Le T-28 Trojan en vol | ||
Constructeur | North American Aviation | |
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Rôle | Avion d'entraînement | |
Statut | Retiré du service | |
Premier vol | ||
Mise en service | ||
Date de retrait | ||
Nombre construits | 1 948 | |
Équipage | ||
2 (1 élève, 1 instructeur) | ||
Motorisation | ||
Moteur | Wright R-1820-86 Cyclone | |
Nombre | 1 | |
Type | 9 cylindres en étoile | |
Puissance unitaire | 1 425 ch | |
Dimensions | ||
Envergure | 12,22 m | |
Longueur | 10,06 m | |
Hauteur | 3,86 m | |
Surface alaire | 24,9 m2 | |
Masses | ||
À vide | 2 914 kg | |
Maximale | 3 856 kg | |
Performances | ||
Vitesse maximale | 552 km/h | |
Plafond | 10 820 m | |
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Le T-28 Trojan est un avion d'entraînement utilisé par la marine américaine après 1949. Il est remplacé par la suite par le T-34 Mentor.
Au départ, il y a le T-28A Trojan fabriqué en 1950 par la firme North American Aviation à la demande de l'US Air Force qui veut remplacer le T-6 Harvard toujours utilisé pour l'écolage. Ce modèle A est équipé d'un moteur en étoile à 7 cylindres, un Wright R-1300 Cyclone de 800 ch et d'une hélice bipale.
Il effectue son premier vol le . Cet appareil est un tel succès que deux ans plus tard, en 1952, la Navy demande au constructeur de lui fournir une version mieux adaptée à ses besoins. C'est la naissance du T-28B qui reçoit un moteur R-1820 (9 cylindres) de 1 425 ch, une hélice tripale et un aérofrein ventral.
Là encore, la satisfaction de la Navy est telle qu'elle décide d'étendre l'utilisation de l'appareil pour la formation à l'appontage. En conséquence, une crosse d'appontage sera ajoutée et cette nouvelle version sera appelée T-28C. Notons qu'aucune de ces versions n'est pourvue d'armement.
En 1958/1959, l'Armée de l'air française, engagée dans une lutte anti-guérilla durant la guerre d'Algérie cherche à remplacer les Morane-Saulnier MS.733A et les T-6 qu'elle utilise comme avions d'observation et d'appui des troupes au sol. Elle arrête son choix sur le T-28B, mais l'appareil n'est plus produit et l'U.S. Navy n'est disposée à en céder ni sur son parc ni sur ses surplus. En revanche, il existe une société, Pacific Airmotive (Pac Aero), qui reconditionne, pour un usage civil (Nomad 1 et 2) les T-28A en surplus de l'Air Force en les équipant de moteurs de 1 300 ou 1 425 ch. Sur la base de cette expérience, l'Armée de l'Air rachète quelque 150 cellules de T-28A.
Ces cellules seront livrées à Sud-Aviation qui les adaptera pour les équiper du moteur R-1820 (récupérés sur des B-17 en surplus) et de l'hélice de la version B, mais qui en plus, ajoutera sous les ailes des points d'ancrage de pièces d'armement et bien sûr, des protections de combat pour l'équipage. Cette nouvelle version baptisée Fennec par la France, parfois désignée dans certains articles américains T-28S (pour Supercharger (compresseur) (en)) ou T-28F (pour France), peut ainsi recevoir 4 bombes de 120 kg, ou 4 mitrailleuses de 12,7 mm ou bien encore deux paniers garnis chacun de 7 roquettes, ou toute combinaison possible de ces armes.
Forts de l'expérience française, les Américains réaliseront une version équivalente au Fennec, le T-28D, qu'ils utiliseront (ou prêteront) pour les luttes anti-guerilla en Asie et en Amérique centrale.
Le T-28D fut employé comme avion d'attaque au sol par les pilotes de l'armée sud-vietnamienne, ainsi que leurs camarades des armées thailandaise, laotienne, mais également par l'armée Hmong commandée par le général Vang Pao, contre les armées nord-vietnamiennes et du Pathet Lao.
Le choix du T-28 s'explique car cet avion était disponible rapidement (appareil d'entrainement américain), fiable, agile et "combat proven", car employé en Algérie par l'armée française (T-28 Fennec, voir supra). Ces pilotes Lao et Hmong étaient entrainés sur la base aérienne d'Udorn en Thailande par les États-Unis (projet Waterpump). Le T-28, avion rustique armé de mitrailleuses lourdes, de roquettes et de bombes lisses Mark 81 et Mark 82[1] se révéla efficace pour détruire les concentrations de troupes ennemies, notamment les positions d'artillerie (obusiers M-46 de 130mm, obusiers D-74 de 122mm, et obusiers M101 de 105mm)[2]. Des pilotes américains de l'US Air Force furent détachés auprès des combattants Hmong et opérèrent clandestinement, le plus souvent en tenue civile. Ces pilotes, appelés "Ravens", employèrent également des T-28D. Les "Ravens" utilisaient des roquettes au phosphore qui servaient à "marquer" une cible, cela afin de guider les frappes aériennes des avions de combat de l'USAF comme le F-4 Phantom.
Selon Vang Pao, une trentaine de Hmong (37 ?) auraient été formés comme pilotes de chasse, et seulement vingt survécurent, les autres étant tués par accident ou par la défense sol-air communiste.
François Ponchaud, missionnaire français qui fut un des premiers témoins du génocide cambodgien, indique que les T-28 étaient plus craints que les B-52, bien plus bruyants, ce qui permettaient aux gens de se mettre à l'abri avant le début des bombardements. Surnommés "Lap Kat" ("ailes coupées"), les T-28 volaient en rase-motte, et de fait étaient bien plus difficiles à détecter. Équipés de bombes au napalm, ils causèrent beaucoup de ravages durant la guerre civile[3].
T-28D Nomad
T-28S Fennec
T-28A Ex-USAF convertis en 1959 pour être utilisés par l'Armée de l'Air, en remplacement du Morane-Saulnier MS.733A. Ils furent opérés par les Escadrilles d'Aviation Légère d'Appui (EALA) pour la contre insurrection en Afrique du Nord de 1959 à 1962. Équipés d'une verrière électrique, d'un blindage latéral, d'un moteur en étoile compressé Wright R-1820-97 de 1 200 ch (Le modèle utilisé sur le B-17) et de quatre points d'emport sous les ailes. Il est dénommé "S" à cause de son compresseur ("supercharger" en anglais), ou bien T-28F – "F" pour France.
Pour des missions d'appui feu il emportait habituellement deux mitrailleuses double de .50 (avec 100 coups par affut) et deux paniers à roquettes MATRA Type 122 6 x 68 mm. Il pouvait aussi emporter une bombe à fragmentation ou à explosion de 120 kg, un panier à roquettes MATRA Type 361 36 x 37 mm, un panier à roquettes SNEB 7 x 55 mm ; ou bien un lance roquettes lourd MATRA Type 13 simple-rail, MATRA Type 20 ou Type 21 double-rail, MATRA Type 41 quadruple-rail (2 x 2), MATRA Type 61 ou Type 63 sextuple-rail (3 x 3) SERAM T10. Des bombes au napalm improvisées (appelées "bidons spéciaux") furent aussi créées.
Au total 148 appareils furent achetés à Pacific Airmotive (Pac Aero) et modifiés par Sud-Aviation en France. Après la guerre le gouvernement français les mit en vente de 1964 à 1967. Ils furent en majorité vendus au Maroc et à l'Argentine. Cette dernière en vendit plus tard une partie à l'Uruguay et au Honduras.
Une tentative de l'Hamilton Aircraft Company de Tucson en Arizona de créer une version civile à partir d'un T-28A ex-USAF remis à neuf. Il fut équipé d'un moteur Wright Cyclone R-1820-80. Le prototype vola pour la première fois en et reçut le certificat de type FAA le . À l'époque, le T-28-R2 était l'avion monomoteur standard le plus rapide disponible aux États-Unis. Il vola jusqu'à une altitude de 38 700 ft (11 800 m.