Les Viviparidae sont une famille de mollusques gastéropodes d'eau douce dont on connaît des coquilles fossiles, au moins jusqu'à la fin du Crétacé[1]. Elle appartient à la sous-classe des Prosobranchia et à l'ordre des Architaenioglossa.
Les escargots d'eau douce du groupe Caenogastropoda sont principalement ovipares mais il existe trois exceptions ovovivipares : Viviparus viviparus, Viviparus contectus et Valvata naticina ; on connaît hors des espèces indigènes européennes d'autres espèces d'escargots d'eau douce ovovivipares, dont Potamopyrgus antipodarum (Gray, 1843) introduit en Europe à partir de la Nouvelle-Zélande et devenu invasif ou envahissant (en Pologne par exemple) ; leurs embryons se développent dans des capsules à l'intérieur de l'utérus de la mère. Celle-ci produit moins d'embryons, mais son ovoviviparité assure une meilleure chance de survie à chacun d'eux.
Remarque : de rares cas de véritable viviparité, c'est-à-dire de développement complet de l'embryon à l'intérieur de l'organisme du parent dont ils acquièrent des substances nutritives, ont été découverts chez certains Stylommatophora terrestres[2].
Les escargots dulçaquicoles de la famille des Viviparidae forment une famille itéropare et ovovivipare typique. Les chercheurs ont identifié au sein de cette famille des cas de parthénogenèse spontanée et des hybrides[3].
Au moins une espèce de cette famille est classée en danger de disparition (2006) : c'est Notopala sublineata dans l'est du Queensland en Australie[4].
La coquille de ces escargots peut être colonisée par une espèce qui se montre souvent invasive là où elle a été introduite : la moule zébrée, par exemple dans le fleuve Mississippi et la rivière Illinois[5]
Certains de ces escargots peuvent être vecteurs ou hôtes intermédiaires de parasites dont certains pouvant parasiter l'Homme (ex : le trématode Echinostoma cinetorchis de la famille des Echinostomatidae[6]).
Ces escargots vivent dans les régions tropicales et tempérées, dans des eaux douces plutôt lentes. Leur substrat préféré varie selon l'espèce considérée.
Ils forment parfois d'importants rassemblements.
Leur aire de répartition couvre actuellement tous les continents, sauf l'Amérique du Sud, où l'on en a cependant trouvé des formes fossiles[7],[8]. Certaines espèces introduites hors de leur aire de répartition peuvent devenir invasives (à Hawaï par exemple[9]).
En Europe les Viviparidae sont représentés par 4 espèces (selon Falkner et al. 2001[10]) :
- Viviparus acerosus (Bourguignat, 1862)
- Viviparus ater (De Cristofori et Jan, 1832)
- Viviparus contectus (Millet, 1813) - Paludine commune
- Viviparus viviparus (Linnaeus, 1758) - Paludine d'Europe ou paludine vivipare
- ↑ (en) Systematics, biostratigraphy, and biogeography of latest Cretaceous and early Tertiary Viviparidae (Mollusca, Gastropoda) of southern Saskatchewan, western North Dakota, eastern Montana, and northern Wyoming. 1984. Thèse de doctorat.
- ↑ (en) Heller J (2001= Life history strategies. In: BARKER GM (ed.). The biology of terrestrial molluscs. CABI Publishing, Wallingford, p. 413–445. doi: 10.1079/9780851 993188.0413
- ↑ (en) Johnson SG & Bragg E (1999) Age and polyphyletic origins of hybrid and spontaneous parthenogenetic Campeloma (Gastropoda: Viviparidae) from the southeastern United States. Evolution, 1769-1781 (extrait et résumé)
- ↑ (en) Carini G & Hughes JM (2006) Subdivided population structure and phylogeography of an endangered freshwater snail, Notopala sublineata (Conrad, 1850) (Gastropoda : Viviparidae), in western Queensland, Australia. Biological Journal of the Linnean Society, 88(1), 1-16
- ↑ (en) Tucker JK (1994) Windrow formation of two snails (families Viviparidae and Pleuroceridae) colonized by the exotic zebra mussel, Dreissena polymorpha ; Journal of Freshwater Ecology ; Volume 9, n°1 ; pages 85-86 ; DOI:10.1080/02705060.1994.9664431 (résumé)
- ↑ (en) Chung PR & Jung Y (1999) Cipangopaludina chinensis malleata (Gastropoda: Viviparidae): A new second molluscan intermediate host of a human intestinal fluke Echinostoma cinetorchis (Trematoda: Echinostomatidae) in Korea. The Journal of parasitology, 85(5), 963-964
- ↑ Falniowski A (1989) Przodoskrzelne (Prosobranchia) Polski. I. Neritidae, Viviparidae, Valvatidae, Bithyniidae, Rissoidae, Aciculidae [Prosobranch snails of Poland. I. Neritidae, Viviparidae, Valvatidae, Bithyniidae, Rissoidae, Aciculidae]. Zesz. nauk. Uniw. Jagiell. Prace Zool. 35: 1–148
- ↑ (en) Falniowski A, FIA£KOWSKI W., S Zarowska M., Mazan K. (1998) Shell biometry characters in species discrimination and classification within the genus Viviparus (Gastropoda: Architaenioglossa: Viviparidae). Malak. Abh. 19: 27–45.
- ↑ (en) Cowie, R. H. (1995). Identity, distribution and impacts of introduced Ampullariidae and Viviparidae in the Hawaiian Islands. Journal of Medical and Applied Malacology, 5 (1993), 61-67
- ↑ (en) Falkner G, Bank RA, Proschwitz T Von (2001) Check-list of the non-marine molluscan species-group taxa of the states of northern, Atlantic and central Europe. Heldia 4: 1–76
- ↑ (en) MolluscaBase eds. (2020). MolluscaBase. Boganmargarya Thach, 2018. — World Register of Marine Species at: http://www.marinespecies.org/aphia.php?p=taxdetails&id=1304379 (consulté le 14 mars 2021)
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- (en) Jokinen EH (1982) CIPANGOPALUDINA-CHINENSIS (GASTROPODA, VIVIPARIDAE) IN NORTH-AMERICA, REVIEW AND UPDATE. Nautilus, 96(3), 89-95.
- (en) Prashad B (1928) Recent and fossil Viviparidae. Indian Museum Memoir, 8, 153-251.
- (en) Clench WJ (1962) A catalogue of the Viviparidae of North America with notes on the distribution of Viviparus georgianus Lea. Department of Mollusks, Museum of Comparative Zoology.
- (en) Johnson SG & Bragg E (1999) Age and polyphyletic origins of hybrid and spontaneous parthenogenetic Campeloma (Gastropoda: Viviparidae) from the southeastern United States. Evolution, 1769-1781.