Otto Graf Lambsdorff | |
Otto Graf Lambsdorff en à Mayence. | |
Fonctions | |
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Président fédéral du Parti libéral-démocrate allemand | |
– (4 ans, 8 mois et 2 jours) |
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Prédécesseur | Martin Bangemann |
Successeur | Klaus Kinkel |
Ministre fédéral allemand de l'Économie | |
– (1 an, 8 mois et 23 jours) |
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Chancelier | Helmut Kohl |
Gouvernement | Kohl I et II |
Prédécesseur | Manfred Lahnstein |
Successeur | Martin Bangemann |
– (4 ans, 11 mois et 10 jours) |
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Chancelier | Helmut Schmidt |
Gouvernement | Schmidt II et III |
Prédécesseur | Hans Friderichs |
Successeur | Manfred Lahnstein |
Député fédéral | |
– (25 ans, 10 mois et 3 jours) |
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Élection | |
Réélection | |
Législature | 7e, 8e, 9e, 10e, 11e, 12e, 13e |
Groupe politique | FDP |
Biographie | |
Nom de naissance | Otto Friedrich Wilhelm Freiherr von der Wenge Graf Lambsdorff |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Aix-la-Chapelle (Allemagne) |
Date de décès | (à 82 ans) |
Lieu de décès | Bonn (Allemagne) |
Nationalité | Allemande |
Parti politique | FDP |
Diplômé de | Université de Cologne |
Profession | Avocat Homme d'affaires |
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Ministres fédéraux de l'Économie d'Allemagne | |
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Otto Friedrich Wilhelm Freiherr von der Wenge Graf Lambsdorff, dit Otto Graf Lambsdorff ou Otto Lambsdorff, né le à Aix-la-Chapelle et mort le à Bonn, est un avocat, homme d'affaires et homme politique allemand membre du Parti libéral-démocrate (FDP).
Issu d'une famille noble, il est grièvement blessé pendant la Seconde Guerre mondiale et étudie le droit en Allemagne de l'Ouest après le conflit. Il rejoint le FDP en , intègre le secteur privé en et devient avocat trois ans plus tard.
En , il est élu député fédéral au Bundestag et prend les fonctions de porte-parole pour l'économie du FDP. Nommé ministre fédéral de l'Économie en , il se fait le défenseur de l'ordolibéralisme et de la réduction du déficit public. Le rejet de ses propositions en la matière entraîne en la rupture de la coalition sociale-libérale au pouvoir.
Il est confirmé juste après dans ses fonctions ministérielles dans la nouvelle coalition noire-jaune mais doit démissionner en après sa mise en cause dans l'affaire Flick. En il prend la présidence fédérale du Parti libéral-démocrate et de la société Iveco Magirus. Il abandonne la direction du FDP en et devient président de la fondation Friedrich-Naumann deux ans plus tard.
Il quitte le Bundestag en et la présidence de la fondation en . Retiré du monde des affaires en , il meurt l'année suivante.
Aîné des trois enfants de Herbert Graf Lambsdorff et de Eva von Schmid, il est issu de la noblesse allemande, comme l'indiquent dans son patronyme les titres de « Freiherr » (baron) et « Graf » (comte).
Il effectue ses études primaires et secondaires à Berlin puis Brandebourg-sur-la-Havel entre et . À l'âge de dix-huit ans, il intègre la Wehrmacht pour accomplir son service militaire obligatoire. Il est grièvement blessé au cours de combats et se fait amputer d'une jambe.
Il obtient son baccalauréat à Unna en . L'année suivante, il s'inscrit à l'université rhénane Frédéric-Guillaume de Bonn et suit un cursus en droit. Il le termine en , lorsqu'il obtient son premier diplôme juridique d'État.
Ayant adhéré en au Parti libéral-démocrate (FDP), il passe avec succès son doctorat de droit en et son second diplôme juridique d'État en .
Sa vie professionnelle débute en dans le secteur du crédit au sein de la banque privée Trinkaus. Parvenu aux fonctions de directeur exécutif de l'établissement, il est admis en au barreau de Düsseldorf.
En , il est désigné trésorier du FDP de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, présidé par le vice-ministre-président et ministre de l'Intérieur du Land Willi Weyer. Il rejoint trois ans plus tard le conseil d'administration de la compagnie d'assurances Victoria-Rückversicherung AG.
Il est investi candidat du FDP en Rhénanie-du-Nord-Westphalie dans la perspective des élections fédérales anticipées du . Élu député fédéral au Bundestag, il est aussitôt choisi comme le porte-parole pour l'économie du groupe parlementaire du Parti libéral-démocrate, présidé par Wolfgang Mischnick. En parallèle, il intègre le comité directeur fédéral du FDP.
L'année suivante, il fait partie des fondateurs de la Commission Trilatérale.
Après l'assassinat de Jürgen Ponto, Hans Friderichs décide de quitter le gouvernement fédéral et rejoindre le secteur privé. Otto Graf Lambsdorff est alors nommé à 50 ans ministre fédéral de l'Économie dans le deuxième cabinet de coalition sociale-libérale du chancelier fédéral social-démocrate Helmut Schmidt. Il se présente comme un défenseur de l'ordolibéralisme et de l'économie de marché, se faisant critique des dépenses qui creusent le déficit budgétaire fédéral.
Le , il propose une nouvelle stratégie économique, avec le document « Concept pour une politique pour dépasser la faible croissance et combattre du chômage », qui suggère de revenir sur les acquis sociaux des dernières années. Schmidt se prononce vigoureusement contre lors d'un meeting électoral en Hesse et lors d'une réunion du groupe SPD au Bundestag[1]. Les libéraux en tirent les conséquences et démissionnent du gouvernement quatre jours plus tard, mettant fin à treize ans d'alliance avec les sociaux-démocrates[2].
Après que le Bundestag a adopté le une motion de censure constructive au profit de Helmut Kohl, Lambsdorff est renommé dans ses responsabilités ministérielles trois jours plus tard. Il en démissionne le en conséquence de sa mise en cause dans l'immense scandale causé par l'affaire Flick. En , il est condamné à 180 000 DM d'amende pour « fraude fiscale ».
En , Martin Bangemann est nommé membre de la Commission européenne par le gouvernement fédéral. En conséquence, le 39e congrès fédéral ordinaire du FDP, convoqué en à Wiesbaden, doit pourvoir à la présidence fédérale du parti. Postulant face à la trésorière fédérale Irmgard Adam-Schwaetzer, Otto Graf Lambsdorff est élu par 211 voix contre 187 à sa concurrente, désignée vice-présidente fédérale. Cette même année, il devient président du conseil de surveillance d'Iveco Magirus.
Pour les élections législatives de l'Allemagne réunifiée du , il laisse à Hans-Dietrich Genscher les fonctions de chef de file libéral-démocrate. Il est choisi en pour présider l'Internationale libérale (IL) pour un mandat de trois ans. Au cours du 44e congrès fédéral ordinaire du FDP à Münster en , il cède la présidence fédérale du parti à Klaus Kinkel. Il reçoit alors le titre honorifique de « président d'honneur » qu'il partage avec Walter Scheel.
Il est désigné en président de la fondation Friedrich-Naumann, le think-tank du FDP. Ayant renoncé à postuler à un septième mandat aux élections fédérales de , il se retire du Bundestag après 25 ans de mandat parlementaire. Il renonce à présider la fondation en , au profit de Wolfgang Gerhardt, et Iveco deux ans après.
Il se marie deux fois. Ayant épousé en secondes noces Alexandra von Quistorp, il est père de trois enfants issus de son premier mariage. Il a principalement vécu à Bad Münstereifel, dans le quartier d'Eschweiler, ainsi qu'à Bonn, où il meurt le à l'âge de 82 ans.
Son neveu Alexander a été député européen puis député au Bundestag.