Type | Maison impériale |
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Pays |
Saint-Empire Archiduché d'Autriche Empire austro-hongrois et autres |
Lignée |
Maison de Lorraine Maison de Habsbourg (cognatique) |
Titres |
Empereur du Saint-Empire Empereur d'Autriche Empereur du Mexique Roi des Romains Roi de Bohême Roi de Hongrie Roi de Croatie etc. |
Chef actuel | Charles de Habsbourg-Lorraine |
Fondation |
François de Lorraine et Marie-Thérèse de Habsbourg |
Déposition |
Charles Ier |
Ethnicité | Bavarii |
Branche |
Habsbourg-Este Habsbourg-Iturbide Hohenberg Habsbourg-Toscane |
Seule branche légitime actuellement subsistante de la maison de Lorraine, les membres de la maison impériale et royale de Habsbourg-Lorraine sont issus du mariage de François III, duc de Lorraine et de Bar (1708-1765), et de Marie-Thérèse de Habsbourg (1717-1780), « roi » de Hongrie et de Bohême et archiduchesse souveraine d'Autriche, célébré à Vienne le .
Les membres de cette branche, héritant des possessions patrimoniales des Habsbourg et de leur vocation à l'Empire, mais descendant en ligne mâle de la maison de Lorraine, accolent les deux noms. Ainsi, à l'ouverture de son procès, la reine de France Marie-Antoinette d'Autriche se présente comme « Marie-Antoinette de Lorraine d'Autriche ».
Cette branche règne sur :
et donne des épouses aux souverains européens :
certaines seront mères des futurs dirigeants et, le cas échéant, assumeront la régence pour leur souverain mineur :
François III, duc de Lorraine et de Bar succède à son père le duc Léopold Ier de Lorraine en 1729. Il réside à la cour d'Autriche où ses parents l'ont envoyé à 15 ans terminer son éducation (dans le secret espoir de le voir devenir l'époux de l'archiduchesse héritière Marie-Thérèse d'Autriche). La politique rejoint les sentiments car la jeune princesse tombe amoureuse du jeune homme et ne veut épouser que lui. La France s'oppose au projet : déjà frontalière des Pays-Bas autrichiens, le gouvernement du roi Louis XV ne voit pas sans inquiétude la Lorraine et le Barrois entrer dans le giron de l'ennemi héréditaire Habsbourg. La guerre de succession de Pologne en 1733 met fin diplomatiquement au désaccord : le roi de France consent au mariage si le duc de Lorraine échange ses possessions contre la Toscane dont le grand-duc Jean-Gaston de Médicis n'a pas d'héritier. Les duchés sont cédés à titre viager au beau-père du roi de France, (Stanislas Leszczynski, roi de Pologne déchu qui fait office de souverain fantoche soumis à la France). À la mort de ce roi septuagénaire, Lorraine et Barrois deviennent Français. François III, après avoir longtemps refusé, finit par s'incliner au début de 1736. S'il renonce à ses terres, François III en conserve les titres de duc de Lorraine et de Bar qu'il transmet à ses descendants. L'archiduc Otto de Habsbourg-Lorraine, fils aîné du dernier empereur, raconte qu'avant de mourir prématurément son père l'ex-empereur et l'empereur d'Autriche Charles Ier lui a dit : « N'oubliez pas la Lorraine ».
En 1806, le bouleversement des États germaniques par Napoléon Ier signe la disparition du Saint-Empire romain germanique. Cependant, en prévision de la perte de son titre d'empereur des Romains, François II se déclare lui-même empereur héréditaire d'Autriche en 1804, juste après que Bonaparte s'est déclaré « empereur des Français ».
Nostalgique de la gloire passée, l'ex-François II utilise un titre officiel développé :
« Nous, François le premier, par la grâce de Dieu, empereur d'Autriche ; roi de Jérusalem, Hongrie, Bohême, Dalmatie, Croatie, Slavonie, Galicie, et Lodomirie ; archiduc d'Autriche ; duc de Lorraine, Salzbourg, Wurtzbourg, Franconie, Styrie, Carinthie, et Carniole ; grand-duc de Cracovie; prince de Transylvanie ; margrave de Moravie ; duc de Sandomir, Masovie, Lublin, haute et basse Silésie, Auschwitz et Zator, Teschen, et Frioul ; prince de Berchtesgaden et Mergentheim ; prince-comte de Habsbourg, Gorizie et Gradisce, et de Tyrol ; et margrave des haute et basse Lusace et d'Istrie »
Son titre d'usage reste néanmoins celui d'« empereur d'Autriche ».
En 1867 une autonomie effective est octroyée à la Hongrie à l'intérieur de l'empire d'Autriche sous les termes du « compromis » Ausgleich (voir Autriche-Hongrie). Le titre du chef d'État devient alors « empereur d'Autriche et roi de Hongrie », bien que l'on parle aussi d'« empereur d'Autriche-Hongrie ».
En 1918, Charles Ier, dernier souverain renonce à l'exercice du pouvoir, sans toutefois abdiquer. Il est contraint à l'exil en 1919. Les membres de la maison de Habsbourg-Lorraine qui refusent de prêter serment à la nouvelle république autrichienne sont également contraints à l'exil et leurs biens sont confisqués. La loi d'exil s'applique toujours aux descendants de l'empereur Charles dans les mêmes conditions. L'archiduc Rodolphe intente un procès contre l'État autrichien qu'il gagne au motif que la loi ne peut s'appliquer à lui, né en exil. Cette loi a été abrogée par le chancelier Engelbert Dollfuss en 1936. Elle est remise en vigueur par le gouvernement autrichien en 1945. Othon de Habsbourg-Lorraine, chef de la maison, député européen, signe pour sa part l'acte de reconnaissance de la république d'Autriche. Il y est connu comme le Dr Otto Habsbourg-Lorraine, la république d'Autriche ne reconnaissant pas officiellement les titres de noblesse.
Si l'aîné des descendants de l'empereur François Ier et de l'impératrice Marie-Thérèse, Georg de Hohenberg, n'est pas un membre de la maison de Habsbourg-Lorraine, le chef de la maison est l'archiduc Charles de Habsbourg-Lorraine (né en 1961), fils de l'archiduc Otto de Habsbourg-Lorraine (1912-2011), lui-même fils aîné du dernier empereur d'Autriche, Charles Ier. Seul, l'archiduc Charles a le droit de porter le titre de « duc de Lorraine et de Bar ». Son père, l'archiduc Otto, se fait appeler duc de Bar.
C'est à Nancy que, le , l'archiduc Otto de Habsbourg-Lorraine fait bénir son mariage avec la princesse Regina de Saxe-Meiningen (1925-2010). Cinquante ans plus tard, lorsqu'il revient fêter ses noces d'or en l'église des Cordeliers de Nancy avec toute sa famille, le descendant du duc François III déclare : « Je suis venu à Nancy parce que je suis Lorrain ». L'archiduc apporte son plus ferme soutien au chantier de restauration qui suit l'incendie dont est victime le château de Lunéville, le « Versailles Lorrain », en 2003. Une relique de l'empereur Charles Ier, béatifié en 2004, est déposée en l'église Saint-Epvre de Nancy.
Le , après une cérémonie d'hommage à ses ancêtres ducs de Lorraine et de Bar, en la chapelle de l'église des Cordeliers de Nancy, l'arrière petit-fils de l'archiduc Otto, l'archiduc Christoph de Habsbourg-Lorraine épouse Adélaïde Drapé-Frisch en la basilique Saint-Epvre de Nancy marquant la fidélité des descendants de François III à leur patrie d'origine.
Georg de Hohenberg, né en 1929 d'un mariage morganatique, est issu d'une branche morganatique de la maison de Habsbourg-Lorraine, tout comme les comtes de Méran (issus du mariage morganatique de l'archiduc Jean, frère de l'empereur François II avec la fille d'un maître de postes). Toutefois les effets conjugués de la Pragmatique Sanction (1713) et la renonciation par l’archiduc François-Ferdinand d'Autriche pour ses héritiers à leur qualité de membres dynastes de la maison de Habsbourg-Lorraine, en application du statut de sa maison (1900), exclut les membres de la famille Hohenberg de tout droit aux titres et honneurs de la maison d'Autriche.