Attaché militaire | |
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Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Friedrich Adam Julius von Bernhardi |
Nationalités |
allemande (à partir du ) prussienne |
Formation | |
Activités |
Militaire ( - |
Père | |
Mère |
Charlotte von Krusenstern (d) |
Das Heerwesen (d) |
Friedrich von Bernhardi est un militaire prussien, né le à Saint-Pétersbourg (Empire russe), mort le à Kunnersdorf près de Hirschberg (en province de Basse-Silésie), auteur de plusieurs essais de théorie militaire très remarqués à la veille de la Première Guerre mondiale. Pendant cette guerre, il est nommé General der Kavallerie et commande une grande unité équivalant à un corps d'armée.
Friedrich von Bernhardi naît en 1849 dans une famille de noblesse germano-balte d'Estonie, alors province de l'Empire russe, qui a conservé des liens étroits avec l'Allemagne. Son grand-père paternel, Ferdinand Bernhardi, avait épousé Sophie Tieck, femme de lettres et sœur du poète allemand Ludwig Tieck. Son père, Theodor von Bernhardi, est historien et diplomate. Sa mère est la fille aînée de Johann Adam von Krusenstern, amiral de la marine impériale russe. Dès 1851, sa famille choisit de s'installer en Allemagne sur le domaine de Kunnersdorf, en Silésie.
Il s'enrôle dans l'armée prussienne, dans le 14e régiment de hussards. Il prend part à la guerre franco-allemande de 1870-1871, où il est décoré de la croix de fer de 2e classe et défile à la tête de la parade de la victoire sous l'Arc de triomphe de Paris.
De 1875 à 1878, il étudie à l'Académie de guerre. De 1879 à 1881, il sert à la section de topographie du Haut État-major. De 1882 à 1886, il dirige une mission topographique en Grèce. En 1886, il retourne en Allemagne comme premier officier d'état-major de la 15e division d'infanterie. De 1891 à 1894, il est attaché militaire en Suisse. Il commande ensuite le 20e régiment de dragons (de).
De 1898 à 1901, il travaille à la section historique du Haut État-major, où il est informé des préparatifs du plan Schlieffen, qui prévoit, en cas de guerre, l'invasion de la France à travers la Belgique, en violation de la neutralité belge.
En 1901, il est nommé commandant de la 31e brigade de cavalerie à Strasbourg et, en 1904, de la 7e division d'infanterie à Magdebourg. En 1907, il reçoit le commandement du 7e corps d'armée à Münster.
Il suit les leçons de son père, historien militaire, et celles d'un autre historien, Hans Delbrück. Il suit les controverses qui opposent les partisans de la « stratégie d'attrition » et de la « stratégie d'anéantissement ». Son premier ouvrage, publié sous l'anonymat en 1890, est une critique des théories de Delbrück, mais il se rapprochera de lui plus tard.
Le , il prend son congé pour se consacrer à son activité d'écrivain militaire. Il voyage autour du monde : en Égypte, en Extrême-Orient, aux États-Unis.
En 1912, il publie Vom heutigen Kriege (La Guerre d'aujourd'hui), titre emprunté à Clausewitz, et, cette même année, Deutschland und der nächste Krieg (L'Allemagne et la guerre prochaine). Ce dernier ouvrage connaît un succès rapide. En 1913, il en est à sa 6e édition en Allemagne, et il est traduit en anglais et en français. En 1914, il en est à sa 9e édition au Royaume-Uni.
Cependant, malgré le soutien de la Ligue pangermaniste, ses tirages restent modestes : 7 000 exemplaires au total en Allemagne de 1912 à 1914.
D'après Bernhardi, l'Allemagne n'a le choix qu'entre la puissance mondiale et le déclin. La voie de la puissance mondiale passe par trois conditions : abattre la puissance française, bâtir une union des États d'Europe centrale et obtenir de nouvelles colonies. Il déplore que l'Allemagne soit devenue récemment un peuple pacifique, et il affirme le caractère nécessaire de la guerre dans la perspective du « darwinisme social » d'Herbert Spencer.
Compte tenu des fonctions exercées par Bernhardi à l'état-major, une polémique s'est développée dès 1914, en France et au Royaume-Uni, pour savoir dans quelle mesure son livre exprimait les intentions des milieux dirigeants allemands et leur programme de guerre d'agression.
Lors de la mobilisation allemande de 1914, Bernhardi est rappelé au service et commande par intérim le 5e corps d'armée (de) (général Hermann von Strantz) qui combat au sein de la 5e armée en Lorraine française.
Le , il reçoit le commandement de la 49e division de réserve dans le secteur central du front russe, sur les rivières Iasselda et Chtchara.
Le , il est nommé à la tête du groupe qui porte son nom (Armeegruppe Bernhardi) dépendant du groupe d'armées von Linsingen. Cette unité, en position défensive sur les rivières Styr et Stokhid, comprend les corps suivants :
Pendant l'offensive Broussilov de l'été 1916, l'Armeegruppe Bernhardi parvient à résister à la poussée russe et à stabiliser le front dans les marais du Pripiat, ce qui vaut à Bernhardi la croix Pour le Mérite le . Le , son groupe d'unités devient le Generalkommando 55 (de), chargé de la défense du saillant de Kovel. Il y reste jusqu'à la signature de l'armistice du 15 décembre 1917 qui met fin aux hostilités entre les Empires centraux et le gouvernement bolchevik.
En , le Generalkommando 55 est transféré sur le front de l'Ouest. Il prend part aux opérations de la 6e armée, notamment à la bataille de la Lys, en . Bernhardi reçoit la croix de fer avec feuilles de chêne. Le corps Bernhardi comprend alors les unités suivantes :
En , le corps Bernhardi comprend les unités suivantes :
Après l'armistice du 11 novembre 1918, le Generalkommando 55 est démobilisé le et Bernhardi mis à la retraite.
Il reprend son travail de publications militaires. Dans Vom Kriege der Zukunft. Nach den Erfahrungen des Weltkrieges (La guerre de l'avenir d'après les enseignements de la Guerre mondiale), publié en 1920, il exprime ses idées sur la stratégie des prochaines guerres :
« Il faut rappeler en outre que, comme nous le voyons, toute guerre future devra être offensive si les pays concernés désirent préserver leur propre sol. Il en résulte que la stratégie présente de nos ennemis est déjà périmée. En effet, il est certain que les forteresses n'offrent plus de perspectives de défense. »
Il meurt en , dans sa propriété familiale de Kunnersdorf.