Maurice Schumann | ||
Maurice Schumann en 1969. | ||
Fonctions | ||
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Président de la commission de la Culture et de l'Éducation du Sénat | ||
– (9 ans) |
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Prédécesseur | Léon Eeckhoutte | |
Successeur | Adrien Gouteyron | |
Sénateur français | ||
– (24 ans) |
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Circonscription | Nord | |
Groupe politique | UDR (1974-1978) RPR (1978-1998) |
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Ministre des Affaires étrangères | ||
– (3 ans, 8 mois et 21 jours) |
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Président | Georges Pompidou | |
Premier ministre | Jacques Chaban-Delmas Pierre Messmer |
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Gouvernement | Chaban-Delmas Messmer I |
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Prédécesseur | Michel Debré | |
Successeur | André Bettencourt | |
Ministre d'État | ||
– (1 an, 3 mois et 5 jours) |
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Président | Charles de Gaulle | |
Gouvernement | Pompidou IV | |
Président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale | ||
– (4 ans, 3 mois et 21 jours) |
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Législature | IIe | |
Prédécesseur | Maurice-René Simonnet | |
Successeur | Jacques Vendroux | |
– (3 ans, 2 mois et 16 jours) |
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Législature | Ire | |
Prédécesseur | Premier président | |
Successeur | Maurice-René Simonnet | |
Député français | ||
– (1 mois et 1 jour) |
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Élection | 30 juin 1968 | |
Circonscription | 10e du Nord | |
Législature | IVe (Cinquième République) | |
Groupe politique | UDR | |
Prédécesseur | Adrien Verkindère | |
Successeur | Adrien Verkindère | |
– (8 ans, 4 mois et 28 jours) |
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Élection | 30 novembre 1958 | |
Réélection | 25 novembre 1962 12 mars 1967 |
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Circonscription | 10e du Nord | |
Législature | Ire, IIe et IIIe (Cinquième République) | |
Groupe politique | RPCD (1958-1962) CD (1962-1967) UDVe (1967) |
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Prédécesseur | Circonscription créée | |
Successeur | Adrien Verkindère | |
– (13 ans et 29 jours) |
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Élection | 21 octobre 1945 | |
Réélection | 2 juin 1946 10 novembre 1946 17 juin 1951 2 janvier 1956 |
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Circonscription | 2e du Nord | |
Législature | Ire Constituante IIe Constituante Ire, IIe et IIIe (Quatrième République) |
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Groupe politique | MRP | |
Président du MRP | ||
– (5 ans) |
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Prédécesseur | Premier président | |
Successeur | Georges Bidault | |
Fauteuil 13 de l'Académie française | ||
– (23 ans, 11 mois et 2 jours) |
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Prédécesseur | Wladimir d'Ormesson | |
Successeur | Pierre Messmer | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Jacques Schumann | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | 16e arrondissement de Paris | |
Date de décès | (à 86 ans) | |
Lieu de décès | 7e arrondissement de Paris | |
Nationalité | Française | |
Parti politique | SFIO Jeune République |
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Profession | Journaliste | |
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Maurice Schumann, né Jacques Schumann[1] le à Paris et mort le dans la même ville[2] (enterré à Asnelles, en Normandie, près de la plage où il débarqua en 1944[3]), est un homme d'État, journaliste et écrivain français.
Il rejoint le général de Gaulle à Londres dès , et devient le porte-parole de la France libre. Il en est la voix sur Radio Londres durant tout le conflit.
À la fois fidèle gaulliste, démocrate chrétien et européen convaincu, c'est un des fondateurs du Mouvement républicain populaire, dont il est le premier président. Député du Nord pendant trente ans puis sénateur pendant quinze ans, il est plusieurs fois nommé ministre d’État dans les gouvernements de Georges Pompidou et conclut son parcours gouvernemental comme ministre des Affaires Étrangères (1969-1973).
Il est élu à l'Académie française en 1974.
Maurice Schumann est le fils d'un industriel du textile d'origine juive alsacienne et de Thérèse Michel, fille du docteur Maurice Michel, de Namur.
Maurice Schumann étudie aux lycées Janson-de-Sailly et Henri-IV, puis à la Sorbonne (faculté des lettres de Paris). Il obtient une licence de philosophie et étudie à l'École libre des sciences politiques[4].
Il entre dans le journalisme à l'Agence Havas dès la fin de ses études (1935-1939), ses articles étant publiés dans Grand Reportage, où il exerce la fonction de chef-adjoint, et dans Sept (sous la signature d'André Sidobre ou de Maurice Jacques[5]), Temps présent, La Vie intellectuelle, l’Aube, Réalités et entreprise où il est éditorialiste de politique étrangère[6].
Il épouse Lucie Daniel (1920-2014), avec qui il a trois filles :
Avant la guerre, il est membre de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO)[3].
Engagé volontaire en 1939 en tant qu'interprète militaire auprès du Corps expéditionnaire britannique, il s'embarque à Saint-Jean-de-Luz pour l'Angleterre le à bord du navire polonais MS Batory[7] et, muni d’une lettre de recommandation de Daniel-Rops, l’éditeur de La France et son armée, rejoint le général de Gaulle. Il devient le porte-parole de la France libre. Sa voix est régulièrement entendue dans l'émission Honneur et Patrie sur les ondes de Radio Londres. Il y intervient plus de 1 000 fois entre le et le [8].
Il quitte Londres en 1944 pour prendre part à la bataille de France, d’abord avec l’armée britannique, puis avec la 2e D.B., sous les ordres du général Pierre Billotte. Il débarque le à Asnelles, en Normandie, avec la mission d'assurer la liaison avec les Forces françaises de l'intérieur. Il est accueilli par André Berthaud[9], dont le jardin jouxte la plage d'Asnelles. André Berthaud est ainsi le premier Français sur le sol de France que Schumann rencontre[10]. Il tombe sous le charme de ce petit village et décide que c'est l'endroit où il sera enterré.
Le , il profite d'une conférence de presse sur la pelouse du château de Creullet, quartier général des forces du débarquement, pour faire passer un message de De Gaulle au général Montgomery : il lui demande d'épargner les civils français lors des tirs imprécis depuis les navires[11].
Le , il organise la visite du général de Gaulle à Bayeux. Il participe ensuite activement à la libération de Paris[8].
En 1946, le colonel Passy ternit cette image en accusant Schumann de ne pas avoir osé sauter en parachute. Ce dernier, ulcéré, demanda au général de Gaulle de lui donner « un signe de sympathie ». De Gaulle lui répondit dans une lettre dont Le Canard enchaîné connut le texte et qu'il publia le :
Dès la guerre terminée, il reprend ses activités de journaliste et est directeur politique du quotidien L'Aube jusqu'en 1951[8].
Membre fondateur en 1944 du Mouvement républicain populaire (MRP), un parti politique démocrate-chrétien, il siège à l'Assemblée consultative provisoire. Il est président du groupe parlementaire du MRP, puis président du parti de 1945 à 1949 et enfin président d'honneur dès 1949. Sollicité par Jean Catrice, dirigeant du MRP dans le Nord, pour prendre la tête du mouvement aux premières élections générales à Lille, il est élu député du Nord de l'arrondissement de Lille en 1945, puis sera réélu jusqu'aux élections de 1973, d'abord sous l'étiquette MRP, puis UDR après la dissolution du MRP en 1967. Il a été de 1957 à 1967, président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale[8]. Il était un ami proche d'Henri Sacquet, président de la fédération internationale des rédacteurs en chef avec qui il échangea une intense correspondance[13].
Battu aux élections de 1973, il devient sénateur UDR et RPR du Nord et conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais en , puis vice-président du Sénat de 1977 à 1983. Il est réélu sénateur en 1983 et en 1992, et exerce également la fonction de président de la Commission des Affaires culturelles du Sénat de 1986 à 1995[8]. Il siège jusqu'à sa mort dans la Haute Assemblée.
Au plan local, il est conseiller municipal de Lille de 1953 à 1955, conseiller général du canton de Tourcoing-Nord en 1965 et 1966, conseiller municipal de Comines de 1971 à 1977 et conseiller régional du Nord-Pas-de-Calais élu au suffrage universel à partir de 1986 (il appartenait au conseil régional depuis 1974 au titre de sénateur)[14]. En 1977, il est sur la liste de son ami Norbert Ségard qui échoue dans la conquête de la mairie de Lille contre Pierre Mauroy.
Il a exercé plusieurs fonctions ministérielles : secrétaire d’État aux Affaires étrangères dans les cabinets Pleven, Faure, Pinay, Mayer et Laniel de 1951 à 1954. Avec la Ve République, il devient ministre de l’Aménagement du territoire de Georges Pompidou en avril 1962 mais il quitte le gouvernement dès le mois suivant, après la conférence de presse du général de Gaulle sur l’Europe, avec les autres ministres MRP, demeurant toutefois dans la majorité. Il est ensuite ministre d’État chargé de la Recherche scientifique et des questions atomiques de Georges Pompidou (1967-1968), ministre d’État chargé des Affaires sociales de Maurice Couve de Murville (1968-1969), où il était fier d'avoir été le seul ministre chargé de la famille de son époque à ne pas avoir fait baisser les allocations familiales[réf. souhaitée].
Le poste de ministre des Affaires étrangères est le dernier de sa carrière gouvernementale. Il est chef de la diplomatie française de 1969 à 1973 dans les gouvernements de Jacques Chaban-Delmas et de Pierre Messmer. Chaban-Delmas lui annonce en ces termes sa nomination : « Il nous faut à la fois assurer la continuité du gaullisme et donner un nouveau départ à l'Europe. Tu es notre homme. » Pendant son passage au Quai d'Orsay, le Royaume-Uni entre dans la Communauté économique européenne (Europe des Neuf). Il se rend en Chine et Mao lui dit : « Vous direz aux maoïstes français qu'ils veuillent bien me lire avant de m'invoquer ! » Aux côtés de Pompidou, il assiste au lancement d'une fusée à Baïkonour. Il renoue aussi avec l'Algérie lors d'une visite au président Boumédiène. Auprès du président américain Nixon, il plaide pour une Europe européenne[réf. souhaitée].
Il quitte le Quai d'Orsay après son échec aux élections législatives de 1973.
Maurice Schumann, « le plus européen des gaullistes et le plus gaulliste des Européens », s'oppose au traité de Maastricht en 1992, puis fonde l'Alliance pour la souveraineté de la France.[réf. souhaitée]
Au terme d'une longue évolution qui remonte à l'enfance, et qui s'est approfondie à la lecture d'auteurs tels que Henri Bergson et Jacques Maritain[15], Maurice Schumann a fini par demander et recevoir le baptême à Birmingham en 1942, au sein de l’Église catholique. C'est ce qui explique notamment son engagement politique ultérieur, à la tête à la la fois d'un journal et d'un parti d'inspiration tous deux d'inspiration clairement catholique, bien qu'ouverts à d'autres sensibilités partageant les mêmes valeurs politiques et sociales.
Maurice Schumann est élu à l’Académie française le au 13e fauteuil, après la mort de Wladimir d'Ormesson[6]. Il est également professeur associé à la Faculté Libre des Lettres et Sciences humaines de Lille, président de l'Association des écrivains catholiques de langue française, qui décerne le Grand Prix catholique de littérature, et président du Collège des conservateurs du domaine de Chantilly[3].
Il est aussi passionné de bridge. Omar Sharif raconte dans son livre le tournoi qu'ils avaient joué ensemble.
Dans la mini-série De Gaulle, l'éclat et le secret (2020), son rôle est interprété par Saverio Maligno puis par Olivier Claverie.