 1883 et dédiée au président du Venezuela , Antonio Guzmán Blanco .
Le comte Gabrielli jouit d'une grande popularité pendant le Second Empire , en dépit des critiques suscitées par sa musique, jugée trop facile. On lui reproche également d'être bien en cour [ 2] , ainsi que sa condition d'allié de la famille impériale[ 3] , son cousin le prince Gabrielli, petit-fils de Lucien Bonaparte , ayant épousé en 1856 , au Palais des Tuileries , Augusta Bonaparte, petite-fille de Joseph Bonaparte , jadis Roi d'Espagne [ 4] . Étroitement lié à l'entourage bonapartiste , Gabrielli abandonne graduellement la scène artistique après Sedan , mais décide de rester dans la ville où il a connu gloire et fortune.
Il meurt dans son appartement parisien, sis Rue Saint-Roch 10, en 1891 . Il est d'abord enterré au Cimetière du Père-Lachaise , puis à Montparnasse . Dans ce dernier, il répose dans la crypte de la famille Le Hon, avec ses neveux Edoardo de' Sangro, prince de Striano et marquis de Genzano (1836 -1896 ) et Amalia de' Sangro (1837 -1891 , épouse du comte Léopold Le Hon ), dont le père Francesco de' Sangro (1811 -1851 ) avait épousé en 1835 Luisa Gabrielli (1812 -1876 ), soeur ainée de Nicolò.
Sur proposition des ministres de la Maison de l'Empereur et des Beaux-Arts, par décret impérial du 12 août 1864 , il est nommé Chevalier de la Légion d'honneur , dans la même promotion que Gioachino Rossini et Hector Berlioz [ 5] ; la même année la reine Isabelle II d'Espagne lui octroie la Cruz de Caballero de l'Ordre de Charles III [ 6] . D'autres décorations incluent l'Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare , par le roi Victor-Emmanuel II en 1862 [ 7] , et la croix de commandeur de l'Ordre vénézuélien de Bolivar , en 1877 [ 8] .
Il descendait des Gabrielli , famille originaire de Gubbio , dans les États pontificaux , et alliée avec les Bonaparte .
L'étoile de Messine (1861). Frontispice du livret (Bibliothèque nationale de France )
Gemma (1854). Frontispice du livret (Bibliothèque nationale de France )
Les Elfes (1856). Frontispice du livret, dédicacé au comte d'Aquila (Bibliothèque nationale de France )
I dotti per fanatismo (1835 )
La lettera perduta (1836 )
Il Cid (1836 )
La parola di matrimonio (1837 )
L'americano in fiera ossia Farvest Calelas (1837 )
Vinclinda (1837 )
L'affamato senza danaro (1839 )
Edwige o Il sogno (1839 )
Il padre della debuttante (1839 )
La marchesa e il ballerino (1839 )
Nadan o L'orgoglio punito (1839 )
L'assedio di Sciraz ossia L'amor materno (1840 )
Cante dei Gabrielli (1840 )
Basilio III Demetriovitz (1841 )
Il bugiardo veritiero (1841 )
Il condannato di Saragozza (1842 )
La zingara (1842 )
Carlo di Rovenstein (1843 )
L'assedio di Leyda (1843 )
Sara ovvero La pazza di Scozia (1843 )
Una domenica a Torre del Greco (première partie du Trittico napoletano , 1844 )
Il gemello (1845 )
Una passeggiata verso Capri (seconde partie du Trittico napoletano , 1845 )
Giulia di Tolosa (1846 )
L'ascensione al cratere del Vesuvio (troisième partie du Trittico napoletano , 1847 )
Il vampiro (1848 )
Bradamante e Ruggero (1849 )
Fiorina (1849 )
Il sogno di un emiro (1850 )
La regina delle rose (1850 )
Melissa, ossia I viaggiatori all'isola incantata (1859 )
Le petit cousin (1860 )
Les memoirs de Fanchette (1865 )
Il ritorno d'Ulisse (1836 )
Ester d'Engaddi (1837 )
Il rajah di Benares (1839 )
Amore alla prova (1839 )
Le nozze di un mostro (1839 )
Il duca di Ravenna (1841 )
Giaffar (1841 )
Olga di Cracovia (1841 )
L'istituto delle fanciulle (1841 )
Il gobbo del Giappone (1841 )
La conquista del Messico (1842 )
La zingara (1842 )
I viaggi di Gulliver (1843 )
Claudina (1844 )
Le spose veneziane (1844 )
Erissena (1845 )
Gli Abencerraghi ed i Zegrindi ovvero La conquista di Granata (1845 )
L'orfanella africana (1845 )
Merope (1846 )
Tirsi e Fillide (1846 )
Alcidoro (1847 )
Ifigenia in Aulide (1847 )
Matilde e Malek-Adhel (1847 )
Il trionfo d'amore (1848 )
Olema (1848 )
Paquita (1848 )
Gisella (1849 )
I Candiano (1849 )
Schariar ovvero Le mille e una notte (1849 )
La fedeltà premiata (1850 )
Mocanna (1850 )
La stella del marinajo (1851 )
Gemma (1854 )
I paggi del conte di Provenza (1856 )
Les elfes (1856 )
La ninfa Cloe (1857 )
Don Grégoire ou Le précepteur dans l'embarras (1859 )
L'étoile de Messine (1861 )
La fin du monde (1865 )
Stefano re di Napoli (?)
Les almées (?)
Yotte (?)
Simon Bolivar , marche triomphale pour piano (1883 )
L'addio alla speranza , romance pour soprano et piano, dédicacée à la comtesse Ida Cavagna di Gualdana (1844 )
Souvenirs de Naples ! , grande valse pour piano (1862 )
La forêt noire , polka-mazurka pour piano (1863 )
Souvenirs de Baden-Baden , polka-mazurka pour piano (1863 )
Marietta , valse (1870 )
In alto mare (Voghiam, la sera è limpida) , barcarolle sur un texte de Enrico Golisciani (1873 )
Il Sé , romanza dedicata alla nobile marchesa Silvia de Masi (1874 )
Romanza (Reca soave un zaffiro...) , pour une voix et piano (1875 )
L'Américaine , polka-mazurka pour piano (1883 )
Ave Maria , à une voix et piano (1888 )
Theodore Baker et Nicolas Slonimsky (trad. de l'anglais par Marie-Stella Pâris, préf. Nicolas Slonimsky), Dictionnaire biographique des musiciens [« Baker's Biographical Dictionary of Musicians »], t. 1 : A-G , Paris, Robert Laffont , coll. « Bouquins », 1995 (réimpr. 1905, 1919, 1940, 1958, 1978), 8e éd. (1re éd. 1900), 4728 p. (ISBN 2-221-06510-7 ) , p. 1377
↑ Acte de décès (avec âge et lieu de naissance) à Paris 1er , n° 468, vue 1/31.
↑ Albert Soumies et Charles Malherbe. Histoire de l'Opéra-Comique. Flammarion, Paris, 1892
↑ Adolphe Julien. Musiciens d'aujourd'hui. Librairie de l'Art, Paris, 1894
↑ Royal Album. Court Directory, and General Guide. Spottiswoode & Co., London, 1867
↑ Bulletin des lois de l'Empire français, deuxième semestre de 1864. Imprimerie impériale, Paris, 1865
↑ Paul Mary de Toyon. La musique en 1864. Paris, Arnauld de Vresse Éditeur
↑ Le Menestrel. Journal de musique et théâtres. 804, 29e Année, N0. 11. Dimanche 9 Février 1862
↑ Revue et Gazette musicale de Paris. 44e Année, 28 Janvier 1877
Ressources relatives à la musique :
Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :