Signes | |
Vue générale de Signes. | |
Héraldique |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur |
Département | Var |
Arrondissement | Toulon |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération Sud Sainte Baume |
Maire Mandat |
Hélène Verduyn 2020-2026 |
Code postal | 83870 |
Code commune | 83127 |
Démographie | |
Gentilé | Signois[1] |
Population municipale |
3 059 hab. (2021 ) |
Densité | 23 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 43° 17′ 32″ nord, 5° 51′ 48″ est |
Altitude | Min. 271 m Max. 1 148 m |
Superficie | 133,1 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Signes (ville isolée) |
Aire d'attraction | Marseille - Aix-en-Provence (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Saint-Cyr-sur-Mer |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://signes.fr |
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Signes est une commune française située dans le département du Var dont elle est la plus étendue, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Située au pied du massif de la Sainte-Baume, Signes est membre de la communauté d'agglomération Sud Sainte Baume.
Signes se nomme Signo en provençal[2] (Sinha selon la graphie occitane classique).
Les habitants de Signes sont les Signois.
Signes se situe dans une petite plaine aux riches cultures, encadrée de hautes collines et montagnes couvertes de garrigue et de forêts, et traversée par le canal de Provence. Cette plaine est une formation karstique particulière et forme avec la plaine de Chibron à l'ouest, un double poljé.
Les hauteurs principales sont : au nord-ouest, le signal de la Sainte-Baume (1 148 m), le Mourre d'Agnis (919 m) ; au sud, le Pou de Veze (800 m) et la Limatte (811 m) sur le massif de Siou-Blanc.
La commune est située dans une zone de sismicité faible[3].
Second fleuve en importance du département du Var, le Gapeau prend sa source dans la plaine de Signes à 2 kilomètres à l'est du village.
Le ruisseau du Latay (pron. Lataï), qui descend des contreforts de la Sainte-Baume, contourne le village par l'ouest, puis traverse la plaine d'ouest en est pour se jeter dans le Gapeau à la sortie de la plaine. On doit noter qu'au confluent le Latay a derrière lui un parcours nettement plus long que le Gapeau, mais son débit trop faible et surtout irrégulier le classe affluent du Gapeau.
Le Raby est un ruisseau intermittent qui prend sa source à mi-hauteur du vallon de Lavène et traverse le village avant de se jeter dans le Latay
La commune de Signes est membre du Syndicat mixte du bassin versant du Gapeau (SMBVG), qui a pour missions l’entretien, la restauration et l’aménagement des rivières du bassin versant du Gapeau, l’amélioration de la qualité des eaux, l’entretien des ripisylves, la gestion et la prévention du risque inondation[4].
En 2010, le climat de la commune est de type climat méditerranéen franc, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[5]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat méditerranéen et est dans la région climatique Provence, Languedoc-Roussillon, caractérisée par une pluviométrie faible en été, un très bon ensoleillement (2 600 h/an), un été chaud (21,5 °C), un air très sec en été, sec en toutes saisons, des vents forts (fréquence de 40 à 50 % de vents > 5 m/s) et peu de brouillards[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 786 mm, avec 6,1 jours de précipitations en janvier et 1,9 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Le Castellet », sur la commune du Castellet à 12 km à vol d'oiseau[7], est de 13,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 689,7 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 37,1 °C, atteinte le ; la température minimale est de −11 °C, atteinte le [Note 1],[8],[9].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[10]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11].
La commune de Signes est traversée d'ouest en est par la route départementale 2 du Var, qui permet de rejoindre :
Deux embranchements complètent cette desserte :
Signes est desservi par :
(horaires scolaires, accès tous voyageurs)
Aucun horaire de bus durant la période de l'été (juillet et août) proposé par les deux Autorités Organisatrices des Transports (AOT) Zou ! 83 » (ex-Varlib) et Sud-Sainte-Baume.
8 arrêts se situent sur la Commune dont une gare routière avec deux quais.
Les gares ferroviaires les plus proches sont celles de Saint-Cyr-Les Lecques-La Cadière (à 22 km) et de La Ciotat (à 25 km) pour la direction de Marseille, et de Solliès-Pont (à 22 km) pour la direction de Nice.
L'aérodrome le plus proche est celui de Hyères-le-Palyvestre, à 40 km.
Au , Signes est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[12]. Elle appartient à l'unité urbaine de Signes[Note 2], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[13],[14]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Marseille - Aix-en-Provence, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[14]. Cette aire, qui regroupe 115 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[15],[16].
Le tableau ci-dessous présente l'occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).
Type d’occupation | Pourcentage | Superficie (en hectares) |
---|---|---|
Tissu urbain discontinu | 1,5 % | 200 |
Zones industrielles ou commerciales et installations publiques | 1,1 % | 142 |
Extraction de matériaux | 0,7 % | 94 |
Chantiers | 0,2 % | 25 |
Équipements sportifs et de loisirs | 0,05 % | 7 |
Vignobles | 0,9 % | 115 |
Vergers et petits fruits | 0,3 % | 34 |
Prairies et autres surfaces toujours en herbe | 0,4 % | 53 |
Systèmes culturaux et parcellaires complexes | 3,9 % | 524 |
Surfaces essentiellement agricoles interrompues par des espaces naturels importants | 0,4 % | 134 |
Forêts de feuillus | 50,2 % | 6699 |
Forêts de conifères | 4,7 % | 626 |
Forêts mélangées | 9,1 % | 1217 |
Pelouses et pâturages naturels | 2,1 % | 275 |
Végétation sclérophylle | 20,4 % | 2723 |
Forêt et végétation arbustive en mutation | 0,6 % | 86 |
Roches nues | 0,2 % | 28 |
Végétation clairsemée | 0,7 % | 354 |
Source : Corine Land Cover[17] |
L'occupation des sols montre une faible urbanisation du territoire ainsi qu'une nette prédominance de la forêt sur les terres agricoles. La forêt occupe 69,0 % de la surface communale et est constituée majoritairement de feuillus. La végétation arbustive et/ou herbacée occupe 23,1 % de la surface communale et est constituée surtout de plantes sclérophylles. Les terres agricoles n'occupent que 5,9 % de la surface communale.
Les vestiges de fréquentation du territoire signois sont très anciens : chevaux paléolithiques trouvés dans la grotte de Mounoï ; fréquentation humaine remontant au néolithique (poterie, foyers, etc.) dans cette même grotte de Mounoï[18] ; sites datant de l’âge du bronze ou de l’âge du fer (divers oppidums, dont Château-Panier, la Vaucrette ; grotte gravée de la Bergerie des Maigres, etc.). Les vestiges romains sont aussi très nombreux (monument mouluré des Maulnes[19], tombes et villa à l'emplacement de l'actuel village, etc.).
La première mention du village de Signa date de 984 (cartulaire de Saint-Victor à Marseille) dans une donation faite par Pons, évêque de Marseille et fils de Guillaume, vicomte de la même ville, aux moines de Saint-Victor[20]. Trois villages existaient au Moyen Âge : Château-Vieux (Castrum Vetus), Signe-la-Blanche (Signa Blancqua) et Signes-Barrarenques (Signa de Barrarenquis). Le village fut une seigneurie des vicomtes de Marseille, de la famille de Signes, puis des évêques de Marseille du fait de Aymard Amiel qui acheta à Bertrand de Porcelet tout ce que ce dernier possédait à Signes. Les frères Geoffroy et Guigo de Signes rapportèrent de la Croisade des reliques de saint Jean Baptiste qui donnèrent au village et aux seigneurs de Signes un grand prestige au Moyen Âge. Sainte Delphine de Signes (Delphine de Sabran) aurait résidé dans le village, au no 28 de l'actuelle rue Louis-Lumière.
La mort de la reine Jeanne Ire ouvre une crise de succession à la tête du comté de Provence, les villes de l’Union d'Aix (1382-1387) soutenant Charles de Duras contre Louis Ier d'Anjou. La communauté de Signes avait choisi elle aussi le camp carliste, mais en 1383, le seigneur d’Ollioules et Évenos fait la conquête du village, qui se trouve de force dans le camp des Angevins[21].
Mgr Jean-Baptiste Cibo, évêque de Marseille, habitat Signes durant la plus grand partie de son épiscopat entre 1541 et 1550. Il est enterré dans l'église Saint Pierre de Signes[22].
Durant la seconde partie du 16ème siècle, Signes abrita l'une des principales communauté protestante de Basse-Provence. Une église dressée dotée d'une consistoire et d'un pasteur. Un pacte fut passé entre catholiques et protestants pour se partager la gestion municipale[23].
En 1590, le château fut occupé par les troupes du duc d’Épernon, il fut rasé ensuite par les habitants. En 1603, Frédéric Ragueneau, évêque de Marseille et seigneur de Signes, fut assassiné à coups de fusil dans sa résidence de la rue Saint-Jean (les habitants furent longtemps surnommés les « Estrangle évesque »)[24].
En 1707, un bataillon de soldats austro-savoyards envoyé par le duc de Savoie essuya une cuisante défaite infligée par les habitants eux-mêmes qui firent alors preuve d'un courage « patriotique » remarquable[réf. incomplète][25].
L'ancien terrain militaire de Chibron accueillit un camp d'internement sous le régime de Vichy où furent enfermés des prisonniers politiques de à [26].
Signes fut ensuite un haut-lieu de la Résistance en Provence pendant l'occupation allemande[27], comme en témoignent les stèles, plaques et tombes se trouvant alentour :
Aujourd'hui, Signes est un bourg en pleine expansion démographique et économique. Une vaste « zone d'entreprise » a été créée aux abords du circuit Paul-Ricard, mais sur le territoire de la commune (voir chapitre #Économie).
Le , Jean-Mathieu Michel, maire de la commune depuis 1983, surprend deux employés du bâtiment en train de décharger illégalement des gravats. Il leur demande de les recharger dans leur camion, ce qu'ils font. Mais quand le maire leur demande d'attendre la police municipale afin d'être verbalisés, le conducteur fait une manœuvre et percute ce dernier, qui mourra peu après[31],[32]. L'affaire est médiatisée nationalement[33] et fait réagir jusque dans les plus hautes sphères de l’État. Les drapeaux français de 134 communes du Var sont mis en berne[32]. Le président de la république, Emmanuel Macron, a salué « le dévouement inlassable de cet élu qui servait sa commune et ses habitants depuis plus de 40 ans et dont le dernier geste même traduisait le souci de son territoire et son implication à y faire respecter la loi pour le bien de tous » et a adressé « un courrier à la famille pour lui témoigner ses sincères condoléances »[32]. Le ministre de l'intérieur Christophe Castaner promet que « toute la vérité sera faite sur cet événement tragique ». Et le Président du Sénat, Gérard Larcher, se dit révolté. La commission des lois du Sénat lance une consultation des maires sur les violences auxquelles ils peuvent faire face[32]. Le , le parquet de Toulon ouvre une procédure pour homicide involontaire contre le conducteur, puisque l'absence de délit de fuite et l'audition des témoins laissent penser à un accident ; aucune charge n'est retenue contre le passager[32]. Les obsèques ont lieu en l'église Saint-Pierre de Signes le suivant, cérémonie à l'issue de laquelle Jacqueline Gourault lui décerne la Légion d'honneur à titre posthume.
Les armoiries de Signes se blasonnent ainsi[34] : |
Les registres de délibérations municipales de Signes, conservés aux archives départementales du Var, sont parmi les plus anciens de France. Ils datent de 1420. Les registres d'état civil sont eux aussi parmi les plus anciens que l'on connaisse, datés de bien avant l'ordonnance de Villers-Cotterêts (1539), puisqu'ils commencent en 1500.
Le premier tour des élections municipales s'est tenu le . Compte tenu de la taille de la commune (entre 2500 et 3500 habitants), 23 postes de conseillers municipaux étaient à pourvoir, le scrutin se faisant par liste entière (on ne peut faire ni adjonction, ni suppression, ni modification de l'ordre de présentation des candidats)[40]. Pour la commune de Signes, trois listes étaient en présence[41] :
Résultats[41] :
Ont obtenu :
Aucune liste n'ayant obtenu la majorité des voix, il devait être procédé à un second tour. L'épidémie de Covid-19 a provoqué le report de ce second tour, initialement prévu le , et finalement organisé le .
Au second tour, les trois listes du premier tour, ayant toutes trois obtenu plus de 10% des voix, se sont maintenues.
Résultats[41] :
Ont obtenu :
La liste Verduyn, arrivée en tête, obtient la moitié des sièges (ici 12), le reste (soit 11 sièges) étant réparti à la proportionnelle entre les trois listes[40]. Ce qui donne : 18 élus sur la liste Verduyn, 4 sur la liste Reichardt, et 1 sur la liste Menichini[42].
Madame Hélène Verduyn a été élue maire.
La commune fait partie du nouveau parc naturel régional de la Sainte-Baume, créé par décret du [43].
Signes dispose de deux stations d'épuration :
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[46]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[47].
En 2021, la commune comptait 3 059 habitants[Note 4], en évolution de +10,08 % par rapport à 2015 (Var : +4,45 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Établissements d'enseignements[50] :
Professionnels et établissements de santé :
Culte catholique, l’église Saint-Pierre, paroisse de Belgentier, diocèse de Fréjus-Toulon[54].
La commune abrite une importante zone d'activité développée par la Chambre de commerce et d'industrie du Var : le Parc d’Activités du Plateau de Signes, situé à l'ouest de la commune, à proximité immédiate du Circuit du Castellet. De grandes entreprises y sont installées : Coca-Cola, Oreca (haute technologie mécanique), American Vintage (textile),... et le Parc est en cours de développement[55].
Une source captée à Beaupré, sur la route de Méounes, produit une eau commercialisée depuis 1998 par la Société d'Exploitation des Sources de Signes (groupe Ogeu) sous le nom de marque « Beaupré »[56].
La confiserie Fouque, entreprise artisanale installée au village depuis 1864, fabrique et commercialise de mi-septembre au une gamme de nougats provençaux (blanc et noir) qu'elle expédie en France et à l'étranger[57].
L'église paroissiale Saint-Pierre romano-gothique date du XIIIe, avec des vestiges du XIe siècle (monument historique)[60], elle a été reconstruite au XVIIe siècle (gothique provençal) : elle est composée de trois nefs à voûtes gothiques, d'un robuste clocher à bossages et gargouilles. À remarquer : de belles boiseries du chœur, des tableaux des XVIIe-XVIIIe siècles (l'un d'entre eux pourrait être attribué à Parrocel), de belles orgues.
Au centre du village, rue Frédéric-Mistral, s'élève la chapelle médiévale Saint-Jean-Baptiste, construite pour abriter les reliques du saint rapportées de la première croisade. On y trouve de nombreux et pittoresques ex-votos, des objets de culte ou curieux (un fusil miraculeusement explosé, des enseignes de processions...). La cloche de la chapelle, datant de 1761, est classée monument historique au titre d'objet[61].
La place du marché est dominée par la tour de l'horloge, un campanile datant de 1444 avec de belles ferronneries. On trouve aussi sur cette place une fontaine datant de 1536 (monument historique[62]) censée protéger des sorcières (bassin octogonal, colonne centrale, sculptures symboliques...). C'est également dans une maison bordant cette place que le matériel cinématographique des frères Auguste et Louis Lumière fut caché lors de la Seconde Guerre mondiale. La cloche, qui date de 1549, est classée au titre d'objet[63].
Dans le village, on trouve des rues anciennes : rue Droite (l'ancienne rue des Juifs), rue Rompicul, rue des Fours, rue du Portail, traverse du Tombadou avec porches, passages voûtés...
Sur la place Saint-Jean, à côté d'une fontaine circulaire, s'élève un énorme platane datant de 1767[64],[65].
Autour du village :
Sur la colline de Châteauvieux, on trouve des traces d'un château et de l'ancien village (datant du XIIe siècle) avec la chapelle Notre-Dame-l'Éloignée (XIIIe siècle)[71].
De nombreux sites naturels méritent une visite : la vallée du Raby et sa cascade, la vallée du Latay et le Pont du Diable, la vallée du Gapeau, divers gouffres et avens, le sommet de la Sainte Baume,...).
Peu d'ouvrages concernent spécifiquement la commune, mais le principal reste l'ancien et un peu subjectif :
On pourra aussi feuilleter :
Et il est indispensable de consulter :
Recherches documentaires du service régional de l'inventaire :
Plusieurs ouvrages mettent en scène le village de Signes :