UGM-27 Polaris | |
Missile mer-sol balistique stratégique | |
---|---|
Polaris A1 sur un pas de tir de Cap Canaveral. | |
Polaris A3 | |
Présentation | |
Type de missile | Missile mer-sol balistique stratégique |
Constructeur | Lockheed |
Développement | 1956–1960 |
Déploiement | 1961–1996 |
Caractéristiques | |
Moteurs | Premier étage : fusée Aerojet General Deuxième étage : fusée Hercules |
Ergols | Propulsion à propergol solide |
Masse au lancement | 16 200 kg |
Longueur | 9,86 m |
Diamètre | 1,370 m |
Vitesse | 13 000 km/h |
Portée | 4 600 km |
Charge utile | 1 x W47, 3 × W58 bombes H |
Guidage | Navigation inertielle |
Précision | 910 m |
Plateforme de lancement | Sous-marin nucléaire lanceur d'engins |
Pays utilisateurs | |
United States Navy, Royal Navy | |
modifier |
L'UGM-27 Polaris est un missile mer-sol balistique stratégique lancé par sous-marin. Il a été construit par Lockheed pendant la guerre froide pour le compte de la United States Navy et de la Royal Navy.
Le projet débute en 1955 et la mise en service opérationnelle de la première version a lieu le à bord du premier SNLE américain, le USS George Washington.
Le projet Polaris fait suite à l'abandon du projet Jupiter de l'US Navy. Ce projet comportait la construction de sous-marins emportant jusqu'à quatre missiles Jupiter. Le projet fut annulé car les sous-marins devaient faire surface pour lancer leurs missiles et les missiles Jupiter, à carburant liquide, devaient être remplis avant chaque tir, une opération dangereuse à bord d'un sous-marin.
Lors du Project Nobska (en), une étude sur le futur de la guerre sous-marine en 1955, Edward Teller indique qu'une ogive de 500 kt et 600 livres, moins lourde que celle prévue, sera disponible.
Lockheed fut donc chargé de développer un missile plus petit et à carburant solide. Lockheed développa une méthode de lancement à froid. Le missile était préalablement éjecté de son tube par du gaz comprimé, avant l’allumage de son moteur.
Le premier lancement réussi eut lieu en , après 6 échecs. Dans le même temps, l’US Navy construisit son premier sous-marin lanceur d’engin, le USS George Washington (SSBN-598), qui effectua le premier tir immergé du Polaris le .
En , le Polaris A-1 fut déclaré opérationnel.
Le USS Ethan Allen (SSBN-608), fut le premier sous-marin à lancer un Polaris avec sa charge nucléaire sur une zone de test dans l'océan Pacifique le . Ce fut l’unique tir d’un missile mer-sol balistique stratégique avec charge réelle effectué par les États-Unis.
En , durant la crise de Cuba, cinq SNLE emportant chacun 16 Polaris étaient en service.
La fiabilité globale du Polaris A-1 n'était estimée qu'à 25 %, en effet le lanceur lui-même avait un taux de fiabilité de 50 % ou moins, et l'ogive W47Y1 de 600 kilotonnes l'armant a été estimée à une chance sur deux d'initier une explosion nucléaire en cas de besoin ; mais lors de tests de 1966, il y a eu trois échecs sur quatre ce qui fait tomber le taux réel de fiabilité à 12,5 %[1].
Au total, 1 245 patrouilles de dissuasion stratégique furent effectuées avec des missiles Polaris entre 1960 et 1981 par l'US Navy (Polaris A-1 du au , Polaris A-2 du au , Polaris A-3 du au )[2].
La Royal Navy de son côté mit en service la version A3 dans l'arsenal nucléaire du Royaume-Uni. Il est le premier missile occidental équipé de véhicules de rentrée multiples, et il est opérationnel à bord des SNLE de la classe Resolution à partir de armés chacun de 2 têtes nucléaires britanniques Chevaline A3TK de 200 kT (au lieu de 3 ogives sur les missiles américains) ; la portée de ses missiles était réduite de plus de 500 milles marins par rapport à la version américaine car la charge utile était équipée de leurres et d'aides à la pénétration supplémentaires pour éviter la défense antimissiles. À partir de 1982, des missiles équipés de 6 charges de 40 kT furent opérationnels. Les Polaris britanniques resteront en service jusqu'en 1996.