Cossé-le-Vivien | |||||
L'hôtel de ville. | |||||
Héraldique |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Pays de la Loire | ||||
Département | Mayenne | ||||
Arrondissement | Château-Gontier | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays de Craon | ||||
Maire Mandat |
Christophe Langouet 2020-2026 |
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Code postal | 53230 | ||||
Code commune | 53077 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Cosséen | ||||
Population municipale |
3 246 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 73 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 47° 56′ 43″ nord, 0° 54′ 42″ ouest | ||||
Altitude | Min. 50 m Max. 104 m |
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Superficie | 44,41 km2 | ||||
Type | Bourg rural | ||||
Unité urbaine | Cossé-le-Vivien (ville isolée) |
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Aire d'attraction | Laval (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Cossé-le-Vivien (bureau centralisateur) |
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Législatives | Deuxième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
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Géolocalisation sur la carte : Mayenne
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
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Liens | |||||
Site web | www.cosse-le-vivien.fr | ||||
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Cossé-le-Vivien est une commune française située dans le département de la Mayenne en région Pays de la Loire, peuplée de 3 246 habitants[Note 1].
La commune fait partie de la province historique de l'Anjou (Haut-Anjou).
Cossé-le-Vivien est situé à 11 km de Craon, à 18 km de Laval et à 22 kilomètres de Château-Gontier. La commune de Cossé-le-Vivien, dans le Haut-Anjou, fait partie de la Mayenne angevine.
Le territoire, au sous-sol de schistes précambriens[2], forme une vaste plaine sillonnée par le cours de l'Oudon et des affluents multiples qu'il y reçoit, formés pour la plupart dans les limites communales. La vallée de l'Oudon n'accuse pas une profondeur de 40 mètres sur les plus hautes altitudes, cotées de 75 à 95 mètres. Les autres vallonnements sont encore moins sensibles.
Une ancienne voie, venant du gué d'Entrammes par la limite nord de Quelaines, abordait directement le bourg. Le grand chemin de Château-Gontier, distinct de la route actuelle qu'il longe suivant une orientation nord-est, est reconnaissable. Hubert Jaillot fait se croiser au bourg une route directe de Château-Gontier à Vitré et celle de Craon-Laval, sans compter un chemin de la Gravelle et un autre allant à Nuillé-sur-Vicoin.
La carte de Cassini trace la route rectifiée de Craon à Laval, celle de Cossé à la Guerche-de-Bretagne, et celle de Craon à Vitré par Cossé et la Gravelle. Les habitants, décidés sur les conseils de leur curé, à réparer « les rues du bourg aussi bien que les entrées et sorties » qui n'étaient plus praticables, obtinrent en 1733, un règlement de police ordonnant que « les levées des chemins qui ont été autrefois pavées, seront repavées, et que les autres seront au moins accommodées avec terre et cailloutage. » Le grand chemin de Cossé au Pertre est mentionné en 1598, 1611.
La traversée de Cossé était le plus mauvais passage du chemin de Craon à Laval en 1747 ; elle n'avait que la largeur d'une voiture, pleine de trous et de rocailles, creusée de 4, 5 et 10 pieds au-dessous des marges étroites qui donnaient accès aux maisons, suspendues de la sorte sur de vrais précipices. On n'améliora cette chaussée qu'un an après la réfection de la route de Craon à Laval, en 1756[3].
Au début du XXe siècle, la route de Laval à Craon est nationale ; celle de Château-Gontier à la Guerche, départementale ; des chemins de grande communication ou d'intérêt commun et quelques chemins vicinaux complètent le réseau qui relie ce gros bourg percé de rues en partie montueuses, et dont on mentionne au XVIIe siècle les hôtelleries de la Sirine, du Plat-d'Étain, du Lion d'Or, du Dauphin, etc., avec Quelaines (8 km à l'est) ; Cosmes (3,5 km au sud-est) ; Craon (12 km au sud); Athée (6 km au sud-ouest, vicinal) ; Ballots (13 km au sud-ouest) ; Méral (6 km à l'ouest) ; Montjean (7,5 km au nord) ; Loiron (13 km au nord) ; Courbeveille (6 km au nord) ; Astillé (6 km au nord-est). La voie ferrée de Laval à Nantes a une gare à 200 mètres du bourg.
La superficie, cadastrée en 1817 par M. Faverie, est de 4 437 hectares. Elle a été recalculée lors de la rénovation du cadastre à 4 441 hectares.
La paroisse était autrefois divisée en deux cantons : celui du bourg comprenant 83 métairies, « en terres labourables très bonnes et en prés » (1696) ; celui du Ressort, au-delà de l'Oudon et du Pont-Randon, « fonds médiocre, 12 métairies, 1 397 arpents, dont : 750 en terres labourables, 250 en pâture, 210 en prés, 97 en bois, 90 en landes et terres ingrates ». Le Ressort payait la taille à Craon dont il dépendait judiciairement ; la chapelle du Boulay servait pour une partie des villages. Louis-Julien Létard voulait en 1788 établir une paroisse dans ce canton, et le seigneur des Alleux offrait provisoirement sa chapelle et, de plus, donnait à titre définitif le terrain pour l'église, le cimetière, une maison et un domaine pour le curé.
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[4]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[5].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[8] complétée par des études régionales[9] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1939 permet de connaître en continu l'évolution des indicateurs météorologiques[10]. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 2 | 1,9 | 3,5 | 5,1 | 8,7 | 11,2 | 13 | 12,9 | 10,5 | 8,3 | 4,6 | 2,5 | 7 |
Température moyenne (°C) | 5,1 | 5,6 | 8,1 | 10,3 | 14,1 | 17 | 19 | 19,1 | 16,2 | 12,7 | 8,1 | 5,5 | 11,8 |
Température maximale moyenne (°C) | 8,1 | 9,4 | 12,7 | 15,6 | 19,5 | 22,8 | 25 | 25,3 | 21,9 | 17,1 | 11,6 | 8,5 | 16,5 |
Record de froid (°C) date du record |
−15,4 08.01.1985 |
−12,5 10.02.1986 |
−10 01.03.05 |
−5 12.04.1986 |
−3 01.05.1945 |
1,9 05.06.1989 |
5 07.07.20 |
3,9 29.08.1989 |
1 30.09.18 |
−4,5 30.10.1997 |
−7,6 22.11.1993 |
−12 21.12.1946 |
−15,4 1985 |
Record de chaleur (°C) date du record |
16,9 13.01.1993 |
21 27.02.19 |
25 24.03.1996 |
28 20.04.18 |
32 29.05.1947 |
37,5 29.06.19 |
40 28.07.1947 |
39,4 10.08.03 |
35 14.09.20 |
29,5 02.10.11 |
21,5 07.11.15 |
17 19.12.15 |
40 1947 |
Précipitations (mm) | 75,1 | 60,2 | 56,6 | 58,3 | 67,4 | 47,6 | 50,1 | 40,1 | 65,3 | 82,1 | 75,4 | 83,2 | 761,4 |
Au , Cossé-le-Vivien est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11]. Elle appartient à l'unité urbaine de Cossé-le-Vivien[Note 5], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[12],[13]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Laval, dont elle est une commune de la couronne[Note 6],[13]. Cette aire, qui regroupe 66 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[14],[15].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (94,9 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (96,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (53,2 %), prairies (22,6 %), zones agricoles hétérogènes (18,1 %), zones urbanisées (4,4 %), cultures permanentes (1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,6 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le nom des villages homonymes Cossé-en-Champagne et Cossé-d'Anjou - tous deux situés également dans la région Pays de la Loire, Cossé-d'Anjou se situant plus au sud, sur l'autre rive de la Loire, à proximité d'Angers - procèderaient tous deux d'un toponyme gallo-romain Cocciacum- de Coceio, Cocaium, Cozaiacum, ensuite Cossay puis Cossé. Le terme désigne le domaine d'un certain Coccius. Cette hypothèse peut aussi s'appliquer à Cossé-le-Vivien.
Le gentilé est Cosséen.
En 2019, des fouilles préventives ont permis de mettre au jour des vestiges d'habitats gaulois[17] à proximité du village, aux lieux-dits La Gauleyère, le Plessis et Melleray[18]. Plus au sud, au lieu dit Pont Randou, une voie romaine a été mise en évidence[19].
Enfin, une fouille archéologique antérieure a révélé, au lieu-dit Guinefolle, des vestiges des Ier et IInd siècles de notre ère, interprétés comme la pars rustica d'une villa gallo-romaine[20]. Le site était à l'époque proche des frontières de plusieurs civitates gauloises, notamment celles des Andécaves, des Namnètes, des Riedones et des Diablintes. On peut également mentionner la proximité des Cénomans.
La seigneurie de Cossé est vendue vers 1574, par Raphaël de Maillé de la Tour-Landry.
Les deux cantons de la paroisse avaient leur mouvance distincte.
Sous l’Ancien Régime :
Louis XI, les renvoya devant la cour du Mans, tandis qu'André de Laval voulait que l'affaire fût jugée en cour de Laval[24]. André de Laval fit peindre sa litre autour de l'église.
Vers la fin du XVIIe siècle, Charles-Claude Goyon, seigneur de Terchant, proteste contre la démolition de poteaux à ses armes, à Cossé et à Ruillé. La rivalité durait encore au XVIIIe siècle. Les comtes de Laval et les barons de Terchant, au XVIIe et au XVIIIe siècle, eurent de longues rivalités au sujet de leurs droits réciproques.
Le duc de la Trémoille comprend la ville et la prévosté de Cossé dans son aveu de Laval, 1674 ; il y a un fermier des droits de coutume et étalage, 1724 ; il prend le titre de seigneur patron dans la cérémonie de bénédiction et même dans l'inscription d'une cloche, 1749. Le Clerc de Terchant se plaint en 1743 de ce que les officiers du comté fassent lever la billette au bourg de Cossé, les jours de foires et de marché, et de fait les halles lui appartenaient.
La paroisse était constituée au IXe siècle, puisque les Actus pontificum Cenomannis indiquent les redevances dont elle était chargée envers l'église du Mans. En 832, Louis le Pieux ordonna que le bourg public de Cossé payât exactement les dîmes, nones et prémices à la cathédrale. Il renouvela ce décret en 840. Cossé, dans l'intervalle, était devenu bourg canonial.
Les noms anciens de localités les mieux caractérisés sont : Melleray, Thuré, Levaré, Bordé, Bapeaume, Neuville, les Alleux, Romfort, Montsion, Ligneux, Vaujoie, Montbron, Villamis, Saint-Bômer, Sainte-Plaine.
Les Anglais de Buckingham, qui venaient en traversant la France depuis Calais au secours du duc de Bretagne et qui avaient passé la Sarthe à Noyen le jour même de la mort de Charles V (), séjournèrent quatre jours à Cossé.
Nous connaissons un trait de la vie locale de Cossé au XIVe siècle. La communauté, communitas villae, possédait un troupeau de porcs que gouvernait un porcher. Celui-ci ayant laissé vaguer ses bêtes dans les blés de Jean de Boschet qui les mit en fourrière, le porcher vint les reprendre subrepticement. Mal lui en prit. L'autre lui courut sus et le tua. Ceci se passait en 1354[25].
Le , Brandelis de Champagne logea « au village de Quossé », avec sa troupe, entre la prise du château de la Patrière et celle du château du Coudray.
Le et le , orage et grêle qui dévastent une partie de la paroisse.
Le cahier de 1789 demande l'établissement à Cossé d'une brigade de maréchaussée, la création d'un hôpital et d'un bureau de charité aux dépens des biens du prieuré. Sous l'influence du curé Louis-Julien Létard et de quelques meneurs, l'esprit révolutionnaire se fit sentir dès la première heure. « Le bourg », écrit le brigadier de maréchaussée de Craon, « est en complète anarchie au mois d'octobre 1789 ». On doit envoyer de Laval pour arrêter les pillards, des troupes qui sont reçues à coups de fusil.
Le , la municipalité demande l'établissement d'une brigade de gendarmerie. En juillet 1791, il n'y a plus de sécurité pour les châteaux. La garde nationale désarme et pille les paroisses d'Astillé, Ahuillé et Nuillé sur Vicoin, septembre 1792.
Le , Cossé est pris par les Vendéens qui marchaient sur Craon ; la garnison, forte de six cents hommes et de deux canons, se retira sans combattre sur la Guerche. Dès le mois de décembre 1793 un poste militaire est établi à Cossé, qui ne cesse pendant toute la Révolution d'être, au centre d'un pays où les Chouans étaient les maîtres, le boulevard des républicains ; mais au milieu de quelles alarmes ! Les rues furent fermées de portes ; le pont sur la route de Laval fut défendu par un retranchement et quelques pièces de marine. La commune, le est au nombre de celles qui, à l'apparition des Chouans à Cuillé et à Gennes (Ille-et-Vilaine), sera imposée d'un poste de cinquante homnies, livrera tous ses grains, et fournira des otages.
Il y a un manque absolu de subsistances : on donne aux pauvres le pain pourri abandonné par la troupe, le . Ordre est donné de couper les genêts et « hudins » où se retirent les Chouans, . Mais les Chouans tiennent toutes les campagnes, et cernent la ville (décembre 1794). Les Chouans enlèvent les essieux des voitures, . Le commandant Bochonnier, de Craon, envoie ses « colonnes agissantes » pour parer à une attaque de huit cents Chouans qu'on redoute, 28 février. Giraud. commandant du cantonnement, avait écrit dans ce sens au général Duhesme dès le 21 février, dénonçant spécialement les habitants d'Ahuillé.
« La position devient de plus en plus alarmante, écrit-on le ; nous sommes cernés de toutes parts. Nous ignorons ce qui se passe à Laval comme si nous en étions à mille lieues. Le plus grand de tous nos maux est le manque de subsistances ». Un détachement de cent quarante hommes venant de Craon avec un convoi de viande est assailli le 9 ; l'officier est tué. Des brigandages de toutes sortes, commis par les troupes républicaines, « déshonorent la république et exaspèrent la population ». Pendant l'hiver, la situation empire : les ponts sont coupés ; les chemins obstrués par les arbres abattus ; on se bat tous les jours. Le , arrestation d'un convoi. Le , Aimé du Boisguy vint avec Bonteville, à la tête de 2 000 Chouans, entre Cossé et Craon, et tint tête pendant trois jours au général Claude Ursule Gency sorti de Château-Gontier avec les 85e et 454e demi-brigades et 4 pièces de canon.
Le , les généraux Lazare Hoche et la Barolliére déclarent la place en état de siège, avec ordre aux communes de Méral, Saint-Poix, Cuillé, Cosmes, Simplé, Astillé, Courbeveille, Beaulieu, de payer des contributions pour sa défense. Les Chouans deviennent plus nombreux, plus hardis ; « l'esprit public s'altère sensiblement par suite des impôts et du ravage des troupes républicaines. »
« Il semble qu'on n'ait plus aucun reproche à faire aux Chouans ». Quand ces derniers rendent les armes, en mai 1796, ils « semblent faire grâce au lieu de la recevoir ».
Dès janvier 1797, les inquiétudes renaissent. L'arbre de la liberté, « dont la vigueur et la beauté expriment si bien, dit Létard, nos sentiments patriotiques », n'est plus en sûreté. « L'esprit public s'anéantit ;... les Chouans continuent à régner (24 septembre). Le 26 et le 29 fructidor an V, le commissaire du directoire exécutif, avec sept citoyens, le juge de paix et ses assesseurs, envoient au Directoire une adresse de félicitation pour le coup d'État du 18 fructidor ». « On craint une reprise d'armes (). Le feu semble se rallumer de toutes parts (22 septembre). Le danger et la terreur font chaque jour des progrès effrayants () ». Le , il faut réparer les fortifications. Les Mécontents enrôlent les jeunes gens, arrêtent les récoltes. « Nous voilà encore cernés », écrit Létard. Le prieuré est fortifié. C'est là que les postes doivent se replier en cas d'invasion. Le , le général royaliste Louis d'Andigné envoie à trois heures du soir une sommation de se rendre dans un quart d'heure. Mais douze cents hommes sont repoussés après un combat de fusillade qui dure jusqu'à dix heures et se retirent à la Chapelle-Craonnaise et à Denazé. Les républicains de Cossé disent avoir eu affaire le à 1 200 hommes de M. d'Andigné ; or celui-ci n'en avait que 400 à l'affaire de Noyant qui avait lieu le 21 ; il y a donc là l'exagération ordinaire. D'après d'Andigné[26] son échec vint de l'obligation que lui firent ses officiers d'envoyer une sommation. Son aide-major, d'après le correspondant du général Jacques Darnaud, était Alexandre. Le 27 et le 28, Cossé craint un retour offensif et demande des munitions. Le 30, le général Darnaud prépare une expédition vers Cossé, et l'on se propose de demander le concours de la garnison de Craon. Malgré cela, le 1er octobre, toutes les administrations et même les citoyens demandent des secours ou des moyens de se replier sur Craon. « Il faut un secours important pour rompre ce torrent dévastateur » des Chouans. On sait que la retraite se fit sur Laval.
Pendant la suspension d'armes (décembre 1799), Saint-Robert avec ses Chouans a son quartier général à Cossé, perçoit les fermages des biens nationaux et fait des réquisitions dans les paroisses voisines. Le , 300 hommes commandés par Saint-Robert, La Houssaie, dit Boucanneur, ancien gendarme, et Legerot, occupaient Cossé ; il n'y avait plus qu'une quinzaine de cavaliers de l'escorte de Saint-Robert le 4 janvier 1800. Le 3 janvier 1800, ils mettent le feu au clocher, et ne quittent qu'après la pacification complète. La soumission ne se fit dans le canton que le [27].
Le , d’Andigné s'empara avec 1 500 royalistes du bourg, où il fut surpris dans la nuit du 28 au 29 par un détachement de grenadiers. Il y eut un combat sanglant sous les halles. L’un des chefs royalistes, Henri de Saint-Sauveur, est assassiné.
L'étang de la Tannerie, près de Cossé-le-Vivien, donne, chaque fois qu'on le vide, des épidémies de fièvres typhoïdes ou palustres ; celle de 1865, qui fut observée par de Montozon, fut particulièrement sérieuse.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[34]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[35].
En 2021, la commune comptait 3 246 habitants[Note 7], en évolution de +6,18 % par rapport à 2015 (Mayenne : −0,65 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Jean Courtais, clerc, étudie à Cossé en 1599. René Herrier est maitre d'école au XVIIe siècle. Le pouillé du diocèse et Thomas Cauvin mentionnent un petit collège, dont en effet Herrier en 1734 et Julien Faguer en 1754 sont principaux. René Ricoul, père de famille, greffier de la justice de paix, ayant « le talent de l'écriture et du calcul », fut élu comme instituteur le 16 vendémiaire an V et remplacé, le 11 thermidor an VII, par Charles Petit, ex-curé de Bouessay.
Au début du XXe siècle, école communale laïque et école libre congréganiste fondée en 1876 par Mlle Collet et la Famille Bodard de la Jacopière. — Pour les filles, l'existence d'une maîtresse d'école, dotée même d'une petite rente de 20 livres, est attestée avant 1765. Le 14 juillet de cette année, le clergé, les principaux propriétaires et les plus notables habitants réunis en corps politique, considérant le manque d'instruction « faute d'école de charité propre à instruire les jeunes filles », décident d'accepter un legs de 12 000 livres fait par des personnes pieuses et d'appeler trois sœurs de l'institut de Saint-Vincent-de-Paul, auxquelles on accorderait comme logement la maison dite du Grand-Saint-Jacques, don de François Chauvin, prêtre. Une des sœurs s'occupait des malades et même, en cas d'épidémie, toutes soignaient ceux qui en avaient besoin. Mlle de la Corbière laissa en 1787 une rente de 165 livres à distribuer en remèdes et bouillons. Pendant la Révolution, l'ex-ursuline Marie Pauvert, qui s'était sécularisée avec enthousiasme, vint tenir l'école des filles qu'on voit prendre part à toutes les fêtes républicaines par des récitations, des dialogues, des danses. Les sœurs d'Évron sont installées à Cossé depuis 1817. Les classes sont complétées par une salle d'asile depuis 1842.
Écoles communales primaire et maternelle, tenues par les sœurs d'Évron, laïcisées par arrêté préfectoral du 1er septembre 1904 ; — remplacées par des écoles chrétiennes libres. — École primaire chrétienne, libre, pour les garçons, tenue par des séculiers, remplaçant l'école tenue par les frères de la Doctrine Chrétienne.
Le commerce du fil et de la toile était très étendu avant la Révolution française.
Foires et marchés créés au profit du seigneur de Torchant par lettres patentes de 1570, demeurées sans effet et caduques, disent les officiers de Laval en 1743, qui reconnaissent toutefois que les halles appartiennent à M. Le Clerc de Terchant.
Le marché du jeudi et six foires tous les ans sont mentionnés dans le Mémoire sur le Comté de Laval de Julien Le Clerc du Flécheray (1680). Le boisseau de Cossé contenait un boisseau et demi de Laval. En 1752, marché le jeudi, quatre foires, toutes le jeudi : seconde semaine de carême, après la Pentecôte, la Saint-Augustin et la Saint-Denis. « Ces foires sont célèbres », dit Pierre-François Davelu, « et les halles assez commodes. » Les droits d'entrée pour les bœufs ou vaches étaient de 40 sols, pour les veaux 12 sols, pour les moutons ou chèvres de 4 sols, et de 2 deniers par livre de viande. M. de Terchant les affermait 60 livres par an, à la fin du XVIIe siècle.
On mentionne au bourg, en 1750, la maison de la Fontaine-Houdion. « À Cossé », écrit Jul. Le Clerc du Flécheray (1689), « il y a plusieurs rues champêtres, le bourg contient environ cent maisons. Il y a bureau des traites, et huit à dix maîtres tissiers qui peuvent avoir, l'un portant l'autre, cinq à six mille livres de biens, dont ils font faire des toiles par les maîtres tissiers pour les vendre aux marchés de Laval ou à ceux de Château-Gontier dont ils ne sont guère plus éloignés[38] ».
Les paroissiens disent en 1789 qu'ils sont seuls soumis à ces droits dans l'élection de Laval, et demandent, si on ne les supprime pas, qu'ils soient appliqués pour la moitié « aux travaux de nécessité si essentiels et si multiples du bourg ». Malgré les douze foires par an et les deux marchés par décade décrétés par la République, personne ne pouvait se rendre au bourg, cerné par les Chouans. — Au début du XXe siècle, foires le 9 janvier (1884), le deuxième jeudi de carême, jeudis après la Quasimodo et après la Pentecôte, derniers jeudis de juillet et d'août, deuxième jeudi d'octobre ; marché de denrées, et de grains (1841), tous les vendredis.
Paroisse autrefois du diocèse du Mans, de l'archidiaconé et du doyenné de Laval, de l'élection de Laval pour le canton du bourg, de Château-Gontier pour le Ressort, du ressort judiciaire et du grenier à sel de Laval — du district de Craon et chef-lieu de canton pour Cossé et Cosmes en 1790 — de la Mission de Laval en 1797, érigée en cure et doyenné par décret du 5 nivôse an XIII, de l'archiprêtré de Château-Gontier ; deux vicariats, érigés par décret du . Jusqu'en 1897, il y eut un troisième vicaire rétribué par la fabrique.
L'ancienne église, dédiée à saint Gervais et saint Protais se trouvait sur la place centrale du bourg, notablement agrandie par sa disparition. Construite à diverses époques, en grande partie au XVe siècle, elle avait des bas-côtés et cinq autels : ceux du Sacré-Cœur et de la Sainte Vierge aux côtés du maître-autel et, adossés aux piliers du bas du chœur, les autels de saint Louis et de saint Sébastien. Elle était « petite mais assez belle » au jugement de Pierre-François Davelu (1780).
En 1500, les paroissiens « tant d'Église, nobles que layz », avaient demandé à l'abbé de Saint-Florent de « l'accroistre de X pieds ou environ sur la court du prieuré, la tierce partie des paroissiens n'y pouvant entrer ». On laissait au prieur son « guischet et ses bancs au chœur et chanzeau ». Ce travail fut exécuté. L'église possédait des orgues dont, dit le curé Louis-Julien Létard, « le buffet a été dévalisé par les soldats de l'armée révolutionnaire » ().
La nouvelle église romane, construite de 1866 à 1876 sur les plans de M. Lemesle, est un peu en dehors de l'agglomération, dans l'axe d'une rue neuve. Intérieurement, pour l'abbé Angot, c'est un vaisseau majestueux, d'aspect grandiose avec ses trois nefs, son immense transept, ses arcatures multiples, la richesse de ses sculptures, exécutées par M. Blusseau, enfant de la paroisse. Le chœur, riche et pieux, est orné de belles verrières et de cinq grandes compositions sur fond d'or, exécutées par M. Vivet d'après Flandrin, Johann Friedrich Overbeck, etc., représentant quatre scènes de la vie de la Vierge et, au centre, le Sauveur bénissant entre saint Gervais et saint Protais. Aucune église du diocèse ne présente un aspect plus imposant. L'abbé Angot se demande pourquoi faut-il qu'à vingt-cinq ans d'âge ce monument soit déjà réduit à perdre sa flèche en pierre et sa tour qui menaçaient ruine ! La consécration fut faite le .
L'église d'une beauté majestueuse intérieurement, n'a pas été construite malheureusement dans les conditions voulues de solidité. On a dû démolir la flèche et, travail plus délicat, reprendre les bases insuffisantes d'une partie des murs (avril 1903). L'inventaire de 1906 eut lieu dans la première quinzaine de février, après la promesse non tenue par l'agent d'insérer la protestation commune du clergé et des fabriciens, et en présence des paroissiens. Ceux-ci, invités au calme, priaient pendant la durée de l'acte qui les révoltait.
La confrérie de Notre-Dame existait en 1463. — Celle du Saint-Sacrement fut érigée et enrichie d'indulgences par bulle d'Innocent X, du , avec règlement approuvé par Philibert-Emmanuel de Beaumanoir et prescrivant une confession générale. Deux sœurs s'occupaient des pauvres et recueillaient les aumônes. La confrérie. qui possédait entre autres biens le lieu de la Frenouse, paya en 1689 la somme de 691 livres pour amortissements et nouveaux acquêts.
Le curé fut autorisé, en 1407, à abattre l'ancien presbytère, à condition d'en élever un nouveau, long de 35 pieds, large de 18, bâti en pierre jusqu'à la hauteur de 13 pieds et surmonté d'un étage en bois, avec deux pignons et deux cheminées, l'une au rez-de-chaussée, l'autre dans la chambre, et un portail d'entrée. Le presbytère, « un peu éloigné », dit Davelu, était occupé par la gendarmerie en 1802. Le presbytère actuel a été bâti en 1828.
Le petit cimetière environnait l'église. Le grand, au-dessus du bourg, avait une chapelle dédiée à sainte Catherine, et dans laquelle André Dormet, prêtre, élit sa sépulture en 1521, et fonde une messe par semaine. En 1823, à la suite d'une mission, on y construisit une chapelle du Calvaire.
Le prieuré Saints-Gervais-et-Protais, relevant de l’abbaye Saint-Florent de Saumur, avait son manoir, nommé l’Abbaye, joignant l'église, avec un « guichet » ou porte spéciale. Le titulaire fut assigné aux assises du Mans pour le mettre en état de réparation, en 1457. En 1756, on y fit des travaux.
Un prieur et deux moines résidaient, en 1271. La conventualité s'y maintint, au moins jusqu'au commencement du XVIe siècle, car un religieux y fait son vœu de stabilité en 1500. Louis XI, par lettre datée de Beaugency, le , sanctionna un règlement qui donnait au prieur la faculté de dire les deux premières messes des services solennels, le curé n'ayant droit qu'à la troisième. Vers 1150, Guillaume de Passavant avait attribué au curé un tiers des offrandes aux sept grandes fêtes, la moitié aux dimanches et autres fêtes, un setier par muid sur la dîme des moines, tout le produit de la fête des morts, des mariages, des relevailles, la moitié des duels judiciaires. Tout le reste appartenait aux Bénédictins, qui étaient curés primitifs non seulement de Cossé mais d'Ampoigné. Les charges étaient au XVIIIe siècle de trois messes par semaine et de 104 boisseaux de seigle du poids de 50 livres à distribuer aux pauvres.
Par bulle de 1186, Urbain III confirma le prieur dans la possession des chapelles de Saint-Germain, de Saint-Bomer et de Sainte-Plaine. Celle de Saint Julien-de-Bapeaume était reconnue aussi, plus tard, comme dépendante du prieuré. La chapelle de Saint-Germain était sur le chemin de Cossé au moulin de Melleray ; le prieur de la Barre de Cosmes y bénit deux croix de bois en 1575, avec accompagnement « de chanterie et de banquet ». En 1621, le curé se fit maintenir dans la possession des offrandes, à charge d'entretenir la chapelle ; mais, par accord du entre le procureur syndic et le prieur, les habitants étaient autorisés à jouir des deux chapelles de Saint-Julien et de Saint-Germain, et même à les « retrancher » sans réclamation des prieurs. Aucun vestige ne reste, aucun souvenir même, de la chapelle de Saint-Bômer, qui était sans doute au village de ce nom.
La maison priorale et trois métairies vendues nationalement le 1er février 1791 pour 61 000 livres, font partie en 1797 de la succession de Pierre Thoreau-Touchardière, officier de santé, mari de Perrine Louveau. Le temporel comprenait la Moisandière, les Rainières, l'Étrumière, Courcelles et le Plessis ; les dîmes des gros grains (1 930 livres), du sarrasin (627 livres), du lin (670 livres), en 1792.
Hospice de vingt-quatre lits fondé en 1833 par M. Davost, curé, reconnu par ordonnance royale du 5 septembre 1836. Il doit être tenu par des religieuses, chargées en même temps, par l'acte de fondation, d'instruire les petites filles pauvres de la paroisse. Les sœurs d'Évron, depuis l'origine, assurent ce double service.
Les armes de la commune se blasonnent ainsi : Vairé d'or et d'azur. |