Les voyages d'exploration scientifique se sont développés en Europe après l'époque des grandes découvertes, favorisés par les innovations techniques (théodolite, octant, chronomètre de précision, compas, télescope, etc.) et motivés par l'émergence de nouveaux courants philosophiques et scientifiques (Jean-Jacques Rousseau, Buffon, Charles Darwin, etc.).
C'est à partir du milieu du XVIIIe siècle et au cours du XIXe siècle que se multiplient les expéditions possédant à des degrés divers un caractère scientifique. Plus que découvrir de nouvelles terres, ces missions ont pour but de cartographier les différentes régions, de découvrir la faune et la flore, de réaliser des observations astronomiques ou météorologiques et de tester les nouvelles théories sur les moyens de calculer la longitude. Elles ont aussi, très souvent, des objectifs politiques qui visent à établir ou renforcer des colonies.
Ces voyages ont, dans l'ensemble, permis de procéder à des relevés cartographiques, de tracer de nouvelles routes pour le commerce maritime, de découvrir des territoires, des espèces végétales et animales inconnus des européens, de rapporter en Europe des spécimens de plantes et de fruits tropicaux, et de faire progresser certaines disciplines (histoire naturelle, botanique, taxinomie, médecine, géographie, hydrologie, ichtyologie, océanographie, etc.). Ils permirent aussi aux européens d'entrer en contact avec des peuples inconnus d'eux cela entrainant diverses conséquences. Enfin ils permirent l'établissement de relations diplomatiques et commerciales avec plusieurs pays et l'élargissement de la sphère d'influence européenne.
Ce serait le premier voyage scientifique, entrepris par la Royal Navy britannique. Pourtant, son but premier est la découverte de nouvelles terres dans le sud de l'océan Atlantique. C'est durant ce voyage que sont découvertes plusieurs îles de l'archipel des Tuamotu.
Voyage autour du monde du navigateur anglais Samuel Wallis, à bord du Dolphin, accompagné par Philip Carteret à bord du Swallow. Partis de Plymouth en , les deux navires franchissent le détroit de Magellan en décembre 1766 mais peu après des conflits entre les deux capitaines entraînent leur séparation.
Le Dolphin entre dans la baie de Matavai à Tahiti le . La mission de Samuel Wallis étudie les mœurs des Polynésiens et reprend le chemin du retour un mois plus tard, gagne Batavia, aux Indes néerlandaises et retourne à Londres en .
De son côté, Philip Carteret à bord du Swallow, lancé en 1745, explore et étudie les Îles Salomon, la Nouvelle-Irlande (qui fait aujourd'hui partie de la Papouasie-Nouvelle-Guinée) et des îles de l'archipel indonésien (Sulawesi entre autres). L'expédition fait escale aussi à Batavia de juin à et regagne Londres en .
Ce navire britannique, lancé en 1759, explora Terre-Neuve et le Labrador avec à son bord Thomas Adams (en) (capitaine), Joseph Banks et Constantine Phipps.
Ordonné par Louis XV, c'est le premier voyage autour du monde entrepris par des Français. La découverte et la description de Tahiti pour Louis-Antoine de Bougainville dans son récit de voyage auront un impact très important sur les philosophes de l'époque des Lumières et notamment sur Jean-Jacques Rousseau (1712-1778). Ce projet de voyage est longuement organisé par Louis-Antoine de Bougainville qui reçoit le soutien d'éminentes personnalités de son temps comme Charles de Brosses (1709-1777), Buffon (1707-1788), Pierre Louis Moreau de Maupertuis (1698-1759) et Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande (1732-1807).
Le but de l'expédition était de découvrir de nouveaux territoires disponibles pour la colonisation, d'ouvrir une nouvelle route pour atteindre la Chine, de fonder de nouveaux comptoirs pour la Compagnie française des Indes orientales et, enfin, de découvrir des épices acclimatables pour l'île de France.
Véron débarqué sur L'Île-de France, comme Commerson, meurt en 1770 à Timor en Indonésie. Commerson meurt en 1773. Ses notes et ses spécimens sont dispersés et en partie perdus. Buffon en utilisera quelques extraits pour son Histoire naturelle.
De nombreuses observations sont faites durant ce voyage comme le transit de Vénus autour du soleil (1769), la découverte de nouvelles îles dans les Tuamotu et les îles de la Société, le premier tour de la Nouvelle-Zélande, la côte est de l'Australie à Botany Bay (1770)…
Le but de ce voyage est de récolter des pieds d'épices afin d'en assurer la production à l'île Maurice, ceci afin de contourner le monopole de leur commerce par les Hollandais.
Avec à son bord Sir Joseph Banks (1743-1820), Daniel Solander (1733-1782), John Gore (en), explore les îles le long de la côte ouest d'Écosse et l'Islande.
C'est le deuxième voyage autour du monde commandé par le capitaine Cook. Il visite à nouveau la Nouvelle-Zélande, fait le tour de l'Antarctique et découvre de nombreuses îles dans le Pacifique. Le suédois Sparrman est embarqué lors d'une escale au Cap.
Exploration du sud de l'océan Indien et des routes maritimes vers l'Inde
C’est du Gros Ventre que fut mis à l'eau la chaloupe à bord de laquelle Boisguehenneuc accosta au sud-ouest de l'île principale des Kerguelens premier homme connu à aborder cet archipel dont il prit possession au nom du roi de France. Le , les deux bateaux se perdirent de vue. Tandis qu'Yves de Kerguelen décidait de rentrer, Saint-Aloüarn sur le Gros Ventre poursuivit le voyage initialement prévu vers l'est, atteignant le 17 mars la Nouvelle-Hollande, côte occidentale de l'actuelle Australie. Il aborda le 28 mars la Baie des Chiens-Marins et réussit faire accoster deux jours plus tard une chaloupe, menant ainsi une exploration vers l’intérieur des terres et dressant la carte des lieux. Il prit possession de la région au nom du Roi. En 1998, la bouteille et les pièces d'or déposées par Saint-Alouën ont été retrouvées, prouvant que la France est la première nation occidentale à avoir débarqué en Australie.
Exploration du sud de l'océan Indien
Exploration britannique destinée à explorer la mer Arctique. Les deux navires vont jusqu'au Svalbard et aux Sept Îles avant de rebrousser chemin à cause des glaces. Horatio Nelson participe à ce voyage.
Le troisième voyage du capitaine Cook. Le but est de découvrir le passage du Nord-Ouest à travers le détroit de Béring. Cook est tué dans l'archipel hawaïen.
Le roi Louis XVI est très intéressé par les voyages entrepris par les Britanniques, il confie alors au comte de La Pérouse la direction d'un voyage de circumnavigation. Les méthodes de Cook pour éradiquer le scorbut sont appliquées avec succès. Lamanon et douze autres membres de l'expédition sont massacrés par des indigènes des Nouvelles-Hébrides alors qu'ils cherchaient de l'eau à terre. Les deux navires disparaissent dans les îles Salomon, à Vanikoro, au cours d'une violente tempête.
La King George's Sound Company se lance dans le commerce de la fourrure en 1785. Elle fait appel à deux capitaines qui ont participé au troisième voyage de James Cook. Partis d'Angleterre en , les deux navires franchissent le cap Horn le puis atteignent les îles Hawaï le avant de se diriger sur l'Alaska. Après un séjour et une exploration des îles[1], ils traversent le Pacifique pour atteindre Macao en . En Chine ils chargent les bateaux pour le compte de la British East India Company. Le voyage du retour passe par Sainte-Hélène avant l'arrivée en Angleterre le . Les capitaines publient un récit de leur périple.
Cette expédition russe est commandée par le Britannique Billings, astronome durant le troisième voyage de Cook. Ce voyage qui dure plus de dix ans cherche d'abord à découvrir le passage du Nord-Ouest déjà vainement recherché par Cook.
Le capitaine Étienne Marchand quitte Marseille le 14 décembre 1790 sur le trois mats, Le Solide, pour un tour du monde. Le navire fait 300 tonneaux, sa coque est doublée de cuivre, il est doté de 4 canons et son équipage est de 39 hommes. Le Solide est de retour à Toulon le 14 août 1792, après un voyage rapide pour l'époque de 608 jours dont 496 jours de navigation.
Ce voyage peu connu, est pourtant l'une des circumnavigations réussies de la fin du XVIIIe siècle. Expédié par des armateurs privés, il poursuivait un but lucratif : le trafic des fourrures entre la côte Nord-Ouest de l'Amérique et la Chine. Ce sera la deuxième expédition française à accomplir un tour du monde après celle de Bougainville 22 ans plus tôt[2]. Il s'agissait d'un périple commercial mais les observations maritimes, scientifiques et ethnologiques qui sont rapportées ont été enrichissantes. Claret Fleurieu a rédigé une synthèse des journaux du second capitaine et du chirurgien (Claude Roblet) ainsi que des échanges avec le capitaine. Il s'agit d'un récit du voyage, agrémenté des observations et découvertes[3]. Le journal de Marchand a également été retrouvé et publié.
Ce voyage espagnol autour du monde explore les côtes des possessions du royaume aux Amériques, en Océanie, ainsi que l'Alaska (à la recherche du passage du Nord-Ouest). Plus de 70 caisses contenant des spécimens d'histoire naturelle sont envoyées à Madrid. Lors du retour de l'expédition, le capitaine Malaspina est contraint de partir en exil à cause de ses idées : il suggère notamment que l'Espagne abandonne la domination militaire de ses colonies au profit d'une fédération. Le journal scientifique tenu durant le voyage est perdu et n'est retrouvé qu'en 1885.
Le but premier de ce voyage est de retrouver les deux vaisseaux commandés par Jean-François de La Pérouse (1741-1788) et dont on est sans nouvelles. Les côtés sud de la Tasmanie et de l'Australie. Le capitaine Kermadec meurt en mai 1793, le capitaine d'Entrecasteaux en juillet de la même année. L'expédition est alors dirigée par un royaliste qui ayant eu écho de la Terreur régnant en France préfère se diriger vers les colonies hollandaises. L'équipage est alors arrêté et les collections d'histoire naturelle récoltées durant l'expédition offertes par les Hollandais aux Britanniques. Celles-ci sont, sur la demande expresse de Sir Joseph Banks (1743-1820) rendues à la France.
La Society of Arts offre une récompense de cinquante livres à celui qui rapporterait à Londres le plus grand nombre de plantes, dont plusieurs exemplaires d'au moins une espèce d'arbre à pain, exemplaires vivants et pouvant être replantés. Le voyage entrepris est une réussite puisque les Jardins botaniques royaux de Kew reçoivent 1 283 végétaux dont des variétés de pommiers, de poiriers, d'orangers et de mangues. Outre ses spécimens, l'expédition réalise de nombreux observations et relevés cartographiques dans les mers du sud.
Ces bateaux partent de l'ouest du Canada afin de décourager l'expansion espagnole à partir de la Californie. La côte sud-ouest de l'Australie est d'abord étudiée puis la côte de l'Amérique du Nord, de la Basse-Californie jusqu'au golfe de Cook en Alaska. Le naturaliste de bord est botaniste et ne s'intéresse aux animaux qu'exceptionnellement.
Ce voyage a un but d'abord politique : il s'agit d'établir un poste permanent dans les mers du sud avant les Britanniques. Il permet la cartographie des côtes de l'Australie et de la Nouvelle-Guinée. Baudin meurt à l'île de France en 1803, un autre naturaliste sur l'île de Timor, deux autres naturalistes préfèrent rester sur l'île de France, deux astronomes meurent de dysenterie. Péron, aidé par son ami Lesueur, réussit à réunir une collection zoologique de plus de 100 000 spécimens. Le Naturaliste retourne en France en 1803 avec une partie des collections. Le capitaine Baudin achète alors à Port Jackson un schooner, le Casuarina. Baudin meurt à l'île de France (île Maurice aujourd'hui) en 1803 et est remplacé alors par Pierre Bernard Milius (1773-1829).
C'est le premier vrai tour de l'Australie. Le travail d'observation scientifique est interrompu à cause d'avaries sur l’Investigator. De nombreux spécimens, transférés sur le Porpoise sont perdus lors de son naufrage. Le naturaliste Brown et les illustrateurs Bauer et Westall restent définitivement en Australie. Les observations de Brown sur la flore de ce continent font permettre de grands progrès pour la botanique.
C'est le premier voyage autour du monde entrepris par des Russes. Son but est d'établir une liaison entre les possessions russes en Amérique et la Russie, l'acheminement des marchandises se faisant jusqu'alors par la Sibérie (le voyage aller durait deux ans environ). Le second objectif de nouer des liens commerciaux et diplomatiques avec le Japon mais sans succès, l'équipage est consigné durant cinq mois avant d'être renvoyé sur les flots, les présents même de l'empereur Alexandre Ier de Russie (1777-1825).
L'expédition est composée de deux frégates, la Nadejda (81 hommes d'équipage) et la Néva (58 hommes d'équipage). Les navires explorent les îles Aléoutiennes, l'île de Sakhaline et découvrent l'embouchure du fleuve Amour. Ils visitent également les îles Marquises et Hawaï. Le baron Langsdorff quitte l'expédition en 1805 pour explorer l'intérieur de l'Alaska et de la Californie. Treize caisses de spécimens d'histoire naturelle sont expédiées à l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg.
Cette expédition est financée par le chancelier de Russie, le comte Nikolaï P. Romanzof à la recherche du passage du Nord-Est dans la mer de Béring. Les côtes de l'Alaska sont étudiées ainsi que le Pacifique sud. La cartographie de 36 îlots des îles Marshall est également établie. Eschscholtz étudie surtout la botanique tandis que Chamisso s'intéresse aux animaux, principalement aux insectes, aux mollusques et aux oiseaux.
Le 19 octobre 1816, Le Bordelais, un petit trois mats de 200 tonneaux, commandé par Camille de Roquefeuil, armé par Balguerie junior, quitte Bordeaux pour effectuer le tour du monde. Le Bordelais, doublé de cuivre, avec un équipage de 34 hommes, est armé de 8 canons. Il embarque, pour la première fois, un chronomètre de marine (Bréguet no 172) qui lui rend les plus grands services pour la détermination de la longitude[4]. L'objectif du Bordelais est le troc de peaux de loutres de mer et de bois de santal contre des produits chinois recherchés en Europe. Le Bordelais est de retour le 21 novembre 1819 après 37 mois dont 22 mois de navigation. Ce tour du monde, à but commercial, est le troisième accompli par les Français[2]. Outre le journal de Roquefeuil, le rapport du chirurgien Yves Vimont rédigé durant son voyage, comporte des observations ethnologiques et naturalistes[5].
Capitaines : Camille de Roquefeuil, Gaus
Chirurgien et naturaliste : Yves Thomas René Vimont
Cette expédition française explore l'Australie de l'Ouest, l'île de Timor, les Moluques, Samoa et Hawaii. Le , l’Uranie est gravement endommagé dans les îles Fakland et les collections scientifiques disparaissent avec lui. L'équipage a la vie sauve et se réfugie sur l'une des îles. Il est sauvé par hasard par deux vaisseaux américains dont le Mercury, le , et déposé à Montevideo. Le capitaine rachète le Mercury et le rebaptise La Physicienne. Freycinet avait fait embarquer sa femme à bord, déguisée comme un marin.
L'une des missions de cette expédition et de recruter des travailleurs à Java et aux Philippines pour les installer en Guyane. Le botaniste Samuel Perrottet (1793-1870) s'installe en Guyane pour étudier l'acclimation des plantes rapportées d'Asie. La Durance rentre en France en 1820, Le Rhône l'année suivante.
Le gouvernement préfère confier la partie scientifique aux deux médecins de bord plutôt qu'à des naturalistes professionnels. Le médecin Garnot, souffrant de dysenterie, doit revenir en Europe avec une partie des collections récoltées en Amérique du Sud et dans le Pacifique. Le navire qui le ramène, le Castle Forbes, s'échoue et est perdu au cap de Bonne-Espérance. Le capitaine Duperrey avait déjà fait un tour du monde à bord de l’Uranie. À bord de La Coquille se trouve également Jules Dumont d'Urville (1790-1842) qui participe à l'étude botanique.
Ce voyage est destiné d'abord à renforcer la présence russe au Kamtchatka. Le vaisseau, construit spécialement pour ce voyage, quitte Kronstadt et rejoint K D'autres territoires sont visités comme les îles de la Société, la Californie, Hawaii, les îles Mariannes et les Philippines. C'est durant ce voyage qu'est découverte l'île de Bikini. 2 400 spécimens sont récoltés.
Ce voyage rapporte à Hawaii les dépouilles du roi Kamehameha II et de sa femme Kamamalu (1802-1824), décédés tous deux de rougeole lors de leur visite à Londres.
La mission de ce voyage est d'établir des relations diplomatiques avec les pays de l'Indochine et de faire des observations géographiques.
Cette expédition britannique dans la mer de Béring tente de faire la jonction avec l'expédition de Sir John Franklin (1786-1847) à l'embouchure de la rivière Mackenzie. Le Blossom atteint le Point Barrow mais n'arrive pas à rejoindre l'expédition de Franklin. Lay, malade une grande partie du voyage, c'est Beechey et Collie qui réalisent la plupart des récoltes de spécimens mais une partie des collections, mal conservée, est inutilisable.
Cette expédition a pour objectif d'améliorer les cartes des côtes de l'Amérique du Sud et principalement de la Terre de Feu. Le capitaine King réalise de nombreuses observations d'hydrologie.
Le , l'Adventure et le Beagle quitte Plymouth pour une mission hydrographique en Patagonie et Terre de Feu. L'expédition entière est sous l'autorité du capitaine australien Philip Parker King.
Face aux difficultés de la campagne menée dans les eaux désertes de la Terre de Feu, le capitaine Stokes commandant le Beagle sombre dans la dépression. À Port Famine, dans le détroit de Magellan, il s'enferme dans sa cabine pendant 14 jours. À la suite de cela, après avoir fait part de son enthousiasme et évoqué la préparation d'une nouvelle mission, il tente de se suicider, le . Après 4 jours de délire, Stokes se remet doucement mais son état se détériore et il meurt le . Le capitaine Parker King remplace alors Stokes par l'officier exécutif du Beagle, le lieutenant W.G Skyring. Ils naviguent ensuite vers Rio de Janeiro où, le , l'amiral Robert Otway (en) nomme le lieutenant Robert FitzRoy comme capitaine (temporaire) du Beagle.
En 1825, Dumont d’Urville reçoit le grade de capitaine de frégate. On lui confie aussitôt la mission d’explorer quelques archipels du Pacifique et de trouver les vestiges des navires de La Pérouse. Il doit aussi effectuer le relevé géographique des côtes imparfaitement tracées et surtout préciser la position en longitude des îles pour parachever la carte du globe. Dumont d’Urville quitte donc Toulon le sur la Coquille rebaptisée l'Astrolabe en l'honneur de La Pérouse. L’équipage se compose de 79 hommes, dont 13 officiers et savants. Après 800 jours de navigation, il fait relâche à l’île de Seal et accoste en Nouvelle-Zélande le . Une reconnaissance des côtes est aussitôt amorcée. Dumont d’Urville quitte la baie des Îles le pour se diriger vers Tongatapu et ensuite vers les îles Fidji, Loyauté, la Nouvelle-Guinée, la Tasmanie et Tikopia. Arrivé près de Vanikoro en , les hommes réussiront à découvrir le lieu de naufrage des vaisseaux de La Pérouse. En mai, l'Astrolabe atteindra l’île de Guam, dans l’archipel des Mariannes, pour se diriger vers Batavia le et regagner Marseille le .
Ce second voyage de Dumont d’Urville constitue l’un des plus importants qu’on ait entrepris pendant les premières décennies du XIXe siècle. Outre la découverte des traces du naufrage de La Pérouse, il a permis de compléter la cartographie de l’océan Pacifique. Par ailleurs, en se basant sur les observations issues de ses deux voyages, Dumont d’Urville a établi une nomenclature de l’Océanie organisée autour des diverses zones de peuplement qui la composent. Il a distingué ces populations en deux types physiquement différents en fonction des régions : d’un côté, des humains de taille moyenne, à la peau jaunâtre, à la chevelure lisse noire ou brune et au corps bien proportionné; de l’autre, un type au teint beaucoup plus foncé, à la chevelure crépue et au corps souvent grêle.
Cette expédition russe de deux corvettes, le Seniavine et le Moller, est ordonnée par Nicolas Ier pour le compte de l'Académie impériale des sciences. Elle effectue un tour du monde de plus de trois ans durant lequel est constituée une importante collection d'histoire naturelle : 1 000 nouvelles espèces d'insectes, de poissons, d'oiseaux et d'autres animaux ainsi que 2 500 spécimens de plantes, d'algues et minéraux. L'objectif de ce voyage est de renforcer la présence russe à proximité de l'Alaska. La corvette quitte Kronstadt le , descend l'Atlantique, passe par le cap Horn en , s'arrête au Chili et remonte jusqu'à Sitka. Elle visite le détroit de Béring et le Kamtchatka, puis descend aux îles Carolines (Micronésie) où elle découvre de nouvelles îles. Elle remonte ensuite à Petropavlovsk et au Kamtchatka à l'été 1828, avant de prendre le chemin du retour par Java, Manille et le cap de Bonne-Espérance. L'expédition est de retour à Kronstadt en .
C'est une mission chargée d'abord d'établir la cartographie des côtes indiennes.
Ce vaisseau participe à l'expédition de Morée. La direction de la partie scientifique est placée sous la direction de Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent (1778-1846).
L'expédition, qui souhaite établir des liens diplomatiques et commerciaux, part de Toulon, franchit le cap de Bonne-Espérance, fait halte à Pondichéry et à Madras, puis explore les côtes du Cochinchine et du Tonkin, s'arrête aux Philippines, en Australie, en Tasmanie et en Nouvelle-Zélande. L'expédition est considérée comme un grand succès, de nombreuses observations d'hydrologie sont réalisées et une importante collection d'histoire naturelle est assemblée.
Ce voyage autour du monde a pour but d'explorer les côtes de la Patagonie, de la Terre de Feu, du Chili et du Pérou. Il est surtout célèbre pour avoir permis à son naturaliste, Charles Darwin, de formaliser sa théorie de l'évolution.
Le lieutenant François Thomas Tréhouart (1798-1873) dirige en 1835 et 1836, deux expéditions sur les côtes d'Islande et du Groenland dont le but est de retrouver la trace de la Lilloise commandée par Jules de Blosseville (1802-1833) et disparue depuis 1833.
L'expédition de 1838-1840 a pour destination les îles de l'Atlantique Nord et de la Scandinavie, y compris les îles Féroé, le Spitzberg et l'Islande. Le , la corvette La Recherche quitte le Havre en France à destination du nord de la Scandinavie. L'expédition est de nature purement scientifique ; Gaimard a invité le ministre Lars Levi Læstadius pour ses connaissances en botanique et en culture sami. L'entreprise revêt une dimension internationale. Gaimard ayant invité plusieurs autres savants européens de renom. L'exploration de l'Arctique dans les années 1870 marque un tournant dans l'histoire de la coopération scientifique internationale. La première preuve de cette coopération sera, en 1882, l'Année polaire internationale.
L'objectif de ce tour du monde est d'évaluer l'intérêt économique de la chasse à la baleine dans le nord du Pacifique. Mais c’est la protection des catholiques français du Pacifique qui restera le meilleur fait d’arme de Dupetit Thouars [6]
Ce voyage autour du monde longe l'Amérique du Sud, remonte la côte occidentale jusqu'en Californie, traverse le Pacifique, atteint Manille, la Chine, l'Inde, l'île Bourbon afin de revenir en France. Plus de 1 000 espèces nouvelles de plantes sont recueillies et de nombreuses observations géographiques et météorologiques sont effectuées.
Ce bâtiment explore les côtes Pacifiques de l'Amérique et étudie l'intérieur du Nicaragua et du Salvador. Lorsqu'éclate la première guerre de l'opium et est appelé à Singapour. Il participe à la prise d'Hong Kong.
Circumnavigation et voyage d'exploration au Pôle Sud et dans l’Océanie. Dumont d'Urville découvre la Terre-Adélie qu'il nomme d'après le prénom de sa femme, Adèle.
Partie de Hampton Roads le , l'expédition Wilkes embarque plusieurs savants dans les navires Vincennes, Peacock, le brick USS Porpoise et deux goélettes, Sea Gull et Flying Fish.
Elle fait escale à Madère, à Rio de Janeiro, en Argentine ; visite la Terre de Feu, le Chili, le Pérou, l'archipel des Tuamotu, les Samoa et la Nouvelle-Galles du Sud. De Sydney, en Australie, la flotte navigue dans l'océan antarctique à partir de et signale la découverte « d'un continent antarctique à l'ouest des îles Balleny » dont elle aperçoit la côte le .
Aux Fidji, en , deux marins, dont le neveu de Wilkes, sont tués à Malolo ainsi que 80 Fidjiens en représailles.
De à , un pendule est monté au sommet du Mauna Loa pour mesurer la gravité.
Sont ensuite explorés, en 1841, la côte ouest de l'Amérique du Nord y compris le détroit de Juan de Fuca, Puget Sound, le fleuve Columbia, la baie de San Francisco et la rivière Sacramento. L'expédition revient par les Philippines, l'archipel de Sulu, Bornéo, Singapour, la Polynésie et le Cap de Bonne-Espérance, pour atteindre New York le . Il s'agit la première circumnavigation terrestre financée par le gouvernement des États-Unis et la dernière par des voiliers. L'expédition était mal préparée et de cinq navires qui sont partis, seulement deux sont retournés au port. Les collections d'histoire naturelle ramenées sont très riches avec 50 000 spécimens de plantes (environ 10 000 espèces) et 4 000 spécimens d'animaux (la moitié étant de nouvelles espèces).
Ce voyage britannique, parrainé par la Royal Society, a pour objectif la découverte magnétique et géographique de l'Antarctique. L'expédition est préparée avec grand soin par James Clark Ross, déjà habitué dans l'Arctique à la navigation polaire. À bord des deux navires les équipages quittent le Royaume-Uni le , font escale et explorent les îles Kerguelen en 1840, puis gagnent la Tasmanie pour y faire construire un observatoire magnétique avant de rejoindre l'Antarctique et d'y mener un travail de reconnaissance cartographique remarquable. Le mont Erebus, la mer de Ross sont notamment découverts durant ce périple. Mais après trois tentatives, Ross doit admettre que le pôle magnétique se situe à l'intérieur des terres et qu'il ne pourra pas l'atteindre. Suivant les traces de son oncle John Ross, il réalise les premiers sondages à grande profondeur, jusqu'à 4 800 m (2677 fathoms), au moyen de cordages. Malheureusement, les spécimens biologiques récoltés, que Ross ne saura traiter à temps, se décomposeront et seront perdus définitivement[7].
Cette mission explore la mer de Chine méridionale et le golfe du Bengale.
C'est un voyage d'étude de la grande barrière de corail et du nord de l'Australie.
L’expédition Franklin est une expédition maritime et polaire britannique qui avait pour but de réussir la première traversée du passage du Nord-Ouest et l'exploration de l'Arctique. Commandée par le capitaine John Franklin, elle quitte l'Angleterre en 1845 sur les bombardes HMS Erebus et HMS Terror, traverse l'Atlantique, remonte la mer de Baffin (entre le Groenland et la terre de Baffin), s'engage dans le détroit de Lancaster. L'expédition est vue pour la dernière fois par des Européens, au début d'août 1845, lorsque les capitaines Dannett et Robert Martin des baleiniers Prince of Wales et Enterpriserencontrent l’Erebus et le Terror en mer de Baffin, qui attendaient de bonnes conditions pour traverser le détroit de Lancaster. Franklin et ses hommes passent l'hiver 1845-1846 sur l'île Beechey. En 1846, l’Erebus et le Terror quittent l'île Beechey et naviguent vers le sud du détroit de Peel vers l'île du Roi-Guillaume. Les navires restent piégés dans les glaces au large de l'île du Roi-Guillaume en septembre 1846 et ne demeurent plus navigables. D'après une note datée du 25 avril 1848 et laissée sur l'île par Fitzjames et Crozier, Franklin meurt le 11 juin 1847 et l'équipage hiverne sur l'île du Roi-Guillaume en 1846-1847 et 1847-1848. Les survivants prévoient de partir à pied le 26 avril 1848 vers la rivière Back dans l'actuel Nunavut au Canada. Neuf officiers et quinze hommes sont déjà morts et le reste meurt en route, la plupart sur l'île et 30 ou 40 autres sur la côte nord du continent, à des centaines de kilomètres des signes les plus proches de la civilisation occidentale.
Expédition cartographique dans le Pacifique et sur les côtes du District du Columbia et de l'Oregon Country à la suite du litige sur la frontière de l'Oregon.
Cette expédition étudie les côtes nord et nord-ouest de l'Australie. Le capitaine Stanley se suicide à Sydney en mars 1850.
Armée le , La Capricieuse reçoit, en , l'ordre de rallier la station d'Indochine ; elle passe par Teneriffe, Montevideo, le cap Horn et atteint Conceptión le . Elle y mouille auprès de la Sérieuse à bord de laquelle sont transbordés les 150 gardes-mobiles qu'elle aurait dû transporter à San Francisco. Sa traversée du Pacifique va être marquée par des mouillages successifs aux îles Gambier et aux Marquises en novembre, puis à Papeete et à Ualan aux îles Carolines pour y déterminer un méridien astronomique destiné aux futurs voyages dans le Pacifique. La Capricieuse repart ensuite pour Guam, Macao et Manille où elle mouille en . Au mois de juin elle remonte jusqu'à Shanghai, puis elle regagne Manille en décembre et entreprend ensuite une nouvelle campagne le long des côtes d'Indochine. Elle atteint Singapour en et, en juillet-, elle sillonne les mers de Corée et du Japon (alors très peu connues) et les côtes du Kamtchatka, pour compléter des blancs laissés sur les cartes depuis l'expédition Lapérouse. Accompagnée du Cassini, elle prend la direction de Batavia, puis revient vers les Philippines en passant par les Moluques, reconnaissant au passage les côtes de Mindanao. Pendant la fin de l'année 1852 la Capricieuse recommence l'expédition de l'année précédente le long des côtes de Chine, mais au cours de l'année 1853, elle se borne à effectuer deux missions à Wampoa. Ayant reçu l'ordre de revenir en France via la Réunion et le cap de Bonne-Espérance, elle lève l'ancre le 1er septembre et arrive à Toulon en .
L'expédition de la Capricieuse est la dernière circumnavigation de l'histoire de la marine à voiles française.
Cette frégate suédoise rapporte une riche collection d'histoire naturelle. Il contribue à la capture de Manuel Briones, un brigand qui s'était emparé d'un baleinier américain, le George Howland et qui semait la terreur sur les côtes de l'Équateur.
Les côtes de l'Australie sont étudiées ainsi que les îles Fidji, poursuivant ainsi la mission de l’HMS Rattlesnake. À la suite de désaccords avec le capitaine, le naturaliste MacGillivray débarque à Sydney en .
Ce voyage américain explore les côtes du Japon, de Chine, de Sibérie et du Kamtchatka avant de passer le cap de Bonne-Espérance et de revenir aux États-Unis. Le Porpoise coule à cause d'un typhon en 1854.
L'empereur d'Autriche organise cette expédition scientifique destinée à montrer la puissance de la couronne. La frégate SMS Novara part de Trieste en et, après avoir passé le cap de Bonne-Espérance, atteint les Philippines, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et retourne par le cap Horn et les Açores à Trieste en . Quatorze des quarante-quatre canons avaient été laissés à terre, pour faire plus de place pour les collections scientifiques.
Voyage océanographique d'étude pour la pose d'un câble télégraphique sous-marin en Atlantique Nord.
C'est un voyage autour du monde organisé par l'Italie qui fait d'importantes observations scientifiques en Amérique du Sud. Le but du voyage est d'également d'établir des relations diplomatiques avec la Chine et le Japon, sans grand succès.
Cette expédition part de Sydney en et explore de nombreuses îles du Pacifique. L'un des objectifs est de punir les habitants des îles Tanna pour avoir maltraité un missionnaire.
Deux voyages d'exploration océanographique de l'Atlantique et de la mer Méditerranée.
Grand tour du monde durant lequel sont parcourus 68 000 milles nautiques (125 936 km), ce voyage est organisé par la Royal Society en collaboration avec l'université d'Édimbourg. C'est C.W. Thomson qui dirige une importante équipe scientifique.
Ce voyage autour du monde est organisé par le département de la Marine impériale allemande, afin d'étudier les sols marins de l'Atlantique Sud, les grands courants de l'équateur et autour de la Nouvelle-Guinée. Un autre objet est d'étudier le transit de Vénus en se basant aux îles Kerguelen ( - ) et à l'île Maurice. La SMS Gazelle quitte Kiel le et elle est de retour le . Elle passe par les côtes de l'Afrique de l'Ouest et le cap de Bonne-Espérance, puis stationne plusieurs mois aux îles Kerguelen, ensuite elle traverse les mers du Sud, vers l'Océanie, puis passe le détroit de Magellan et remonte l'océan Atlantique par les Açores, pour rentrer ensuite à Kiel.
Cette expédition britannique dans l'Arctique cherche à établir le pôle nord géographique et magnétique.
L'expédition Jeannette, officiellement US Arctic Expedition, est une expédition commandée par George Washington De Long entre 1879 et 1881 sur l'USS Jeannette.
Le but de la mission de De Long est d'être le premier à atteindre le pôle Nord par l'océan Pacifique et le détroit de Béringen se basant sur le principe qu'un courant tempéré, le Kuroshio, coule vers le nord dans le détroit, fournissant ainsi une porte d'entrée vers une mer libre du pôle. Cette théorie s'avère illusoire : le navire de l'expédition, la Jeannette et ses trente-trois membres d'équipage, sont piégés par la glace et dérive pendant près de deux ans avant d'être écrasé par la pression des glaces et coulé au nord de la côte sibérienne. De Long mène alors ses hommes dans un périple périlleux sur la banquise. Au cours de ce voyage, et après séparation de l'équipe en trois groupes durant une tempête, De Long et vingt de ses compagnons trouvent la mort.
Plusieurs expéditions sont conduites dans la mer de Béring dont celle de 1881, à bord du Thomas Corwin. Il s'agit de retrouver la Jeannette qui a disparu ainsi que deux navires-baleiniers.
Le bâtiment de la marine française La Romanche emmène l'expédition pluridisciplinaire française de la Mission scientifique du Cap Horn.
Ce vaisseau qui appartient à la Commission de la pêche des États-Unis, réalise de nombreuses expéditions scientifiques sous la direction d'Alexander Emanuel Agassiz (1835-1910). Si l'inventaire et l'étude des réserves halieutiques du Pacifique sont le but premier, de nombreuses autres observations sont réalisées notamment par Townsend et d'autres scientifiques.
L’expédition Fram est une expédition maritime menée dans l'océan Arctique par le Norvégien Fridtjof Nansen à bord du navire Fram entre 1893 et 1896. Nansen et son équipage ont tenté d'atteindre le pôle Nord en utilisant la dérive de la banquise créée par le courant marin de l'océan Arctique.
La découverte des restes de la Jeannette au Groenland conduit certains scientifiques à formuler l'hypothèse de l'existence d'un courant marin transpolaire qui entraîne une dérive de la banquise. Nansen reprend cette théorie à son compte et se lance dans la construction d'un navire capable de résister à la pression des glaces pour lui permettre de se laisser porter par la banquise. Fridtjof Nansen, qui vient d'achever la première traversée du Groenland à ski, n'est pas un novice des expéditions polaires. Avec l'architecte naval Colin Archer, il conçoit le Fram dont la spécificité réside dans une coque arrondie lui permettant d'être soulevé par la glace plutôt qu'écrasé.
Adrien de Gerlache (1866-1934) acquiert le Patria en 1896 et le renomme alors Belgica. Il quitte Anvers le et passe l'hiver en Antarctique avant de regagner la Belgique le .
Le projet de cette expédition à destination des régions antarctiques ne rencontre pas un grand succès auprès du public allemand, la souscription lancée par George von Neumayer (1826-1909) ne permettant l'affrètement que d'un seul vaisseau au lieu des deux prévus. Cette expédition allemande part de Hambourg le et gagne rapidement le cap de Bonne-Espérance. Là commence le véritable objectif de leur voyage : l'étude des eaux profondes. Le vaisseau gagne la banquise antarctique et redécouvre l'île Bouvet avant de faire relâche aux îles Kerguelen. Pour la première fois, la preuve de grandes profondeurs existant dans cette région est apportée par les travaux de sondage. Le Valdivia gagne alors l'océan Indien et étudie particulièrement la côte de Sumatra avant de regagner son port d'origine le .
Expédition en Antarctique.
Expédition en Antarctique.