Le F-15SE est une évolution du F-15E, illustré ici pour l'exemple. | |
Constructeur | Boeing |
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Rôle | Chasseur d'attaque |
Statut | Programme abandonné |
Premier vol | [1] |
Coût unitaire | 100 millions de dollars (coût moyen prévu, en 2009)[2] |
Nombre construits | 1 démonstrateur[1] |
Dérivé de | McDonnell Douglas F-15E Strike Eagle |
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Le Boeing F-15SE Silent Eagle était une proposition de mise à jour par Boeing du chasseur d'attaque américain F-15E Strike Eagle, via l'utilisation de technologies de furtivité, comme l'emport d'armement à l'intérieur de soutes et l'emploi de matériaux absorbant les ondes radar.
Le , Boeing présenta pour la première fois le démonstrateur F-15SE. Cet appareil était conçu pour employer des technologies de chasseurs de cinquième génération, comme les matériaux absorbant les ondes radar (désignés « RAM » en anglais, pour Radar-Absorbent Material), pour réduire de manière significative sa surface équivalente radar (SER). Il possédait un niveau de furtivité que le Gouvernement des États-Unis aurait autorisé à l'export, étant optimisé pour les missions air-air — donc essentiellement contre les radars en bande X — et beaucoup moins pour les missions d'attaque, les radars terrestres employant d'autres fréquences pour détecter leurs cibles[3]. Différents niveaux de réduction de la surface équivalente radar furent étudiés[4] et Boeing détermina que cette furtivité serait dans la plage de celle des avions de cinquième génération tels que le F-35 Lightning II vu du secteur frontal[5].
Une caractéristique unique du F-15SE venait de ses baies d'armement conformes (en anglais : conformal weapons bays, ou CWB), qui auraient remplacé les réservoirs conformes de carburant (en anglais : conformal fuel tanks, ou CFT) d'origine du F-15E et auraient permis d'emporter de l'armement en position interne — au prix d'une réduction de la capacité totale en carburant —, ainsi que les deux dérives verticales, qui étaient inclinées de 15° vers l'extérieur pour réduire la SER[6]. Les armements pouvaient également être emportés sous des pylônes externes installés sous les ailes. Les F-15SE nouvellement produits auraient été plus légers et plus économes en carburant que les appareils obtenus par la conversion de F-15E existants, en raison des dérives inclinées, des commandes de vol électriques et de leur équipement de guerre électronique numérique[7], ce qui permettait d'installer deux pylônes d'emport d'armement supplémentaires sous les ailes[8]. Le F-15SE devait être équipé d'un radar à antenne active Raytheon et d'un nouveau système de guerre électronique BAE Systems[9].
En , Boeing lança officiellement la vente du F-15SE sur le marché international[9]. Il fut essentiellement présenté à des clients déjà possesseurs du F-15, tels qu'Israël, l'Arabie saoudite, le Japon et la Corée du Sud[6],[10],[11]. Boeing estima le prix unitaire de l'avion à une valeur d'approximativement 100 millions de dollars, comprenant les pièces détachées et le support technique. Son coût inférieur, comparé à celui des chasseurs de cinquième génération, devait permettre de le rendre attractif sur le marché de l'export[9],[12]. En 2009, Boeing entama des négociations avec la Corée du Sud au sujet du Silent Eagle, mais était dans l'incapacité de le vendre à des clients internationaux sans obtenir une licence d'exportation de la part du gouvernement américain[13]. Boeing déposa une demande de licence d'exportation au début de l'année 2010[14] et la reçut en juillet[15]. En , l'accord fut donné pour l'export des analyses de la SER et de la suite de guerre électronique du F-15SE vers la Corée du Sud[16].
Pendant les mois d'août et de , Boeing évalua un F-15E avec différents revêtements absorbant les ondes radar, afin d'en sélectionner un pour le futur appareil de production[17]. Le premier F-15E de production (immatriculé 86-0183) fut modifié au standard F-15E1 pour servir de démonstrateur. Il effectua son premier vol le , doté d'un CWB sur le côté gauche de son fuselage[1],[15], puis lança un AIM-120 AMRAAM depuis ce même CWB le [18].
Boeing sollicita l'implication d'autres compagnies dans le projet pour partager les risques et réduire les coûts[19]. En , Boeing signa un accord avec le constructeur Korea Aerospace Industries (KAI) pour qu'il conçoive et fabrique les baies d'armements conformes (CWB) du F-15SE[20]. KAI avait déjà précédemment produit des ailes et des fuselages avant pour les F-15K et F-15SG. En , le quotidien anglophone The Korea Times rapporta que seulement 10 % des travaux de conception des CWB avait été réalisé, et que le développement des dérives inclinées avait été suspendu en 2010[21]. Toutefois, Boeing affirma que le développement continuait, avec des essais en soufflerie d'une maquette, prévus pour le printemps 2012[22].
Israël lança de nombreuses discussions sur la possibilité d'envisager le F-15SE comme une alternative au F-35[23] puis, en , le pays opta pour l'achat du F-35[24]. En 2015, Israël exprima le besoin d'un escadron supplémentaire de F-15 basés sur le standard du F-15SE, comme « lot de consolation » à la suite du retrait par les États-Unis d'une partie des sanctions contre l'Iran[25].
En , l'Arabie saoudite envisagea l'achat de 72 F-15[26]. Bien que le F-15SE reçut initialement toutes les attentions[27], ce fut finalement le F-15SA — moins évolué — qui fut commandé en 2012, à hauteur de 84 exemplaires[28],[29].
Le F-15SE fut proposé pour le projet japonais F-X, mais le Japon décida à la place d'acheter le F-35, en 2011[30],[31].
Dans le cadre du programme de chasseur F-X III sud-coréen, le F-15SE fut proposé face au F-35 et à l'Eurofighter Typhoon. Des F-15 existants furent utilisés pour un duel contre le Typhoon[32], et un simulateur de vol du F-35, le constructeur Lockheed Martin ayant refusé que les pilotes sud-coréens puissent tester l'avion en pilotant des « exemplaires réels »[33]. Le , le DAPA (Defense Acquisition Program Administration) sud-coréen annonça que le F-15SE était le seul candidat restant, le F-35 étant trop cher et le Typhoon étant disqualifié à la suite de défauts sur sa proposition. Le , le Ministre de la Défense rejette ces résultats, affirmant qu'une nouvelle compétition serait organisée[34]. Le , les chefs militaires de la Corée du Sud annoncèrent qu'elle allait acheter le F-35A, à hauteur de 40 exemplaires[35].
Lors d'une démonstration en Corée du Sud pendant la même période, le constructeur Boeing montra qu'il avait abandonné le F-15SE pour se lancer dans un concept qu'il désignait « Advanced F-15 »[35].
En 2018, on spécule sur l'achat par la Force aérienne et spatiale israélienne d'une version nommé F15IA (Israel Advanced), basée sur le prototype du F-15SE avec de nombreux équipements provenant d'Israel Aerospace Industries[36] mais cela n'a pas été confirmé en date du [37].
Les spécifications techniques sont basées sur celles du F-15 Strike Eagle, duquel est dérivé le F-15SE Silent Eagle
Données de USAF F-15E fact sheet[38], F-15 Eagle & Strike Eagle[39], Silent Eagle[40]
Caractéristiques générales
Performances
Armement
Avionique
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.