De Dion-Bouton

De Dion-Bouton
logo de De Dion-Bouton
Emblème de radiateur (1908-1916).
illustration de De Dion-Bouton

Création 1883
Disparition 1968
Fondateurs Jules-Albert de Dion
Siège social Puteaux
Drapeau de la France France
Activité Automobile
Produits AutomobileVoir et modifier les données sur Wikidata
De Dion-Bouton au Salon de Paris en 1901.
Georges Bouton.
Charles-Armand Trépardoux.
Vis-à-vis De Dion-Bouton type G.
De Dion-Bouton type K1[1] de 1902.
De Dion-Bouton Type N (1903).
De Dion-Bouton Type W (1903). Le type W est reconnaissable aux roues avant à 10 rayons et aux roues arrière à 12 rayons. Le moteur bicylindre de 1400 cm³ produisait 10 ch.
La De Dion-Bouton GP de 1908.
Moteur à essence, 1908.

De Dion-Bouton est un constructeur français d'automobiles de qualité, d'autorails et de moteurs de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle fondé en 1883 par Jules-Albert de Dion, Georges Bouton et Charles-Armand Trépardoux.

Dion sur le tricycle à vapeur et Trépardoux, en 1883 lors de la création de la société.
Le « Dog-car » quadricycle à vapeur de 1885.

La société "Trépardoux et Cie, ingénieurs-constructeurs"[2] (Le nom vient du fait que seul Trépardoux a complété un diplôme d'ingénieur) est fondée en 1883 par le nantais Jules-Albert de Dion (dit par courtoisie « le marquis de Dion »)[3],[4], le fabricant de jouets scientifiques parisien Georges Bouton[5] et son beau-frère Charles-Armand Trépardoux (originaire d'Évaux-les-Bains, dans la Creuse), est à l'origine de l'essor de l'automobile. L'entreprise s'implanta rapidement à Puteaux en 1884 au quai National, renommé plus récemment quai De Dion-Bouton et au rond-point de la Défense.
En 1887 la société est rebaptisée De Dion, Bouton & Trépardoux. Lorsque le comte a annoncé son intention de se passer complètement de la vapeur à l'avenir, il y a eu une dispute avec Trépardoux, qui considérait le moteur à combustion interne comme suffisamment peu fiable pour tout le reste.
En 1893, il y eut une scission de la colère qui, selon certaines sources, était si grave que le comte alors non seulement effaça le portrait de Trépardoux des clichés de tous les documents d'impression, mais même les plus anciens dans les archives, sur les images d'usine et sur les plaques de laiton sur les machines et a fait enlever les raisons sociales De Dion, Bouton & Trépardoux. La marque est désormais appelée De Dion-Bouton.

Charles-Armand Trépardoux meurt en 1920; Georges Bouton meurt en 1938 ; Jules-Albert de Dion en 1946.

Véhicules routiers

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Le comte De Dion dans une calèche tirée par un tracteur à vapeur De Dion-Bouton entre Paris-Rouen en 1894
Quadricycle à vapeur De Dion-Bouton et Trépardoux 1887

Les premiers véhicules De Dion-Bouton et Trépardoux sont à vapeur, le tricycle de 1883 est suivi un an plus tard par le premier tracteur routier pour semi-remorque[6]. En 1894, le comte de Dion fait sensation en s'installant à l'arrière d'une calèche tirée par l'un de ses tracteurs entre Paris et Rouen. Les quadricycles, chariots, tracteurs et omnibus à vapeur sont fabriqués jusqu'en 1904[7].

En 1895, l'entreprise De Dion-Bouton s'intéressa aux moteurs à essence, avec l'installation d'un monocylindre à grande vitesse de rotation (grâce au distributeur de Carli et Basset) équipé de l'un des premiers allumages électriques sur un tricycle et en 1899, sur le vis-à-vis appelé la petite voiture. Celle-ci avait une suspension innovante à pont De Dion inventée par la firme en 1893[8]. Ensuite, ce système célèbre sera utilisé par de nombreux constructeurs. Le Vis-à-vis est la première automobile fabriquée en grand nombre avec 2 970 exemplaires sortis jusqu'en 1902.

Affiche De Dion-Bouton de 1898
Tricycle De Dion Bouton 2.25 CV 1899

Premier constructeur à fabriquer entièrement ses voitures, De Dion-Bouton est aussi un fournisseur de moteurs pour plus de cinquante marques dont Delage, Latil et Renault. Le 2.25 CV s’illustre dans l'Empire russe en 1899 grâce au concessionnaire Louis Mazy.

En 1900, De Dion-Bouton est le plus grand fabricant d'automobiles du monde. La société produit quatre cents voitures et trois mille deux cents moteurs cette année-là. Ces chiffres de production sont dépassés en France avant la Première Guerre mondiale par ceux de Panhard & Levassor après Renault, Peugeot, Darracq et Berliet[9].

Comme Michelin à qui elle vend le brevet du fameux Guide au début du vingtième siècle, De Dion-Bouton publie des cartes routières, activité qui débute en 1900 et qui est cédée à l'imprimeur Vermot en 1908[10].

En 1902, la marque lance la Populaire — type K1 ou K2[11] — à moteur avant en deux places 6 CV ou quatre places 8 CV. Un bloc à bicylindres apparaît en 1903 suivi un an plus tard par un quatre cylindres.

Vedette du cortège de la Mi-Carême au Carnaval de Paris 1903 pour la rive droite : la « Reine des Reines » Marie Missiaux défile montée sur « Le Triomphe[12] », un char automobile électrique De Dion-Bouton. Au sommet d'un des mâts surmontant le char un panneau porte en grand l'inscription : Automobiles De Dion-Bouton. Des automobiles de prestige, décorées, précèdent et suivent ce char[13].

En 1903, un modèle De Dion-Bouton avec banquette, appartenant à l'homme d'affaires Ucal-Henri Dandurand, fut le premier véhicule à moteur immatriculé au Québec sous le numéro Q1 peint sur l'arrière par son propriétaire.

En 1904, production de la type V.

En 1905, des modèles 8 CV et 9 CV sont lancés tandis que le châssis tubulaire est abandonné[11]. À partir de cette année-là, De Dion-Bouton s'oriente peu à peu vers les voitures luxueuses avec les lancements de limousines de 12 à 35 CV.

En 1908, la marque construit trois traîneaux à moteur pour l'expédition en Antarctique de Jean-Baptiste Charcot.

La même année, pour le cortège de la Mi-Carême à Paris, De Dion-Bouton s'associe aux pneumatiques Michelin pour faire défiler un char monumental de Bibendum et de Dion Bouton[14].

Au Salon de Turin 1910, le type CJ de 6,1 litres est la première automobile vendue avec un moteur V8, le De Dion-Bouton V8[7]. L'année 1913 marque la fin du monocylindre[11].

Pendant la Première Guerre mondiale, De Dion-Bouton produit pour l'armée française des obus, des véhicules et des moteurs d'avion en V, Farman étant client dès 1911.

La paix revenue, la marque reprend la fabrication de limousines incluant un modèle à moteur V8 remplacé par un huit cylindres en ligne à la fin des années 1920.

Cependant, De Dion-Bouton ne sait pas élargir sa clientèle et se replie sur la vente d'utilitaires.

Durement touchée par les conséquences de la crise de 1929, elle abandonne la production d'automobiles de tourisme en 1932. Elle poursuit cependant celle d'autobus et de balayeuses-arroseuses jusqu'en 1953 ainsi que de bicyclettes pendant encore une dizaine d'années avant d'être acquise par une petite entreprise berrichonne. Rachetée par l'importateur de Rover, elle construit un camion de pompier De Dion-Bouton en 1968.

L'autocanon

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Autocanon De Dion-Bouton en position de tir.

En 1910, il y eut un véhicule qui avait reçu un Canon de 75 Modèle 1897 pour une plus grande mobilité, il y eut une version 1913 pour tirer contre les aéronefs, ballons captifs à l'époque. Ses caractéristiques :

  • 5,6 tonnes ;
  • 15 km/h sur route ;
  • tir de 0 à 70° en hauteur avec un frein modifié ;
  • rotation entre 0 et 240° ;
  • un tir toutes les quatre secondes ;
  • mise en place en deux minutes (terrain favorable) ;
  • douze servants.

Les premiers exemplaires furent affectés à la défense du G.Q.G.

Dans la culture populaire

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De Dion-Bouton est le premier constructeur automobile à s'imposer dans le secteur ferroviaire avec les Autorails De Dion-Bouton.

Entre 1900 et la Première Guerre mondiale, des moteurs à vapeur pour des autorails sont construits pour des entreprises étrangères, comme la hongroise Ganz, ainsi que des moteurs à essence pour les automotrices pétroléo-électriques des Chemins de fer unis d'Arad à Csanad (ACsEV) en Hongrie[16].

Après la guerre de 1914-1918, l'entreprise devint un constructeur ferroviaire à part entière puisque de 1923 à 1948 De Dion-Bouton fut le principal constructeur français d'autorails à voie métrique avec deux-cent-cinquante véhicules pour les réseaux secondaires essentiellement français.

Ces autorails étaient destinés à permettre l'évolution de ces réseaux dont les trains à vapeur étaient trop lents et trop coûteux, et à faire face à la concurrence de l'automobile alors en plein développement.

Aujourd'hui, certains autorails De Dion-Bouton sont préservés par des chemins de fer touristiques.

Liste des autorails préservés

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Liste non exhaustive.

Voie métrique :

  • JM-4 (1932) CdN no 11 - AMTUIR — restauré — présenté au MTVS
  • OC1 (1937) CdN, RB no 15 — CFBS — en attente de restauration
  • OC1 (1937) CdN, RB no 16 — ACFCdN — en attente de restauration
  • OC2 (1946) RB n°X202 — ACFCdN — en attente de restauration
  • OC2 (1946) RB n°X205 — SABA — restauré
  • OC2 (1946) RB n°X206 — CFBR — en attente de restauration
  • ND no 201 — CFA Allier — en cours de reconstruction
  • ND no 202 — MTVS — en cours de restauration
  • ND no 204 — VFV — en attente de restauration
  • ND no 206 — CFA Allier — en cours de restauration
  • ND no 207 — Chemin de fer du Vivarais — en attente de restauration
Autorail M-102 et remorque R-51 à voie normale des Chemins de fer de l'Hérault entre 1966 et 1968.

Identité visuelle

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Notes et références

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  1. « K1 ; La locomotion Deuxième Année. 1902. (Livraisons 14 à 65). N°14. 4 janvier 1902 - N°65. 27 décembre 1902 p.22 » (consulté le )
  2. WR, « La légende De Dion Bouton », sur masculin.com, (consulté le ).
  3. Une branche de la famille de Dion fut titré marquis de Malfiance en 1787, mais ce titre et cette branche sont éteints avec le bénéficiaire décédé sans postérité. La branche à laquelle appartenait Jules-Albert de Dion fut titrée baron de Wandonne en 1761 voir : Bulletin de la Société héraldique et généalogique de France, 1882, page 39.
  4. André de Royer Saint-Micaud, Y a-t-il une noblesse française ?, le "Gotha français, 1899, page 88.
  5. Né le 22 novembre 1847 à Montmartre, et décédé en octobre 1938 à 91 ans. Il débute dans la vie comme simple ouvrier mécanicien. Dit "Le Petit Père Bouton" par ses employés, il est fait chevalier de la Légion d'honneur en 1901. Il invente le distributeur d'allumage -mieux connu sous le nom de "delco", d'où la motorisation à grande vitesse-, les cardans transversaux permettant les roues indépendantes, l'embrayage à disque unique, le graissage sous pression, ainsi que le premier moteur 8 cylindres en V - L'Automobile sur la Côte d'Azur, novembre 1938, p.29, nécrologie par Louis Bonneville.
  6. Peter J.Davies, L'encyclopédie mondiale des camions, éditions Manise.
  7. a et b George N. Georgano, Les voitures françaises de 1886 à 1930, éditions Gründ.
  8. L'Automobile Magazine no 454, avril 1984.
  9. Daniel Cabart et Claude Rouxel, Delage. La belle voiture française, éditions E.T.A.I.
  10. (fr) Carte routières anciennes de De Dion-Bouton
  11. a b et c Patrick Lesueur, Toutes les voitures françaises de A à Z, éditions E.P.A.
  12. a et b Collection Jules Beau - Photographie sportive, volume 20, année 1903, Bibliothèque nationale de France. Le nom du char automobile électrique de la Reine des Reines de Paris 1903 pour la rive droite est indiqué dans La Mi-Carême, article paru dans le journal L'Aurore du 16 mars 1903, page 2, 2e colonne. Voir l'article reproduit sur la base Commons. Ce char n'est pas le seul char automobile qui défile en 1903. Le 31 mai de la même année on voit un char automobile qui défile à Roubaix.
  13. G. Etchépérestou La Reine des Reines en automobile, Le Journal amusant, 28 février 1903, page 14, 3e colonne. Voir l'article reproduit sur la base Commons.
  14. Voir une carte postale figurant le char de Bibendum et de Dion-Bouton défilant pour la Mi-Carême 1908 à Paris.
  15. « De Dion-Bouton Tricycle; L'automobile théorique et pratique : traité élémentaire de locomotion à moteur mécanique / L. Baudry de Saunier » (consulté le ).
  16. Georges Mathieu, Le matériel moteur de la SNCF, Éditions La Vie du Rail.

Bibliographie

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Stand De Dion-Bouton au Salon de l'Automobile de Paris en 1905.
Voiture de livraison De Dion-Bouton (1902).
  • Article L'usine de Dion-Bouton à Puteaux, Les Sports modernes : {Paris-illustré}, , p.10-14 (par Frantz Reichel).
  • Souvenirs d'un précurseur, article de Jules-Albert de Dion dans Le Monde illustré du .
  • Georges Bouton, précurseur de l'automobile, article d'Ernest Laut dans Le Monde Illustré du .
  • Jean Fondin, Hauts-de-Seine berceau de l'automobile, éditions E.T.A.I./Colline de l'Automobile, 1992 (ISBN 2-7268-8116-5)
  • René Ville, De Dion-Bouton en confirmations, Édité par l'Amicale De Dion-Bouton, 2003.
  • René Ville, De Dion-Bouton, en témoignages et confidences, Édité par l'Amicale De Dion-Bouton.
  • Jean-Claude Riffaud, « les automotrices Tartary et De Dion-Bouton », article publié dans la revue Magazine des tramways à vapeur et des secondaires, no 21 de 1982 (ISSN 0150-116X)
  • Jacques Chapuis, « les autorails De Dion-Bouton », article publié dans la revue Chemins de fer régionaux et urbains, n° 199 de 1987, publiée par la FACS.

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Articles connexes

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Liens externes

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