Naissance | |
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Nom de naissance |
André Strauss |
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Formation |
Université d'État de l'Ohio (doctorat) (jusqu'en ) |
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Genre artistique |
poésie, essai |
Distinctions | Liste détaillée Bourse Guggenheim () Prix Pierre-de-Régnier () Prix Femina Vacaresco () Prix Johann Peter Hebel () Grand prix de poésie de la SGDL () Grand prix de poésie de l'Académie française () Prix littéraire Elisabeth-Langgässer () Prix de l'Amitié judéo-chrétienne de France () Prix Goncourt de la poésie () Grand prix national de la poésie |
Archives conservées par |
La Lune d'hiver (1970) |
Claude Vigée, nom de plume d'André Strauss[2], né le à Bischwiller (Bas-Rhin) et mort le à Paris, est un poète français, juif et alsacien. Son choix du nom Vigée renvoie, selon l'interprétation qu'il en donne, à « Vie j’ai »[3].
Claude Vigée naît dans une famille juive alsacienne dans laquelle est pratiqué le dialecte alsacien[4], tandis qu'il apprend le français à l'école[5]. Il parle également le judéo-alsacien, ce qui lui fait dire qu'il est « un Juif alsacien, donc doublement juif et doublement alsacien »[6].
Il prépare le baccalauréat au lycée Fustel-de-Coulanges de Strasbourg, puis s'inscrit à l'université, mais ses études sont interrompues par la Seconde Guerre mondiale et l'évacuation des populations des territoires annexés. Il trouve d'abord refuge, à Toulouse, de 1940 à 1942, où il reprend ses études de médecine et rejoint l'Armée juive, un groupe de résistance toulousain.
Il publie ses premiers poèmes dans la revue Poésie 1942 de Pierre Seghers, sous le nom de Claude Vigée, pseudonyme qu'il adopte comme patronyme après la guerre. Il s'exile, avec sa mère, aux États-Unis au début 1943. Il y poursuit ses études, obtenant un doctorat de langue et littérature romane de l'université de l'Ohio à Colombus, se marie en 1947 avec Evelyne Meyer avec qui il a deux enfants, et enseigne la littérature française et comparée, notamment à l'université Brandeis, près de Boston, dont il dirige le département de français jusqu'en 1959.
Il s'installe ensuite en Israël, en 1960, et obtient un poste de professeur de littérature française et comparée à l'université hébraïque de Jérusalem qu'il occupe jusqu'à sa retraite en 1983. Il revient en France en 2001.
Claude Vigée meurt à Paris le , à l’âge de 99 ans[7]. Le mardi 6 octobre 2020, il est enterré au cimetière juif de Bischwiller[8], sa ville natale. À cause de la pandémie de Covid-19, il n'y a qu'environ soixante-dix personnes – religieux, proches, amis et sympathisants – à assister à la mise en terre.
Poète qui écrit en français et en alsacien, traducteur, essayiste, Claude Vigée compose dès 1940 des œuvres empreintes d'une grande spiritualité et d'une grande générosité. Sa poésie exprime « la singularité du drame existentiel, en rompant la fatalité tragique », comme le dit Anne Mounic[9].
Le premier livre de poèmes de Claude Vigée, La Lutte avec l'ange, paraît en 1950. On y lit, dans le poème « Trois nocturnes », le vers : « Nous sommes devenus complices du hasard ».
Ce recueil sera suivi en 1954 de La Corne du Grand Pardon, en 1957, de L'Été indien, et en 1962, Le Poème du retour.
Il publie en 1970 La Lune d'hiver, textes autobiographiques en prose écrits entre 1939 et 1961, puis en 1972, Le Soleil sous la mer : dix chants pour presque vivre, qui reprend l'intégralité des poèmes déjà édités (1939-1971). Il publie des textes autobiographiques, en 1994 et 1995, Un panier de houblon (Jean-Claude Lattès). Une anthologie de ses poèmes est publiée dans la collection Poètes d'aujourd'hui (éditions Seghers, 1978). De nouveaux textes, Le Passage du vivant, Dans le creuset du vent, Danser vers l’abîme, Être poète pour que les hommes vivent sont régulièrement publiés.
Il reçoit la distinction alsacienne, le Grand Bretzel d'or, en 1993, le grand prix de poésie de l'Académie française, en 1996, et le grand prix national de la poésie, en 2013. En 2008, Mon heure sur la terre, qui reprend l'intégralité de ses poèmes publiés, est récompensé par le prix Goncourt de la poésie.
Claude Vigée s'est toujours soucié de la paix entre les cultures et dans cette perspective, a publié un poème sur la guerre du Liban intitulé La Voix des jeunes soldats morts, dans une anthologie de poèmes pacifistes juifs et arabes.
En 2006, Claude Vigée prononce une conférence de Carême à la cathédrale Notre-Dame de Paris[11].