L’« avenue Sainte-Marie » était une voie ouverte en 1822 par M. Estienne qui lui donna le nom de sa fille Marie. Elle allait de la rue du Faubourg-du-Roule (aujourd'hui rue du Faubourg-Saint-Honoré) au chemin de ronde de la barrière du Roule. C'était une voie privée, comportant, à chaque extrémité, des grilles qu'on refermait pendant la nuit.
No 2 : le docteur Robert Proust, frère de l'écrivain, a vécu dans cet immeuble. Le banquier et homme d'affaires Oscar Siegel y a vécu également, jusqu'à son décès. Roland Dumas y installa son cabinet d'avocat entre 1969 et 1979[2].
No 4 : l'historien et homme politique Gabriel Hanotaux, de l'Académie française a vécu dans cette maison où il est mort en 1944 (plaque commémorative). L'architecte Émile Bois y a vécu également.
No 4 bis : siège de l'Académie diplomatique internationale, créée en 1929 dans un immeuble construit par la famille Menier. Elle possède en particulier une magnifique salle de réception en sous-sol qui sert pour des conférences, expositions, etc.
No 15 : joli hôtel Art nouveau où se trouve le siège de la société de production cinématographique de Claude Lelouch, Les Films 13. C'est là que se trouvait la salle Oedenkoven (150 places environ), utilisée en 1915 pour un concert au profit des prisonniers français[5], puis le 4 juin 1925 par Henry Expert, qui dirigeait les chœurs de la Renaissance, et pendant la période 1925-1928 (peut-être jusqu'en 1931) pour les spectacles de la Petite Scène de Xavier de Courville. La salle Oedenkoven était toujours utilisée pour des spectacles en 1938. La propriétaire était Suzanne Oedenkoven, fille de l'industriel Henri Oedenkoven(nl) et tante d'Henri Oedenkoven(de), cofondateur de « Monte Verità » à Ascona. C'est là aussi que commença l'affaire Pierre Daltour, acteur et locataire de Suzanne Oedenkoven avec laquelle il se trouva en conflit : grâce à ses relations, elle le fit arrêter par la « brigade des gaz » et interner de force comme fou. L'affaire agita la presse et provoqua des débats sur la folie et les internements arbitraires en 1926-1927. La victime en tira une pièce comique, Monsieur Legrain chez les fous (théâtre de la Renaissance, 1928)[6],[7].
No 41 : immeuble où vécut jusqu'à sa mort en 1967 Mme Frédéric Sabatier d'Espeyran qui légua son prestigieux mobilier d'époque XVIIIe siècle au musée Fabre de Montpellier[10].
No 50 : église catholique anglaise Saint-Joseph. Ancien couvent des pères passionnistes anglais.
No 53 : hôtel du marchand d’armes Sir Basil Zaharoff (1849-1936). « Il n'y a plus de fleurs derrière les serres-vitrines qui ornaient, hiver comme été, les fenêtres de l'hôtel de sir Basil Zaharoff, l'homme de confiance de la Wickers-Maxim[11]. »
No 7 : « Splendide hôtel[12] » construit par le baron Paul Caruel de Saint-Martin en 1860, qui fut ensuite la propriété de Mme Whitcomb († 1921), veuve de M. A. C. Whitcomb (†1889), de Californie, dont la fille Charlotte Andrée épousa le comte Lepic (voir le 5, avenue Van-Dyck).
No 29 (et 20, rue Beaujon) : couvent des Dames Augustines dites chanoinesses religieuses de Saint-Augustin de la Congrégation Notre-Dame (communément appelé « couvent du Roule »). Fermé en 1906 et démoli. L'avenue Bertie-Albrecht a été percée en 1908 sur ses terrains.
No 40 : hôtel d'Albuféra. Avec sa curieuse façade biaisée, il avait appartenu durant près de cent ans à la même famille avant sa démolition[3],[14][15].
No 54 : hôtel de M. Georges Kohn, par l'architecte Lucien Hesse.
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
↑Florence Bourillon, « La désimpérialisation des voies parisiennes 1870-1879 », dans Sarah Gensburger et Jenny Wüstenberg (dir.), Dé-commémoration : Quand le monde déboulonne des statues et renomme des rues, Paris, Fayard, (ISBN978-2-213-72205-4), p. 31-39.
↑Duchesse de Clermont-Tonnerre, Au temps des équipages, Paris, Grasset, coll. « Les Cahiers verts », 1928, cité par Henri Raczymow, Le Paris retrouvé de Marcel Proust, Paris, Parigramme, 2005, p. 81.