Directeur de recherche au CNRS |
---|
Naissance | |
---|---|
Nationalité | |
Formation | |
Activité | |
Conjoint |
Régine Vanduick (d) |
A travaillé pour | |
---|---|
Domaine |
Géographie humaine |
Distinctions |
Roger Brunet, né le à Toulouse, est un géographe français, professeur des universités et directeur de recherche émérite du CNRS.
Il est l'une des figures de la géographie de la deuxième moitié du XXe siècle. Fondateur du GIP RECLUS (Réseau d'étude des changements dans les localisations et les unités spatiales), un réseau d'équipes de recherche qui a produit des analyses importantes sur les dynamiques du territoire, à l'échelle nationale et européenne.
Il est aussi à l'origine d'une Géographie Universelle, en dix volumes, qui reprennent les questionnements de la géographie de Brunet, et mobilisent notamment les chorèmes, mode de représentation de l'espace qu'il a développé au cours de sa carrière.
Il est par ailleurs le fondateur de deux revues, L'Espace géographique, en 1972, et Mappemonde en 1986.
Les champs de recherche de Roger Brunet sont diversifiés. Il travaille sur la question de l'aménagement du territoire, sur l'épistémologie de la géographie, sur la sémiologie graphique ou encore la toponymie.
Né à Toulouse, Roger Brunet y poursuit des études supérieures à l'université. Il est reçu major à l'agrégation de géographie en 1953[1], et soutient sa thèse de doctorat d'État sur « Les campagnes toulousaines » et une thèse complémentaire sur « Les phénomènes de discontinuité en géographie » en 1965.
Successivement chef de travaux, maître-assistant, maître de conférences et professeur à l'université de Toulouse (1957-1966), Roger Brunet quitte ensuite le Sud pour la Champagne en devenant professeur à l'université de Reims (1966-1976), directeur de l'Institut de géographie de Reims et directeur-fondateur de l'Institut d'aménagement du territoire et d'environnement de l'université de Reims.
Roger Brunet rejoint ensuite Paris, où il devient directeur de recherche au CNRS, directeur du Centre de documentation des sciences humaines et du laboratoire Intergéo (1976-1981).
Entre 1981 et 1984, il est conseiller technique au cabinet du ministre de la Recherche et de la Technologie (Jean-Pierre Chevènement puis Laurent Fabius), chargé des Sciences de l'Homme et de la Société, puis chef du département des Sciences de l'homme et de la société au ministère de la Recherche.
En 1984, il fonde le Groupement d'intérêt public RECLUS (Réseau d'étude des changements dans les localisations et les unités spatiales), nom choisi en hommage à Élisée Reclus, l'un des premiers auteurs d'une géographie universelle, entre 1855 et 1894. Entre 1990 et 1996, ce groupe de chercheurs élabore une nouvelle et colossale Géographie universelle en dix volumes.
Il crée et dirige les revues l'Espace géographique (1972-2003) et Mappemonde (1986-2004).
Il est aussi particulièrement célèbre pour avoir été au cœur du développement d'une nouvelle méthode de représentation schématique de l'espace, les chorèmes, dans les années 1980. Il est d'ailleurs l'inventeur de ce néologisme. Après avoir été largement utilisée, même dans l'enseignement secondaire, la chorématique est aujourd'hui moins répandue et de plus en plus critiquée. Grâce à ces chorèmes, il modélise la dorsale européenne et met en avant l'impact économique et géographique de l'axe rhénan sur les directives politiques des pays de l'Europe occidentale.
Il a lancé vers 2000 la création du site web appelé « Trésor des régions », site qui décrit pour la France l'ensemble des régions, départements, villes et conurbation, ou autres lieux remarquables. Cette vaste base de données rédigée de sa main a été achevée en 2010. Pour cela il s'est appuyé sur ses expériences antérieures : il avait en 1972-1974 publié aux éditions Larousse Découvrir la France, puis dans les années 1980 il avait lancé le projet, au sein du GIP RECLUS, d'une « base de données mondiale des localisations qui changent ».
Dans Géographes, génération 1930, à propos de Roger Brunet, Paul Claval, Olivier Dollfus, François Durand-dastès, Armand Frémont, Fernand Verger, Presses Universitaires de Rennes, collection Espace et territoires, 2009, 228 p., préface de Marie-Claire Robic, on trouvera une mise en perspective de sa vie professionnelle au sein des collègues proches de la revue Espace géographique, ainsi qu'un choix personnel au sein de ses propres écrits.
Son collègue Yves Lacoste le décrit comme « un bon géographe » « dont l'idéologie marxiste allait étrangement dans le même sens que l'influence américaine... Il cherchait à trouver partout dans les formes d'organisation humaine, un panthéon de figures géométriques », les chorèmes. Lacoste avance que Brunet « détestait la géographie physique et préférait l'abstraction pure », ce qu'il dénonce comme une vanité[2].