Commandos marine | ||
Insigne de béret des commandos marine. | ||
Fanion des Commandos marine | ||
Création | 1946 | |
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Pays | France | |
Branche | Marine nationale | |
Type | forces spéciales | |
Effectif | ≈ 650 | |
Fait partie de | FORFUSCO | |
Garnison | Lanester, Lorient | |
Surnom | Bérets Verts, Coy | |
Fourragères | Légion d'honneur, ordre de la Libération, médaille militaire, croix de guerre 1939-1945, croix de la Valeur militaire et croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs | |
Commandant | Contre-amiral Pierre-Marie Josserand de Briançon | |
Commandant historique | Philippe Kieffer | |
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Les commandos marine sont les forces spéciales de la Marine nationale française. Ils agissent principalement au profit du Commandement des opérations spéciales (COS), mais aussi à la demande de la Marine Nationale. Ces unités sont considérées comme des références mondiales en matière de forces spéciales et d'unité de contre-terrorisme.
Comprenant sept unités opérationnelles d’environ 90 hommes (les commandos Jaubert, de Montfort, de Penfentenyo, Trépel, Hubert, Kieffer, et le commando Ponchardier d'environ 160 hommes spécialisés dans le soutien), leurs missions regroupent les opérations spéciales (libération d’otages, évacuation de ressortissants, renseignement dans la profondeur des lignes ennemies, capture de cibles de haute valeur stratégique), les missions de la Marine (assaut à la mer, appui et destruction à distance, reconnaissance, action sous-marine) ainsi que certaines missions en appui aux forces aéromaritimes (opérations amphibies, de guidage et d'appui feu, de renfort des équipes de visite, de contrôle d’embargo) et d’action de l’État en mer (opérations de police en mer : pêches, immigration clandestine et contre les trafics illicites).
La sélection des commandos marine est ouverte au personnel de toutes les spécialités de la Marine nationale, la voie la plus logique étant celle des fusiliers marins. La sélection s’exprime par le biais du stage commando. Celui-ci est réputé pour être extrêmement sélectif, rude et difficile avec un effort sur l'aguerrissement et la rusticité des troupes, à savoir leur capacité d'adaptation en milieu hostile.
Ils sont particulièrement actifs depuis une vingtaine d'années en Afghanistan, dans l'océan Indien, en Afrique et au Moyen-Orient[1].
Cette dénomination apparaît le . Sa constitution prend effet le . Elle provient de la compagnie d'instruction du 3e bataillon de fusiliers marins.
À partir du 23 mars l'unité est dénommée « Compagnie de fusiliers marins français » (189 E.M.1).
Formation d'un commando interallié (28 mars 1942 COS (42) 98th meeting).
Après le stage commando à Achnacarry en avril-mai 1942, cette formation passe au no 2 commando à Ayr à partir du 22 mai pour continuer leur entraînement ; elle est ensuite affectée au no 10 commando interallié (I.A.) le et prend l'appellation de troupe 1.
Le (952 F.N.F.L.), la compagnie prend officiellement l'appellation de « 1re compagnie de fusiliers marins commandos », puis prend l'appellation de « 1er bataillon de fusiliers marins commandos » (voir ci-dessus) bien que dans le courant de l'année 1945, son timbre est encore celui de la 1re compagnie.
La date retenue de sa dissolution a été celle du (13 EM3 du ).
Le major général Haydon déclare à l'assemblée que l'idée de former des commandos interalliés a l'approbation de principe du Premier ministre et des chefs d'état-major. De telles troupes peuvent être utilisées, soit comme guides et interprètes pour les opérations combinées, soit en unité complète et séparée effectuant ces opérations (extrait du procès-verbal de la réunion au siège des opérations combinées du ).
Son stationnement : stage commando à Achnacarry en Écosse du 28 avril au . À Criccieth du au . Puis à Eastbourne à partir de cette date (journal de guerre ou War diary de l'unité).
Le vœu émis par le capitaine de corvette Kieffer de voir son projet de maintien du 1er Bataillon de fusiliers marins commandos au sein de la Marine n’a pas abouti. Le commando Ponchardier, parti d’Indochine fin d’août 1946, arrivé en France le 17 septembre, est également dissous.
La Marine, par l'arrêté du au B.O. page 477 art. 12, relatif à la réorganisation de la spécialité de fusilier a créé un nouveau certificat sous le nom de « Commando ». Ces stagiaires commando seront formés à Siroco (Cap Matifou) à proximité d'Alger. La Marine a décidé d'utiliser les commandos différemment des précédents commandos et vont être embarqués sur les grands bâtiments.
La situation est la suivante courant 1947 (482 E.M.G/3 du ) :
Ces commandos sont des unités très mobiles, qui ne sont pas destinées à rester constamment embarqués sur un même bâtiment ou à opérer toujours dans la même région. Leur désignation ne saurait donc être basée sur le nom du bateau sur lequel ils sont, ou de la zone géographique dans laquelle ils opèrent. Un baptême spécial doit leur être affecté.
Les noms proposés sont des noms d'officiers ayant appartenu au no 10 commando affectés provisoirement au no 4 commando ou à la B.M.E.O. qui ont été tués en opération (471 E.M.G/3 du ).
D'autres commandos marine hormis celui-ci ont été créés ensuite avec chacun le nom d'un officier de Marine tué au combat, sauf pour 2 commandos contre toute tradition : le commando Ponchardier et Kieffer :
En 2015, ces sept commandos ont un effectif total d'environ 750 hommes.
Un huitième Commando François créé en février 1947, en l'honneur du lieutenant de vaisseau François Jacques, mort au Tonkin à la tête de sa flottille amphibie, et mis en 1952 en disponibilité armé[Quoi ?].
Le début de la guerre d’Indochine apportera quelques modifications : 2 commandos classiques (Trépel et de Penfentenyo) et 1 commando parachutiste (Hubert) seront embarqués et serviront soit en Métropole, soit en Afrique Française du Nord (A.F.N.), ils dépendent du commandement de la Région maritime d'où ils opèrent. 3 commandos (Jaubert qui est déjà sur ce théâtre d'opération sous le nom de compagnie Merlet depuis octobre 1945, prendra le nom de compagnie Jaubert le avant de monter au Tonkin et deviendra administrativement le commando Jaubert au 1er janvier 1948 – François – de Montfort) affectés en Indochine doivent servir sur les dinassauts, 2 commandos servent en Cochinchine, le 3e au Tonkin (provisoirement).
Ils sont les héritiers de plusieurs formations combattantes françaises dont l'histoire est plus ancienne et remonte à la Seconde Guerre mondiale :
Ces trois formations ont contribué chacune de manière différente à constituer ce que sont aujourd'hui les commandos marine. Le 1er Bataillon de fusiliers marins commandos, démobilisé à la fin de la 2e guerre mondiale en a forgé l'esprit. Certains de ses vétérans serviront ensuite comme cadres pour la formation des premiers commandos au Centre Siroco.
La Compagnie Merlet devenue Compagnie Jaubert était une unité du type « commando » qui opérait déjà en Indochine lorsque la décision de création des Commandos marine fut prise. Elle devint Commando Jaubert et intégra en son sein les premiers brevetés du Centre Siroco (588 EM1/Org du ).
Le SAS B ou commando Ponchardier (et plus particulièrement le SASB1) a drainé des militaires qui ont profité de la vision avant-gardiste du capitaine de corvette Pierre Ponchardier en matière d'opérations spéciales et de contre-insurrection. Cette doctrine et ces procédures seront reprises et développées par les Commandos marine durant les guerres en Indochine et d'Algérie.
Depuis 1943, un centre de formation de la Marine pour toutes les spécialités fonctionne provisoirement au Cap Matifou (département d'Alger) dans les bâtiments et installations d'un ancien chantier de jeunesse du nom de centre de Siroco qui lui restera. Au cours de l'été 1945, les diverses spécialités ayant été renvoyées en métropole, les fusiliers marins prennent possession du centre et l'école s'y installent sous le commandement du capitaine de frégate Cornuault.
En 1946, l’État-Major de la Marine décide la création d'une formation de fusiliers marins commandos (arrêté du ), l'essentiel de ces dispositions est d'ajouter à l’École des fusiliers :
Cet arrêté réorganise la spécialité de fusilier qui comprendra désormais des gradés et marins fusiliers ayant suivi un stage de formation commando. Le rapport qui accompagne cet arrêté précise que ces commandos doivent constituer une force de débarquement embarquée.
Le cours commando reprend le « basic training » des commandos britanniques du camp écossais d'Achnacarry. L’officier des équipages Lofi, héros du 1er B.F.M.C., qui dirige l’instruction est d’ailleurs secondé par du personnel britannique.
Entre novembre 1946 et janvier 1948, six commandos sont constitués : le commando Jaubert, le commando de Montfort, le commando François, le commando Trépel, le commando de Penfentenyo et le commando Hubert. Tous portent le nom d'officiers morts au combat lors du récent conflit mondial ou en Indochine.
Ces commandos sont des unités légères, se composant de 72 hommes « armé paix »[C'est-à-dire ?] pour les commandos métropolitains et 84 hommes « armé campagne » pour les commandos d'Indochine, ne disposant pas d'armement lourd. Ce plan d'armement sera rarement respecté.
Ils sont essentiellement destinés à effectuer des « coups de main » sur des positions ennemies, ce sont des unités purement offensives.
Les commandos Marine d'Indochine sont alors Jaubert, de Montfort et François.
Une modification interviendra à la suite de la circulaire 127 E.M./3. du : L'expérience faite en Cochinchine, au cours des récentes opérations, a montré : que les commandos de la Marine constituaient des groupes de combat trop faibles pour être utilisés dans la guerre d'embuscade, telle qu'elle se pratique actuellement. Qu'un effectif minimum de 150 combattants réellement présents était nécessaire à un commando pour participer utilement et sans risques exagérés à cette lutte très particulière et, qu'ils ne constituent donc pas le commando réglementaire d'une Division navale d'assaut. Cette décision, sera prise lors de la conférence des officiers généraux du à Saigon, et transmise au Secrétaire d'état à la Marine, qui en approuve les principes d'emplois. Les commandos seront obligatoirement utilisés en groupes dans les actions fluviales. Ils pourront être utilisés isolément pour les actions sur le littoral.
Cet ensemble est à la même date du , placé sous les ordres du contre-amiral, Commandant la Division navale d'Extrême-Orient (D.N.E.O.), les 3 commandos seront administrés par la Flottille des Avisos et Dragueurs d'Indochine (Flo 7), unité à laquelle ils seront rattachés administrativement à partir du 1er juillet.
Le commando Jaubert va effectuer de très nombreuses opérations en Cochinchine, dans le golfe du Siam, sur les côtes d'Annam et au Tonkin. Le commando Jaubert sera la dernière unité française à quitter le sol indochinois en 1956.
Le commando disponible armé campagne en Indochine jusqu'au , en effectif réduit, ralliera la Métropole le 19 avril où il sera affecté au Corps amphibie de la Marine (458 E.M.G/3 du ).
Le commando rentré en France est envoyé en bloc en permission. Il ralliera le C.A.M. le 27 mai. Il a été mis aussitôt à effectif de guerre. Il sera destiné aux opérations d'Algérie.
Le commando de Montfort embarque sur le porte-avions Dixmude pour l'Indochine en septembre 1947. Avec un effectif réel de 71 hommes, il combat sur tous les théâtres d’opérations d’Extrême-Orient jusqu’à la fin de novembre 1954. Il s'est particulièrement illustré au Tonkin en 1948, en Cochinchine, en sud-Annam en 1949 au Cap Falaise sur le Bassac et la rivière Saigon en 1950, au delta du Tonkin en 1951 et au centre et nord Vietnam de 1951 à 1952, puis dans le golfe du Siam et au sud Vietnam de 1953 à 1954. Son premier commandant, le lieutenant de vaisseau Pascalidis, a été tué au combat le .
L'ordre de référence 355 EM/Org/FMEO du dissout le commando « de Montfort » à compter du . Le personnel de ce commando a été versé aux commandos « Jaubert » « Ouragan » ou à l'échelon arrière des commandos qui l'ont pris en mouvement sur leurs états.
Il sera reconstitué par le décret ministériel portant réorganisation du commando « de Montfort » (206 E.M.G/Org. du ). Le commando « de Montfort » a été reconstitué au sein du C.A.M. (Corps amphibie de la Marine) le . Il a pris corps effectivement le 9 avril, au retour de permission du personnel destiné à le composer. Il sera destiné aux opérations d'Algérie.
Le commando François (7 P.M.O. du ) sera constitué au 1er février 1947. Le commando décimé le lors de la bataille de Ninh Dinh, se reformait au mois de juin au cap Saint Jacques. Depuis sa mise à effectif réduit disponibilité armé ou D.A. (c'est-à-dire prêt à être réarmé) le 1er juin 1952, a été chargé de l'encadrement de deux commandos autochtones (Ouragan et Tempête), du soutien logistique de ces unités, de l'instruction des supplétifs et des compagnies de débarquement de la D.N.E.O., ainsi que de la formation nautique de certains éléments de l'Armée.
Le commando François, avant de rejoindre l'Indochine, participe au printemps 1947 aux opérations de maintien de l'ordre à Madagascar. En 5 mois d'opérations, il passa plus de 100 jours en brousse, parcourant 2 500 km à pied. Il débarque en Indochine en novembre 1947 et est d'abord envoyé au Tonkin, puis, il combat ensuite en Cochinchine et dans les secteurs maritimes du Cambodge et des côtes d'Annam jusqu'en 1949. Il opère ensuite dans le golfe du Siam et le delta du Mékong avant d'être redirigé sur le Tonkin en 1950. Le au matin, cantonnés dans l'église désaffectée de Ninh Binh sur les bords de la rivière Day, les hommes du commando se trouvent sur le chemin des forces viêt-minh, évaluées par la suite à 3 brigades régulières, et renforcées de nombreux combattants locaux, qui mènent une offensive surprise visant à s'approprier la récolte prochaine de paddy. Les commandos font face et se battent jusqu'à l'épuisement absolu, parvenant à bloquer pendant quelques heures l'avancée des Viêts, suffisamment pour permettre au commandement français de réagir et de repousser l'attaque du général Giap.
Le commando François sort de ces combats avec les deux tiers de son effectif tués ou fusillés. Reconstitué au mois d'août 1951, il reprend son activité en Annam et en Cochinchine.
Les événements du Tonkin ont conduit à transférer les 3 commandos de la Marine vers ce territoire, ceux-ci ont opéré en liaison avec l'Armée dans la zone Cam Pha/Mon Cay, et ils ont en outre effectué la fouille de quelques îles importantes, et participé aux opérations Désirade (reprise de Cat-Ba) et Méduse (sécurisation du delta tonkinois), ainsi qu'à la bataille de Dong-Trieu en 1951.
Il cesse d'exister en Indochine le 1er juillet 1953. En 1955, il est évoqué la possibilité de reconstitution de l'unité pour absorber les effectifs commandos non utilisés (43 EM3 du ). Dans la décision des noms des commandos de la Marine de 1957, le commando classique composé de réservistes, reçoit le nom de commando François (1489 EMG/3 du ). Il ne sera donc pas réarmé.
Pour leurs actions en Indochine, les commandos de Montfort et François seront cités 4 fois à l’ordre de l’Armée de mer et recevront la fourragère aux couleurs du ruban de la médaille militaire avec olive aux couleurs de la Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs.
Quant au commando Jaubert comme les commandos de la Marine d'Indochine, il sera décoré de quatre citations à l'ordre de l'Armée. Il porte en plus sur son fanion par affiliation : 1 citation (Croix de guerre à l'ordre du Corps d'Armée au titre de la compagnie Merlet), 2 citations (Croix de guerre à l'ordre de l'Armée au titre de la compagnie Jaubert). Il recevra la fourragère à la couleur du ruban de la Légion d'honneur, avec olive aux couleurs du ruban de la Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs. Ils n'ont pas l'ordre de la Libération.
En huit années de guerre, les commandos marine, constamment en zone opérationnelle, ont su, aussi bien de par les lourds dommages causés à l'ennemi que par les nombreux renseignements qu'ils ont pu fournir à l’État-major, prouver leur indéniable utilité et efficacité et prendre place parmi les meilleures unités de l'Armée française.
Après son embarquement sur le « Richelieu » à partir du , le commando « Trépel » stationne en Tunisie du au , il embarque ensuite sur le croiseur léger « Gloire ». Il est remplacé dans ce secteur par le commando « Hubert », qui, le 30 juin, embarque à son tour sur l'Arromanches afin de tenir compte des buts assignés aux commandos de la Marine.
Le commando « de Penfentenyo » est affecté le à la 4e D.C. (Richelieu) jusqu'au et, est destiné à servir à la même date sur le croiseur « Montcalm », puis embarque sur le « Georges Leygue » au .
Le commando Hubert est de spécificité parachutiste. Bien que ce commando soit administré à partir du par le Centre administratif de Baie Ponty (Bizerte), la date officielle de sa constitution se fera à Bizerte le (CR d'activité du 1er trimestre 1948).
Depuis le , le commando « Hubert » a été constitué en unité de nageurs de combat (renseignements généraux no 61 du commando Hubert).
Afin d'éviter toute confusion avec les autres commandos, par D.M. 1526 E.M.G/3 du 5 septembre 1957, il a reçu le nom de « commando d'action sous-marine Hubert ».
Jusqu'au mois d'avril 1949, 2 commandos dépendaient de l'amiral Croiseurs et le 3e de l'amiral Porte-avions. Depuis le mois d'avril, 1 commando des Croiseurs (« Trépel ») est passé aux Porte-avions, il est basé à terre à la B.A.N. Hyères.
En 1950 il n'y a guère plus de bâtiment en état de recevoir nos commandos. Malheureusement, la proposition en 1950 de créer un « dépôt commun de commandos » n'a pas été retenue (1642 E.M.G.3 du ). Enfin, serait-on tenté de dire, les commandos Marine de Métropole vont être réunis par la constitution d'un Corps amphibie de la Marine (1951 E.M.G.3 du ). L'embarquement des commandos à bord de bateaux sera finalement un échec. Les commandos seront réunis à la date du rejoint par le dernier commando d'Indochine qui sera le commando Jaubert.
Au mois d’août 1955, le commando de Penfentenyo gagne l’Algérie, bientôt rejoint par le commando Trepel, puis par le commando de Montfort, tout juste reformé. Jusqu’en septembre 1956, ces 3 commandos vont régulièrement effectuer des opérations contre les hommes de l’ALN, essentiellement dans les secteurs du Constantinois.
Le commando Jaubert arrive à Nemours en juillet 1956 et commence à opérer dans les secteurs de l’Oranais.
En octobre 1956, c’est la crise de Suez : les commandos Jaubert, de Montfort, de Penfentenyo et Hubert sont envoyés en Égypte et participent activement à l'opération Mousquetaire (prise de Port Saïd). Le commando Hubert obtiendra à cette occasion une citation à l’ordre de la division et se verra attribuer la Croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs.
De retour en Algérie au début 1957, tous les commandos sauf le commando Hubert sont envoyés dans l’ouest algérien où ils reprennent leur lutte contre l’ALN, souvent en opérations conjointes avec la Demi-Brigade de fusiliers marins qui est chargée de la pacification de la zone et dont le P.C. se trouve à Nemours. Il s’agit généralement d’accrochages avec un nombre assez limité d’hommes et le secteur retrouve une relative accalmie jusqu’en 1959.
Il n’en est pas de même dans le sud où des katibas, mieux armées et organisées, commencent à contrôler des pans entiers de territoire, se confrontant régulièrement aux détachements de l’Armée française. Les commandos marine y sont envoyés dès avril 1959. Maintenant organisé en Groupement Commando (GROUCO), ils sont principalement employés comme troupes de choc. L’utilisation intensive des premiers hélicoptères de l’Aéronavale comme moyen de transport de troupes leur confère un rayon et une rapidité d’action qui seront des atouts importants pour mener à bien leurs missions.
C’est précisément lors de l’une de ces opérations héliportées que les commandos réussiront à neutraliser l’un des commandants de l’ALN, Chib Tayeb dit Zakaria, en février 1960.
Jusqu’à la reconnaissance d’indépendance de l’Algérie, le GROUCO va poursuivre la lutte contre l’ALN dans des secteurs particulièrement agités comme le djebel Mzi, la région d’Ain-Sefra ou le djebel Mazzer.
Durant toute la guerre d’Algérie, au prix de 56 morts dans leurs rangs, dont deux commandants, aucune katiba accrochée pas les commandos n’en sortira victorieuse, plusieurs seront même totalement anéanties.
Après le cessez-le-feu, le GROUCO est provisoirement stationné à la base navale de Mers-el-Kébir. Les commandos quittent l’Algérie à l’été 62.
Le commando Hubert n'a jamais été intégré au GROUCO et a peu participé directement à la guerre d’Algérie. Stationné an rade de Saint Mandrier à bord du Dixmude, porte-avions désarmé, il parfait son entraînement et la mise au point des équipements nécessaires à sa spécialisation (appareils respiratoires, propulseurs, charges explosives étanches…) À la suite du « putsch des généraux » à Alger et à la menace de l’OAS, les hommes du commando Hubert seront appelés à plusieurs reprises à assurer la protection personnelle du général de Gaulle, entre 1960 et 1961, à l’Élysée.
Rejoindre les commandos marine nécessite de réussir un examen de sélection et de formation propre à la spécialité, le « STAC », ou stage commando.
Les aspirants commandos sont généralement issus des rangs des fusiliers marins. Le STAC est ouvert aux autres spécialités de la Marine, après un stage de préparation et une présélection. La sélection des commandos étant extrêmement rigoureuse, seule une quarantaine de marins par an réussissent ce stage. Aucune femme n'a encore réussi à intégrer les commandos.
Le STAC se déroule à Lanester, au sein du département commandos de l'École des fusiliers marins. Les épreuves du STAC ont pour objet d’évaluer les aptitudes physiques et psychologiques des candidats et de les préparer à leurs futures missions possibles au sein des commandos marine.
Le STAC débute par une période de présélection de 2 jours puis par un stage d'évaluation de 3 semaines pendant lesquelles les candidats sont en permanence soumis à des efforts physiques et à une pression psychologique très intense. Cette sélection initiale est réputée comme l'une des plus difficiles au monde, et une majorité d’admis au STAC sont éliminés dès ce premier stade.
S’ensuit pour les candidats sélectionnés une période de formation élémentaire de 7 semaines (physique, tir, explosifs, close-combat, franchissements, rappel, nautisme, natation), et de 2 semaines de parachutisme.
Les candidats ayant satisfait à l’ensemble des épreuves du STAC se voient solennellement remettre leur brevet élémentaire commando et leur béret vert le 6 juin à Ouistreham. Ils vont alors rejoindre l’un des 4 commandos de Lorient en tant qu’opérateur commando (les commandos Hubert et Kieffer recrutent en interne).
Cependant, le stage commando n'est que le début de la formation du commando marine, et ne lui garantit en rien le fait d’intégrer durablement l’un des commandos de la Marine, car il lui sera ensuite obligatoire de constamment améliorer ses performances et connaissances et d’acquérir de nouvelles aptitudes (chuteur opérationnel, tireur d’élite, spécialiste démolition, palmeur-reco…) pour devenir successivement chef d’équipe, chef d’escouade et chef de mission. Chaque commando devra à chaque nouvel examen de carrière, c’est-à-dire tous les 3 à 5 ans, repasser un STAC. Ainsi, certains officiers mariniers peuvent avoir cumulé jusqu'à quatre stages commando (la carrière « opérationnelle » d’un commando excédant rarement 20 ans).
Les commandos voulant postuler au commando d'action sous-marine Hubert de Toulon doivent avoir une période d'ancienneté d’au moins cinq ans dans l’un des commandos de Lorient, et effectuer le Cours Nageur d’une durée de sept mois à Saint Mandrier, en vue d’obtenir le certificat de nageur de combat. Ce cours est extrêmement difficile et moins de 5 commandos par an parviennent à le réussir.
La coiffure réglementaire des commandos marine est le béret vert.
À l'instar de leurs ainés du 1er B.F.M.C. et des commandos britanniques, les commandos marine portent leur béret vert à l'anglaise, c'est-à-dire couché à droite avec insigne à gauche. Les marins (les fusiliers marins portent un béret bleu marine et les commandos marins un béret vert) sont les seuls militaires français à porter l'insigne à gauche (avec les membres de la Brigade franco-allemande).
Cet insigne est le même que celui dessiné par Maurice Chauvet en 1943 pour le 1er B.F.M.C., seule l'inscription dans le listel a été modifiée. Il arbore le brick de l'Aventure barré de la dague commando ainsi que la Croix de Lorraine.
Selon la tenue et les circonstances, les commandos marine peuvent porter, en haut du bras gauche, une vignette de qualification « COMMANDOS » brodée en lettre rouges sur tissu bleu marine.
Les personnels des six commandos marine portent les trois mêmes fourragères, décernées à titre collectif :
Insigne | Nom du commando | Etat major |
---|---|---|
Commando Jaubert | Lorient, France. | |
Commando de Montfort | Lorient, France. | |
Commando de Penfentenyo | Lorient, France. | |
Commando Trépel | Lorient, France. | |
Commando Hubert | Saint Mandrier sur Mer, France. | |
Commando Kieffer | Lorient, France. | |
Commando Ponchardier | Lorient, France. |
La France compte actuellement sept unités de commandos marine qui appartiennent à la Force maritime des fusiliers marins et commandos (FORFUSCO), placée sous le commandement d'un amiral (ALFUSCO) dépendant directement du chef d’État-major de la marine en ce qui concerne l'organisation et la préparation de cette force. Ils sont souvent déployés sous l'autorité du commandement des opérations spéciales (COS) pour des missions sur des théâtres extérieurs et sont particulièrement équipés et entraînés pour :
Chaque commando est constitué d’environ 90 hommes et possède des spécialités propres et un socle commun de compétences, tel que le combat commando, le renseignement, les actions d'environnement et la maîtrise des modes d'infiltration terrestres, nautique et aéronautique. Ils comprennent chacun un groupe de commandement et de transmissions, 3 groupes d'actions en haute mer et un groupe spécialisé (CTLO ou ESNO).
Les sept commandos sont répartis en deux catégories : les commandos de groupes de combat et les commandos d'appuis.
Les Commandos Jaubert et Trépel qui sont spécialisés dans l'assaut par la mer, le contre-terrorisme maritime et l’extraction de ressortissants, et comprennent chacun un groupe spécialisé dans la libération d’otages sur cibles maritimes ou terrestres, nommé groupe CTLO (contre-terrorisme et libération d’otages).
Les Commandos de Montfort et Penfentenyo disposent d'équipes spéciales de neutralisation et d'observation. Le Commando de Montfort qui est spécialisé dans la neutralisation à distance (tireurs d’élite longue distance, mortiers, missiles anti-char…), tandis que le Commando de Penfentenyo qui est spécialisé dans la reconnaissance et l'acquisition de renseignements opérationnels à des fins d’action comme le guidage sur cible d’appuis externes.
Le Commando Hubert qui est spécialisé dans la libération d'otages, l'action sous-marine et les actions de contre-terrorisme maritime grâce à ses nageurs de combat.
Le commando Kieffer recréé en 2008, est maintenant spécialisé dans plusieurs domaines très spécifiques : maîtres-chiens pour la recherche d’explosifs improvisés (cynotechnie), des spécialistes des drones, de la guerre électronique, du déminage ou du combat en environnement NRBC.
Le Commando Ponchardier recréé le se spécialisera dans l'appui aux opérations spéciales via des vecteurs nautiques et terrestres, et par l'emploi de la troisième dimension (terme désignant le vecteur aérien dans le domaine militaire) et d'armements.
La Force des fusiliers-marins et commandos (FORFUSCO) dispose pour les Commandos marine d'embarcations légères qui peuvent être mise en œuvre à partir des frégates Horizon, La Fayette, Floréal, FREMM ou des PHA.
Le tableau ci-dessous liste les membres des commandos marine dont l'identité est connue, morts pour la France en opérations extérieures (depuis 1963).
Mispelaere André, le livre d'Or des commandos de la Marine en 5 tomes à compte d'auteur. Mispelaere André, Naissance et organisation du n°10 commando Interallié ou commando Kieffer à compte d'auteur.