Bell XP-83

Bell XP-83
Vue de l'avion.
Le Bell XP-83 no 44-84990 pendant un vol de test au-dessus de Wright Field, en .

Constructeur Bell Aircraft Corporation
Rôle Chasseur d'escorte[1]
Statut Projet abandonné
Premier vol
Date de retrait Abandon du projet en 1947
Équipage
1 pilote
Motorisation
Moteur General Electric J33-GE-5
Nombre 2
Type Turboréacteurs à simple flux sans postcombustion
Poussée unitaire 18 kN
Dimensions
vue en plan de l’avion
Envergure 16,15 m
Longueur 13,67 m
Hauteur 4,65 m
Surface alaire 40 m2
Masses
À vide 6 400 kg
Avec armement 10 930 kg
Maximale 12 500 kg
Performances
Vitesse maximale 840 km/h (Mach 0,69)
Plafond 14 000 m
Vitesse ascensionnelle 1 722 m/min
Rayon d'action 1 650 km
Charge alaire 273 kg/m2
Rapport poussée/poids 0,33
Armement
Interne Dans les ailes :
• 6 mitrailleuses Browning M2 de 12,7 mm (calibre .50)
ou
• 6 mitrailleuses T17E3 de 15,2 mm (calibre .60)
ou
• 4 canons HS-404 de 20 mm
ou
• 1 canon de 37 mm dans le nez
Externe Aucun

Le Bell XP-83, plus tard redésigné ZXF-83, était un prototype de chasseur d'escorte américain, conçu par la Bell Aircraft Corporation vers la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il vola pour la première fois en 1945. Toutefois, comme la plupart des premiers appareils à réaction conçus à cette période, il souffrait de nombreuses limitations, en particulier au niveau de sa puissance, et il fut rapidement éclipsé par des concepts plus avancés et plus performants.

Conception et développement

[modifier | modifier le code]

Les premiers chasseurs à réaction consommaient du carburant à une vitesse effrayante, ce qui limitait sévèrement leur rayon d'action et leur endurance au combat. En , l'United States Army Air Forces (USAAF, ancêtre de l'US Air Force actuelle) demanda à la société Bell de concevoir un chasseur avec une autonomie importante, et signa un contrat pour la fabrication de deux prototypes le .

Bell travaillait sur son concept d'intercepteur « Model 40 » depuis 1943. Il fut revu et conçu comme un chasseur d'escorte à longue distance, retenant les lignes générales du P-59 Airacomet. Les deux turboréacteurs General Electric J33-GE-5 furent placés dans chaque emplanture d'aile, ce qui laissait une importante place dans le long fuselage trapu pour du carburant et de l'armement. Le fuselage était de conception semi-monocoque tout en métal, capable d'embarquer 4 530 litres de carburant. En supplément, deux réservoirs largables additionnels de 950 litres pouvaient également être emportés. Le cockpit était pressurisé et la verrière était petite et en forme de bulle.

L'armement prévu devait consister en six mitrailleuses de 12,7 mm (calibre .50 BMG) disposées dans le nez de l'appareil.

Essais en vol

[modifier | modifier le code]

Les premiers tests en tunnel aérodynamique avaient mis le doigt sur une instabilité directionnelle, mais la solution, consistant en l'installation d'une dérive verticale plus grande, ne serait pas disponible à temps avant le début des essais en vol[2]. Le premier prototype effectua son premier vol le , emmené par le chef pilote d'essai de Bell Jack Woolams, qui le trouva poussif et instable. Les essais en vol limités montrèrent cependant des caractéristiques de vol assez satisfaisantes, bien que les vrilles étaient limitées tant que la dérive plus grande n'avait pas été installée. Le deuxième prototype incorporait la nouvelle dérive et était également doté d'un système amplificateur pour les ailerons[3]. Une caractéristique inhabituelle unique du XP-83 était sa tendance à « refuser » de ralentir, à cause de son profil aérodynamique lisse et de l'absence d'aérofreins. Les pilotes d'essais étaient obligés d'effectuer des approches très longues et plates avant d'atterrir[4].

Le premier prototype fut utilisé en 1946 comme banc d'essais pour statoréacteurs, avec un emplacement pour un ingénieur créé dans le fuselage derrière le pilote. Le , l'un des statoréacteurs prit feu, forçant le pilote Chalmers « Slick » Goodlin et l'ingénieur Charles Fay à sauter en parachute pour évacuer l'avion. Le deuxième prototype vola le et fut envoyé à la ferraille en 1947.

Excepté pour son rayon d'action élevé, le XP-83 était inférieur en performances au P-80 Shooting Star de Lockheed, et le projet fut abandonné en 1947.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Green 1969.
  2. Koehnen 1982, p. 24.
  3. Koehnen 1982, p. 44-48.
  4. Koehnen 1982, p. 48.

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) William Green, War Planes of the Second World War, vol. 4 : Fighters, Londres, Macdonald, , 6e éd. (ISBN 0-356-01448-7). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) Richard C. Koehnen, « Bell's No Name Fighter », Airpower, vol. 12, no 1,‎ . Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • (en) William Green et Gordon Swanborough, WW2 Aircraft Fact Files : US Army Air Force Fighters, Part 1, Londres, Macdonald and Jane's Publishers Ltd., (ISBN 0-356-08218-0).
  • (en) Marcelle Size Knaack, Encyclopedia of US Air Force Aircraft and Missile Systems, vol. 1 : Post-World War II Fighters 1945–1973, Washington, (États-Unis), Office of Air Force History, , 619 p. (ISBN 0-912799-59-5).
  • (en) Alain J. Pelletier, Bell Aircraft Since 1935, Annapolis, Maryland, États-Unis, Naval Institute Press, (ISBN 1-55750-056-8).
  • (en) David M. Carpenter, Flame Powered : The Bell XP-59A Airacomet and the General Electric I-A Engine, Boston, États-Unis, Jet Pioneers of America, (ISBN 0-9633387-0-6), p. 59.