Monceau-sur-Sambre | |||||
Beffroi de l'hôtel de ville. | |||||
Administration | |||||
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Pays | Belgique | ||||
Région | Région wallonne | ||||
Communauté | Communauté française | ||||
Province | Province de Hainaut | ||||
Arrondissement | Charleroi | ||||
Commune | Charleroi | ||||
Code postal | 6031 | ||||
Zone téléphonique | 071 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Moncellois(e)[1] | ||||
Population | 9 742 hab. (1/1/2022[2]) | ||||
Densité | 1 374 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 50° 24′ 42″ nord, 4° 22′ 56″ est | ||||
Superficie | 709 ha = 7,09 km2 | ||||
Localisation | |||||
Localisation de Monceau-sur-Sambre dans la commune de Charleroi | |||||
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Géolocalisation sur la carte : Hainaut
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Monceau-sur-Sambre (en wallon local : Li Moncha-so-Sambe, ou encore en wallon standardisé : Moncea-so-Sambe) est une section de la ville belge de Charleroi située en Région wallonne dans la province de Hainaut.
Rattachée à Marchienne-au-Pont de 1795 à 1822, Monceau-sur-Sambre était une commune à part entière jusqu'à la fusion des communes de 1977.
Moncha est la traduction en wallon local des mots éminence, hauteur, relief, colline. Monceau-sur-Sambre signifie donc petit mont au bord de la Sambre[3].
Citée sous l'appellation de[4] :
1801 | 1846 | 1900 | 1947 | 1977[7] | 2001 | 2008 |
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250 | 1 468 | 8 308 | 9 715 | 9 960 | 9 547 | 9 662 |
Altitudes : minimum de 104 m. au niveau de la Sambre et maximum de 180 m. au lieu-dit "Les quatre seigneuries"[8], rue Fosse du Bois.
Le sous-sol de la section est entièrement constitué par du terrain houiller. Dans la partie méridionale apparaît une bande de calcaire carbonifère. Le limon n'affleure que sur quelques surfaces disséminées, le reste du sol arable étant du schiste houiller. Des alluvions anciennes déposés par la Sambre, l'Ernelle et le Piéton tapissent le sud de la section. Le grès houiller inférieur a été exploité, à ses affleurements, comme pavés et moellons de construction. La partie nord est tapissée de sable de l'ère tertiaire[9].
La section est arrosée :
Au moment de l'invasion romaine au Ier siècle av. J.-C., le site est occupé par les Pleumosiens, clients des Nerviens. Sous les Romains, Monceau dépend du grand Pagus de Lomme. Pendant la période franque, le grand Pagus de Lomme, dont le chef-lieu est Gembloux, a sous sa juridiction le pagus moyen de Darnau, dont Monceau fait partie, côtoyé à l'ouest par le pagus moyen d'Hainault. Les lieux-dits « chemin du sars d'Hainaut et sart Hainault », au nord-ouest de Monceau, rappellent ce voisinage.
À l'époque franque, Monceau et Marchiennes forment une même paroisse et à une date - antérieure au - que nous ne connaissons pas, Marchiennes avec toutes ses dépendances et son ban sont léguées au chapitre de Saint-Lambert de Liège ; cette donation est confirmée par le pape Innocent II dans une bulle du . En 1245, le chapitre cède Marchiennes au prince-évêque de Liège en échange de deux moulins.
La principauté de Liège est divisée en quartiers et chaque quartier est divisé en districts dont le nombre varie suivant son étendue. Le quartier d'Entre Sambre et Meuse dont la paroisse de Marchiennes-Monceau fait partie, comprend cinq districts : dans le deuxième on trouve Couillet, Landelies, Leernes, Mont-sur-Marchienne, Montigny-le-Tilleul, Marchienne-au-Pont et Monceau-sur-Sambre.
Sous la République française, sous l'Empire et - partiellement - sous le Royaume des Pays-Bas, soit de 1795 à 1822, Monceau fait partie de Marchiennes. La commune recouvre son « indépendance » par arrêté du roi Guillaume Ier des Pays-Bas du [12].
Monceau et Marchiennes ne font qu'une même paroisse jusqu'en 1838[13]. Monceau-sur-Sambre est une paroisse du doyenné de Marchienne-au-Pont, dans le diocèse de Tournai. L'église Saint-Louis de Gonzague n'étant plus ouverte au culte depuis , les offices religieux sont célébrés à Marchienne-au-Pont.
Les Quatre Seigneuries : au nord-ouest de la section, où se dresse le château d'eau, près des rues J-B. Van Petegem et A. Deltenre. Un document de 1467 y situe la limite des bois du Prince de Liège, du Seigneur de Monceau et du Seigneur de Fontaine et de Landely (Landelies)[14]. Une borne de pierre bleue porte les initiales suivantes, sur ses quatre faces : L = Landelies (au sud); F.L = Fontaine-l'Évêque; M = Marchienne; M = Monceau)[15].
Les Grands Trieux : lieu-dit, à la limite de Goutroux, signifiant les grands pâturages. Depuis 1992, nom du quartier nord de Monceau[16].
Rognac : lieu-dit aux confins nord-ouest de Monceau, vers les bordures boisées du bois dit des XXIV bonniers. Cet endroit écarté et inhabité désigne un ravin marécageux, avec des sources abondantes. Dans le radical se retrouve l'élément graphique le plus usité dans toutes les langues, pour la désignation de l'eau courante[17].
Ruau : au nord-est de Monceau, vers Roux, commune à laquelle partant du Ruau même, conduit la rue de Roux. Ruau provient du roman rode, équivalent de sart. Ont une signification similaire, après Roux, le champ des Ruaux à Pont-à-Celles ; les Ruaux à Arsimont ; le blanc ruwau à Sivry ; Ruage à Blandain (Hainaut) ; Rua à Amay (Liège) ; Roua à Pailhe (Liège) ; Rouats à Stoumont ; ferme de Ruart (autrefois Ruwa) à Webbecom (Brabant) ; le roux de Mahihan, à Gouy-lez-Piéton. Quant aux laminoirs du Ruau, ils ont été établis par Émile Constant Bonehill[18],[19].
Le Hameau : au sud-ouest de Monceau, vers Landelies et Morgnies. Se prononce hamellum en bas-latin ; hamial, hameal en roman ; « hameau » en français ; hem, heim en allemand. Partie de Monceau appelée avouerie (vouverie) en 1467, eut son voweit (avoué) particulier, plus tard son maître de ville (cité en 1626) et enfin son bourguemaître (encore mentionné en 1782) de communauté, concurremment avec les mandataires des manants de Monceau. Depuis 1992, nom du quartier sud de Monceau[20].
Axe routier est-ouest (N.90) de Charleroi à Mons : route de Mons et rue de Mons, vers Morgnies. Cet axe routier a été tracé à l'époque napoléonienne, vers 1810.
Les trois axes routiers ci-après figurent déjà sur les cartes de cabinet des Pays-Bas autrichiens, levées à l'initiative du comte de Ferraris de 1770 à 1778.
La localité est sillonnée par :
Les voies d'accès sud (voies 1 et 2 de Marchienne-au-Pont) à la gare marchandises de formation de Monceau, électrifiées sous 3000V CC.
Pour le trafic voyageurs, Monceau-sur-Sambre est desservi par la gare de Marchienne-au-Pont, parcourue par :
La principauté de Liège, dont Monceau fait partie sous l'Ancien Régime, fait partie du cercle de Westphalie ; son indépendance et sa constitution sont défendues par la confédération germanique. Monceau est terre liégeoise jusqu'au décret du 9 vendémiaire an IV ().
Pour expliquer succinctement quelques pouvoirs locaux, l'exemple de la cour de Justice de Monceau montre que, à partir de 1555 :
Les révolutions française et liégeoise de 1789 et les victoires françaises de Jemappes et Fleurus bouleversent tout cela : en 1794, la cour de Justice est supprimée et remplacée par des tribunaux réguliers ; en 1800 la communauté fait place à la Mairie[21].
Monsieur Joseph Denis, le premier instituteur communal connu à Monceau-sur-Sambre, entre en fonction le jusqu'en 1737. En 1786, l'instruction est officiellement organisée : la communauté de Monceau, présidée par la cour de Justice s'assemble en vue de choisir un maître d'école. Albert Piron est accepté avec l'agréation du seigneur et du révérend pasteur. Il doit tenir l'école pour l'instruction de la jeunesse des deux sexes. Il entre en fonction le , il occupe gratuitement un logement avec jardin. Il est rétribué selon le résultat obtenu avec chaque élève; en hiver, chaque élève doit apporter sa part de chauffage, sa « feuée » . Ce maître d'école occupe le poste jusqu'à l'époque (1795) où Monceau est réuni à Marchiennes. Chaque année, l'instituteur doit se présenter devant la communauté qui décide qu'il a bien ou mal rempli sa mission[22].
Les archives de Monceau ne permettent pas de remonter au-delà du XVe siècle. Celles qui nous sont parvenues relatent que la communauté de Monceau[23] :
Monceau ne devient terre française qu'après la bataille de Fleurus et la reddition de Charleroi le , jusqu'au Traité de Paris du .
La Belgique est envahie en par les troupes de la République française. Sous l'Ancien Régime, la principauté de Liège est divisée en quartiers et chaque quartier est divisé en districts dont le nombre varie suivant son étendue. Le quartier d'Entre Sambre et Meuse comprend cinq districts et nous rencontrons :
Toutes ces communes, celle de Monceau exceptée, sont réunies - sous le régime français - au département de Jemmapes en vertu d'un arrêté du Comité de salut public du 21 fructidor an III (). Comme Monceau ne figure pas dans la liste des communes de la principauté de Liège réunies au département de Jemmapes, il faut admettre que lors de la rédaction de cette liste annexée à l'arrêté du , Monceau faisait déjà partie de Marchiennes ; en conséquence, la réunion des communes remonte à 1795. Dans les documents de 1822 relatifs à la séparation, il est écrit que la réunion ne s'est faite qu'en 1797, mais les auteurs de ces documents n'indiquent pas les sources auxquelles ils ont puisé et ils semblent ignorer l'existence de l'arrêté du 21 fructidor an III[24].
Régi par Marchiennes.
En 1794, Monceau sera bientôt débarrassé des soldats. Cette année, la lutte est très vive dans Marchiennes et Monceau ; le jour de la capitulation de Charleroi (26 juin), les alliés que commande le prince Guillaume d'Orange - futur roi des Pays-Bas - remportent un avantage sur les troupes républicaines de Kléber, dont le quartier général est à Souvret, avantage que la reddition de Charleroi rend inutile. Ces combats causent des ravages dans les cultures des fermiers de Monceau-sur-Sambre.
Les revers que subissent les Français à Leipzig ramènent les armées coalisées en Belgique : 4 120 hommes et 4 210 chevaux à Marchiennes-Monceau du 13 au . Le maire de Marchiennes-Monceau, Jean-Baptiste Pouillon, ne pouvant répondre à toutes les réquisitions, le colonel Loukiffin ordonne aux communes voisines - de Fontaine-l'Évêque à Gouy-lez-Piéton - d'amener des approvisionnements. La lecture du tableau des denrées fournies aux corps de troupes des puissances alliées révèle que Marchiennes-Monceau dut fournir 4 000 livres de pain, 8 000 livres de viande, 6 080 litres de snaps (eau-de-vie), 950 bouteilles de vin, 6 080 litres de bière, 36 500 livres de foin, 4 200 mesures d'avoine, 35 000 livres de paille. Une dépense faite à Monceau indique que les chemins furent "égalisés" pour le passage de l'empereur de Russie et du roi de Prusse...
Marchiennes-Monceau héberge :
Le , Napoléon s'échappe de l'île d'Elbe. Le , Marchiennes voit arriver les troupes françaises, poussant devant elles les Prussiens de Zieten, avec lesquels elles ont plusieurs engagements dans Marchiennes et aux environs : au Spignat, dans les champs sainte Barbe, dans le parc communal, au Vieux-Pont, au Chenois et ailleurs.
Une force de 42 170 hommes placée sous le commandement des généraux d'Erlon et Reille, formant le corps d'armée que devait commander, le soir même, le maréchal Ney, passa à Marchiennes et traversa Monceau, à l'issue des premiers engagements cités ci-avant[25].
Après Waterloo, Monceau fait partie du Royaume uni des Pays-Bas jusqu'au traité de Londres du .
Depuis des siècles, Monceau eut ses seigneurs distincts de Marchiennes, ses baillis, ses maïeurs, ses greffiers, ses échevins, ses sergents et ses bourgmestres.
Quant à ses actes de l'état-civil, ils se confondent avec ceux de Marchiennes :
Sous la date du , les Moncellois, voulant reconquérir leur indépendance communale, adressent une requête au gouverneur de la province de Hainaut.
Ils invoquent que le règlement des paroisses ne confond pas et ne détruit pas surtout les droits de commune ; et la circonstance que la commune de Monceau est chargée séparément de l'entretien d'une nef de l'église paroissiale est une preuve permanente de l'existence et de l'indépendance de cette commune.
Trois ans plus tard, l'arrêté royal du sépare Monceau de Marchiennes et les Moncellois choisissent pour maire M. François Antoine de Gavre, dont la nomination est sanctionnée par arrêté royal du .
Un décret du modifie le règlement d'administration du royaume uni des Pays-Bas et c'est en application de ce décret qu'un arrêté du nomme le marquis de Gavre bourgmestre de Monceau-sur-Sambre : à la qualification de Maire succède celle de Bourgmestre. Le marquis de Gavre meurt le et un arrêté du appelle M. Lancelot, échevin et officier de l'état-civil, à sa succession comme bourgmestre[26].
Jusqu'en 1822, l'enseignement de Monceau se confond avec celui de Marchiennes. Séparé de Marchiennes en 1822, Monceau réorganise son enseignement primaire le . Le premier instituteur est Philibert Thibaut, qui se retire en 1825[27].
Au milieu de nombreuses difficultés, le gouvernement provisoire organise non seulement l'armée et la garde civique, mais encore le pouvoir communal. Par un arrêté pris le , les notables des villes et villages sont invités à procéder aux élections communales. Étaient notables dans une commune de moins de 3 000 habitants (en 1830, Monceau comptait 637 habitants), ceux qui payaient annuellement au moins 10 florins en contributions directes et ceux qui exerçaient des professions libérales, telles que celles d'avocat, avoué, notaire, médecin, chirurgien, officier de santé, professeur en science, arts ou lettres, instituteur, etc. Quelques années plus tard, la loi du fixe définitivement les pouvoirs communaux en Belgique[29].
Liste des bourgmestres de Monceau après la révolution de 1830 et jusque 1976.
Les plans et estimations du coût, confiés à l'architecte Kuyper, sont remis au conseil communal le . Le , les travaux sont adjugés à Pierre-Joseph Parent, homme d'affaires à Marchiennes, et à Henri Boëns de Charleroi. Le terrain nécessaire est donné par la comtesse d'Egger, alors propriétaire du château de Monceau ; la donation est confirmée par A.R[33]. du . La pose de la première pierre a lieu le . La construction terminée est reçue le et porte le nom de Saint Louis de Gonzague, patron de Monceau[34].
Depuis la (re)naissance de Monceau-sur-Sambre en 1822, les instituteurs sont en même temps secrétaires communaux et, à partir de 1839, exercent la fonction de clerc laïc.
Le intervient un accord entre le conseil communal et le supérieur d'un institut des frères de Marie, résidant dans le département de l'Oise, aux termes duquel trois frères doivent être placés à Monceau. Ils y enseignent jusqu'en et sont remplacés par des instituteurs laïcs les et . L'enseignement à Monceau prend bientôt un grand développement : à l'école du Centre, une 1re classe de garçons en 1823, la 2e en 1859, les 3e et 4e en 1873, les 5e et 6e en 1896, etc. La population de Hameau prenant de l'importance, on y construit une école mixte en 1876. Le Ruau prenant aussi de l'extension, on y érige aussi une école en 1881.
En 1855, une école des filles est construite au Centre, dont la première institutrice nommée définitivement est une religieuse de l'ordre des filles de Marie de Pesche ; en 1871, une religieuse est nommée institutrice gardienne.
Les religieuses quittent l'enseignement primaire communal (officiel) le à la suite de la promulgation de la loi scolaire de 1879 et sont remplacées par deux institutrices sorties des écoles normales. En conséquence, une école de filles ayant été construite au Ruau en 1880, la direction en est confiée en 1881 à une institutrice laïque.
Les écoles gardiennes ne sont pas perdues de vue ; en 1868 on érige celle du Centre, en 1881 celle du Ruau, en 1885 celle de la rue Parent, en 1891 celle des Grands Trieux, en 1892 celle de Hameau[35].
Première Guerre mondiale : les troupes allemandes entrent à Bruxelles le et, suivant l'axe nord-sud Bruxelles-Charleroi, trois armées allemandes convergent vers la vallée de la Sambre pour prendre en tenaille et détruire la 5e armée française du général Lanrezac : à l'ouest la 1re armée de von Kluck, au nord la 2e armée de von Bülow et à l'est la 3e armée de von Hausen. Une grande bataille aura lieu à Charleroi et au sud de la ville, mais Lanrezac parviendra habilement à se dégager et à éviter ainsi à la France un nouveau Sedan[36].
Les 19 et , les troupes françaises en retraite sont bien accueillies à Monceau et y prennent leur cantonnement. Le vendredi , les Français quittent la commune pour occuper les positions stratégiques de Marchienne, Gozée et Fontaine-l'Évêque où va s'amorcer la première bataille de la Sambre. Pour couvrir leur retraite, ils déploient en embuscade quelques hommes bien armés aux endroits les plus propices pour retarder la progression des troupes de von Bülow supérieures en nombre et en armement. Ce même jour, sur ordre du gouvernement belge, la garde civique vient d'être démobilisée pour démentir les allégations de l'ennemi : des "francs-tireurs" belges font le coup de feu sur les soldats allemands.
Le samedi , une patrouille de uhlans - de 25 à 35, selon un témoignage recueilli ultérieurement - circulant du lieu-dit « le Ruau » vers le pont enjambant la Sambre à Marchienne-au-Pont, est mitraillée par les soldats français essaimés en embuscade dans le quartier de la gare jusqu'en bordure de la Sambre. L'escarmouche fait 7 tués et de nombreux blessés parmi les uhlans, certains rescapés rejoignent leur quartier général stationné près du charbonnage du Martinet et racontent, dans leur épouvante, que des civils ont tiré sur eux. Il est à peine 9 heures du matin et le général von Susskind des troupes d'assaut décide, en représailles, d'incendier Monceau. La soldatesque pille les maisons, massacre, moleste et humilie les habitants avant de bouter le feu. En très peu de temps, l'axe Ruau - Marchienne-État et les rues voisines sont transformés en brasier. Les survivants sont parqués comme du bétail pour servir parfois de bouclier humain. Au "Hameau", devant la résistance acharnée des soldats français, les Allemands massacrent des civils ou les font marcher devant eux pendant leur percée vers Gozée[37].
En fin de compte, la 1re Division d'Infanterie- et le 2e RUR- Régiment de uhlans de Réserve- de l'armée impériale allemande a passé par les armes 63 civils et détruit 248 maisons lors des « atrocités allemandes » commises au début de l'invasion[38],[39].
Avant la guerre 1914-1918, l'économie belge est florissante, l'industrie belge très performante. Après l'invasion allemande au mois d', les travailleurs belges refusent de travailler pour l'ennemi : en conséquence, l'envahisseur allemand démantèle et démonte nombre d'industries pour les remonter en Allemagne. En manque de main-d'œuvre, à partir de 1917 l'envahisseur déporte les travailleurs belges pour servir les machines en Allemagne. Toutes les activités ne sont pas arrêtées - il faut bien manger - mais il règne parmi la population belge une misère extrême. C'est pourquoi un Comité de secours offre chaque jour une petite couque à chaque enfant fréquentant l'école. En Flandre, l'offensive du , comprenant des troupes françaises et anglaises jointes aux troupes belges et sous le commandement du roi des Belges, met l'armée allemande en difficulté : voyant venir la défaite, les Allemands deviennent nerveux et les civils belges redressent la tête, deviennent audacieux, défient et provoquent parfois l'occupant. Ce n'est certainement pas l'attitude adoptée par la petite Yvonne Vieslet, 10 ans, qui fréquente l'école communale au centre de Monceau (site de la rue des combattants).
Les faits se déroulent le . Ce jour-là, Yvonne et sa mère portent le dîner à son père qui travaille à Marchienne-Est. Vers midi, rue de Châtelet à Marchienne, elles s'arrêtent devant le cercle St-Édouard et les écoles libres où des prisonniers français, visiblement affamés, affichent leur misère derrière des grillages, sous la surveillance d'une sentinelle allemande armée d'un fusil Mauser passé sous le bras, prête à tirer. La petite Yvonne serre dans la main la petite couque scolaire reçue le matin. Prise de pitié et n'écoutant que son bon cœur, elle lance sa couque au-dessus du grillage vers les malheureux prisonniers. La sentinelle tire, blesse grièvement la gamine et légèrement quatre autres personnes. Transportée provisoirement dans une maison voisine, la gamine meurt sur un lit hôpital quelques heures plus tard.
Un an plus tard, jour pour jour, une plaque commémorative est apposée à l'entrée de son école. Cette plaque est détruite 21 ans plus tard par l'armée allemande de retour pour la revanche, en 1940.
En 1956, un comité local recueille 250 000 francs pour commander un monument au sculpteur Patris, originaire de Marchienne. Il représente la gamine tendant sa couque scolaire vers les prisonniers français, sous l'œil d'une dame figurant le Destin. Ces statues, inaugurées le , décorent un angle de la cour de récréation de l'école du Centre[40]. Yvonne est inhumée au cimetière de Monceau, à l'entrée du Carré d'Honneur.
Exploitations agricoles du passé[41],[42] :
Anciennes « fosses » de charbonnage - Emplacement au sein des rues actuelles[43].
Entreprise phare de la bataille du charbon, dans les années 1950, le charbonnage de Monceau Fontaine a porté haut le nom de la localité, jusqu'à la fermeture, à Piéton, du puits no 17 du Bois des Vallées, le .
Par arrêté royal du , M.Constant-Bonehill est autorisé à construire un laminoir sur un terrain joignant les rues de Roux et de Trazegnies. Divers arrêtés royaux, notamment le et le , autorisent le développement de l'entreprise et la construction d'une fabrique de boulons. En 1879, la Société anonyme des laminoirs du Ruau reprend l'établissement fondé par M.Constant-Bonehill.
En 1905, une nouvelle société est créée, qui porte le nom de « Laminoirs et boulonnerie du Ruau ». Démantelée pendant la Première Guerre mondiale, reconstruite après l'armistice, elle fonctionne avec deux trains de laminoirs dès 1922.
Son activité est fortement réduite pendant la Seconde Guerre mondiale et, bombardée en 1944, elle est reconstruite et relancée en 1945 et agrandie en 1949. En 1958, elle est appelée « Laminoirs et usines du Ruau » après l'abandon de la division « Boulonnerie ».
Intégrée au groupe italien Beltrame en 1993, elle produit alors des poutrelles métalliques pour la construction. Face à la surcapacité de production d'acier depuis la crise de 2008, sa fermeture définitive est décidée en .
Vers 1840, les terrains traversés par la route de Trazegnies étaient presque entièrement livrés à l'agriculture. Vers 1843, de nouvelles installations ferroviaires - la gare de Marchienne-au-Pont - occupent le côté est de la route.
En 1857, le Verviétois Pierre-Joseph Hanrez (? - 1885) fait bâtir un atelier de construction de machines à vapeur, en face de la gare, mais sur Monceau-sur-Sambre, c.a.d. sur les terres agricoles à l'ouest de la route[44]. L'éventail des productions vise à satisfaire la demande - locale surtout - de machines à vapeur, machines de laminoirs, machines d'extraction et d'exhaure pour charbonnages, machines destinées à descendre et remonter les ouvriers dans les puits de mines, presses à briquettes, etc.
En 1879, M.Hanrez cède les rênes de l'entreprise à son gendre Robert Zimmermann (Eupen 1838 - Forest 1915), qui devient l'associé commandité de la nouvelle firme Zimmermann-Hanrez § Cie.
À partir de 1885, Robert Zimmermann oriente l'entreprise vers les fabrications nouvelles : machines-outils, matériel ferroviaire, électricité, dispositifs d'étirage du verre à vitres. Secondé par son gendre Joseph Riegger, l'ingénieur-régisseur de l'établissement, Robert Zimmermann développe et étend considérablement son usine[44]. Pendant les années 1890, on y construit aussi des locomotives, des machines pour mines, aciéries et hauts-fourneaux, tout le matériel pour fabriquer des briquettes, etc.
Comme plusieurs petits constructeurs belges, la société abandonne la construction des locomotives en 1923. Sur les 240 locomotives construites par Zimmerman-Hanrez depuis 1883, 194 ont été construites pour les Chemins de fer de l'État belge (ancêtre direct de la SNCB) et 20 pour la Société nationale des chemins de fer vicinaux (SNCV). On lui doit plusieurs prototypes (dont celui du type 16) ; plusieurs locomotives exposées à des expositions universelles et une part fort importante dans la production des locomotives type 53.
Elle devient une société anonyme en 1908 lorsque Robert Zimmermann vint à mourir[44].
Lors de la restructuration de 1982, la société est détenue à 100 % par la S.R.I.W. et on y produit e.a. des machines à bouteilles, des vannes pour l'industrie nucléaire. En , les produits ne répondant plus aux besoins du marché, la société est mise en faillite[45],[46].
Les Ateliers Germain, dirigés en 1900 par M.Guillaume Van de Poel, sont construits rue de Trazegnies, sur l'élévation au-delà des établissements Zimmerman-Hanrez et Cie. Le , Florent Dufour est autorisé à établir une fonderie de fer et une machine à vapeur destinée à activer cette fonderie. Elle fonctionna longtemps sous le nom « Forges et ateliers de construction de Monceau-sur-Sambre, A.Germain », pour devenir le , « Société anonyme des ateliers Germain ». On y construit notamment des wagons, des tramways et des automobiles. Jusqu'à la Première Guerre mondiale, Germain a occupé une place dominante sur le marché automobile belge[47]. En 1964, la Société Germain fusionne avec la Société Anglo-Franco-Belge de La Croyère sous la dénomination d'Anglo-Germain. Elle survit difficilement jusqu'en 1967 alors que La Croyère ferme l'année suivante.
L'année 1958 sonne le déclin des industries - traditionnelles - d'amont et d'aval de l'industrie charbonnière extractive. La fermeture en 1980 du dernier charbonnage du bassin de Charleroi est la dernière étape de la descente aux enfers - accentuée pendant les années 1960-1970 - et le début de la reconversion industrielle.
Depuis 1993 il y a une marche en l'honneur de Saint-Louis de Gonzague[50].
Plantée dans un vaste parc à l'anglaise et jadis ceinturée de douves, c'est un haute bâtisse en U flanquée de tours circulaires aux angles, remontant pour l'essentiel au XVIIe siècle et XVIIIe siècle et construite en briques, moellons calcaires et pierre de taille. Elle est précédée d'un corps d'entrée de mêmes matériaux, seul vestige de l'ancienne ferme castrale, datant encore partiellement du XVIIe siècle mais aménagé aux XIXe et XXe siècles[51].
En 1912, les services communaux de Monceau-sur-Sambre sont à nouveau trop exigus. Les édiles communaux décident en février d’élever une nouvelle construction répondant aux exigences du moment. Il est de nouveau fait appel à Alexandre Simon qui, aidé de son fils Marcel, réalise les plans du nouvel hôtel de ville. Une entête de lettre datant de cette époque porte la mention Simon Père & Fils, ingénieurs-architectes, Trazegnies-Namur et nous apprend qu’ils ont obtenu un Grand prix à l’Exposition de Charleroi en 1911 sans plus de précision. Cette lettre est adressée au bourgmestre de Monceau-sur-Sambre et stipule que les plans de l’hôtel communal seront fournis pour le . Le a lieu la pose de la première pierre de la nouvelle maison communale de Monceau-sur-Sambre. Alexandre Simon n’en verra pas l’achèvement. En effet, il décède le . recherches de M Heuchon
De style éclectique, construite par l'architecte Marcel Simon, inaugurée en 1914 avant l'invasion de l'armée allemande[52],[53].
Située au no 46 de la rue du Calvaire, elle est bâtie en 1923 dans un style très fantaisiste. Curieuse maison aux façades cimentées ornées de décors variés : faux bossages, motifs fleuris, colonnettes, médaillons, etc. Tourelle d'angle circulaire sommée d'une terrasse coiffée d'une terminaison bulbeuse. Faîte crénelé et lucarnes pyramidales dans la bâtière d'ardoises.
Ouvert par un portail orientalisant, jardin planté de balustrades en ciment armé[54].
Située au no 212 de la rue de Trazegnies, en retrait de l'angle de la rue des Piges à fenasses, maison à étage en briques sous des bâtières assez plates de tuiles, remontant au 2e quart du XXe siècle.
Sur un perron, porte intégrée à l'arrondi du mur, encadrée de fenêtres aux montants en béton peint. Grande verrière à l'étage. De part et d'autre, en légère saillie, façades planes d'une travée de baies aux châssis métalliques (comme ailleurs), celle de gauche flanquée en outre d'une loggia semi-circulaire couronnée d'un balcon.
Verrière à l'arrière également et annexe plus récente[55].
Église Saint-Louis de Gonzague[56], d'inspiration néoclassique en brique, bâtie en 1836 par l'architecte J.Kuyper en ce qui concerne la nef et les bas-côtés de sept travées, ouverte au culte de 1838 à 2000. Baies en plein cintre dans les flancs; façade cantonnée de pilastres toscans portant l'entablement que couronne un fronton triangulaire. Chevet et transept semi-circulaire réalisés en 1872 par l'architecte Justin Bruyenne. Enfin, tour latérale hors œuvre datant de 1914, coiffée d'une terminaison bulbeuse. En outre, dans le prolongement des bas-côtés, chapelles enserrant le chœur. Bâtières de roofing et d'ardoises[57].
La chapelle du Ruau.
Chapelle du Hameau.
Ancien home Bughin.
Bâti 2e moitié du XVIIIe siècle, exhausé au XIXe siècle[58].
École St-Louis.
D'inspiration néo-gothique, de la fin du XIXe siècle[59].
La section de Monceau-sur-Sambre est sur le RAVeL 3, qui - venant de Landelies - parcourt la rive gauche de la Sambre et traverse Monceau en empruntant la rue des déportés, la rue du calvaire et la rue du port, pour rejoindre le canal Charleroi-Bruxelles à quelques centaines de mètres de l'écluse no 1 de Marchienne.
67 Ha de nature accessible depuis la place Albert Ier et l'entrée grillagée du château ou depuis la rue de Goutroux.
Parc à l'anglaise sillonné d'allées ombragées et de chemins sinueux. L'arboretum contient quelques arbres remarquables : trois tulipiers de Virginie, un chêne d'Amérique et un cornouiller mâle.
La fusion des communes de 1977 a centralisé les services à la population : la maison communale annexe de Monceau-sur-Sambre - rue Albert Camus, no 7 - en réduit les désagréments[60].
Bibliothèque publique : le réseau des bibliothèques publiques de Charleroi dispose d'une bibliothèque-dépôt - El Moncha d'lives - au no 64 de la rue des combattants à Monceau[61].
Rue Albert Camus, no 24 à 6031-Monceau-sur-Sambre[62]
Rue de Goutroux, no 39 à 6031-Monceau-sur-Sambre[63].