Nom de naissance | Louis Charles Bonaventure Alfred Bruneau |
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Naissance |
Ancien 5e arrondissement de Paris |
Décès |
(à 77 ans) 7e arrondissement de Paris |
Activité principale | compositeur, chef d'orchestre |
Activités annexes | violoncelliste, critique musical, inspecteur de l'instruction musicale |
Collaborations | Émile Zola |
Formation | Conservatoire de Paris |
Maîtres | Auguste-Joseph Franchomme, Augustin Savard, Jules Massenet |
Récompenses | Prix de Rome (1881) |
Distinctions honorifiques |
Légion d'honneur (1895) Académie des beaux-arts |
Louis Charles Bonaventure Alfred Bruneau, né à Paris 5e (ancien) au 24 boulevard de Strasbourg le et mort à Paris 7e au 166 rue de l'Université le , est un compositeur et chef d'orchestre français. Il joua un rôle déterminant pour introduire le réalisme sur la scène lyrique française, adaptant le naturalisme d'Émile Zola à la musique.
Alfred Bruneau naît le 3 mars 1857 à Paris[1] de Louis Bonaventure Alfred Bruneau et d'Anne Amélie Brelay.
Il entre au Conservatoire de Paris en 1873, où il étudie le violoncelle avec Auguste-Joseph Franchomme, l'harmonie avec Augustin Savard et la composition avec Jules Massenet. Il joue pour les concerts Pasdeloup et commence bientôt à composer, écrivant une cantate, Geneviève de Paris, qui lui a permis de remporter le second prix de Rome en 1881.
Alors domicilié chez son père au 31 rue Fortuny, il se marie le 18 mai 1886 avec Philippine Isabelle Cheilley (née à Neuilly le 16 septembre 1863) à la mairie du 16e arrondissement de Paris[2].
Il mène une carrière de critique musical au Gil Blas (1892-1895), puis au Figaro et au Matin.
En 1903 et 1904 il est le premier chef à l'Opéra-Comique.
En 1900 il est nommé membre du Conseil supérieur du Conservatoire de Paris, et en 1909 devient inspecteur de l'instruction musicale à la place d'Ernest Reyer.
Il fait des tournées en Russie, en Angleterre, en Espagne et aux Pays-Bas, au cours desquelles il dirige ses œuvres.
Après avoir vécu au 11 bis rue Viète dans le 17e arrondissement de Paris, au 122 rue de la Boëtie dans le 8e arrondissement et au 10 rue de la Pompe de 1910 à 1924, il réside toujours dans le 16e arrondissement de Paris mais au 27 rue Vital lorsqu'il décède dans une clinique au 166 rue de l'Université le 15 juin 1934.
En 1884, il fit jouer son Ouverture héroïque, suivie par la symphonie chorale Léda (1884) et le poème symphonique La Belle au bois dormant (1886) puis, en 1887, par son premier opéra, Kérim.
L'année suivante, Bruneau fit la connaissance d'Émile Zola ; les deux hommes entamèrent une amitié et une collaboration qui allaient durer près de quinze ans, jusqu'à la mort de l'écrivain. En 1891, Bruneau compose un opéra intitulé Le Rêve[3], inspiré du roman de Zola Le Rêve. Dans les années suivantes, Zola lui fournit le sujet de plusieurs ouvrages, tels que L'Attaque du moulin (1893), et écrira lui-même le livret de Messidor (1897) et de L'Ouragan (1901) ainsi que de L'Enfant roi (1905).
Parmi d'autres opéras influencés par Zola on peut citer le drame lyrique en un acte Lazare (1903, sur le poème éponyme représenté en 1896 à Londres puis en 1907 à Amsterdam, recréé en 1994 par Jacques Mercier) ; La faute de l'abbé Mouret, d'après Zola, "avec une importante musique de scène", donné pour la réouverture du Théâtre de l'Odéon en 1906[4] ; Naïs Micoulin (1907) ; Les Quatre Journées (1916).
Dans ses opéras Bruneau s'est également inspiré d'Andersen, (Le Jardin de Paris, 1923) et de Victor Hugo (Angelo, tyran de Padoue, 1928). Ses pièces pour orchestre révèlent l'influence de Richard Wagner.
Ses autres œuvres comprennent un Requiem (1888), des pièces instrumentales ainsi que de nombreuses mélodies dont les Lieds de France et Chansons à danser sur des poèmes de Catulle Mendès.
Son livre de souvenirs, À l'ombre d'un grand cœur (1931), évoque son amitié et sa collaboration fructueuse avec Émile Zola.
En 1911 Bruneau hérita de sa tante, Mme Palmyre Leblois, des domaine et logis de Villermat à Beaussais-Vitré (Deux-Sèvres), acquis en 1835 par sa belle-famille, où il aurait composé en buvant les infusions des feuilles d'un vieux tilleul ; il échangea ce bien en 1923 avec Alexandre Sabourin et Alcide Gilbert, fermiers de la famille depuis trois siècles.
Bruneau devient Chevalier de la Légion d'honneur en 1895, puis Officier en 1904 et enfin Commandeur en 1919[5], ainsi que Commandeur de l'ordre de Saint-Charles[5] et fut également élu en 1925 à l'Académie des beaux-arts où il succéda à Gabriel Fauré.