Ambassadeur de France au Royaume-Uni | |
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Ambassadeur de France dans l'Empire ottoman | |
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Ambassadeur de France en Espagne | |
à partir de | |
Résident général de France en Tunisie | |
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Préfet du Nord | |
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Préfet du Doubs | |
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Préfet de l'Aube | |
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Secrétaire général de la préfecture des Alpes-Maritimes | |
à partir de | |
Secrétaire général de la préfecture des Bouches-du-Rhône (d) | |
à partir de |
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Pierre Paul Cambon |
Nationalité | |
Formation |
Faculté de droit et des sciences économiques de Paris (d) |
Activités | |
Fratrie | |
Parentèle |
Geneviève Tabouis (nièce par alliance) Robert Tabouis (neveu) |
Membre de |
Société philologique hellénique de Constantinople (d) () Académie des sciences morales et politiques |
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Distinctions | |
Archives conservées par |
Archives nationales (F/1bI/450)[1] |
Paul Cambon, né le à Paris où il est mort le [2], est un diplomate français.
Il est notamment ambassadeur de France au Royaume-Uni pendant vingt-deux ans, de 1898 à 1920.
À ce titre, il a signé pour la France les accords Sykes-Picot le , le signataire britannique étant le secrétaire d'État aux Affaires étrangères, Edward Grey[3].
Paul Cambon est le frère aîné de Jules Cambon. Il fait des études de droit et devient secrétaire de Jules Ferry à la préfecture du département de la Seine. Il devient ensuite secrétaire général de la préfecture des Alpes-Maritimes (1871), des Bouches-du-Rhône (1871), préfet de l'Aube (1872), du Doubs (1876) et du Nord (1877-1882), avant de passer dans le corps diplomatique.
Il exerce les fonctions de ministre résident de France en Tunisie du au et contribue à la réforme des institutions judiciaires de la régence de Tunis avec la création du tribunal français de Tunis () et la suppression progressive des tribunaux consulaires, achevée avec la fermeture de la juridiction consulaire des Pays-Bas le . En outre, il réorganise les services administratifs tunisiens avec la création de la direction des Travaux publics (1882) et de celle de l'Instruction publique et des Beaux-arts (1883).
La direction des Finances, créée en 1882, prend son essor à partir de 1884 en se substituant à la Commission financière de la dette tunisienne, établie en 1868 pour contrôler la gestion des dépenses tunisiennes et garantir le remboursement des pays créanciers. Les conventions de La Marsa, signées le , prévoient en particulier l'émission, pour le remboursement de la dette, d'un emprunt tunisien garanti par la France.
Paul Cambon est à l'origine, avec Pierre Foncin, de la fondation de l'Alliance française le .
Toujours dans le domaine économique, Paul Cambon crée la Chambre de commerce de Tunisie en 1885. Il est également à l'origine de la loi tunisienne du , qui instaure le principe de l'immatriculation foncière, clarifie l'état des possessions foncières de l'époque tout autant et favorise l'intensification ultérieure de la colonisation foncière européenne en Tunisie.
Après son séjour en Tunisie, Paul Cambon devient ambassadeur de France à Madrid (1886), à Constantinople (1890) et à Londres (1898-1920).
C'est là qu'il joue un rôle important dans la constitution de l'Entente cordiale, puis de l'accord russo-britannique de 1907. Au début de la Première Guerre mondiale, il pousse le Royaume-Uni à entrer en guerre contre l'Allemagne. Il quitte son poste en 1920 et il est élu membre de l'Académie des sciences morales et politiques. Il est en outre membre correspondant de l'Académie des sciences morales et politiques de Madrid.
Rares furent les diplomates de son époque qui, comme lui, exercent leurs fonctions avec autant de liberté, confinant parfois à l'insurbodination. Son supérieur Gabriel Hanotaux, ministre des Affaires étrangères, fait fréquemment de violentes sorties contre les initiatives que l'inamovible Paul Cambon s'autorise, l'accusant de trahison et de complot contre lui. Son animosité envers les frères Paul et Jules Cambon devait atteindre un point de crise lors d'une réunion du cabinet en , et la survie du gouvernement est pendant un temps menacée. Si ses relations sont beaucoup plus cordiales avec Théophile Delcassé, successeur d'Hanotaux au Quai d'Orsay, il n'en continue pas moins de prendre des initiatives non autorisées. « L'histoire diplomatique n'est qu'un long récit des tentatives des agents pour faire quelque chose et des résistances de Paris », devait-il écrire à son fils[4].
La promotion 1953 de l'École nationale d'administration porte son nom[5].